« On devrait les manger maintenant, dit un homme d’une voix rauque, avant qu’ils meurent et prennent un mauvais goût.
Richard n’était que très vaguement conscient des murmures étouffés, autour de lui. Toujours sonné, il ne parvenait pas à identifier les gens qui parlaient, ni à vraiment comprendre ce qu’ils disaient. Mais leur ton de prédateurs suffisait à l’angoisser.
— Moi, je suis d’avis qu’on devrait les vendre, dit un autre type tout en serrant le nœud de la corde qui entravait les chevilles du Sourcier.
— Les vendre ? s’insurgea le premier homme. Regarde les couvertures qui les enveloppaient. Elles sont poisseuses de sang, comme le plancher du chariot. Ils mourront avant qu’on les ait vendus, et il faudra les jeter aux ordures. En plus, comment les porterions-nous tous les deux ? Les chevaux de leurs soldats et ceux de l’attelage se sont enfuis. Il ne reste plus rien qui vaille un sou !
L’autre type soupira à pierre fendre.
— Dans ce cas, nous devrions manger le grand avant que de la concurrence se montre. La petite sera plus facile à porter… et à vendre. »
Reprendre conscience complètement désorienté et entendre deux inconnus parler de vous dévorer vivant, il y a de quoi céder à la panique. Mais ce serait indigne du souverain de l’empire d’Haran. Et puis, ce n’est pas comme si Richard n’avait jamais fait face à des situations désespérées. Lui, qui a vaincu la maléfique Pythie-Silence qui avait enlevé Kahlan, ne va pas mourir bêtement sous les crocs de deux cannibales. Surtout, il ne va pas laisser sa femme, inconsciente à côté de lui, se faire tuer sans réagir. Ni une ni deux, il profite d’une ouverture pour sauter sur l’un de ses assaillants et essayer de l’étrangler avec ses chaînes. Heureusement pour lui, l’intervention inattendue de quelques paysans d’un village perché des Terres Noires va le sortir de ce mauvais pas. Enfin, cela ne veut pas dire que son épouse et lui sont sains et saufs car Kahlan est toujours inconsciente et un jeune villageois annonce à Richard que son grand-père Zedd, la magicienne Nicci, Cara et son mari, ainsi que tous les soldats de la Première Phalange chargés de protéger le seigneur Rahl ont disparu. Peut-être ont-ils été tués ? Ou seulement enlevés ? Qui peut savoir ?
En plus de ces terribles nouvelles, Richard apprend qu’il porte la mort en lui, tout comme Kahlan, cette marque des ténèbres laissée par Jit avant de mourir. Or, Samantha, la jeune magicienne du village est formelle : pour guérir de l’emprise de la mort, ils doivent retourner de toute urgence au Palais du Peuple pour subir un rituel magique effectué par Zedd et Nicci. A partir de ce moment, une course contre la montre va s’engager pour Richard. Il doit retrouver à tout prix ses amis et retourner chez lui. De nouvelles épreuves l’attendent comme se rendre au cœur du troisième royaume, une contrée jusque-là inconnue du sourcier et des siens où la mort et la vie se côtoient.
Entre de mortels dangers et l’urgence d’une situation désespérée, Richard nous embarque dans une nouvelle aventure menée encore une fois à tambour battant.
Terry Goodkind appartient à ces auteurs capables de transporter le lecteur dans son univers en quelques pages. Pour preuve, que l’on lise les tomes à la suite, ou qu’on laisse passer un an entre chacun d’entre eux, c’est comme si on ne s’était jamais quittés. Il est facile de marcher sur les traces de ce Sourcier de vérité, de ce héros d’un cycle de high fantasy si exceptionnel. Lorsque l’on s’immerge dans L’Epée de Vérité, on pleure quand nos héros pleurent, on rit quand ils rient, et on tremble lorsqu’ils affrontent mille dangers. Là, réside le talent de Terry Goodkind, il sait faire naître sous sa plume, les mots nous rendant la destinée de Richard Rahl et de ses proches si passionnante. D’ailleurs, les volumes de cette saga ne se lisent pas mais se dévorent plutôt.
Le Troisième Royaume relance ainsi l’intrigue en jetant sur la route de Richard de nouveaux périls mais aussi de nouveaux tyrans. Un roman qui se savoure petit à petit en attendant la suite.
Fantasy à la carte
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