L'influence du "gaming" à la littérature

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17/01/2025

Pamela Sargent, Le Rivage des Femmes, éditions Mnémos

Pamela Sargent, Le Rivage des Femmes, éditions Mnémos 

Romancière, novelliste et anthologiste, Pamela Sargent a enchaîné les textes de science-fiction féministes.

Son roman Le Rivage des Femmes publié initialement en 1986 aux Etats-Unis vient d'être réédité par les éditions Mnémos.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Mnémos, je remercie Estelle Hamelin pour l'envoi de ce service de presse.

Résumé :

Bannies de la cité, Briana et sa mère se retrouvent livrées à la sauvagerie des hommes exclus depuis longtemps de la société. Elles ont l'espoir ténu de trouver refuge auprès des femmes devenues parias elles aussi en leur temps mais c'est sans compter tous les dangers qui les attendent dont le pire de tous la mort. 

Mon avis :

Le Rivage des Femmes est un récit postapocalyptique qui nous propulse dans une société matriarcale où les hommes ont été déchus et vivent séparés des femmes, regroupés en bandes, perdus dans une nature plus ou moins hostile. Dans ce roman, les cités et le progrès appartiennent aux femmes tandis que les hommes sont renvoyés à l'âge de pierre. 

Le Rivage des Femmes est un texte de science-fiction qui fait se côtoyer la modernité et la primitivité. Aussi les femmes ont accès à une technologie avancée donnant au récit son caractère futuriste, à travers, par exemple, l'existence des télépathiseurs pour communiquer mentalement avec les porteurs de ces drôles de casques ou encore les aviplanes, des sortes de vaisseaux dotés de puissants lasers facilitant le déplacement des femmes et servant, au besoin, d'arme létale pour éliminer les menaces. 

Pamela Sargent met en scène un univers dysfonctionnel dans lequel ses deux mondes avancent à contre temps. Un choix narratif qui a l'intérêt de pouvoir questionner différents modèles de société. Sur la base de la dystopie utopique, l'autrice change de paradigme en mettant en avant une société dominée par les femmes. Il en ressort des pistes de réflexions intéressantes notamment autour des limites d'un tel modèle car le pouvoir confié aux femmes n'empêche pas la violence ni les dérives. Pamela Sargent rappelle que la cruauté n'est pas exclusivement l'apanage du genre masculin. Elle met également de la nuance dans ses personnages notamment à travers Arvil qui rompt avec la figure du barbare car il voit dans la femme son égal

L'introduction de ce personnage pose la réflexion d'une société plus égalitaire. Mais la  recherche de cet idéal trouve également ses limites dans la nature prédatrice de la plupart des hommes trop souvent soumis à leurs plus bas instincts. 

Bien qu'écrit dans les années 80, Le Rivage des Femmes demeure un texte très actuel porteur de riches enseignements. Nous sommes toujours animés par les mêmes problématiques sociétales.

Le Rivage des Femmes est un récit novateur pour son époque car les femmes, en détenant le pouvoir et le savoir, occupent le rôle principal dans ce livre. Il n'est plus question de femme accessoire même si celles qui ont été chassées luttent à leur manière pour se défaire de ce statut que les hommes cherchent  à leur réimposer au sein de leurs clans. 

A travers son duo de personnages, Pamela Sargent nous parle autant de violence que de respect, d'amitié que d'amour et de compréhension que d'altérité. 

Bien entendu, ici on va surtout suivre le destin des femmes qui portent ce récit. Mais je ne vais pas toutes vous les citer. Je vous parlerai juste de Briana. Une jeune femme qui se retrouve brutalement exclue de la cité, et doit apprendre à survivre. Bien que formatée par l'éducation qu'elle a reçue, elle découvre qu'une autre réalité est possible en goûtant notamment à une relation respectueuse avec un homme. Rejetée par les siennes, elle n'a pas d'autre choix que de se reconstruire par elle-même. C'est un personnage qui va beaucoup évoluer. Ses interactions avec le monde sauvage lui ont d'ailleurs forgé un caractère bien trempé. Elle incarne progressivement la femme forte qui ne s'en laisse pas compter et réussit même à se sortir de situations fort épineuses. Son compagnon de voyage Arvil  avec qui elle va tisser une relation forte se présente d'emblée comme un être singulier. Il ne cherche pas à exercer sa domination ou à se confondre en adoration devant l'incarnation de la Dame et traite les gens, surtout les femmes, avec le respect qui leur est dû. C'est un homme à part  rempli de clairvoyance et de tolérance qui pourrait servir d'exemple pour se projeter vers un monde plus équilibré. 

Pour conclure :

Rééditer ce texte majeur de science-fiction est un choix éditorial particulièrement intéressant de la part des éditions Mnémos qui offrent à la nouvelle génération l'opportunité de se pencher sur une plume engagée de l'imaginaire. 

Fantasy à la Carte

Informations

Pamela Sargent
Le Rivage des Femmes
9782582671597
560 pages
Editions Mnémos

07/01/2025

Adrien Tomas, Neige et Poussière, éditions Rageot

Adrien Tomas, Neige et Poussière, éditions Rageot

La sortie de Neige et Poussière marque la fin de la série qu'Adrien Tomas a inaugurée avec d'une part, Engrenages et Sortilèges et Dragons et Mécanismes, et d'autre part, sa duologie Vaisseau d'Arcane qui partage le même univers. 

Ce tome ultime est donc l'occasion pour l'auteur de relier toutes les intrigues initiées dans ses différents romans et ainsi apporter le point final à cet ambitieux récit qui comportent de nombreuses ramifications. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec Babelio, je remercie toute l'équipe pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Par soif de pouvoir et de conquête, la Tovkie a déclaré la guerre à ses voisins, obligeant ses derniers à former une Coalition pour faire face à la menace. C'est sous l'égide de l'archiduchesse Dragomira Antonov des Cités Franches que la résistance prend forme. Pour l'occasion elle s'est associée à une poignée de rebelles de la première heure, à l'image de Cyrus Volkov, de Grisella Oolonga, de Nikolaï Magnus, de Sofena Gyre devenue Aiguille, ou encore du truand Dague. En dépit d'une stratégie efficace, réussiront-ils à déjouer les plans machiavéliques de leur diabolique ennemi de toujours ?

Mon avis :

Avec Neige et Poussière, on retrouve le fabuleux univers steampunk du Septar imaginé par Adrien Tomas. Celui-ci mêle habilement magie et ingénierie. Son monde est particulièrement ingénieux car la source de pouvoir provient d'une entité mystérieuse qui s'est cristallisée dans la nature sous la forme de cristaux d'arcanium qui se révèlent être une puissante énergie. Sa présence transforme, d'ailleurs, tout ce qu'elle touche, comme ces insectes devenus des pixies, puis des créatures féériques à son contact. Voilà d'où provient la magie de cette série fantasy que l'auteur a volontairement infusée à la mécanique pour donner à son récit un caractère steampunk très marqué. 

C'est d'autant plus vrai qu'ici on est propulsé en plein contexte belliqueux nous entraînant de facto dans des scènes d'affrontements entre belligérants dans les airs, à bord de zeppelins très sophistiqués et lourdement armés. Le rendu est fort spectaculaire et donne au texte tout son mordant à travers des scènes d'action très cinématographiques. 

Chaque roman de cette série a été également l'occasion pour Adrien Tomas d'explorer les différents pays qui constituent son monde en s'intéressant particulièrement à leur géographie, à leur spécificité ethnographique ou encore à leur écologie propre. Des champs d'action qui lui tiennent particulièrement à cœur si l'on en croit son parcours professionnel. 

Neige et Poussière est un tome à fort enjeux qui est là non seulement pour réunir tous les protagonistes rencontrés au fil des livres mais aussi et surtout pour dénouer tous les fils narratifs mises en œuvre précédemment. Le temps est aux révélations et à la cohérence. L'affaire est délicate et pourtant l'auteur s'en tire admirablement bien relevant le défi même haut la main en tenant ses lecteurs en haleine du début à la fin. Ce récit est rempli du double jeu de certains personnages et de retournements de situation rendant la lecture intense. Il est particulièrement immersif car on ne voit pas toujours les choses arriver. 

Adrien Tomas signe un texte très politique qui critique la mégalomanie du dictateur se laissant aveugler par son obsession de domination. Il y dénonce également les affres de la guerre et met en lumière l'utopie de l'annihiler. 

Mais plus que d'évoquer cette quête permanente de pouvoir par une caste, l'auteur s'intéresse beaucoup à la question de l'énergie. Celle-ci est d'ailleurs fondamentale au bon fonctionnement des sociétés. Il mène toute une réflexion autour de la manière de l'utiliser et sur ses conséquences tout en cherchant à trouver la plus vertueuse possible. 

Dans Neige et Poussière, Adrien Tomas analyse les comportements face à une suprématie toxique notamment dans ce qu'elle peut générer de réactions extrêmes. Ici, la violence appelle la violence alors on est obligé de s'interroger sur la légitimité d'une telle réponse.

Au fil des livres, l'auteur a su nous attacher à ses protagonistes. Certains sont mêmes plus hauts en couleurs que d'autres. Alors les retrouver alliés dans une dernière aventure me comble de bonheur. On se laisse entraîner presque malgré nous dans ce nouvel épisode plein de bruit et de fureur. L'action y est bien amenée et les rebondissements y sont nombreux. 

Le récit est infusé d'amitié, d'amour, de sacrifice et d'une petite touche d'humour bienvenue.

Ce dernier volet est puissant et nous entraîne au cœur de sujets d'actualité. L'auteur y fait une lecture très intéressante des événements tout en nous proposant un décryptage perspicace des comportements, en analysant notamment les conséquences de certains actes. C'est bien vu et fort prenant. 

Avec Neige et Poussière, Adrien Tomas conclut magistralement sa série qui n'a fait que monter en puissance.

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog, mes avis sur les T.1 et 2 de Vaisseau d'Arcane, Engrenages et Mécanismes et Dragons et Mécanismes, Les Six Royaumes et Notre Dame Des Loups

informations

Adrien Tomas
Neige et Poussière
9782700283440
621 pages
Editions Rageot

Lien vers le site

31/12/2024

Pierre Pevel, Stéphane Créty & Jérôme Maffre, L'épéiste, T.1, Gueule Cuir, éditions Drakoo

Pierre Pevel, Stéphane Créty & Jérôme Maffre, L'épéiste, T.1, 
Gueule de Cuir
éditions Drakoo 

Des univers de Pierre Pevel, le plus célèbre est sans aucun doute Le Paris des Merveilles qu'il a décliné en romans, en nouvelles et en bandes dessinées

Toutefois, la Belle Époque n'est pas la seule période historique qui a sa faveur car situer ses intrigues à la cour de Louis XIII ne lui déplaît pas non plus si l'on croit son excellente trilogie, Les Lames du Cardinal.

Or, pour sa nouvelle bande dessinée Gueule de Cuir, il a réinvesti ce siècle pour lui servir de décor.

Reçu en cadeau à mon anniversaire, je remercie à nouveau mon amie Mathilde qui sait toujours comment enchanter mes lectures. 

Résumé :

1633. Un redoutable Nécromant étend son influence sur les bas-fonds de Paris et le seul à même semblant pouvoir arrêter cette menace est celui que l'on appelle l'Épéiste désigné par la Veuve et l'Oiseleur selon le Zodiaque du Diable. Mais acceptera-t-il d'endosser le masque et de combattre les forces du mal ? 

Mon avis :

Dans ce premier volume, on découvre un Paris populaire, celui des bas quartiers, essentiellement de nuit afin de donner corps au mystère et aux ténèbres propices à cet étrange protagoniste se faisant appeler le Nécromant. Assimilé au diable, il laisse derrière lui un sillage de morts parmi les plus modestes et sa présence inquiète jusqu'à la cour du roi. Son existence semble être liée au Zodiaque du Diable autour duquel gravitent des factions et bien d'autres étonnantes figures, à l'image de la Veuve, de l'Oiseleur et de l'Épéiste. 

De toute évidence une sombre magie est à l'œuvre au sein de ces planches et elle est le fruit de puissants alchimistes, à n'en pas douter ! 

Mais toute l'originalité de cet univers est que Pierre Pevel emprunte au mythe du super-héros faisant de ce masque la singularité de cette histoire. Puissant artefact qui confère à son porteur de grands pouvoirs en donnant une grande force, de la rapidité ou encore davantage d'agilité. 

Gueule de Cuir, c'est tout simplement le croisement du mousquetaire avec le super-heros des comics. Voilà qui donne à ce récit se déroulant au 17e siècle autant de répondant que de panache. 

Pierre Pevel y signe un scénario piqué d'actions et de rebondissements où les duels à l'épée s'enchaînent en duo ou à plusieurs sans temps mort. Point de place à l'ennui dans ces bulles car les évènements s'y précipitent sans même laisser le temps au personnage principal de reprendre son souffle. 

Ce premier tome est là pour poser le décor, faire connaissance avec les personnages et identifier les enjeux. 

Intrigues politiques, malédiction et magie noire sont les ingrédients du succès réunis ici par Pierre Pevel pour notre plus grand plaisir. 

Côté personnage, on peut citer le duelliste puisque tout va tourner autour de lui au fil des volumes. Sous les atours du mousquetaire, il en partage clairement les valeurs, au moins pour l'honneur qu'il porte tel un étendard, lui qui s'est juré de défendre les plus faibles. Fin bretteur, sa vie et les missions qu'il s'est assignées répondent bien à un code qui en fait le porteur parfait de ce masque afin d'accomplir de grandes choses et en tentant de tenir au loin les ombres.

Pour illustrer cette incroyable histoire, c'est Stéphane Créty qui est aux manettes et je dois dire qu'il a fait des merveilles pour donner vie à ce Paris si bien connu des lecteurs. En tournant les pages, on se sent en territoire familier au milieu des illustres bâtiments ou en compagnie de certains grands noms de l'Histoire. Les dessins sont très beaux et forts réalistes. Ils exhalent un certain mystère, ainsi que le danger et les rebondissements voulus par l'auteur.  Beaux ou laids, les héros de Pierre Pevel s'animent sous le crayon de Stéphane Créty avec beaucoup d'intelligence car il a un vrai talent pour croquer les émotions et les retransmettre. 

Pour conclure :

Gueule de Cuir est une bande dessinée haute en couleurs très divertissante où les hommes d'influence et les complots politiques croisent le fer avec la ténébreuse alchimie. Voilà de quoi contenter un lectorat en manque d'action. 

Fantasy à la Carte

Sur le blog, vous pouvez notamment retrouver mes avis sur les autres publications de Pierre Pevel chez Drakoo : Les Enchantements d'Ambremer volume 1 et 2, ainsi que Les Artilleuses

Informations 

Pierre Pevel
Stéphane Créty 
Jérôme Maffre 
L'épéiste 
T.1
Gueule de Cuir
9782382331460
68 pages
Editions Drakoo

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29/12/2024

Cyril Lieron & Benoît Dahan, L'Affaire du Ticket Scandaleux, T.1, Dans la tête de Sherlock Holmes, éditions Ankama

Cyril Lieron & Benoît Dahan, L'Affaire du Ticket Scandaleux, T.1, 
Dans la tête de Sherlock Holmes
éditions Ankama

Dans la tête de Sherlock Holmes est une excellente bande dessinée composée pour le moment de deux volumes. Elle est le fruit de deux hommes talentueux, Cyril Lieron et Benoît Dahan qui se sont associés pour en écrire le scénario. Quant à la mise en images, seul Benoît Dahan s'y est collé avec beaucoup de talent. 

Le résultat est bluffant car l'intrigue est digne des récits d'Arthur Conan Doyle. On y retrouve bien le mystérieux fort apprécié de cet auteur. Personnages incontournables de la littérature, c'est un réel plaisir que de retrouver Sherlock Holmes et son acolyte le docteur Watson dans une nouvelle aventure.

Je ne peux que remercier très chaleureusement mon amie Mathilde qui a toujours les plus belles attentions pour me faire plaisir.

Résumé :

Dans L'Affaire du Ticket Scandaleux, une nouvelle enquête vient frapper à la porte de Baker Street et prend la forme d'un confrère du docteur Watson répondant au nom d'Herbert Fowler qui s'est retrouvé à errer dans les rues complètement hagard ne se souvenant pas de sa soirée de la veille. Voilà de quoi sortir notre bon vieux Sherlock Holmes de sa léthargie en lui faisant travailler ses méninges.

Mon avis :

Pour cette nouvelle aventure, Cyril Lieron et Benoît Dahan ont eu la bonne idée de nous conter les faits du point de vue de Sherlock Holmes lui-même en suivant son cheminement intérieur pour résoudre les énigmes. C'est d'ailleurs le fil directeur de cette bande dessinée autant du point de vue du script que de la mise en page graphique car on remonte visuellement la piste des indices que relève notre célèbre détective au fil de ses observations ainsi que les déductions qu'il en fait. 

Les auteurs nous entraînent donc ici dans un véritable jeu de pistes des plus passionnants où le mystère et peut-être bien l'ésotérisme s'invitent. C'est tout le but de cette œuvre que de plonger dans la tête de Sherlock Holmes au sens propre du terme et ce dès la couverture de la bande dessinée. Celle-ci est, d'ailleurs, remarquable. Elle attire le regard des lecteurs et capte immédiatement leur attention puisqu'on y voit la silhouette de la tête du détective littéralement découpée dans le cartonné de l'ouvrage. Mieux encore, elle se fond dans le paysage des immeubles londoniens, se découpant même dans la toiture de l'un d'eux. le résultat est remarquablement ingénieux et lui vaut même d'avoir été primé par le BDGest'Arts 2019. 

D'ailleurs, la bande dessinée elle-même a reçu de nombreux prix, parmi lesquels le prix SNCF du polar 2020, le prix du public d'Angoulême, le prix Mor Vran de la BD du Goëlan Masqué à Penmarch ou encore le prix Bédéis causa en 2020 du Festival Québec. C'est peu dire que de répéter que le graphisme autant que l'intrigue ont plu. 

Les auteurs ont su retranscrire toute l'essence de l'univers d'Arthur Conan Doyle et se sont emparés avec beaucoup de virtuosité de son duo de personnages. 

Les dessins sont splendides et illustrent très bien cette époque victorienne pleine d'élégance et de ténèbres. Les silhouettes sont toutes en pointes ou en arrondies et donnent à ces illustres figures de la littératures policières une identité visuelle très reconnaissable et fort à-propos. En outre, rien de criard dans la colorisation des planches, tout est gris, beige, ou cyan pour maintenir une ambiance feutrée propice à l'époque.

Pour conclure :

Dans la tête de Sherlock Holmes, Cyril Lieron et Benoît Dahan vous attachent si habilement aux pas de deux grands noms de l'imaginaire populaire que vous n'avez plus envie de les quitter. Et ce n'est pas avec un tel final que les choses vont s'arranger. Elémentaire, mes chers lecteurs !

Fantasy à la Carte

Informations

Cyril Lieron & Benoît Dahan
L'Affaire du Ticket Scandaleux
Tome 1
Dans la tête de Sherlock Holmes
Editions Ankama

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27/12/2024

Robert Jackson Bennett, La Cité des Lames, T.2, Les Cités Divines, éditions Albin Michel Imaginaire

Robert Jackson Bennett, La Cité des Lames
T.2, Les Cités Divines
éditions Albin Michel Imaginaire 

Pour terminer cette nouvelle année de lectures, j'ai choisi de retourner dans la saga, Les Cités Divines de Robert Jackson Bennett en m'attaquant au tome 2 publié au mois d'octobre. 

Pour rappel, il s'agit du récit préquel à celui des Maîtres Enlumineurs dont on déjà longuement parlé sur ce blog.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Albin Michel Imaginaire, je remercie Gilles Dumay pour l'envoi de ce service de presse.

Résumé :

Après les horreurs de Bulikov, la générale Turyin Mulaghesh n'aspire qu'à vivre en paix loin des conflits. Mais c'est sans compter la pugnacité de Shara Komayd devenue entre temps Première Ministre qui la somme d'effectuer une dernière mission afin de pouvoir toucher ses émoluments de retraite. Sous couvert d'inspecter des installations militaires, elle est chargée d'enquêter sur la mystérieuse disparition d'une agente qui pourrait potentiellement être liée à un nouveau minerai récemment découvert dans la cité des lames, ancienne demeure de la déesse de la guerre et des massacres. Mais au vu des enjeux, la présence de la générale risque bien d'en gêner plus d'un qui chercheront à la mettre hors jeu par tous les moyens, n'en doutons pas !

Mon avis : 

Dans La Cité des Lames, on retrouve l'univers postapocalyptique marqué par la disparition des dieux de Robert Jackson Bennett. On plonge donc dans un monde en reconstruction fortement meurtri et où demeure un héritage divin très prégnant. Celui-ci est autant vénéré qu'il est honni. Sa puissance en fait une magie dévastatrice fortement convoitée entre ces lignes. A chaque cité explorée, une nouvelle facette est découverte. Ainsi, dans La Cité des Lames, elle s'incarne surtout dans des épées qui renferment les âmes des disparus. Il s'agit ici surtout de guerriers du passé qui refusent que leurs sacrifices soient oubliés. Ceux-ci constituent un formidable réservoir de pouvoir fort utile pour la divinité qui souhaiterait reprendre le pouvoir par le truchement de la guerre et des massacres qu'elle a toujours incarnés.

Robert Jackson Bennett laisse donc s'exprimer une magie envoûtante pour colorer son univers d'un puissant enchantement. Ingénieux et insolite, le pouvoir qui prend cadre dans ce décor est pour le moins explosif. 

Il a également l'intérêt de mettre en lumière des problématiques très actuelles. La première d'entre elles n'est pas des moindres puisqu'il s'agit de la guerre qui semble totalement inhérente à l'histoire de l'humanité et à la construction des sociétés. 

Robert Jackson Bennett émet une critique acerbe des ravages des conflits influencés par des politiques répondant bien trop souvent à des intérêts individuels. Il évoque également les dangers des conflits mondiaux faisant clairement référence à la Troisième Guerre mondiale qui nous guette. 

En outre, en choisissant de donner la primeur à une haut gradée de l'armée qui reprend du service, l'auteur nous parle autant du sujet des vétérans que de la vieillesse. Il casse volontairement les codes du genre qui se plaît à toujours employer de jeunes et fringants protagonistes pour mener la quête et privilégie plutôt ici des personnages nettement plus expérimentés avec un riche passé. Cela donne une vraie profondeur à l'histoire. Il y est, d'ailleurs, pas mal question de douleur et des limites notamment du corps, mais aussi de maturité et de sagesse. C'est un texte qui fait la part belle aux souvenirs et à l'importance de les transmettre. La mémoire est un savoir précieux qui permet de progresser surtout si on ne répète pas les mêmes erreurs. 

La Cité des Lames nous offre une errance dans le passé pour mieux préparer l'avenir et ne pas se laisser distraire par le chant des sirènes louangeant un soi-disant glorieux passé.

Plus que d'avoir imaginer un monde qui bruisse d'une vraie singularité, Robert Jackson Bennett a parsemé son récit de réflexions sociétales et environnementales fort intéressantes. 

D'autre part, on apprécie bien volontiers cette nouvelle protagoniste très nature et au caractère bien trempé. Elle est rafraîchissante presque malgré elle car sa franchise la rend finalement fort attachante. Pleine de courage et de droiture, elle est une femme à poigne qui sait se faire entendre quand il faut et a suffisamment de ténacité pour mener à bien les missions qu'elle s'est fixées ou qu'on lui a assignées. 

Pour conclure : 

Avec La Cité des Lames, Robert Jackson Bennett continue de nous régaler avec des intrigues tissées de complots ayant pour cadre un monde décadent. C'est une série très réussie !

Fantasy à la Cart

A lire sur le blog mon avis sur La Cité des Marches, Les Maîtres Enlumineurs, Le Retour du Hiérophante et Les Terres Closes

Informations 

Robert Jackson Bennett 
La Cité des Lames
T.2
Les Cités Divines 
9782226485915
575 pages
Éditions Albin Michel Imaginaire 

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