L'influence du "gaming" à la littérature

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28/06/2019

Thomas Geha, Chuchoteurs du Dragon & autres murmures, éditions Elenya

Les murmures de Thomas Geha sont autant de nouvelles de fantasy qui explorent tout un éventail d’émotions et de sensations. 

Chuchoteurs du Dragon & autres murmures (éditions Elenyarassemble dix nouvelles dont certaines sont inédites et d'autres réécrites pour cette présente édition. C'est une opportunité pour l'auteur de réunir en un seul livre des nouvelles qui ont été éditées par le passé dans différentes anthologies, ou de sortir de ses réserves des textes encore inconnus. 

C'est "Chuchoteurs du Dragon" qui inaugure cette courte anthologie. Écrit spécialement pour cet ouvrage, ce court récit nous entraîne au cœur du royaume de l'Esflamme. On y fait la connaissance de Hiodes, une jeune fille qui est obligée d'embrasser un destin dont elle ne veut pas. Marquée par le dragon, elle sera la prochaine reine de ce royaume. Déjà, les terribles émissaires du dragon, ceux que l'on appelle les Chuchoteurs, viennent la chercher. Mais Hiodes est un esprit rebelle qui risque de secouer la tradition ancestrale, aux origines de l'Esflamme. Une première nouvelle qui distille des ingrédients très appréciés en fantasy : magie, complot et manipulation. Voilà qui donne le ton au recueil. 

Comme beaucoup de ses confrères, Thomas Geha est un explorateur d'univers, un passeur de contes et légendes. Or, en rééditant notamment les trois nouvelles de son cycle loguivien, il met en lumière le folklore breton. On y retrouve l'essence des légendes locales et notamment certaines de ses créatures comme le korrigan dans "La nuit du Suner-Gwad" ou encore l'Ankou dans "Loguivy-Plougras, terre de légendes". Des écrits qui rendent également hommage à la nature, à la magie que dégagent les forêts, notamment celles de Bretagne. Il en profite pour faire un clin d’œil aux fontaines magiques comme celle de Barenton. Méfions-nous des esprits malicieux qui peuvent s'y trouver et ce n'est pas Kristell de "La fontaine égarée" qui nous contredira sur le sujet. 

En bon amateur de SF qui ne manque pas d'humour, Thomas Geha n'hésite pas à ponctuer ses histoires de références à des séries cultes comme X-Files. Obligé que cela vous tire un sourire ou deux. Si la fantasy traite souvent de sujets sérieux, rire n'a jamais fait de mal : alors ne nous en privons pas ! 

Ecrire un format court, cela peut être aussi l'occasion de se réapproprier les contes qui ont bercé notre enfance. Certains auteurs se prennent au jeu à se lancer dans cet exercice. Comme Chantal Robillard avec Fugue de la fontaines aux fées, Thomas Geha a, lui aussi, pris plaisir à tenter l'expérience à son tour. Reflet de l'actualité, sa version des "Trois petits cochons" est une belle réussite

Parcourir toutes ces nouvelles fut une aventure inédite pour moi, qui n'avais lu, de Thomas Geha, jusque-là, que Des Sorciers et des Hommes (Critic). En plus d'être divertissante, cette lecture m'aura confirmé la qualité de plume de l'auteur. 

Fantasy à la carte

Thomas Geha
Chuchoteurs du Dragon & autres murmures
Editions Elenya

25/06/2019

Sandrine Alexie, La Rose de Djam, L'Appel des Quarante, tome 1, éditions L'Atalante

Avec La Rose de Djam, Sandrine Alexie nous offre une grande fresque de fantasy orientale. J'avais déjà eu l'occasion de lire des récits de fantasy se déroulant en Orient, notamment au temps des Croisades. Je pense, par exemple, au très bon Djinn, La Maudite de Jean-Louis Fetjaine, lu dans le cadre du prix Imaginales des bibliothécaires, en 2018. On retrouve dans le présent roman le même contexte géopolitique.  

Dans ce premier volet de L'Appel des Quarante, Sandrine Alexie entremêle les fils du destin de son héroïne, Sybille, à de nombreux protagonistes qui viendront, au fil de l'histoire, la soutenir dans sa quête ou, au contraire, la contrer. Sybille de Terra Nuova est une jeune femme au caractère bien trempé qui ne se laisse dominer par personne. Aussi, lorsque son oncle disparaît et que son suzerain la somme de se remarier, au candidat proposé, elle préfère Peir Esmalit, le routier venu lui transmettre le message. Mais au fond d'elle, elle sait qu'elle ne restera pas à l'abri des murs de sa cité. Elle attend le retour de son mentor, Shudjâ. Il lui a promis de revenir la chercher. Mais il tarde et elle n'a d'autres choix que d'aller au devant de lui en prenant la direction d'Alep, puis d'Amid. Depuis sa plus tendre enfance, elle a été préparée par Shudjâ à l'avenir qui l'attend. Elle est une élue. Elle en a la marque. Elle porte une rose sur la main. Pour se conformer à sa destinée, elle devra répondre à l'appel des Quarante et retrouver la Rose de Djam, un talisman puissant, connu aussi en Occident sous le nom de Graal. 

Un premier volet composé de deux parties. Dans un premier temps l'action se concentre sur la recherche du maître spirituel de Sybille ; dans un second temps, Sandrine Alexie se consacre aux préparatifs de la quête que doit mener son héroïne. L'ensemble a été écrit de manière à ne laisser aucun temps mort ! Cette quête de la Rose de Djam est le fil conducteur du cycle. Trois tomes sont déjà prévus, à L'Atalante, mais dans l'interview que l'autrice a accordée à l'éditeur, elle précise qu'elle voit les choses en plus grand encore. On doit donc s'attendre à une saga d'envergure. Ce qui n'est pas pour me déplaire, au vu de la qualité de ce premier tome. 

Je dois dire que La Rose de Djam a tout pour plaire. Déjà, moi, ce que j'adore, ce sont les lieux remplis de mystères que ce livre nous permet d'explorer. L'héroïne de Sandrine Alexie se lance dans un long voyage au cœur d'une terre de miel très convoitée.  L'autrice a inséré son intrigue dans une période fortement troublée, avec notamment la reprise de Jérusalem par Saladin, ce qui débouchera plus tard sur la Troisième Croisade. En suivant Sybille, on va surtout multiplier les rencontres avec une population très cosmopolite qui nous offre, dès lors, une bonne dose de dépaysement, comme la fantasy sait le faire. Rencontre avec des peuples, des cultures et un imaginaire fabuleux. A l'image des conteurs des Mille et Une Nuits, Sandrine Alexie nous entraîne dans un maelstrom d'aventures qui invite au voyage et à l'évasion. Un parfum de danger plane sur son roman. 

Bien entendu, agiter la quête d'un objet magique détenteur des secrets de l'univers, cela ne peut que titiller tous les rêveurs et autres aventuriers du Graal.

Les héros de Sandrine Alexie sont nombreux, mais je dois dire que j'ai particulièrement apprécié la joute qui oppose Sybille à Peir Esmalit tout au long du livre. En jouant au chat et à la souris, leur relation conflictuelle vient pimenter à merveille ce récit. 

La Rose de Djam envoûte de bien des manières et suscite une belle émotion aux lecteurs. C'est un livre qui se lit, d'ores et déjà, comme un coup de cœur. 

Fantasy à la carte

Sandrine Alexie
La Rose de Djam
Tome 1
L'Appel ds Quarante
Editions L'Atalante

18/06/2019

J.R.R. Tolkien, La Chute de Gondolin, éditions Pocket Imaginaire

J.R.R. Tolkien, La Chute de Gondolin, éditions Pocket Imaginaire 

Après Beren et Lùthien (2017), c'est au tour de La Chute de Gondolin, tiré du Livre des Contes Perdus, d'être réédité séparément. Préfacé et mis en forme par Christopher Tolkien, La Chute de Gondolin rassemble les différentes versions écrites par J.R.R. Tolkien pour donner corps à ce conte qui vient nourrir la genèse de sa Terre du Milieu. 

A nouveau, on le retrouve publié aux éditions Pocket Imaginaire dans la très belle nouvelle ligne éditoriale aux sublimes couvertures signées Nicolas Carminade.

Résumé: 

Dans La Chute de Gondolin, on suit l'étrange destinée de Tuor, un homme qui, après s'être libéré du joug des Orques, erre solitairement jusqu'à ce que le dieu Ulmo lui apparaisse et le charge d'une mission. Il devra trouver la cité cachée de Gondolin afin de prévenir le roi Turgon du retour imminent de Morgoth, le dieu déchu. Instrumentalisé par Ulmo, il conseille au roi de préparer son armée et de se joindre à la bataille imminente. Seulement trop fier ou trop confiant, Turgon n'écoute pas la mise en garde. Néanmoins, fort bien accueilli, Tuor décide de rester dans la cité et épouse même la fille du roi, Idril. De cette union va naître un enfant semi-elfe, Eärendel dont le destin sera d'ailleurs exceptionnel. Les années passent, et les créatures de Morgoth se rassemblent, formant petit à petit une puissante armée. Il n'a pas oublié sa haine des Elfes et compte bien obtenir sa vengeance. Or, à force de distiller sa malveillance dans le cœur des hommes et des Elfes, il finit par atteindre les esprits les plus faibles comme celui du cousin d'Idril, Meglin, en proie à une terrible jalousie à l'encontre de Tuor, depuis le mariage de ce dernier avec la fille du roi. Lui qui comptait épouser sa cousine pour accéder au trône, il voit ses projets quelque peu mis à mal. Alors, lorsqu'il est fait prisonnier par Morgoth, il n'a aucun scrupule à lui délivrer tous les détails de l'emplacement de la cité, ainsi que la disposition des moyens de défense. Une trahison qui va coûter cher aux Elfes de Gondolin. En effet, après avoir livré une terrible et longue bataille, les survivants n'auront pas d'autres choix que de se sauver laissant la place à un Morgoth triomphant. 

Mon avis :

La Chute de Gondolin nous relate avec une grande précision la ruine d'une cité puissante à cause d'une trahison par simple jalousie. J.R.R. Tolkien détaille minute par minute les temps forts d'une bataille marquante dans l'Histoire de la Terre du Milieu. Malgré leur courage et leur vaillance, les Elfes n'arrivent pas à vaincre la puissance de feu des balrogs. Morgoth a longuement préparé sa riposte et il s'est bien entouré. Il ne peut échouer, d'autant que les Elfes et les Valars l'ont sous-estimé sur ce coup. C'est une victoire du Mal sur le Bien qui devra servir de leçon aux descendants comme à Eärendel, puis à Elrond, le père d'Arwen que l'on retrouve longuement dans Le Seigneur des Anneaux. J.R.R. Tolkien a rédigé ce conte comme un rouage de son vaste ouvrage. L'univers construit par cet auteur est complexe. Il suit un dessein précis qui ne se révèle dans son intégralité que si on lit l'ensemble de ses écrits.  

En juxtaposant ici les différents textes rédigés par son père, Christopher Tolkien met en lumière une nouvelle fois le long travail préparatoire qu'a effectué J.R.R. Tolkien. Il conserve son idée de départ mais fait des modifications ou des enrichissements au fur et à mesure de ses jets. Ça éclaire notamment sur les changements de noms que l'on peut constater d'une version à l'autre et qui peuvent être perturbants. Alors qu'il écrivait Le Seigneur des Anneaux, il travaillait parallèlement à ces différents contes afin de mieux comprendre le contexte de ce livre. Il a mis un point d'honneur à construire une mythologie qui vient encadrer chacun de ses textes et va donner une cohérence à l'ensemble de son oeuvre. 

Ces rééditions de La Chute de Gondolin, de Beren et Lùthien ou encore des Enfants de Hurin, voulues par Christopher Tolkien, facilitent la compréhension générale du lecteur sur l'oeuvre de son père. On saisit mieux l'utilité de tel ou tel récit car on prend le temps de les lire ou les relire, et surtout de bien les assimiler. Cela permet une meilleure mise en perspective et offre une nouvelle exploration de La Terre du Milieu et de ses mythes. 

Pour conclure :

Magnifiquement illustré par Alan Lee, cet ouvrage est une nouvelle occasion de renouer avec l'écriture du père fondateur de la fantasy. Une nouvelle édition qui continue d'entretenir la nostalgie des admirateurs du genre. Classiques sur le fond et la forme, les récits de J.R.R. Tolkien laissent un héritage intemporel et inégalable. 

Fantasy à la carte

J.R.R. Tolkien
La Chute de Gondolin
9782266341721
336 pages
Editions Pocket Imaginaire

14/06/2019

Ariel Holzl, Dolorine à l'école, Les Sœurs Carmines, tome 3, collection Naos, éditions Mnémos

Dolorine à l'école est le troisième roman qui vient clôturer la saga des Sœurs Carmines d'Ariel Holzl. Grâce à des extraits de son journal intime, glissés dans le premier tome, on avait déjà fait la connaissance de la benjamine des sœurs Carmines. 

Cet ultime tome va nous permettre de partager l'une de ses aventures très rocambolesque. Car ne croyez pas que son jeune âge la rende plus timorée. Elle mène une vie tout aussi turbulente que ses sœurs. D'autant que c'est un grand jour pour elle, pour la première fois, elle va rentrer à l'école. Enchantée par l'idée de se faire des amis et d'explorer de nouveaux lieux, elle en oublierait presque qu'elle va devoir vivre loin de sa mère, de ses sœurs et de son frère. Il faut dire que ce vieux pensionnat complètement décrépi a tout du super terrain de jeu pour elle avec les esprits qui doivent hanter les murs. Seulement voilà, de fantômes, elle n'en croise aucun. Ni dans le bâtiment, ni près du cimetière, d'ailleurs. Un mystère qui l'intrigue et dont elle va chercher à percer le secret. Quant à l'idée de faire de ses camarades de classe, ses amis, j'ai bien peur qu'elle soit déçue. Tristabelle l'avait pourtant prévenue qu'elle serait davantage trahie que soutenue. Et comme dit monsieur Nyx (sa peluche), il faut toujours se méfier des sourires qui dévoilent toutes les dents ! Qu'à cela ne tienne, devant l'adversité une Carmine ne se laisse pas démonter. Et ce n'est pas ses faux-jetons de camarades ou sa cinglée d'institutrice qui vont lui gâcher sa première année.

Un dernier roman qui promet d'être très rock 'n' roll !

Arien Holzl poursuit sur sa lancée et continue de nous séduire avec ses héroïnes invraisemblables. Si vous n'avez pas succombé au charme des aînées, je suis certaine que la petite dernière saura vous attendrir. Du haut de ses huit ans, elle ne s'en laisse pas compter. Cette angélique petite fille peut s'avérer être une redoutable adversaire. Elle affiche une telle innocence qu'il est difficile de lui résister. De chapitre en chapitre, la petite nous entraîne dans une succession de péripéties parfois très farfelues. Il faut dire que le quotidien de Dolorine n'a rien d'une scolarité habituelle. Même si le programme pédagogique est ennuyeux, elle a des préoccupations plus importantes. En bonne graine de détective, elle compte bien comprendre ce qui se passe entre les murs de ce drôle de pensionnat. 

Dans Dolorine à l'école, on retrouve un peu l'ambiance du roman de Ransom Riggs, Miss Pérégrine et les Enfants particuliers. En effet, les camarades de Dolorine présentent des dons qui font d'eux des êtres à part. Héritier de l'une des 8 Maisons de Grisaille, certains ont la capacité de déclencher des tempêtes, d'autres communiquent avec les morts ou sont télépathes. Dolorine, elle-même, est une enfant particulière même si elle n'est pas de sang aristocrate. Les origines des enfants Carmines sont opaques. Aucun n'a le même père et leur mère demeure assez évasive sur le sujet. Une chose est sûre, ils ont hérité de pouvoirs qui font d'eux des êtres différents. Cela rend l'aventure pour le moins piquante. 

Trois tomes, trois destins, une même saga palpitante !

Avec ce cycle, Ariel Holzl est l'auteur d'une YoungAdult savoureuse. Les Sœurs Carminesc'est un savant mélange entre un univers à mi-chemin entre littérature victorienne et steampunk et des intrigues prenantes. 

Fantasy à la carte


A lire aussi Le complot des corbeaux (tome 1) et Belle de gris (tome 2) d'Ariel Holzl.

Ariel Holzl
Dolorine à l'école
Tome 3
Les Sœurs Carmines
Collection Naos
Editions Mnémos



11/06/2019

Catherine Dufour, Danse avec les lutins, éditions L'Atalante

Catherine Dufour est une autrice de fantasy française. On lui doit Blanche-Neige et les lance-missiles, récompensé par le prix Merlin en 2002 et plus récemment Entends la nuit, classé meilleur livre fantastique au prix Masterton. Deux belles distinctions qui en disent long sur la qualité de sa plume. 

Son style rappelle celui de Terry Pratchett. En tout cas, elle partage avec lui le même humour grinçant. D'ailleurs, il ressort bien dans Danse avec les lutins qui vient de paraître aux éditions L'Atalante

Elle y juxtapose de nombreuses petites histoires qui s'assemblent pour donner corps à un univers tourmenté dans lequel les féeries sont menacées. 

Sous le regard de deux fées, on s'immisce dans le quotidien d'une communauté peuplée d'ograins (hybrides entre ogre et nain), de sylvains, de dryades, de lutins... Depuis des temps anciens, la population ograine n'a pas cessé de se multiplier au point d'éradiquer quasiment les autres espèces. En voie d'extinction, les lutins et autres féeries forment une société minoritaire qui subit le joug des ograins. Depuis trop longtemps, ils payent un lourd tribut qui est de plus en plus contesté par les esprits rebelles. Une situation tendue dont vont se servir certains édiles pour accroître leurs profits. Une secte voit le jour et enrôle la jeunesse féerique égarée. C'est ainsi que le jeune Figuin se retrouve, sous les yeux impuissants de ses parents, à commettre l’irréparable pour une cause qu'il croit juste. 

Dans son roman, Catherine Dufour nous raconte la décadence d'un monde face à l'avidité de certains au détriment du plus grand nombre. Par le prisme de la fantasy et de l'humour, elle met l'accent sur le mal qui ronge la planète : l'argent, le pouvoir, la cupidité. Sensible à l'avenir de la terre et des hommes, l'autrice se sert de sa fantasy comme d'un miroir déformant de notre réalité pour aborder des thématiques sociétales et environnementales préoccupantes. 

Sous le vernis d'un humour poilant se cache la volonté de brosser le portrait d'un univers qui fut verdoyant et enchanteur et qui, peu à peu, laisse la place au néant. La déforestation, la disparition des espèces végétales, c'est condamner ici les sylvains et les lutins qui se retrouvent sans abris et sans ressources. Or, s'il n'y a plus de diversités, même l'espèce invasive responsable de cette situation est vouée à disparaître à son tour. 

Catherine Dufour se sert de cette féerie, terreau de la fantasy, pour mieux interroger et dénoncer des réalités qui nous touchent. Il semblerait que la fantasy française soit un terrain privilégié pour réfléchir sur des sujets de société. D'ailleurs, pour faire écho à Danse avec les lutins, je vous invite à venir jeter un œil sur Entre Troll et Ogre de Marie-Catherine Daniel, éditions ActuSF, car vous y trouverez, là aussi, matière à réflexion. 

En tout cas, la lecture de ce roman m'a ouvert la porte sur l'imaginaire fertile et drôle d'une autrice à connaître. J'entends déjà l'appel de ses autres romans. Je remercie les éditions L'Atalante pour cette belle découverte.

Fantasy à la carte

Catherine Dufour
Danse avec les lutins
Editions L'Atalante