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17/03/2021

Cloé Mehdi, Cinquante-trois Présages, éditions du Seuil

Cloé Mehdi, Cinquante-trois Présages, éditions du Seuil

Cloé Mehdi est une jeune plume qui s'est déjà fait remarquer dans le monde littéraire. Son premier livre, Monstres en Cavale, publié en 2014, lui vaut le prix du premier roman du festival de cinéma de Beaune. Quant à Rien ne se perd, sorti en 2016, il reçoit pas moins de huit récompenses

Avec un tel palmarès de distinctions, on ne peut que s'intéresser à ses écrits. Or, justement les éditions du Seuil viennent d'éditer son troisième roman, intitulé Cinquante-trois Présages

Reçu en service de presse, il y a quelques semaines, il était temps que je vienne vous parler de ce roman noir. Je remercie, au passage, la maison d'édition pour ce nouveau partenariat. 

Dans Cinquante-trois Présages, Cloé Mehdi nous attache aux pas de Raylee Mirre, une jeune femme qui est également la Désignée de Dix-Neuf, l'une des divinités de la Multitude. Dans le monde où vit Raylee, Dieu s'est divisé en une multitude de divinités qui se sont liées à des humains afin qu'ils leur servent de canaux de communication avec les autres. Parfois haïe, parfois vénérée, Raylee a beaucoup de mal à gérer son statut et a trouvé sa place dans cette société. D'autant, qu'elle se sent surveillée par l'Observatoire des divinités. C'est ni plus ni moins qu'une brigade de police chargée d'avoir à l'œil les activités du Bureau des prières que les Désignés gèrent. Or, l'étau s'est resserré depuis que les enquêteurs ont constaté la disparition de nombreux criminels, repérés pour la dernière fois, aux abords du Bureau de Raylee. Que sont-ils devenus ? Quel est le vrai pouvoir des Désignés ? Qui sont réellement ces divinités ? 

Dans Cinquante-trois Présages, Cloé Mehdi nous immerge dans une dystopie pré-apocalyptique. L'action prend cadre dans une société proche de la nôtre avec pour seule différence dans celle imaginée par Cloé Mehdi, l'existence d'une multitude de dieux qui interfère dans la vie des humains. 

D'ailleurs, on distingue ici deux types de divinités, celles à l'image de Dix-Neuf qui est proche des humains et celles que l'on appelle les Dieux rouges qui sont nettement plus agressifs. Ici, Dix-Neuf qui se veut bienveillant, propose une seconde chance aux humains qui sont poursuivis, soit parce que ce sont des criminels en repentir, soit pour échapper à autre chose. Il leur offre un asile en les conduisant auprès de sa Désignée qui, elle, est chargée de les envoyer dans un lieu secret et sécurisé. Tout comme Raylee, on en sait pas beaucoup plus sur ce phénomène si ce n'est que ces pourchassés disparaissent pour réapparaître des années plus tard. Chaque divinité édicte ses propres lois et entretienne des rapports bien différents avec les hommes. Au fil des présages que Dix-Neuf lui envoie, Raylee prend conscience d'un danger se profilant à l'horizon sans pour autant en mesurer toute sa portée. Au cœur d'une machination orchestrée par les dieux, pourra-t-elle seulement contrecarrer leurs plans et empêcher la destruction des siens ? A travers la présence de ces dieux, l'autrice colore son texte de notes fantastiques car ils confèrent aux humains qu'ils ont choisis un certain nombre de pouvoirs. Mais alors que l'on constate en librairie un nouvel engouement pour le post-apocalypse, Cloé Mehdi a préféré plutôt écrire ici un roman se déroulant à l'aube d'une apocalypse. 

Par l'intermédiaire de l'imaginaire, elle explore des pistes de réflexions sur l'évolution de nos sociétés modernes où l'individualisme a remplacé le collectif. En nous emmenant au cœur d'un monde au bord de l'extinction, elle nous rappelle les fondamentaux qui comptent vraiment et que l'humain, dans sa quête de pouvoir et d'immortalité, a tendance à oublier. Sans en avoir l'air, on prend conscience que ce roman s'inscrit finalement parfaitement dans notre actualité car il aborde des problématiques qui nous touchent de très près. 

A travers son héroïne, Cloé Mehdi se fait la porte-parole d'un message fort sur l'importance des liens que les humains doivent entretenir entre eux pour finalement ne pas perdre leur âme ni leur humanité. Il faut se reconnecter à la terre et à tous ceux qui la peuplent. 

Cinquante-trois Présages s'inscrit aussi dans la lignée du polar puisqu'il met également en scène des protagonistes qui enquêtent sur ces mystérieuses disparitions.

Ainsi, Cloé Mehdi a ponctué son récit de différentes nuances, donnant à son livre une saveur très particulière et qui finalement n'inscrit son récit dans aucun genre précis mais est plutôt le fruit de multiples influences. 

Quant aux personnages qu'elle a mis en scène, ils sont à l'image de l'humanité : complexes, fragiles et perturbés. Si on prend l'exemple de Raylee Mirre, elle incarne parfaitement la jeune génération. Ni homme ni femme, elle se veut sans genre. A travers elle, l'autrice aborde, là-aussi, des thèmes importants tels la tolérance et le respect que l'on se doit à soi et aux autres. Cela en fait un roman très humaniste et proche de ses lecteurs.

Cinquante-trois Présages est un récit fluide qui nous capte dès les premiers chapitres, et ce, même si à la base, vous n'êtes pas spécialement le lecteur visé. 

Très vite, on se laisse prendre au jeu par cette histoire complexe au suspense maîtrisé. Je suis, moi-même, surprise de l'avoir autant apprécié mais il faut dire qu'il nous emmène vers l'inattendu.  

Fantasy à la Carte

Informations

Cloé Mehdi
Cinquante-trois Présages
9782021471502
336 pages
Editions du Seuil

12/02/2021

Ronald Malfi, Blanc d'Os, éditions du Seuil

Ronald Malfi, Blanc d'os, éditions du Seuil

Ronald Malfi est un romancier américain qui s'épanouit dans l'écriture de thrillers ou de fictions d'horreur. Blanc d'os est son premier roman qui est édité en France. Je remercie les éditions du Seuil pour l'envoi surprise de ce service de presse. J'avoue avoir été troublée par la lecture de la quatrième de couverture. 

Cela fait un an que son frère n'a plus donné signe de vie, depuis Paul Gallo est hanté. Son dernier message lui a été envoyé depuis une bourgade perdue d'Alaska. Là-bas, nul n'a su dire aux autorités ce qu'il était advenu de lui. Après tout, chaque année, on dénombre pas moins de 2000 disparitions en Alaska. Or, cette petite ville de Dread's Hand refait parler d'elle car un charnier vient d'y être découvert. Huit corps ont été déterrés. Et si son frère faisait partie des victimes ? Paul n'a qu'une certitude, se rendre sur place et peut-être afin connaître la vérité.

Avec Blanc d'os, Ronald Malfi se fait l'auteur d'un récit prenant au suspense glaçant.

Le premier point fort que l'on peut relever concerne l'ambiance que les lieux décrits dégagent. Le bourg de Dread's Hand est oppressant, les habitants y sont même inquiétants. Leur froideur, leur indifférence vous glacent jusqu'à l'os. Fraîchement débarqué, Paul va se heurter à leur silence. Ils sont fuyants, distants, voire agressifs. Ils lui font très vite comprendre qu'il n'est pas le bienvenu. Et puis, des rumeurs circulent sur l'histoire de la ville. Il y a eu d'autres morts violentes : crimes ou malheureux accidents. Les gens sont superstitieux, ils croient à l'existence du diable. C'est la seule explication qui peut justifier l'innommable. 

Or, Ronald Malfi nous balade d'un bout à l'autre de son roman avec la même interrogation : est ce qu'une créature maléfique agit dans l'ombre ou est-ce simplement la solitude des lieux qui a fait sombrer de pauvres pécheurs dans la folie ? 

Avec Blanc d'os, l'auteur agit sur nos nerfs, l'ambiance est bien immersive, le glauque y est juste authentique. La forêt qui entoure Dread's Hand est sombre et hostile. Elle fait remonter toutes nos peurs enfantines et nous laisse penser que le croquemitaine s'y cache peut-être. 

L'autre point fort repose bien évidemment sur les personnages charismatiques de ce livre. Je pense, notamment, à son héros principal dont l'ombre de son frère plane continuellement sur lui. Ronald Malfi met en avant ici la singularité de la gémellité. Il insiste sur les connexions qui relient les deux frères. Cela pourrait s'apparenter à de la télépathie sans vraiment en être. Paul est hanté par des souvenirs, il voit des choses qu'il ne comprend pas et qu'il n'a pas vécu. C'est cela qui le pousse à partir sur les traces de son frère. Même séparé, il a l'impression de le sentir ou de l'apercevoir. Ainsi, le lien qui unit les deux frères relève presque d'un pouvoir mystique. 

Tout cela confère à ce texte un caractère surnaturel. Des choses sont à l'œuvre. A Paul de découvrir la vérité. Mais peut-on réellement croire à l'impensable ? 

Avec Blanc d'os, je découvre une plume sombre et implacable. Ce livre m'a très vite fait perdre pied. A vous, maintenant, de venir vous frotter au diable quelque soit le visage qu'il prend. 

Fantasy à la Carte
Lisez l'avis de L'épaule d'Orion sur la blogosphère. 

Informations

Ronald Malfi
Blanc d'os
368 pages
978-2-021420739
Editions du Seuil

27/11/2020

Pierre Bordage, Contes des Sages d'autres mondes et d'autres temps, éditions du Seuil

Pierre Bordage, Contes des Sages d'autres mondes et d'autres temps, éditions du Seuil

Pierre Bordage est un écrivain de science-fiction de renom. C'est d'ailleurs avec sa trilogie, Les Guerriers du Silence qu'il rencontre le succès. Auteur prolifique qui compte plus d'une quarantaine d'ouvrages et de nouvelles dans sa bibliographie, il est depuis longtemps considéré comme un nom incontournable pour les littératures de l'Imaginaire. 

Son dernier livre vient de paraître aux éditions du Seuil sous le titre de Contes des Sages d'autres mondes et d'autres temps.

J'ai eu la surprise de le recevoir en service de presse alors je commencerais cette chronique par remercier la maison d'édition pour ce nouveau partenariat. 

Contes des Sages est une collection littéraire des éditions du Seuil dont le but est de mettre en valeur l'imaginaire propre à chaque peuple et à chaque culture. Pour cette nouvelle édition, elle donne la parole à une figure du genre SFFF qui se plaît à explorer nos futurs.

Quatorze contes sont réunis dans ce recueil. Ils apparaissent comme autant de pistes de réflexions sur l'évolution de notre société. Pierre Bordage y questionne les problématiques environnementales, économiques et sociales ou encore technologiques. 

Parmi les thèmes récurrents qu'il se plaît à aborder, il y a le voyage spatial et l'exploration de nouvelles planètes que l'on retrouve, par exemple, dans "La belle endormie de l'espace" où les déplacements d'une planète à l'autre sont devenus très communs au point d'en être saturés. Ce qui débouche sur des aberrations comme de mettre l'une des passagères dans le placard d'un vaisseau spatial et de l'oublier complètement. Quant au conte "La chasse au balang jaune", les hommes ont étendu leur zone de chasse puisqu'il passe d'une planète à l'autre pour traquer les espèces rares, au moins, jusqu'à ce qu'ils tombent sur plus forts qu'eux. L'homme demeure donc un être cupide. 

Dans "Les duniers", l'auteur oriente son propos vers la thématique du réchauffement climatique. La hausse des températures et la destruction de la nature ont bouleversé le monde. Ainsi, l'Asie, l'Afrique et l'Amérique sont devenus des continents désertiques. Les populations survivantes cherchent à s'exiler en Europe. Seulement les peuples locaux sont frileux à partager leur terre et abattent tous ceux qui s'approchent trop près des frontières. Soumis à une idéologie forte, le jeune Botrik saura-t-il se défaire de ses certitudes pour s'ouvrir aux autres et défier les siens ?

Après le climat, Pierre Bordage alerte sur les dangers de l'intelligence artificielle, notamment lorsque celle-ci souhaite dominer le monde en exterminant l'espèce humaine comme c'est le cas dans "Terenius le tyran". Seulement, la résistance des hommes n'est pas une donnée à négliger comme en fera les frais ce fameux Terenius.

Quant à "La fée génétique", il y est question de la gestation de fœtus dans des matrices artificielles qui sont le fruit de manipulations génétiques pour répondre au désir de l'enfant parfait de parents aisés. Voici un récit qui met en lumière les dérives d'une technologie faisant de l'enfant un simple bien de consommation, quitte à nier complètement son humanité. 

Dans ses courts récits, Pierre Bordage traite finalement de toutes les idées que la science-fiction aime questionner. Ainsi, dans "Les deux morts d'Euzeb", il n'oublie pas de nous dire un mot sur le clonage. On y rencontre un savant fou qui a été jusqu'à se cloner lui-même pour parer à toutes représailles de clients mécontents qui iraient jusqu'à l'éliminer. Un procédé qui assure donc la pérennité de son existence. 

Contes des Sages d'autres mondes et d'autres temps est un vrai brassage d'histoires courtes qui nous transportent dans un ailleurs fait de beauté et de cruauté. Il nous offre un vrai dépaysement qui pose l'Imaginaire en questionnement du réel. 

Pour conclure, un mot sur le livre en lui-même qui est vraiment un très bel objet. Ce petit format est généreusement illustré et possède une couverture rigide argenté. Il est la cadeau idéal à glisser sous le sapin pour tous les amateurs du genre.

Fantasy à la Carte

A lire aussi l'avis du blog Au Pays des Cave Trolls

Pierre Bordage
Contes des sages d'autres mondes et d'autres temps
éditions du Seuil

25/09/2020

Catherine Dufour, Au bal des absents, éditions du Seuil

Catherine Dufour, Au bal des absents, éditions du Seuil

Ingénieure en informatique et chroniqueuse au Monde Diplomatique, Catherine Dufour est également une autrice à l'imagination fertile. Il suffit de jeter un œil à sa bibliographie pour être impressionné autant par sa richesse que par la variété des genres explorés. 

Pour la rentrée, elle n'a d'ailleurs pas été en manque d'inspiration puisqu'elle nous propose un nouveau roman sorti au début du mois de septembre aux éditions du Seuil

Elle m'a fait la surprise de me l'envoyer en service de presse, alors je la remercie très chaleureusement pour l'intérêt qu'elle porte à mon blog Fantasy à la Carte

Dans Au bal des absents, on fait la connaissance de Claude, une quarantenaire au RSA qui est sur le point de perdre son studio, faute de pouvoir continuer à honorer le loyer. Découragée et perdue, elle reçoit, contre toute attente, une étonnante proposition de travail via Linkedin. Sa mission si elle l'accepte sera de louer une maison isolée, située au fin fond de la campagne, afin de découvrir ce qu'est devenue une famille, portée disparue un an auparavant. La rémunération étant conséquente, sans compter qu'elle sera logée, elle ne peut qu'accepter. Bien sûr, elle a bien conscience des dangers encourus, après tout une famille s'y est mystérieusement volatilisée mais a-t-elle vraiment un autre choix ? 

Avec ce roman, Catherine Dufour ne laisse percer aucun élément susceptible de nous orienter sur ce que l'on va réellement trouver dans ce récit. Le titre, la couverture et même le résumé sont volontairement neutres pour ménager la surprise aux lecteurs. Avec son habituel œil critique et son humour noir, l'autrice nous entraîne à la suite d'une héroïne cabossée par la vie. Esseulée et amère, Claude est aux abois. Broyée par le système, éjectée du monde professionnel, elle vivote et tente de survivre dans ce monde sans âme. 

A travers son personnage principal, Catherine Dufour met encore une fois en exergue les failles de notre société qui exclut les moins qualifiés, les trop jeunes, les plus vieux, les sans recommandations, autrement dit tous ceux qui ne rentrent pas ou plus dans le moule des diktats de ce monde moderne. 

Au bal des absents est un huis-clos bien ficelé. On s'attache complètement à cette héroïne désabusée par la vie mais qui fait pourtant preuve d'un sang-froid et d'une débrouillardise exceptionnels au vu de sa dramatique situation. On apprécie son humour et sa philosophie. Elle nous entraîne au cœur d'une enquête improbable et effrayante dont on ne sort, finalement, pas complètement indemne. 

Dans ce roman, l'autrice revisite également un genre bien apprécié des amateurs de frissons : l'horreur. En effet, c'est bien dans une maison hantée par des esprits que Claude emménage. Qu'ils soient de simples souvenirs emprisonnés dans des miroirs ou de terrifiants poltergeists, les fantômes qui habitent tante Colline lui promettent un séjour pour le moins effrayant. On ne s'étonne donc pas de retrouver l'ambiance typiquement morbide des lieux hantés. Vieille demeure isolée où chaque craquement nocturne devient une source d'angoisse. Pour un peu, on se croirait à Crimson Peak (film réalisé par Guillermo del Torro, en 2015). Il est vrai que les clins d’œil aux incontournables films du genre ne manquent pas dans ce roman, on n'échappe donc pas à la mention des cycles Amityville, Conjuring ou Blair Witch. Il fallait bien que Claude se documente sur le sujet, ne serait-ce que pour savoir comment les éliminer. Mais à la différence de toutes ces fictions construites sur le même modèle, Catherine Dufour n'a pas souhaité enfermer simplement son héroïne dans ce milieu sombre et hostile. Claude est plus retors et surtout moins naïve, elle a un instinct de survie développé. C'est pourquoi, elle ne se rend sur les lieux qu'après s'être armé d'un certain savoir sur la maison et ses occupants pour mieux venir à bout de cette menace. Ici, tous les clichés habituels du sel ou de l'eau bénite ne semblent pas efficaces pour contrer ces esprits en colère. Pire encore, certains fantômes font preuve d'une intelligence supérieure et usent même de la technologie pour manipuler les humains. Autant dire que Claude aura fort à faire pour avoir le dessus sur eux. 

Au vu de ces éléments, vous comprenez maintenant pourquoi je vous parle ici de ce livre. 

Hantée autant par les vivants qui lui ont cassé les pieds dans sa vie de chômeuse, que par les morts qui ne veulent décidément pas trouver le repos éternel, Claude est une héroïne pugnace dont on se sent finalement proche. 

Avec Au bal des absents, Catherine Dufour signe un roman noir où le fantastique sert de porte d'entrée à une analyse crue de notre société qui a perdu de son humanité. 

Fantasy à la Carte

A lire aussi sur le blog mes avis sur Entends La Nuit et Danse avec les lutins.

Catherine Dufour
Au bal des absents
Editions du Seuil