Alors qu'il vient d'intégrer le label des Etoiles Montantes de l'Imaginaire des éditions Pocket, David Bry s'est déjà fait remarqué en 2019 en étant le coup de cœur des Imaginales.
D'ailleurs, son roman, La Princesse au Visage de Nuit vient de recevoir le prix Imaginales des lycéens de 2022. Une première distinction qui en appellera d'autres tant les récits proposés par cet auteur sont de haute volée.
En ce mois de mai, on a la chance de le retrouver à l'honneur chez Book en Stock pour leur célèbre rendez-vous du "Mois de" qui offre l'opportunité de mettre en lumière de belles plumes de l'Imaginaire francophone.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec Book en Stock, je remercie Phooka et Dupinette pour ma participation, ainsi que les éditions Pocket Imaginaire pour l'envoi de ce service de presse.
Résumé :
Dans La Princesse au Visage de Nuit, on fait la connaissance de Hugo Pelletier qui doit retourner dans son village natal qu'il a fui enfant, pour enterrer ses parents, décédés d'un accident de la route. Vingt ans plus tôt, ses amis ont mystérieusement disparu dans la forêt qui jouxte le village. Lui seul a survécu. Mais de ce drame, il n'en a nul souvenir. Retrouvé sain et sauf, il a été placé en famille d'accueil par les autorités dès qu'elles ont découvert les sévices que ses parents lui faisaient subir. De retour au village, rien n'a changé, les souvenirs remontent petit à petit à la surface. Que s'est il passé cette nuit-là ? Et si ses amis avaient réussi à rejoindre la Princesse de Nuit ? Et si ce n'était pas qu'une légende locale ?
Mon avis :
La Princesse au Visage de Nuit est un roman contemporain parsemé de touches fantastiques. En effet, David Bry a disséminé dans son texte de nombreuses références au conte qui s'exprime de bien des manières.
Aussi, certains habitants de cet étrange village ressemblent à s'y méprendre à des figures archétypales comme celle de la sorcière avec Christiane Lisenne, cette vieille folle qui hante le cimetière pour y nourrir les chats errants ou encore celle de l'ogre à travers le très inquiétant Auguste Trière qui rôde partout comme dans l'attente d'un mauvais coup à perpétrer.
Sans parler de cette forêt qui borde le village et que l'on dit hantée tant de folles rumeurs courent sur son compte. La plus importante d'entre elles est sans aucun doute celle concernant l'existence de La Princesse au Visage de Nuit. Avéré ou imaginaire, cet être est censé exaucer les vœux des enfants malheureux.
Les manifestations oniriques se multiplient au fil des pages entre les sensations fugaces d'une présence, la mystérieuse réapparition d'objets que l'on croyait perdus, ou encore la perception de prénoms chuchotés par le vent. A travers tous ces éléments, l'auteur confère à son récit une aura de mystère installant le doute dans le cœur des lecteurs sur la réalité tangible des faits relatés. La frontière entre le réel et l'imaginaire est volontairement floutée afin de maintenir le suspense d'un bout à l'autre du roman. L'univers décrit entre ces lignes est totalement immersif et instille des sentiments contradictoires de fascination et de répulsion.
Derrière le récit de La Princesse au Visage de Nuit, bien des destins nous sont contés. Tous sont douloureux. Sous le regard meurtri de Hugo, on prend conscience des drames qui ont jalonné chaque vie de cette petite communauté. Il n'y a donc pas que le narrateur principal qui ait souffert d'une enfance difficile.
Enfant battu et maltraité, on prend d'ailleurs la mesure de l'étendu de sa souffrance au fil des chapitres. Il est un survivant qui malgré, les traumatismes vécus, a réussi à les surmonter. Il veut même profiter de son retour pour tourner définitivement la page en comprenant enfin ce qui lui est arrivé dans cette forêt, il y a vingt ans. Autour de lui gravite une poignée d'amis qui sont à son image, cabossées par la vie.
Que ce soit Chloé, l'amie en recherche d'idéal masculin ou William, le pote en quête d'acceptation de son identité sexuelle, l'amitié qui les lie est le ciment nécessaire à leur reconstruction.
A travers les relations que certains protagonistes entretiennent entre eux, David Bry explore des valeurs fondamentales à l'équilibre humain : l'amitié, l'amour, la bienveillance, la camaraderie, la reconnaissance, l'assistance ou encore la fidélité.
Avec La Princesse au Visage de Nuit, David Bry signe un texte puissant du point de vue des émotions qu'il dégage. Il traite de la thématique douloureuse de la maltraitance de l'enfant mais l'aborde avec beaucoup de subtilité et d'intelligence.
Construit comme un puzzle, ce livre enchaîne des chapitres courts alternant le présent et le passé afin de faciliter l'appropriation de la multitude des histoires contées ici. Un procédé d'écriture qui a l'avantage de bien rythmer le texte.
Après avoir apprécié Que passe l'hiver et Le Garçon et la ville qui ne souriait plus, j'étais très curieuse de me plonger dans cet autre livre et le voyage ne m'a aucunement déçu.
En conclusion :
David Bry est une plume très talentueuse qui, à chaque roman, s'approprie une facette majeure des littératures de l'imaginaire pour proposer un récit original et captivant, porté par un ou plusieurs héros pour lesquels on s'identifie avec facilité.
Coup de cœur pour ce roman comme ce fut le cas pour les autres, j'attends déjà ma prochaine lecture avec impatience. A très vite !
Fantasy à la Carte
A lire sur le blog, mes avis sur Que passe l'hiver et Le Garçon et la ville qui ne souriait plus.
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Quelle magnifique chronique. Merci. Je vais l'ajouter à ma liste celui ci
RépondreSupprimerIl faut trop que tu le lises car c'est super bien.
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