L'influence du "gaming" à la littérature

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26/06/2016

Georgia Caldera, Dentelle et Nécromancie, Victorian Fantasy, tome 1

Difficile de résister à l'appel de Georgia Caldera lors du Salon Fantastique 2016 pour partir à l'aventure en compagnie des deux héros de Victorian Fantasy: Andraste et Thadeus. 

Il faut dire que la publication de ce roman ne m'avait pas laissé indifférente, alors il ne m'en fallait pas plus pour me convaincre de m'y plonger ardemment. 

Dentelle et Nécromancie est un roman qui se raconte à deux voix. Majoritairement centré sur deux personnages principaux, Georgia Caldera s'acquiert tout de suite l'attention de ses lecteurs. Ici, on ne se perd pas au milieu d'une multitude de points de vue. Tout est simple mais efficace. C'est un match sous haute tension qui se déroule sous nos yeux tant ces deux êtres arborent un caractère bien trempé. 

D'ailleurs arrêtons-nous quelques instants sur l'intrigue. Andraste est une toute jeune sorcière qui vit confinée depuis sa naissance dans le manoir familial, le Coven des Coldfield. Ses sœurs et elle y vivent sous l'autorité implacable de leur grand-mère Helen, une puissante sorcière. Seulement à la différence de ses sœurs, Andraste ne semble être prédisposée qu'à des pouvoirs minimes. Piètre sorcière, plutôt esseulée dans cette grande  demeure, Andraste s'y ennuie ferme jusqu'au jour où elle reçoit une invitation de la reine  Victoria de Neo-Britannia. Voilà quelque-chose d'extraordinaire, tiens ! et d'improbable même. Crainte de tout le royaume, personne ne peut se soustraire au désir de sa Majesté. C'est donc accompagnée de sa sœur aînée Ruth que notre petite sorcière s'embarque dans un carrosse royal pour le palais de Neo-Londonia. Pour elle, c'est l'aventure qui commence. Elle peut enfin s'échapper du Coven et voir le monde. Mais que va-t-il se passer là-bas? C'est quelque peu effrayant et intimidant de se retrouver au milieu d'inconnus, surtout lorsqu'on est mandatée par la femme la plus puissante en plus. D'autant que la cour est pleine de chausse-trapes et de traites et Andraste va vite en faire les frais. En effet, à peine arrivée, les choses partent de travers au plus grand désarroi de la jeune femme qui ne peut rien faire pour inverser la tendance. Bon gré mal gré, elle est bien obligée de se laisser porter par le flux des événements. De plus, rencontrer le séduisant et l'horripilant lord Thadeus Blackmorgan ne va pas éclaircir ses esprits, bien au contraire. 

En se concentrant sur deux héros, Georgia Caldera prend le temps de soigner leurs portraits. Que ce soit Andraste ou Thadeus, tous deux sont comme deux brasiers couvant sous la glace.

Bien que très jeune, Andraste a déjà un fort caractère et refuse de s'en laisser compter. Elle ne veut plus continuer à être dirigée par d'autres et souhaite enfin devenir maîtresse de sa propre destinée. Ivre de liberté, emplie de fierté, elle est une puissance qui s'ignore. Belle, elle l'est assurément et elle en a pleinement conscience mais bien d'autres pouvoirs couvent en elle. Face à elle, Thadeus est un homme machiste dans toute sa splendeur. Soupe au lait et violent, son mauvais caractère n'est un secret pour personne comme va vite le constater Andraste. Mais sous sa carapace d'homme bourru se cachent des failles que la jeune femme va mettre à jour. Il n'est peut-être pas si mauvais. En réalité, il cache de lourds secrets qui le rongent et qui ont contribué à la rendre ainsi. 

Voici deux héros à la personnalité forte qui ne manquera pas de booster le récit. Au fur et à mesure des chapitres, Georgia Caldera réussit à nous faire changer notre jugement sur ses personnages. On est tour à tour surpris, troublés par ces derniers. L'émotion est donc bien au rendez-vous.  

Quelle plume cette Georgia Caldera, elle mêle des éléments de Steampunk à une fantasy victorienne avec une si grande habileté. N'étant pas très amatrice de ces univers "steampunk", elle fait pourtant accepter cette touche en toute simplicité. Dans une Angleterre parallèle, on retrouve bien l'ambiance de l'époque, le frou frou des robes, la magie des bals, le romantisme des promenades en calèche. Le tout étant ici assaisonné d’éléments quelque-peu futuristes avec par exemple l'introduction d'animaux mi-bête, mi-machine, obtenus grâce à la puissance des métasorciers afin de les rendre quasi invincibles, ou en tout cas plus puissants. Sans parler des légendes qui planent au-dessus de nos héros tout au long du récit jusqu'à son dénouement. On comprend très vite que leur destin est intimement mêlé et que la sorcellerie imprègne aussi bien leur vie que les lignes de ce premier livre. 
En espérant que ces quelques lignes vont vous mettre en appétit de lire ce premier tome du cycle Victorian Fantasy. Pour ma part, c'est le premier roman que je lis de cette auteure et j'y perçois déjà tout son talent de narratrice de grandes histoires. 

Fantasy à la carte

17/06/2016

Pierre Grimbert, l’auteur qui a placé la fantasy française sur la première marche du succès

Originaire du Nord Pas de Calais, Pierre Grimbert est un auteur français de fantasy né le 23 septembre 1970. Issu de parents instituteurs, il obtient un baccalauréat scientifique, puis poursuit ses études supérieures à Lille et à Bordeaux. Il s’oriente vers les métiers du livre et commence une carrière de bibliothécaire avant de devenir infographiste.
Il s’initie d’abord à la scénarisation de BD avant de se lancer en 1995 dans l’écriture de son premier roman, Six Héritiers, premier tome de la tétralogie Le Secret de Ji qui le rendra si célèbre. Le cycle est édité en deux parties en 1997 par les éditions Mnémos. A peine publié, ce premier volume reçoit deux prestigieuses distinctions, le Prix Julia Verlanger, décerné par la Fondation de France et le prix Ozone, attribué par les lecteurs du Science-Fiction Magazine.
 
Dès 1998, il choisit de se consacrer pleinement à l’écriture et déménage en Normandie où il entame le cycle de La Malerune. Ce cycle de fantasy conte la quête du chevalier Eras de Garamont accompagné d’un vieux mage du nom de Zétide, d’un monstrueux lycante et de sa fille afin de retrouver la rune de la Belle Arcane, seul espoir de sauver le royaume de la destruction. A l’origine cette série se destinait à un jeune public sauf que les éditions Mnémos ont renoncé à créer une collection jeunesse, ce qui a demandé à Pierre Grimbert de retravailler son texte afin qu’il devienne un cycle de fantasy pour adultes. Or, cela nécessitait un tel travail que l’auteur a dû abandonner ce projet au profit de deux autres séries jeunesse. Néanmoins cette trilogie de La Malerune sera achevée par un autre auteur de fantasy, Michel Robert. Pour en revenir aux autres projets d’écriture auxquels s’est consacré Pierre Grimbert, il y a d’abord Dragonia composée de six romans, publiés dans les années 2000 par les éditions Bayard dont les histoires sont indépendantes les unes des autres avec pour seul point commun l’univers Dragonia dans lequel se déroule l’action. Mais à la même époque, il écrit également une autre série jeunesse de quatre romans publiés d’abord aux éditions Degliame sous l’intitulé les Aventuriers de l’Irréel, puis rebaptisés plus tard Dragon X aux éditions Octobre. Des romans qui racontent le destin d’un jeune garçon et de ses copains dont la vie se trouve bouleversée par une console de jeu vidéo.
Puis en 2002, il fonde avec son épouse Audrey Françaix les éditions Octobre. A partir de 2004, il se consacre à l’écriture de la suite du Secret de Ji, Les Enfants de Ji (entre 2004 et 2006) et Les Gardiens de Ji (entre 2008 et 2012). Il s’attelle également à une nouvelle saga, Gonelore sur laquelle il travaille encore à ce jour. Après des années de paix, le monde de Gonelore se voit encore menacé par de terrifiantes créatures qui risquent de semer un chaos général. Face à cette terrible menace, il faut à nouveau faire appel aux arpenteurs: des guides, des guerriers dont on avait oublié l’existence mais qui sont les seuls êtres capables de sauver Gonelore. Le premier cycle de cette série est publié de 2013 à 2014. Et en 2015, un second cycle s’ouvre avec la sortie d’un premier tome. Le second livre est quant à lui prévu pour novembre 2016. De plus, Gonelore est également une série qui s’exporte puisque depuis 2014, elle est traduite en allemand par l’éditeur Heyne Verlag.
Après ces quelques lignes retraçant la carrière littéraire de Pierre Grimbert, il est temps de reprendre le chemin de Ji pour comprendre comment une telle tétralogie a permis à la fantasy française de s’asseoir une belle réputation par-delà les frontières.

Le Secret de Ji, c’est d’abord un univers grandiose, à la géographie détaillée dans lequel évolue le récit de Pierre Grimbert. Une double carte accompagne les romans afin de se repérer tout au long de l’aventure. Les pays imaginés sont nombreux, Pierre Grimbert les décrit avec minutie au fur et à mesure de son écrit. Il fait preuve d’une grande méticulosité pour faire naître sous sa plume les décors qui sont le théâtre de sa saga. En suivant les péripéties de sa communauté de héros, on traverse tour à tour déserts, montagnes, forêts, bourgs ou capitales. Chaque lieu est estampillé d’un nom propre. Que les personnages soient à pied, à cheval ou en bateau, ils nous font pénétrer dans un territoire fabuleux qui ferait presque pâlir d’envie La Terre du Milieu tant la cohérence et la précision des lieux sont également au rendez-vous.

Quelques pages suffisent pour faire connaissance avec les personnages qui se retrouvent rapidement propulsés au cœur d’une quête aux enjeux périlleux et capitaux. Voyant leur vie menacée par une horde de tueurs assoiffés de sang, chacun des héros se voit contraint d’abandonner la tranquillité de sa vie, et ses proches pour partir sur les chemins et tenter de disparaître. Seulement, on n’échappe pas à son destin. En cours de route, ils finissent par se retrouver car même si tout semble les opposer, une même destinée les unit pourtant. Ils sont les héritiers d’un groupe d’hommes et de femmes qui un siècle plus tôt se sont réunis à l’appel d’un certain Nol l’Etrange sur une île mystérieuse dont l’objectif final demeure obscur. Pour les descendants, la seule solution est de retourner sur l’île afin de découvrir par eux-mêmes le secret de l’île de Ji. De rebondissement en rebondissement, cette quête de vérité les obligera à parcourir tout l’univers imaginé par l’auteur pour tenter de comprendre. Chaque étape est une révélation retentissante pour nos héros et met peu à peu en exergue la traditionnelle lutte entre le Bien et le Mal. Les ennemis affluent autour d’eux les obligeant à croiser le fer pour survivre. Découvrir l’instigateur qui leur envoie tous ces tueurs va dévoiler un danger plus grand encore car c’est une menace pour l’humanité toute entière. Justement dans Le Secret de Ji, le Mal est personnifié par Saat, l’Econome. Un sorcier aux pouvoirs immenses qui puise sa force dans l’énergie d’un démon. Pourquoi agit-il ainsi ? Sans doute par avidité parce que le pouvoir lui a monté à la tête. Son but avoué, anéantir chaque croyance religieuse et réduire en esclavage la population de tous les royaumes en leur imposant un culte unique, celui de Sombre, dit celui qui vainc. Un endoctrinement violent qui ne peut se faire que par la force, et le meurtre. L’avenir s’annonce donc sombre et la seule étincelle d’espoir réside ici dans les héritiers.
Ce grand récit de high fantasy est donc porté également par une belle communauté de personnages. Pierre Grimbert a pris le temps de façonner chacun de ses héros en leur attribuant des caractéristiques très personnelles. Communauté hétéroclite mais qui au final se complète bien pour nous offrir une grande aventure. Il y a d’abord Corenn qui fait figure de sage au sein de cette histoire. Grande diplomate, Corenn est si pondérée que ses compagnons de voyage se tournent naturellement vers elle pour les guider. De péripétie en péripétie, elle affirme peu à peu son rôle de ligueuse. Aux côtés de cette dernière vient instinctivement se placer Grigan, le guerrier du groupe qui est prêt à tout pour sauver ses amis et en premier lieu Corenn elle-même pour qui il éprouve un certain attachement. Le géant Bowbaq, c’est le gentil nounours de la bande. Grand respectueux de la nature, il est contre l’usage des armes et prône la paix. Mais ses sentiments vont évoluer au cours de l’aventure où il sera contraint bien malgré lui de les prendre pour défendre les siens, et tenir sa famille en sécurité. Reyan, est quant à lui le comique du groupe. Il est le personnage le plus amusant de Pierre Grimbert. Ce Don Juan est la dose de frivolité et de légèreté du récit. Lana est la belle héroïne de l’histoire. Fervente croyante en la déesse Eurydice, elle est la bienveillance même, et est à ce titre une proie facile pour les méchants. Léti est la jeune nièce de Corenn. Intrépide et fougueuse, elle perd peu à peu son innocence pour devenir une redoutable guerrière au fur et à mesure de la quête. Enfin Yan est l’amoureux transi de Léti. Il incarne la candeur par excellence. Jeune et naïf, il se trouve enrôlé dans cette aventure par amour et fidélité pour sa promise. Comme tous ses compagnons de voyage, il va connaître une sacrée évolution. Plus que la maturité, cette quête va lui ouvrir une nouvelle vie en lui offrant de sacrées perspectives plutôt magiques, d’ailleurs.

Dernier élément à signaler est bien entendu la présence inévitable de la magie au sein de ces romans de fantasy. Qu’elle soit bénéfique ou maléfique, elle s’entremêle intimement à l’histoire. Au départ, elle n’est ni bonne ni mauvaise, c’est une puissance vierge pour ainsi dire. Ce qui compte, c’est ce que l’on en fait. Il ne faut pas se laisser corrompre par l’avidité, la cupidité, l’envie pour ne pas être consumé par son désir de puissance et de domination sur les autres. La magie est au cœur même de cette lutte du Bien et du Mal. Ici, elle est donc soit maléfique à l’image de Saat et Sombre, soit bénéfique à l’image des pouvoirs de Corenn et de Yan. Elle est liée à la nature : la terre, l’eau, le vent et le feu. Elle peut également se manifester à travers la capacité de certains à pénétrer l’esprit d’autrui, d’un animal par exemple comme le pratique Bowbaq car il est un Erjak ou d’un autre humain comme tente de le faire Yan en essayant d’atténuer l’essence sublime de l’avatar de Sombre.
Ce Secret de Ji mêle bien tous les éléments caractéristiques du genre. Avec Pierre Grimbert, pas besoin de lire les trois-quarts du cycle pour percevoir la qualité de ce récit. En effet, on est emportés dès les premières lignes et donc pas étonnés de l’immense succès que cette saga a rencontré depuis sa publication. Ce premier cycle est d’ailleurs traduit dans quatre langues : allemand, anglais, tchèque et néerlandais. Et en français, le cycle connait tous les formats de publication et totalise 100 000 séries vendues. En signant cette première tétralogie, Pierre Grimbert prouve simplement que la fantasy n’est pas la chasse gardée des auteurs anglo-saxons car Le Secret de Ji laisse définitivement son empreinte dans le paysage littéraire des littératures de l’Imaginaire.  

Fantasy à la carte

12/06/2016

Pierre Grimbert, Le serment orphelin, Le Secret de Ji, tome 2

L’expédition menée sur l’île de Ji par nos six héritiers a davantage multiplié les interrogations plutôt que d’apporter une vraie réponse sur ce que leurs ancêtres avaient bien pu découvrir par le passé.

Alors que nos aventuriers espéraient éclaircir la situation et démasquer le commanditaire qui a engagé les fanatiques Züu et autres malfrats de la Guilde pour les faire taire à jamais, c’est tout le contraire qui se passe. En effet, ils ressortent de l’île plus frustrés encore et l’esprit embrouillé plutôt qu’autre chose. 

Déconfits, les voilà donc obligés de mettre le cap vers la capitale du royaume Lorelien, Lorelia afin de faire avouer aux Züu l’identité de leur ennemi. Mission périlleuse pour nos héros mais ne leur faudra-t-il pas prendre tous les risques pour sauver leur vie ?

Ce second volet du Secret de Ji, c’est un grand voyage à travers le merveilleux univers imaginé par Pierre Grimbert. La quête menée par les héros devient plus forte et ceux-ci s’y jettent encore plus à corps perdu afin de mettre toutes les chances de leurs côtés pour y survivre. Dès lors, on sent et on ressent à l’instar de Grigan, Léti, Rey, Corenn, Bowbaq et Yan l’urgence de comprendre.

Le Serment Orphelin à peine terminé, on pressent déjà la grande qualité de ce récit de fantasy française.

Fantasy à la carte

05/06/2016

Pierre Grimbert, Six Héritiers, Le Secret de Ji, tome 1

En 2015, les éditions Mnémos décident de rééditer en un somptueux intégrale, le célèbre Secret de Ji de Pierre Grimbert. Le précieux livre en mains, il était temps pour moi de lire le cycle qui a permis à la fantasy française de prendre son envol vers le succès

Six Héritiers s'ouvre sur un préambule nous faisant remonter le temps cent-dix huit ans en arrière à l'époque où tout a commencé. Pierre Grimbert pose ainsi son décor. Un singulier personnage prénommé Nol, l’Étrange embarqua à sa suite tous les rois et les reines parmi les plus sages de tous les royaumes, pour un voyage mystérieux vers l'île de Ji. Ce qu'ils firent ou virent, nul ne le sut, pas même leurs descendants. Certains en revinrent et d'autres non. Depuis lors, les héritiers des membres de cette expédition se réunissent pour célébrer cette funeste date d'anniversaire sans vraiment percer le secret de leurs ancêtres. 

Pour les héritiers, cette réunion est une occasion de se retrouver et de faire la fête, un moment chaleureux et convivial en somme. Jusqu'au jour où l'impensable survient, plusieurs bandes d'assassins tantôt fanatiques, tantôt cupides se lancent aux trousses de tous les descendants pour les tuer les uns après les autres.

Par chance, ingéniosité ou simple bon réflexe, au moins six d'entre eux évitent de peu les lames empoisonnées de leurs bourreaux et arrivent à prendre la fuite.

En suivant les destins croisés de Corenn, Léti, Grigan, Yan, Rey et Bowbaq, Le Secret de Ji nous plonge immédiatement au cœur d'une quête que doivent mener ces six héros afin de lever le voile sur les mystères que renferme l'île de Ji, seul espoir de salut pour eux.

Avec une plume envolée, Pierre Grimbert signe un premier roman juste époustouflant. Il mène sa première aventure à tambour battant jusqu'au cœur de l'île de Ji où à l'image de ses six héros, on espère percer tous les secrets de ce lieu sacré.  

Bien entendu Six Héritiers n'est que la première pierre de cet extraordinaire cycle de high fantasy. Il faudra donc lire cette saga jusqu'à sa dernière ligne car en bon auteur qu'il est, Pierre Grimbert compte bien ménager le suspense jusqu'au bout

Fantasy à la carte

01/06/2016

Les Imaginales: le festival international de tous les imaginaires

Chaque année des milliers de lecteurs de l’Imaginaire se réunissent lors de festivals annuels de littérature et d’art. C’est le moment pour les écrivains, les artistes, les éditeurs de venir parler de leurs œuvres. Ce sont de vrais instants d’échanges et de convivialités.

Le plus renommé de ces salons littéraires est le festival des Imaginales qui se déroule chaque année à Épinal le dernier weekend du mois de mai. C’est en 2002 que la ville accueille cet événement pour la première fois. Un choix de ville qui n'est pas dû au hasard puisque rappelons-le Épinal est la capitale de l'Image et au vu de l'importance du graphisme dans l'Imaginaire, le choix du lieu s'est naturellement imposé. D'autant qu'une nouvelle affiche est réalisée chaque année pour représenter au mieux l'événement. Et cette année, c'est à Hélène Larbaigt qu'est confiée cette tâche. Une belle affiche qui mêle tous les thèmes de l'imaginaire chers au festival. Ainsi sur quatre jours les conférences, les cafés-littéraires, les dîners insolites, les petits-déjeuners ou les déjeuners avec les auteurs, les expositions éphémères, les instants « dédicaces » se succèdent à tambour battant.

Nichés dans un parc arboré près duquel serpente la Moselle, les lieux inspirent à l’imagination et à la rêverie. Le temps de ce weekend, les conversations vont bon train entre lecteurs, auteurs, artistes et artisans.

Trois lieux différents sont installés pour accueillir les nombreux cafés littéraires et autres conférences du festival : l’Espace Cours, et les deux Magic Mirror. Des antres ésotériques propices à la révélation de secrets, au partage d’anecdotes sur les romans qui ont marqué l’actualité littéraire de ces dernières années. Ici on fait place à toutes les formes de l’Imaginaire : Science-fiction, Anticipation, Steampunk, Fantasy, Fantastique, Roman historique. Tout le monde y trouve ainsi son compte.  

C’est également l’occasion de remettre le prix prestigieux des Imaginales qui récompense les romans fantasy dans six catégories différentes : roman francophone, roman étranger traduit, illustration jeunesse, nouvelle et prix spécial. Ainsi Manon Fargetton pour L'Héritage des Rois Passeurs reçoit le prix Imaginales du roman francophone. Le prix Imaginales du roman étranger traduit revient à Marie Brennan pour le premier tome de son Histoire naturelle des dragons - Mémoire de Lady Trent. Quant au prix Imaginales du meilleur roman jeunesse, il est dévolu à La fille qui navigua autour de Féerie dans un bateau construit de ses propres mains. Le prix Imaginales de l'illustration est accordé à Melchior Ascaride pour l'identité graphique des Moutons électriques. Enfin le prix Imaginales de la nouvelle échoit à Estelle Faye pour Une robe couleur d'océan. Concernant le prix spécial du Jury, il incombe aux éditions Callidor pour leurs traductions inédites de classiques de l'imaginaire, collection L'âge d'or de la fantasy.
En outre, trois prix de lecteurs sont également décernés par une trentaine de classes niveau primaire, collège et lycée de toute la région. C’est l’occasion de donner la parole aux jeunes générations afin de mettre ces littératures de l’Imaginaire à l’honneur et la lecture en avant. D'illustres distinctions qui permettent aux auteurs d’assurer un excellent rayonnement à leur roman.

Pour la cuvée 2016, c’est Le Septième Guerrier Mage de Paul Béorn qui reçoit le prix Imaginales des lycéens, Phobos de Victor Dixen pour le prix Imaginales des collégiens, et Le Lutin du cabinet noir de Jean-François Chabas pour le prix Imaginales des écoliers.

La tradition des Imaginales est de désigner chaque année un thème spécifique qui sera au cœur des débats. Pour cette édition 2016, c'est l'Histoire de France, et celle des États-Unis, pays invité qui sont donc mis en avant. 

Mais tout l'intérêt de ce festival n'est pas seulement d'écouter les auteurs nous parler de leurs romans selon un certain angle. Les Imaginales, c'est aussi l'occasion de balades dans le parc du Cours pour partir à la rencontre des artistes et des artisans présents, de monter à bord d'une voiture des années 1900, ou encore de retourner sur les bancs de l'école d'antan. Également de la nouveauté pour cette édition 2016 avec l'inauguration de trois nouveaux lieux: un dôme consacré aux sciences et aux fictions afin d'en apprendre plus sur les sources de la science-fiction et autres genres; un pôle sur l'Histoire et une bulle destinée aux contes et aux légendes. Tout au long de ce long weekend, la ville vous invite à parcourir ses rues afin de visiter ses nombreux lieux d'expositions, et ce jusqu'à la fin du mois de juin. Ainsi à la galerie du Bailli, il est possible d'admirer les nombreux dessins d'Hélène Larbaigt issus de son célèbre Cabaret des fées désenchantées primé en 2015. La BMI nous propose quant à elle Légendes de Brucéro où s'égaillent fées, elfes, korrigans, trolls, dragons... tirés de son imaginaire farfelue. La librairie Quai des mots propose une exposition sur un ensemble de photographies d'Anthony Cools, et l'espace EDF expose quant à lui les œuvres de Philippe Jozelon sur le thème de "Hantises". Mais ceci n'est qu'un petit échantillon de ce qu'Épinal vous réserve ce weekend et au-delà si le cœur vous en dit. 
En brassant un public et des invités issus de tous les horizons, Les Imaginales constituent une vitrine internationale incontestable des littératures de l’Imaginaire du monde entier. Celles-ci reçoivent enfin la distinction qu’elles méritent et deviennent une littérature à part entière

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