L'influence du "gaming" à la littérature

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29/01/2021

Tolkien, le biopic d'un créateur de génie

Tolkien de Dome Karukoski

En 2019 est sorti le biopic Tolkien réalisé par Dome Karukoski. Les avis dessus sont très partagés. Personnellement, je n'avais pas encore eu l'occasion de le regarder, c'est chose faite aujourd'hui, alors j'ai eu envie de vous faire part de mes impressions sur ce film qui était très attendu à sa sortie. 

Après le décès de son père, puis de sa mère, John et son frère sont placés par leur tuteur dans une pension de famille où vit également une autre pensionnaire orpheline du nom d'Edith Bratt dont il s'amourache immédiatement. Parallèlement, il entre à l'école King Edward's où il se lie d'amitié avec trois autres garçons. Plus tard, il réussit à entrer à Oxford mais son tuteur l'oblige à arrêter de voir Edith, qui finit par se fiancer avec un autre homme. Mais juste avant de partir à la guerre, ils se revoient et se promettent de se retrouver après le conflit. De la bataille de la Somme, il revient blessé et a perdu deux de ses amis d'enfance. Il épouse Edith et a avec elle, quatre enfants. Sous ses encouragements, il prend la plume et commence à rédiger les premiers mots du Hobbit

Comme le synopsis l'indique, les scénaristes, David Gleeson et Stephen Beresford se sont concentrés sur les jeunes années de J.R.R. Tolkien qui ont influencé la création de sa Terre du Milieu. Ils ont choisi la Bataille de la Somme comme fil directeur du film en faisant de nombreux retours en arrière dans le passé. En effet, pour tenir moralement dans l'enfer des tranchées, Tolkien se plonge ici dans ses souvenirs et notamment dans les moments heureux ou marquants de sa jeunesse. Ainsi, on commence par le voir jouer dans la verdoyante campagne anglaise, puis il s'installe en ville où très vite, il perd sa mère et est placé avec son frère dans une pension. C'est là qu'il commence à inventer des histoires et une langue imaginaire. La présence bienfaisante d'Edith est sans doute stimulante. Ensuite, il se rappelle les moments passés avec son trio d'amis, ainsi que ses débuts difficiles à Oxford. Au vu de ses éléments, on peut trouver ce biopic très réducteur de la vie de cet homme. En outre, cela inscrit ce film dans un registre assez dramatique en mettant plutôt l'accent sur la perte de ses parents, puis de deux de ses proches amis, sans parler de la guerre qui sert de toile de fond au film. Il en ressort un film poignant qui tire bien volontiers les larmes aux spectateurs. Il est vrai que les scénaristes auraient pu pousser plus loin en mettant également en scène ses belles années d'enseignant à Oxford, ainsi que son travail d'écriture, ses échanges avec son éditeur et la consécration de la publication des ses œuvres de son vivant avec notamment, le succès qu'il a remporté, à l'époque. Pour ma part, j'ai trouvé le film très émouvant. L'ambiance y est tantôt feutrée et intimiste, tantôt brutale et rude. Le point fort est qu'il a réussi à donner vie à des détails de la Terre du Milieu, notamment sur le champs de bataille où J.R.R. Tolkien associe, par exemple, les lance-flammes ennemis aux souffles des dragons. De même, lorsqu'il se retrouve allongé, emmitouflé dans un manteau lors d'une scène terrible dans une tranchée, baignant dans le sang de ses compatriotes, j'y vois clairement un clin d’œil à Frodon, poignardé par un cavalier noir sur le Mont Venteux. Rappelons qu'avec ce film, l'idée était de revenir sur la genèse de sa création, et en cela, c'est une réussite. 

En outre, en mettant en exergue les liens qu'il a noués dans sa jeunesse, on comprend mieux toutes les valeurs que l'on retrouve dans ses livres comme l'amitié, l'amour et la fraternité. Ainsi, la création de la communauté de l'Anneau prend ainsi tout son sens. 

Côté acteurs, je trouve que le duo formé par Nicholas Hoult et Lily Collins pour incarner J.R.R. Tolkien et Edith Bratt est bien choisi. Ils sont particulièrement attachants. Après avoir incarné Anthony Stonem dans la série Skins, et s'être fait remarqué aux côtés de Colin Firth en 2009 dans A Single Man, il enchaîne les apparitions dans les grosses productions : Le Choc des Titans (2010), X-Men : Le Commencement (2011), Warm Bodies (2013), Jack le chasseur de géants (2013) et Mad Max (2015). Figure montante du cinéma, pour ma part, je le remarque surtout aujourd'hui à travers cette interprétation de J.R.R. Tolkien. J'ai trouvé son jeu d'acteur juste et touchant. Il nourrit son personnage de toute la délicatesse, la retenue et la dignité que l'on s'attendait à trouver ici. C'est de toute évidence un choix judicieux pour un tel rôle. Quant à la douce Lily Collins que l'on retrouve aux côtés de Nicholas Hoult. Fille du chanteur Phil Collins, elle a notamment joué dans Identité Secrète (2011), Blanche-Neige (2012), ou encore The Mortal Instruments :  La Cité des Ténèbres (2014). Elle a laissé un peu de côté l'action des films fantastiques dans lesquels elle a joué auparavant pour incarner ici une jeune fille solaire et bienveillante. Véritable muse pour J.R.R. Tolkien, elle lui a inspiré certains des nobles sentiments qui viennent nourrir ses récits. Aérienne et délicate, c'est un plaisir de la voir évoluer à l'écran aux côtés de son partenaire. Ensemble, ils donnent naissance à une très belle et très touchante histoire d'amour. Or, en mettant l'accent sur les balbutiements de leur passion, les scénaristes apportent une douceur bienvenue à ce film plutôt sombre. 

N'ayant pas eu d'attente particulière sur cette production, je ne peux pas dire qu'il m'a déçu comme ce fut le cas pour certains. En revanche, j'aurais apprécié en voir plus sur les années de sa vie au cours desquelles il a écrit ses premières œuvres car le film ne l'aborde que dans ses dernières minutes et cela nous laisse un sentiment d'inachevé. 

En conclusion, il en ressort un film bouleversant qui nous donne un petit aperçu des jeunes années de cet inventeur qui a sublimé la fantasy

Fantasy à la Carte

Tolkien
De Dome Karukoski
Avec Nicholas Hoult & Lily Collins

26/01/2021

Raphaël Bardas, Aux traîtres indomptables, Capharnaüm, L'Héritage des Dragons

Raphaël Bardas, Aux traîtres indomptables, Capharnaüm, L'Héritage des Dragons

La plume de Raphaël Bardas, c'est la belle découverte de l'année 2020. Pépite de l'Imaginaire des éditions Mnémos, son roman Les Chevaliers du Tintamarre, m'a offert un intermède d'une lecture rafraîchissante et cocasse. Mais avec Aux traîtres indomptables, je découvre que Raphaël Bardas n'est pas qu'un simple écrivain de talent car il est aussi un scénariste de jeux de rôle parmi lesquels on en retrouve de célèbres comme Abyme, Agone, Venzia ou encore RetroFutur

C'est d'ailleurs son jeu de rôle Capharnaüm qui lui a inspiré ce premier roman. Je le remercie au passage pour l'envoi de ce livre qui me donne l'opportunité de découvrir une autre de ses facettes.

A Jergath-la-Grande, Makkan Ibn Aziz est un voleur un peu trop fanfaron et au coup de poing facile, ce qui lui vaut d'être exclu de son propre clan. Abandonné à lui-même en plein cœur du désert, il se voit déjà condamné à une mort certaine mais c'est un autre destin qui l'attend. De rencontre en rencontre, Makkan finira par être rattrapé par son étrange héritage. Mais saura-t-il surmonter ses propres démons pour vaincre l'adversité ? 

Aux traîtres indomptables est un court roman composé de trois parties marquant les temps forts de l'action. Raphaël Bardas puise dans l'imaginaire féerique de l'Orient médiéval et s'inspire des péplums de la Rome antique pour donner un cadre à ce récit. 

Si au début du livre, on quitte le désert brûlant pour retrouver l'ambiance douillette et cosy d'un palais des Mille et Une Nuits, par la suite, l'auteur nous fait goûter la poussière des arènes, théâtres des célèbres courses de chars qui ont marqué l'Antiquité. 

Djinns et Shaytan habillent donc ses pages. Makkan sera même le jouet de l'un d'eux. En effet, alors qu'il espérait libérer deux sœurs de l'emprise d'une terrible malédiction, il ne va réussir qu'à s'attirer les foudres de l'entité maléfique. La rencontre avec ses créatures magiques qui le persécutent d'un bout à l'autre de l'aventure colore ce récit de notes épicées d'une fantasy exotique. A l'image de Capharnaüm, l'auteur insère son texte dans un environnement très détaillé, reflet des paysages et du bâti que l'on est en droit de s'attendre dans un tel contexte. 

Maintenant que l'univers est planté, intéressons-nous à son héros à la langue bien pendue. Avec le personnage de Makkan, je retrouve un peu de l'excentricité des fameux chevaliers du Tintamarre. Bagarreur, rusé et imbu de lui-même, Makkan est un héros qui attire l'attention. Haut en couleur, il a la verve facile et ne se démontre d'aucune situation même lorsqu'il se retrouve nu comme un vers. Drôle, il nous entraîne dans une succession de situations parfois abracadabrantes desquelles il espère toujours se sortir. Entre rire et larmes, Makkan sait finalement s'attacher les gens car il est difficile de lui résister. 

En sa compagnie, on ne voit donc pas le temps passer et il nous offre une pause bienvenue entre deux lectures au long cours. 

Action, humour et sensualité sont les maîtres-mots de cette captivante aventure qui offre une plaisante incursion dans ce jeu de rôle qu'il nous soit familier ou non. 

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog mon avis sur le truculent, Les Chevaliers du Tintamarre, éditions Mnémos. 

Raphaël Bardas
Aux traîtres indomptables
Capharnaüm
L'héritage des Dragons

22/01/2021

Estelle Faye, Un Reflet de lune, éditions ActuSF

Estelle Faye, Un Reflet de lune, éditions ActuSF

Sept ans après la sortie d'Un Éclat de givre aux éditions Les Moutons électriques, Estelle Faye fait remonter sur scène son célèbre chanteur jazzy, Chet dans un nouveau roman intitulé Un Reflet de lune. C'est aux éditions ActuSF que celui-ci paraît, dans leur superbe collection, Perle d'Epices. On ne pouvait espérer plus bel écrin pour accueillir ce tout nouveau texte qui prend place dans le même univers que son premier succès. 

Pour avoir eu un vrai coup de cœur pour Un Éclat de givre, je ne vous cache pas que cette sortie m'enchante. D'ailleurs, je remercie Jérôme Vincent et les éditions ActuSF pour ce premier partenariat de l'année. 

Un an après la Grande Canicule, créée artificiellement par une bande de fanatiques, Chet se remet doucement du nouvel abandon de sa meilleure amie, Tess, partie à bord d'un train pour explorer les Terres vides. Il remonte depuis peu sur scène sous les traits de l’irrésistible Thaïs et enchaîne les concerts avec son pianiste et amant occasionnel, Damien. Tout pourrait être normal si ce n'est cette pluie diluvienne qui ne cesse de s'abattre sur Paris depuis quelque temps, mettant tout le monde à cran. Plus étrange encore, des clones de Chet ont été vus aux quatre coins de la ville comme si on voulait l'impliquer dans une affaire criminelle de grande envergure. Alors que Chet court après ses sosies, il se retrouve malgré lui dans une situation épineuse impliquant une nouvelle secte d’hurluberlus qui se sont mis en tête de purifier la ville. Alors, est-ce que Chet réussira encore à se sortir de ce marasme nauséabond qui menace autant la ville que sa vie ? 

Comme dans Un Éclat de givre, ce nouveau récit d'Estelle Faye est centré sur le duo que forment Chet et Paris. Leur vie et leur destin semblent intimement liés. Il est vrai que Chet est très attaché à sa ville et fait même preuve d'une certaine possessivité. Il aime parcourir ses lieux et en connait chaque recoin. A travers son regard, on découvre un Paris divisé en une multitude de quartiers différents qui dégagent autant d'ambiances variées. Chet aime se promener dans ses rues et se nourrir de ses diversités. 

Estelle Faye nous offre donc un univers dépaysant dans lequel la capitale revêt bien des visages. Ici, la Tour Eiffel baigne dans l'eau d'un lagon, bordé de maisons sur pilotis. Quant à Notre-Dame, elle est le quartier général d'une puissante communauté de gens du voyage. Ainsi, chaque zone de la ville est occupée par un clan différent qui a su s'adapter et développer de nouveaux modes de vie. Même si les humains d'avant l'apocalypse ont fortement pollué les lieux, à l'image de l'eau de la Seine devenue hautement toxique pour quiconque y plongerait un orteil, comme en fera l'expérience Chet au début de l'aventure, de nouveaux écosystèmes ont tout de même vu le jour. La végétation n'a jamais été aussi exubérante. Il faut dire qu'elle est le résultat de manipulations génétiques qui ont échappé à tout contrôle. Aussi, il faut se méfier de certains gazons cannibales ou des saules "étrangleurs". Néanmoins, cette nature tapageuse fait de Paris, un antre exotique et fascinant. A travers ses livres, Estelle Faye rend donc hommage à la ville lumière en la hissant au rang de personnage. Dans l'imaginaire de cette autrice, elle est un cœur qui bat à l'unisson de cette vie foisonnante qu'elle accueille en son sein. Mais avec Chet, on sent la relation particulière qui les lie. Âme sœur de cet être complexe, elle pourrait même être l'une de ses maîtresses car Chet est un séducteur. Tantôt homme, tantôt femme, nul ne lui résiste. Avec sa voix suave, cet artiste plaît et aime plaire, souvent plus que de raison, au point de créer de nombreux mécontentements parmi ses ex éconduit.e.s. Chet est un esprit libre qui assume pleinement toutes les facettes de sa personnalité. C'est un personnage charismatique qui porte l'aventure à lui seul. Ni fort, ni faible, il mène ses convictions jusqu'au bout et nous entraîne à perdre haleine dans ce labyrinthe que forme la capitale. A travers lui, c'est toute une musicalité qui se dégage, les moments où il chante, procurent des respirations dans notre lecture de ce livre et nous permet d'apprécier toute la poésie de ce texte. 

Un Reflet de lune est un récit fluide où l'action est menée tambour battant. Estelle Faye a ici emprunté au thriller pour colorer son post-apo où l'on retrouve un Chet au cœur d'une machination impliquant la sécurité de Paris. C'est donc dans une course contre la montre qu'il s'engage pour démasquer ceux qui en ont après lui et surtout comprendre le but d'avoir fait des clones de sa personne, tout en mettant à jour les agissements de cette organisation secrète qui semble vouloir racheter une pureté à la ville.

De fait, Estelle Faye laisse s'installer une atmosphère de suspicion et de défiance qui monte crescendo jusqu'à atteindre son point de rupture. On peut sans doute y voir là un effet miroir de ce que l'on vit actuellement. Elle nous rappelle qu'une situation sur laquelle on n'a pas prise peut vite dégénérer à en faire perdre la raison. 

Avec Un Reflet de lune, c'est un pari réussi pour Estelle Faye qui nous propose à nouveau un roman captivant. On plonge avec délectation dans ce Paris futuriste et merveilleux qui nous immerge dans une réalité parallèle très crédible.

Nouveau coup de cœur pour un univers époustouflant et une plume toute en délicatesse. 

Fantasy à la Carte

A lire aussi sur le blog mon avis sur Un Éclat de givre, ainsi que sur Les Seigneurs de Bohen et Les Révoltés de Bohen

Informations

Estelle Faye
Un Reflet de lune
321 pages
978-2-37686-332-8
Editions ActuSF

19/01/2021

Vincent Tassy, Diamants, éditions Mnémos

Vincent Tassy, Diamants, éditions Mnémos

Figure des éditions du Chat Noir, Vincent Tassy est un amateur de vampirisme et d'univers fantastiques. Il est déjà l'auteur de plusieurs romans qui s'inscrivent, d'ailleurs, dans ce courant littéraire à l'image d'Apostasie, d'Effroyable Porcelaine ou encore de Comment le dire à la nuit

Avec Diamants, il change de registre et propose un texte de fantasy qu'il a tout spécialement écrit pour les éditions Mnémos. Une formule sur mesure qui vaut à son roman d'être édité en tant que Pépite de l'Imaginaire, à paraître en février prochain. 

N'ayant encore jamais lu la prose de cet auteur, malgré tous les bons retours que j'ai entendus dessus, je suis très curieuse de la découvrir avec Diamants. Je remercie donc Estelle Hamelin et les éditions Mnémos pour ce nouveau partenariat. 

Dans ce roman Vincent Tassy nous emmène à la cour d'Oestrange. On y rencontre la reine Alamasonthe et ses deux filles, Daphnéa et Savannah. Depuis l’Évanescence, la magie  s'est étiolée dans le royaume. L'arrivée d'un ange va bouleverser les choses. C'est une venue qui avait été prédite par le Livre sacré Diadema, même si pour beaucoup, cela relevait surtout du mythe. Certains y voient le signe de grandes richesses et d'autres, d'un désastre à venir. Quoi qu'il en soit, c'est l'effervescence à Oestrange qui voit là une occasion de briller à nouveau. Une cérémonie en l'honneur de cet Or Ailé ne tarde pas à venir, ce sera le moment de désigner le Laquais qui le servira. Pour Mauront, il y voit l'opportunité d'élever sa condition sociale. Pour être élu, il est même prêt à dévoiler son don particulier avec les fleurs. Mais cela pourrait être une folie que de s'exposer ainsi ? Tandis que Mauront espère un nouveau départ, des intrigues se forment dans les coulisses du pouvoir et pourraient bien faire vaciller la royauté et la paix. 

Diamants, c'est déjà un univers onirique qui nous éblouit par son éclat. L'auteur insère son récit dans un cadre d'action vaste qui nous emmène à la découverte de lieux mystérieux et éblouissants. Ainsi, on passe d'un incroyable palais, digne de la Renaissance au royaume secret de Ronces, après avoir préalablement traversé une forêt sombre et dangereuse. Il y est également question des cités cachées des Brumes. Ici, Vincent Tassy se fait l'inventeur d'un univers enchanteur en empruntant autant aux contes qu'aux mythes. De fait, Ronces pourrait être la métaphore du château enchanté, et les Brumes pourraient, quant à elles, incarner soit l'Atlantide, soit l'Enfer. Dans tous les cas, on se sent irrésistiblement attirés par ces lieux qui nous plongent dans une douce rêverie et font naître en notre cœur une certaine indolence. 

Or, cette langueur imprègne les trois-quarts du livre car Vincent Tassy joue souvent ici la carte de la retenue. En effet, il ne fait montre d'aucune précipitation dans le déroulement de son histoire, pourtant les péripéties ne manquent pas. Alors ne croyez pas que ce texte soit tout en longueurs car il n'en est rien. L'auteur y enchaîne les événements à point nommé et nous laisse le temps d'apprécier chaque passage. 

Ainsi, si au début du livre, on se trouve dans une certaine contemplation béate, l'ambiance évolue assez vite au fil des pages pour nous faire vivre des moments critiques et même douloureux. 

Dans Diamants, l'auteur joue avec nos émotions et nos sensations. Il alterne douceur et violence, et se fait tantôt caressant en laissant libre court à une certaine sensualité, tantôt cruel en malmenant ses personnages qu'il plonge dans de terribles tourments. 

Diamants est un roman choral qui donne la parole à une poignée de héros. A travers eux, Vincent Tassy explore les contradictions humaines. Il y a, par exemple, Alamasonthe, une monarque au caractère froid qui est rattrapée par son passé, notamment par la douleur de l'abandon. Marqué par le départ de son mari, elle a fermé son cœur à ses deux filles et est devenue une femme glaciale. Elle est à l'image de son royaume et incarne le déclin en se laissant doucement glisser dans la folie. Son aînée, Daphnéa est l'antithèse d'une dauphine, future souveraine. Pour preuve, elle préfère s'enfoncer peu à peu dans l'invisibilité pour se faire oublier. Savannah, quant à elle, dispose d'une personnalité plus rayonnante. Cette cadette serait donc un meilleur choix à la succession. Dolbreuse est le mancien de Vaivre et il occupe également le rôle de chambellan de la reine. Avec sa floromancie déclinante, ses prédictions manquent de clarté. Cela fait de lui un piètre magicien, alors on s'interroge sur sa réelle utilité à la couronne. A contrario, Marmont s'avère être un mage puissant qui dispose d'un grand pouvoir, fruit d'un héritage mystérieux. Enfin, l'Or Ailé autour duquel tout tourne est le personnage le plus énigmatique de cette histoire. Il incarne à la fois l'aurore et le crépuscule autant pour Vaivre que pour le reste du monde. L'existence des anges demeure un secret bien gardé qui suscite moult interrogations et fascinations. Vincent Tassy s'appuie sur des héros étonnants pour faire vivre son histoire afin de surprendre et d'amener le lecteur là où il ne s'attend pas.

Diamants est un récit enivrant et poétique qui nous entraîne au cœur d'une fantasy oscillant entre lumière et obscurité. Coup de cœur de ce début d'année, ce livre m'a même donné envie d'aller faire un petit tour du côté de ses autres textes. 

Fantasy à la Carte

Vincent Tassy
Diamants
Editions Mnémos

12/01/2021

Alan Lee, Cahier de Croquis du Seigneur des Anneaux, éditions Christian Bourgois


Alan Lee, Cahier de Croquis du Seigneur des Anneaux, éditions Christian Bourgois

Enchantée par son Cahier de Croquis du Hobbit, sorti aux éditions Christian Bourgois, le 5 novembre dernier, je n'ai pas résisté à demander au Père Noël celui sur Le Seigneur des Anneaux. Or, comme j'ai été très sage, j'ai eu le plaisir de le trouver au pied de mon sapin. Merci Père Noël. 

Les Cahiers de Croquis d'Alan Lee sont de magnifiques ouvrages que je recommande à tous les amateurs de la Terre du Milieu

Généreusement illustrés, ils sont un très beau témoignage du travail qu'Alan Lee a effectué lors des tournages de ces deux films qui ont littéralement redéfini la réalisation d'une adaptation d'une oeuvre de fantasy

Lorsque l'on commence à feuilleter Le Cahier de Croquis du Seigneur des Anneaux, il est difficile de détacher son regard de cette multitude de détails que regorge chaque dessin. Avec John Howe, ils ont donné vie à la Terre du Milieu avec beaucoup de talent. C'est d'ailleurs, ces mêmes dessins qui ont alléché Ian McKellen et l'ont convaincu d'accepter d'endosser le rôle de Gandalf. C'est donc le travail d'Alan Lee qui a fait rentrer ce grand magicien au casting du film. En préfaçant ce bel ouvrage, l'acteur nous rappelle que l'image mentale que l'on se fait des lieux et des gens rencontrés dans les livres est totalement influencée par les illustrations qui y sont insérées. Ainsi, à travers ses nombreux croquis, Alan Lee a façonné la Nouvelle-Zélande pour qu'elle devienne la Terre du Milieu de J.R.R. Tolkien. 

Divisé en 20 parties, Alan Lee nous emmène dans les lieux emblématiques du Seigneur des Anneaux en commençant par le pays de Bree. Il nous explique que le village a été édifié dans un camp militaire, qu'ils y ont construit des maisons à colombages, placées par-dessus des bâtiments existants pour les prises de vue extérieures. Quant aux scènes intérieures, elles ont été tournées en studio. Au début du tournage, ils ont dû filmer les Hobbits dans un décor surdimensionné afin de faire prendre conscience aux téléspectateurs de la différence de taille. Cela a donc nécessité la création de deux décors rigoureusement identiques, sauf pour l'échelle. Par la suite, Peter Jackson a simplifié les choses en faisant jouer les acteurs à genoux. 

Parmi les hauts lieux qu'Alan Lee a apprécié créer, il y a Meduseld. Il s'est d'ailleurs inspiré des légendes anglo-saxonnes pour enrichir la décoration du Château d'Or et des bâtiments environnants. Bien que le cheval soit largement représenté, il est à noter qu'il y a ajouté de nombreuses créatures surnaturelles qui viennent s'enrouler autour des piliers, sur les arches ou encore sur la ferronnerie des lieux. La particularité d'Edoras est d'avoir été entièrement recréé en décor réel dans une vallée, situé sur l’Île du Sud. Un écrin somptueux et sauvage qui a retrouvé son état originel dès la fin du tournage. 

Cela nous amène au célèbre Gouffre de Helm qu'Alan Lee a commencé à dessiner dès son arrivée sur le site. Pour s'assurer une totale crédibilité de la bataille, Peter Jackson lui a demandé de travailler à la réalisation d'une maquette. Pour cela, il a modelé cette fameuse vallée avec de l'argile car Peter Jackson aime travailler avec des miniatures comme nous le confie ici l'illustrateur. 

Souvent tourné en paysages réels, le choix des lieux de tournage a été un élément crucial dans l'étape de la réalisation. Parfois, Alan Lee nous précise que l'équipe technique devait ajouter des éléments de décor dans le paysage afin de faire, par exemple, apparaître à l'écran l'existence de ruines, traces d'une civilisation déchue. D'autre part, il est souvent arrivé à Alan Lee d'embarquer à bord d'un hélicoptère afin de photographier les montagnes sous toutes leurs coutures. Cette collecte de photographies a été notamment nécessaire pour créer des arrière-plans qui ont servi pour les séquences à Fondcombe, Isengard et en Mordor. 

Pour Minas Tirith, l'illustrateur a cherché à recréer l'ambiance d'une vieille cité italienne avec ses nombreuses ruelles, escaliers et arches. C'est un lieu remarquable qui s'inspire de la Renaissance italienne comme en témoignent les nombreuses statues des rois du Gondor que l'on peut voir dans la grand'salle. 

Parfois, Alan Lee va chercher l'inspiration dans ses propres souvenirs comme ce fut le cas pour la conception des Mausolées où reposent les Rois et les Intendants du Gondor. En effet, il s'est servi de son expérience de travail dans un cimetière à Highgate pour représenter au mieux ce lieu sacré. 

S'il nous partage beaucoup d’anecdotes de tournage, Alan Lee évoque également certaines illustrations qu'il a réalisées pour l'édition du Centenaire car il faut garder à l'esprit qu'il est avant tout un artiste qui met en images les mots. En outre, la sublime illustration de couverture représentant nos deux Hobbits, Frodon et Sam, dissimulés à la vue des Orques devant la Porte Noire, marquant l'entrée en Mordor est un bel exemple de cet incroyable talent. En quelques détails, il fait ressortir toute la gravité de l'instant que vivent ces deux personnages pris dans la tourmente. 

Au gré des pages, on s'immerge dans les moments cruciaux de ces films. On est en but aux difficultés qu'Alan Lee et les équipes techniques ont pu rencontrer lors de cette aventure cinématographique. 

Ce Cahier de Croquis du Seigneur des Anneaux nous fait prendre la mesure du travail colossal qu'a réalisé l'illustrateur ; des nuits blanches qu'il a passées à la construction des décors. Il a tellement donné de sa personne qu'il s'est même fracturé le poignet lors d'une mauvaise chute en marchant sur des rochers en polystyrène. 

Cette expérience exceptionnelle, il la partage un peu avec nous à travers cet ouvrage. On y découvre l'envers du décor d'un film grandiose qui fait honneur à un homme de génie. 

Fantasy à la Carte

A lire aussi sur le blog mon avis sur Le Cahier de Croquis du Hobbit

Alan Lee
Cahier du Croquis du Seigneur des Anneaux
Editions Christian Bourgois

08/01/2021

Estelle Faye, Un Éclat de Givre, éditions Folio SF

Estelle Faye, Un Éclat de Givre, éditions Folio SF

Avant la sortie de son prochain roman, Un Reflet de Lune aux éditions ActuSF qui s'inscrit dans le même univers, j'avais envie de vous parler d'Un Éclat de Givre d'Estelle Faye. 

Dans ce roman, Estelle Faye nous plonge dans un Paris post-apocalyptique et nous attache aux pas d'un jeune chanteur de jazz, prénommé Chet. L'apocalypse survenue au XXIe siècle a laissé la place à un monde distordu dans lequel Paris semble être le seul endroit où un semblant de vie demeure. Au fil du temps, les survivants s'y sont entassés et vivotent sous une chaleur écrasante et perpétuelle. Enfant de ce nouveau siècle, Chet vit de ses représentations musicales et de petits services, pas toujours très légaux, qu'il rend ici ou là. Incapable de résister aux beaux yeux du bel apollon qui se présente à lui, le voilà qui accepte une mission bien payée mais suicidaire. Seulement il risque de comprendre trop tard où il a mis les pieds. 

Estelle Faye est une belle plume de l'Imaginaire français que je découvre au fur et à mesure de ses textes. J'avoue avoir été d'abord ensorcelée par son univers fantasy développé dans Les Seigneurs de Bohen (éditions Critic) et Les Révoltés de Bohen (éditions Critic). C'est donc tout naturellement que j'ai eu envie de lire ses autres romans.

Avec Un Éclat de Givre, elle explore un autre rivage d'Imaginaire et nous fait accoster dans un futur décadent mais qui n'est pourtant pas exempt de merveilleux. 

Suite à une exploitation excessive des sols, les hommes ont épuisé les ressources de la terre. La disette a pris le pas sur l'abondance et les populations ont été progressivement décimées. Ici, des restes de technologie côtoient la misère. Des enfants naissent même avec des dons de télépathie ou de télékinésie qu'ils perdent à l'âge adulte. 

Dans son roman, Estelle Faye tisse un monde bouleversé où les chimères d'hier sont devenues réalité. La vie ne semble se concentrer plus qu'à Paris et dans sa proche banlieue car les terres situées au-delà sont devenues hostiles et inhabitées. Cadre principal de l'action, Paris y est tantôt vibrante, tantôt inquiétante. Ce roman se lit comme un hommage à la ville lumière qui n'a rien perdu de sa superbe même si les hauts lieux de la capitale renaissent sous cette plume de manière bien différente. Ainsi, le centre commercial les Quatre-Temps nous apparaît comme figé pour l'éternité dans un passé perdu et la piscine Molitor est devenue un club privé à sirènes, nées de manipulations génétiques. Quant aux égouts, ils sont peuplés de dangereux rats hybrides, crées par des savants fous parce qu'à l'époque, ils ont trouvé cela amusant. Une torpeur s'est littéralement abattue sur la ville, la chaleur y est insoutenable. Le climat est toujours déréglé même si des apprentis scientifiques ont inventé au siècle dernier un régulateur. Celui-ci est d'ailleurs au cœur des enjeux de ce récit car tombé aux mains de fanatiques, il promet une canicule éternelle. C'est également un Paris où la nature a repris ses droits, la végétation s'y épanouie de manière désordonnée, formant un ensemble sauvage et luxuriant. 

Avec Un Éclat de Givre, elle signe un univers envoûtant que l'on s'imagine bien connaître mais qui, pourtant, ne cesse de nous étonner au fil des chapitres. 

Porté par un héros à la personnalité multiple, le roman n'en est que plus immersif. Chet est un homme qui se cherche. Il fascine, attache et surprend. En tant que chanteur, il doit se fondre dans toutes les chansons qu'il interprète. C'est pourquoi, au fur et à mesure du livre, on le voit enfiler de nombreux masques. A lui seul, il incarne de nombreux personnages. Âme solitaire, Chet est un héros tout en contradictions qui prend l'aventure à bras le corps et se découvre plein de ressources. 

A l'image de son héros, Un Éclat de Givre est un roman touchant qui véhicule son lot d'émotions et nous fait vibrer d'un bout à l'autre. 

Avec ce roman, je découvre une autre facette de cette autrice qui s'est réappropriée, ici, les codes d'un genre que je lis peu et qui pourtant, m'a totalement emportée. 

Fantasy à la Carte

Lisez également mes avis sur Les Seigneurs de Bohen et Les Révoltés de Bohen.

Estelle Faye
Un Éclat de Givre
Editions FolioSF

02/01/2021

Adrien Tomas, Engrenages et Sortilèges, Rageot Éditeur

Adrien Tomas, Engrenages et Sortilèges, éditions Rageot

Avant la sortie de Dragons et Mécanismes, toujours aux éditions Rageot, il me fallait absolument lire Engrenages et Sortilèges. Même si Adrien Tomas précise dans une communication que son prochain livre ne sera pas une réelle suite, j'avais tout de même envie de découvrir ce cycle dans le sens de son écriture. 

Si Engrenages et Sortilèges est le premier roman qu'Adrien Tomas a inséré dans cet univers steampunk, il n'est plus le seul depuis la sortie de Vaisseau d'Arcane aux éditions Mnémos dont je vous ai déjà parlé sur le blog.

Mais revenons à ce présent roman dans lequel on fait la connaissance de Grise et Cyrus, deux élèves scolarisés dans la prestigieuse Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre. Alors que les deux jeunes gens se détestent, ils manquent de se faire enlever dans l'enceinte même de l'école, bien qu'ils s'y croyaient en sécurité. Par crainte d'une trahison interne, tous deux décident donc de mettre leur inimitié de côté pour trouver refuge dans les bas quartiers de la ville. Mais sauront-ils faire face au danger et démasquer leurs ennemis ? 

Dans Engrenages et Sortilèges, Adrien Tomas nous immerge au cœur de l'empire mycéen et plus précisément dans la ville sombre et pluvieuse de Celumbre. La société y est scindée en deux avec d'un côté, les ésotériciens, autrement dit des mages détenteurs de pouvoirs magiques et de l'autre, les technologistes qui inondent le marché des machines et des automates qu'ils ont fabriqués. L'auteur nous brosse donc le portrait d'un monde progressiste dans lequel on croise de nombreux automates. Certains sont les serviteurs de familles aisées alors que d'autres ont intégré les rangs des soldats qui veillent à la sécurité de la cité. Si beaucoup sont les esclaves de ce monde moderne, quelques-uns ont pu s'affranchir et trouver la liberté dans les quartiers populaires. En outre, on ne s'étonne pas non plus de rencontrer des drones qui s'avèrent être de fidèles compagnons, à l'image de Cog, le petit drone de Grise. Magie et technologie ancrent donc cet univers dans un steampunk marqué. Mais qu'ils soient magiciens ou technologistes, tous ont besoin de l'arcane, un minerai très convoité qui sert de batterie autant pour les pouvoirs magiques que pour les machines. Cette énergie est au cœur des enjeux comme, c'est d'ailleurs le cas dans Vaisseau d'Arcane

En outre, Adrien Tomas a également coloré son récit d'une dimension sociale en s'appuyant sur un clivage très prononcé avec d'un côté, la caste aisée dont sont issus ses deux héros, et de l'autre côté, la caste plus populaire où ils ont trouvé refuge. Néanmoins, c'est essentiellement au sein du quartier le plus pauvre de Celumbre que l'auteur nous emmène. En effet, avec les Rets, on retrouve l'ambiance de la cour des miracles où vivent voleurs, assassins, sorciers renégats ou encore automates affranchis. Certains font même partie d'une guilde tenue d'une main de fer par la mystérieuse Arachnide. C'est d'ailleurs avec elle que nos deux étudiants vont sceller un pacte pour comprendre qui se cache derrière cette machination dont ils sont les victimes. 

Bien que l'auteur mette en scène une communauté très variée de protagonistes, la force de ce récit repose surtout sur ses deux personnages principaux qui se détestent cordialement. Il faut dire que le pédant Cyrus Vorocle est insupportable. Cette supériorité permanente qu'il affiche hérisse le poil de Grise qui ne peut s'empêcher de répondre à ses provocations. Cyrus est le fils de la très respectée générale et baronne Abylabe Vorocle. Héritier d'une lignée d'esotériciens, cela fait de lui un être très pompeux. Pourtant des quatre disciplines qu'il doit maîtriser, une seule lui échappe encore. En effet, s'il manie le mentalisme et l’illusionnisme à la perfection, et se débrouille bien en sortilèges curatifs, l'élémentalisme continue de se dérober à lui. Ne pas être capable d'allumer la moindre flammèche est un peu gênant surtout pour quelqu'un qui souhaite devenir un grand ésotéricien. Quant à Grisella Oolonga, elle aspire à suivre les traces de son père, un brillant ingénieur d'Etat. Contrairement à Cyrus, Grise est une jeune fille timorée et solitaire. Sa passion pour la mécanique l'isole de ses camarades avec lesquels elle n'a pas su se lier. Alors se retrouver en tête à tête avec le garçon le plus populaire et le plus exécrable de l'Académie promet de faire quelques étincelles dont on se délecte d'avance. Ainsi, Adrien Tomas réunit dans ce livre deux esprits brillants auxquels il a retiré tous leurs repères pour les embarquer dans une aventure qui les dépasse mais dans laquelle ils vont devoir jouer un rôle s'ils espèrent survivre.

Avec Engrenages et Sortilèges, Adrien Tomas se fait encore une fois l'auteur d'un récit palpitant qui prend corps dans un univers fabuleux. 

Récompensé par pas moins de quatre prix : prix Saint Exupéry, prix Les Hallienales, prix Babelio.com et prix Les Mordus du Polar, ce roman jeunesse ravira les lecteurs quels que soient leur âge.

Fantasy à la Carte

A lire aussi sur le blog mes avis sur Les Hurleuses et L'Empire des Abysses (tome 1 et 2 de Vaisseau d'Arcane) et Les Six Royaumes

Adrien Tomas
Engrenages et Sortilèges
Editions Rageot

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