Ronald Malfi est un romancier américain qui s'épanouit dans l'écriture de thrillers ou de fictions d'horreur. Blanc d'os est son premier roman qui est édité en France. Je remercie les éditions du Seuil pour l'envoi surprise de ce service de presse. J'avoue avoir été troublée par la lecture de la quatrième de couverture.
Cela fait un an que son frère n'a plus donné signe de vie, depuis Paul Gallo est hanté. Son dernier message lui a été envoyé depuis une bourgade perdue d'Alaska. Là-bas, nul n'a su dire aux autorités ce qu'il était advenu de lui. Après tout, chaque année, on dénombre pas moins de 2000 disparitions en Alaska. Or, cette petite ville de Dread's Hand refait parler d'elle car un charnier vient d'y être découvert. Huit corps ont été déterrés. Et si son frère faisait partie des victimes ? Paul n'a qu'une certitude, se rendre sur place et peut-être afin connaître la vérité.
Avec Blanc d'os, Ronald Malfi se fait l'auteur d'un récit prenant au suspense glaçant.
Le premier point fort que l'on peut relever concerne l'ambiance que les lieux décrits dégagent. Le bourg de Dread's Hand est oppressant, les habitants y sont même inquiétants. Leur froideur, leur indifférence vous glacent jusqu'à l'os. Fraîchement débarqué, Paul va se heurter à leur silence. Ils sont fuyants, distants, voire agressifs. Ils lui font très vite comprendre qu'il n'est pas le bienvenu. Et puis, des rumeurs circulent sur l'histoire de la ville. Il y a eu d'autres morts violentes : crimes ou malheureux accidents. Les gens sont superstitieux, ils croient à l'existence du diable. C'est la seule explication qui peut justifier l'innommable.
Or, Ronald Malfi nous balade d'un bout à l'autre de son roman avec la même interrogation : est ce qu'une créature maléfique agit dans l'ombre ou est-ce simplement la solitude des lieux qui a fait sombrer de pauvres pécheurs dans la folie ?
Avec Blanc d'os, l'auteur agit sur nos nerfs, l'ambiance est bien immersive, le glauque y est juste authentique. La forêt qui entoure Dread's Hand est sombre et hostile. Elle fait remonter toutes nos peurs enfantines et nous laisse penser que le croquemitaine s'y cache peut-être.
L'autre point fort repose bien évidemment sur les personnages charismatiques de ce livre. Je pense, notamment, à son héros principal dont l'ombre de son frère plane continuellement sur lui. Ronald Malfi met en avant ici la singularité de la gémellité. Il insiste sur les connexions qui relient les deux frères. Cela pourrait s'apparenter à de la télépathie sans vraiment en être. Paul est hanté par des souvenirs, il voit des choses qu'il ne comprend pas et qu'il n'a pas vécu. C'est cela qui le pousse à partir sur les traces de son frère. Même séparé, il a l'impression de le sentir ou de l'apercevoir. Ainsi, le lien qui unit les deux frères relève presque d'un pouvoir mystique.
Tout cela confère à ce texte un caractère surnaturel. Des choses sont à l'œuvre. A Paul de découvrir la vérité. Mais peut-on réellement croire à l'impensable ?
Avec Blanc d'os, je découvre une plume sombre et implacable. Ce livre m'a très vite fait perdre pied. A vous, maintenant, de venir vous frotter au diable quelque soit le visage qu'il prend.
Bel avis qui donne envie de se frotter à ce roman visiblement bien mené!
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