L'influence du "gaming" à la littérature

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12/09/2025

Melinda Taub, Les Confessions Scandaleuses de Lydia Bennet, Sorcière, Orgueuil, Préjugés et Sorcellerie, éditions Elder Craft

Melinda Taub, Les Confessions Scandaleuses de Lydia Bennet, 
Sorcière, Orgueuil, Préjugés et Sorcellerie
éditions Elder-Craft 

Melinda Taub est une autrice et une scénariste américaine. Son premier livre, Stiller, star-crossed est une suite de Roméo et Juliette.

En 2024, son deuxième roman Les Confessions Scandaleuses de Lydia Bennet, Sorcière paraît en français chez les éditions Elder-Craft

Or, ce dernier a rejoint ma pile à lire il y a peu et comme vous le voyez, je n'ai pas résisté bien longtemps pour me plonger dedans. 

Résumé :

Lydia est la cadette des célèbres sœurs Bennet. Fantasque et impulsive, elle aime tout particulièrement danser lors des soirées mondaines. Peu en ont conscience, même pas sa propre famille, mais Lydia est également une sorcière. Elle a hérité de ce don par sa tante Philips qui lui prodigue un enseignement sommaire mais nécessaire à la maîtrise de son pouvoir. Suite à la rencontre malencontreuse d'un dragon endormi du nom de Wormenheart, elle n'a pas d'autre choix que de céder à ses caprices si elle espère sauver sa vie et celle de sa sœur Kitty qui s'avère être aussi son familier prenant la forme d'un chat sans que personne en ait réellement conscience. L'été s'annonce d'ores et déjà tumultueux. Elle le passera du côté de Brighton où les rencontres avec ses pairs ne manqueront pas même si celles-ci se feront à ses risques et périls parfois. 

Mon avis :

Les Confessions Scandaleuses de Lydia Bennet, Sorcière est un véritable hommage à Jane Austen et à son illustre roman, Orgueuil et Préjugés car elle ne cache pas son immense attachement à Élisabeth Bennet et à Mr Darcy. Toutefois, ici elle a choisi de revisiter cette histoire du point de vue de l'inconséquente Lydia en nous en dressant un portrait totalement différent. En effet, nous la retrouvons sous un jour nouveau, déshabillée de son égocentrisme et de son inconséquence. Elle prend donc les traits d'une jeune sorcière qui, même si elle apprécie de s'amuser, se retrouve à devoir mener une quête très lourde pour ses frêles épaules.

Sous la plume de Melinda Taub, on redécouvre la gentry imaginée par Jane Austen. On goûte à leurs petites mesquineries, à leurs jalousies, à leurs rivalités ainsi qu'à leurs péchés. La petite particularité de ce récit est que certains dissimulent des secrets touchant à la magie. La jeune Lydia n'est pas la seule sorcière à œuvrer entre ces pages, loin de là. C'est ainsi que l'on rencontre ici tout un bataillon de sorcières appartenant à un ordre très puissant et fort dangereux pour qui voudrait leur tenir tête.

On l'a vite compris en lisant le titre de ce livre, il y est surtout question de sorcellerie. Fortement inspirée par les légendes et le folklore, Melinda Taub a piqué son récit de sorts, de créatures fantastiques et autres démons peu fréquentables. 

L'histoire n'en est que plus divertissante surtout quand Lydia s'est donnée pour mission d'affronter le ténébreux Wormenheart, une créature directement empruntée à un mythe local du Hertfordshire, afin de s'en libérer une bonne fois pour toutes. 

Les Confessions Scandaleuses de Lydia Bennet, Sorcière est un cosy fantasy très réussi qui plaira aux amateurs de Jane Austen mais pas que car Melinda Taub y mêle tous les ingrédients qui font le succès du genre. 

Aussi, il n'y a point de quête épique ici mais plutôt le destin tourmenté d'une jeune fille tiraillée entre le carcan de la société, le respect de l'étiquette et le monde magique qui coexiste en parallèle. 

Vous l'aurez donc compris, pas de batailles sanglantes ici mais plutôt une succession de tracas auxquels est confrontée l'héroïne et qu'elle va devoir surmonter. 

Les Confessions Scandaleuses de Lydia Bennet, Sorcière est un récit très réconfortant qui dégage une atmosphère chaleureuse teintée de magie. 

Melinda Taub y traite beaucoup de féminisme comme Jane Austen en son temps même si ici les idées ne sont pas portées par Élisabeth mais plutôt par Lydia. Cette dernière ne cherche pas à se marier à tout prix entre ces lignes. Il est vrai qu'elle se laisse séduire par Wickham sans pour autant réellement tomber dans ses filets car elle a conscience de sa nature démoniaque et de son passé de roué. Toutefois il est un compagnon d'aventure fort utile et son physique avantageux ne gâche en rien le plaisir de l'expédition. 

Par le truchement de Lydia, un protagoniste mal aimé de l'œuvre de Jane Austen, Melinda Taub met également en lumière le poids de la famille et du carcan social conditionnant les femmes au mariage. Par son désir de liberté et son statut de sorcière lui conférant une certaine puissance, Lydia fait fi des obligations de son sexe pour tenter de se libérer des chaînes du dragon Wormenheart et accessoirement sauver les êtres qui lui sont chers

L'autrice nous parle aussi des difficultés dans les relations fraternels, à travers les mésententes et les incompréhensions mais insiste aussi sur l'importance de la réconciliation et le besoin de reconnaissance des siens. 

C'est un récit particulièrement riche en émotions car il est très centré sur ses protagonistes et leurs ressentis. 

Retrouver l'univers de Jane Austen est très plaisant d'autant que la plume de Mélinda Taub est belle. Toutefois, le récit s'étire quelque peu en longueur, il n'aurait pas été choquant d'hâter certains événements. Néanmoins cela n'enlève en rien à la qualité et à l'intérêt de cette histoire que j'ai trouvé, pour ma part, fort divertissante.

Lydia est un protagoniste intéressant. Bien loin de la jeune écervelée à laquelle on pourrait s'attendre de rencontrer lorsque l'on a lu Orgueuil et Préjugés, elle est beaucoup plus complexe. Aventurière, elle l'est très certainement mais son tempérament vif dissimule une belle personne ivre d'équité et de justice. En outre, elle ne manque pas d'humour et s'avère tout à fait charmante. 

Quant à Wickham, tout démon qu'il est, il n'est finalement pas complètement détestable. A travers le regard de Lydia, on lui découvre une humanité dissimulée sous une couche de bas calculs qui nous fait changer notre regard sur lui. 

Notez que les suivre dans leurs péripéties est particulièrement divertissant et ne manquera pas de vous envoûter à votre tour. 

Pour conclure :

Avec Les Confessions Scandaleuses de Lydia Bennet, Sorcière, Melinda Taub nous livre une très belle réappropriation de l'univers de Jane Austen. La touche de magie qu'elle y a ajouté lui va comme un gant et rend la relecture de cette histoire juste passionnante. Une très belle lecture que je vous recommande chaleureusement. 

Fantasy à la Carte

Informations 

Melinda Taub
Les Confessions Scandaleuses de Lydia Bennet, Sorcière 
Orgueuil, Préjugés  et Sorcellerie 
9782380240559
528 pages
Éditions Elder-Craft 

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05/09/2025

Éric Fouassier, Le Bureau des Affaires Occultes, éditions Le Livre de Poche

Éric Fouassier, Le Bureau des Affaires Occultes, éditions Le Livre de Poche

Docteur en droit et en pharmacie et professeur à l'université, Éric Fouassier est également un auteur de romans policiers historiques. 

Sa bibliographie compte une quinzaine de romans et de nombreuses nouvelles. Ses récits ont pour beaucoup déjà été primés, à l'image du Bureau des Affaires Occultes, premier titre de sa série éponyme qui a raflé cinq prix dont le Prix Griffe noire du meilleur roman historique de l'année

Or, de tous ses romans, c'est le premier que j'avais envie de lire et qui m'attendait depuis un bon moment dans ma PAL. Il était donc temps de le sortir. 

Résumé :

Fraîchement muté à la brigade de la sûreté, le jeune inspecteur Valentin Verne est chargé de résoudre une affaire délicate, celle de l'étrange décès du fils du député Charles-Marie Dauvergne. Tous s'accordent à conclure au suicide mais les circonstances de sa mort demeurent troublantes et interpellent notre fringant policier. Tout en investiguant du côté de la bonne société, il continue de pister un dangereux criminel connu sous le nom du Vicaire qui s'en prend aux jeunes enfants. Mais arrivera-t-il à le mettre hors d'état de nuire une bonne fois pour toutes ? Et résoudra-t-il son énigme sans se mettre à dos les hauts placés du pays ? Cela reste à voir. 

Mon avis :

Le Bureau des Affaires Occultes prend cadre en 1830 juste après les journées révolutionnaires de juillet poussant le peuple de Paris à l'insurrection suite aux décisions liberticides prises par le roi Charles X. Contraint à abdiquer, il est remplacé par Louis-Philippe jusqu'en 1848. Or, ce dernier doit faire face aux nombreuses oppositions politiques qui secouent la France et déstabilisent le pouvoir entre les Républicains, les Bonapartistes, les Légitimistes et les Socialistes. C'est donc dans ce Paris fortement troublé et propice aux complots qu'investigue l'inspecteur Verne. 

En outre, ce XIXe siècle est également marqué par un essor scientifique grâce au développement de nombreuses techniques bouleversant le modèle économique de l'époque. S'ensuivent d'ailleurs des grèves pour contester l'industrialisation qui marque ce siècle transformant la société en profondeur et donnant, par la même occasion naissance au paupérisme à cause de la précarité induite. 

Mais ce siècle connaît aussi un véritable engouement pour les sciences occultes comme le spiritisme. Voilà qui dégage une atmosphère toute particulière permettant à Éric Fouassier de jouer sur la frontière entre le fantastique et l'ordinaire. Toute l'habileté de l'auteur est de s'appuyer sur les progrès scientifiques et médicales pour expliquer ici l'étrange. L'ambiance est à l'ésotérisme et au mystère donnant à ce récit une saveur singulière. 

Le Bureau des Affaires Occultes est une uchronie policière très réussie. L'auteur maîtrise bien les codes du genre pour nous entraîner dans un Paris agité, tantôt crasseux, tantôt feutré sur les traces de plusieurs assassins. 

Plus que de nous plonger dans la tête de tueurs, Éric Fouassier nous parle aussi et surtout des victimes. Le témoignage est terriblement glaçant. Le récit est très psychologique et s'intéresse beaucoup à la reconstruction mentale après des abus et des sévices. Il est notamment question dans ce livre de rapts d'enfants, de séquestrations et de viols. C'est un texte émotionnel très dur car il touche à l'enfant, aux traumatismes physiques et mentaux et à la perte de l'innocence. 

En outre, le pédophile mis en scène dans cette série se fait appeler le Vicaire, ce qui permet à l'auteur de dénoncer les abus perpétrés par les hommes d'Église et la complaisance dont ils bénéficient. 

C'est une histoire prenante dont on ne sort clairement pas indemne. 

A côté de ces horreurs, l'auteur a également inséré dans son roman des meurtres à visée politique. On est propulsé en plein complot qui vient servir des idéaux politiques. C'est fort bien amené et s'intègre habilement au contexte historique. 

Ce récit est immersif et troublant. On est happé dès les premières pages et tenu en haleine jusque dans les dernières lignes. C'est le tour de force de cet auteur de faire monter la tension crescendo jusqu'à l'insoutenable. 

Enfin il nous attache aux pas d'un personnage atypique et particulièrement attachant. De prime abord on le prend pour un fringant inspecteur, bel homme et si sûr de lui que l'on trouverait presque antipathique. Pourtant il n'en est rien car il est tellement plus que ça ce Valentin Verne. C'est un ténébreux qui cache de profondes blessures et un passé tragique et poignant. Avec lui, on n'est pas au bout de nos surprises. Il porte brillamment cette histoire incroyable et inquiétante. 

Pour conclure :

Le Bureau des Affaires Occultes est un roman particulièrement palpitant rempli de mystères qui vous met la chair de poule tant l'auteur y met à nu l'âme humaine dans toute sa complexité et sa férocité. Très belle découverte que ce roman et cette plume. Je vais continuer à le lire, c'est certain !

Fantasy à la Carte

Informations

Eric Fouassier
Le Bureau des Affaires Occultes
9782253107729
448 pages
Editions Le Livre de Poche

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31/08/2025

Eva Martin, De l'or dans les mains, éditions Critic

Eva Martin, De l'or dans les mains, éditions Critic

Après Miska, un premier roman de fantasy qui a su envoûter son lectorat, Eva Martin récidive. En effet, le 24 septembre prochain paraît De l'or dans les mains, son deuxième roman, toujours chez Critic

Ayant reçu ce service de presse en épreuves non corrigées, j'ai donc eu la chance de pouvoir le lire en avant première et je remercie très chaleureusement Eric Marcelin pour cet envoi. 

Résumé :

A Blanchevue, Artane est une monte-en-l'air bien connue de la pègre locale. Son charme lui a donné certaines capacités bien utiles pour mener à bien ses petites combines. Seulement elle ne dupe personne et va vite l'apprendre à ses dépens puisqu'on la charge d'une mission suicidaire en échange de sa liberté. Un marché tentant mais finalement difficile à tenir car comment peut-elle, ne serait-ce qu'imaginer de pouvoir s'emparer d'une pierre d'épure alors que celle-ci est l'objet le plus convoité et à ce titre, est tenu sous bonne garde. Infaisable, dites-vous, mais en êtes-vous si sûre ?

Mon avis :

De l'or dans les mains s'inscrit dans le même univers que Miska. Ainsi, dans ce roman on retourne en Calcédie où l'on continue à être baigné par les légendes Kinoshs.  

Ici, les relations diplomatiques sont menacées par des complots qui cherchent à déstabiliser la paix. 

La magie y est d'ailleurs très présente. Elle s'exprime à travers les charmes que possèdent certaines personnes. Qualifiés de charmines, ces élus sont mal perçus et pas intégrés à la société. D'ailleurs, beaucoup dissimulent leurs dons pour éviter d'être mis au ban. Pour autant la magie demeure un gros enjeu de pouvoir comme en témoigne l'agitation que suscite l'existence de pierres aux propriétés ésotériques puissantes car beaucoup cherchent à s'en emparer. C'est en tout cas ce que génère la pierre d'épure entre ces lignes. Elle est au cœur de toutes les quêtes dont celle menée par le personnage principal de cette histoire. Pas toujours très maîtrisées, les manifestations surnaturelles sont parfois aussi spectaculaires que dévastatrices. 

L'univers construit par Eva Martin est à nouveau très immersif et s'associe habilement à une intrigue nourrie de secrets et de trahisons. 

En outre, elle a piqué son texte de thématiques familières propres notamment au roman d'apprentissage, à travers la quête de soi bien souvent inhérente à la mise en scène de jeunes héros. Ainsi Naël cherche à trouver sa place et à se dessiner un destin. En outre, en mettant l'accent sur une communauté de personnages proscrits, Eva Martin aborde la question de l'intolérance et de l'ostracisme. Pour autant ce texte est également porteur d'espoir à travers cette utopie d'un monde meilleur toujours possible pour qui en a le pouvoir. 

De l'or dans les mains est autant un récit politique qu'un roman d'aventure. L'autrice y réunit tous les ingrédients qui font la force de cette littérature : action, machination et danger. 

Eva Martin s'appuie essentiellement sur un duo de personnages pour porter son histoire. On retrouve la voleuse Artane qui n'a pas une vie facile, bien qu'elle soit née charmine lui donnant une avantage certain pour commettre ses larcins. C'est une jeune femme forte et indépendante qui rêve d'évasion et d'une vie meilleure. Elle cherche à s'affranchir de ses chaînes pour être enfin libre. Aussi sa froideur apparente cache en réalité un cœur qui ne demande juste qu'à s'épanouir. Bien malgré elle, elle s'attache à cet adolescent qui lui colle aux basques sans qu'elle sache bien comment faire pour s'en débarrasser. 

Naël est un être cabossé qui dissimule un grand pouvoir dont il ne sait que faire. Il s'accroche désespérément à Artane cherchant sa protection et son partage d'expérience. Fort malmené mais possédant une générosité et une empathie telles qu'on ne peut que s'attacher à lui. 

Voilà un couple de personnages des plus improbables mais qui donne à ce livre un vrai goût d'humanité. 

Pour conclure :

Avec De l'or dans les mains, Eva Martin continue de tracer sa route au cœur d'univers de fantasy toujours plus foisonnant. C'est définitivement un nom à retenir !

Fantasy à la Carte

A lire aussi sur le blog, mon avis sur Miska

Informations

Eva Martin
De l'or dans les mains
9782375793404
322 pages
éditions Critic

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25/08/2025

Pierre Grimbert, La Souche Perdue, T.2, Les Chemins de Ji, éditions Mnémos

Pierre Grimbert, La Souche Perdue, T.2, 
éditions Mnémos 

L'année 2025 aura été marquée par le retour de Pierre Grimbert à Ji

Après l'immense succès de sa première série déclinée en trois trilogies : Le Secret de Ji, Les Enfants de Ji et Les Gardiens de Ji, il a repris la plume pour continuer l'exploration de ce monde foisonnant. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Mnémos, je remercie Estelle Hamelin pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

En voulant échapper aux sorciers de Wul Melinem, Liéronim et ses compagnons d'infortune se retrouvent piégés dans un monde inconnu sans savoir comment trouver le moyen d'en sortir. Mais à peine arrivés dans cet étrange endroit, le jeune Danel se volatilise mystérieusement obligeant l'équipée à parcourir cet univers de fond en comble sans grand espoir de le retrouver vivant. Alors que le danger survient de toutes parts, arriveront-ils à se défaire de leurs ennemis et à retrouver le chemin de leur salut ? 

Mon avis :

Dans La Souche Perdue, on retourne à Ji et plus particulièrement vers les mondes parallèles dont l'île semble garder les accès. Ainsi, l'univers qui voit le jour sous la plume de Pierre Grimbert semble se renouveler à l'infini. Il multiplie donc les terrains de jeux dans lesquels évoluent ses personnages. Tantôt hostiles, tantôt incertains, les lieux que traversent les héros de cette trilogie ne manquent pas de réserver bien des surprises et des déconfitures. 

Récit épique oblige, Pierre Grimbert continue sur sa lancée de nous proposer une aventure parsemée d'embûches qui ne manque pas de mettre régulièrement à mal notre confrérie de personnages.

Les ingrédients choisis demeurent identiques : exploration, quête, lutte et magie se mêlent donc habilement ici. Il en ressort un texte riche en action et en retournements de situation, typique de la littérature fantasy

Dans Les Chemins de Ji, Pierre Grimbert a mis le pouvoir au cœur de l'enjeu narratif de sa nouvelle série. On ne s'étonne donc pas de voir celui-ci monter à la tête de certains au point de les griser et de leur faire perdre tout sens des réalités. Ainsi dans ce tome 2, Pierre Grimbert questionne beaucoup cette notion de pouvoir en confrontant les sentiments qu'il suscite. Il met, notamment, en lumière la grande responsabilité que celui-ci engendre. Si certains y voient le moyen de dominer le monde, d'autres, au contraire, cherchent à protéger pour préserver l'équilibre. 

Dans ce volet, on commence à prendre conscience de la puissance que dissimule Danel. Il est loin d'être le fragile petit garçon que tous se plaisent à penser. Au cœur de l'intrigue de cette nouvelle saga, il incarne à la fois une arme très convoitée et un trésor à protéger. A lui seul il concentre tous les secrets de ce monde, il semble même en être la clé. Il n'y a donc plus qu'à découvrir où se situe la serrure pour en connaître toutes les révélations. 

Au fil des pages, les personnages évoluent, en apprennent plus sur eux-mêmes et sur ce qu'ils pensaient comme être la seule vérité. Ainsi, Tristan revient peu à peu sur ses croyances, notamment à propos de sa mère, Bessanis. A travers lui, Pierre Grimbert explore les difficultés que peuvent rencontrer les relations entre parent et enfants. Les émotions et les sentiments mis à jour donnent une vraie humanité à ses personnages les rendant sans doute plus attachants aux yeux des lecteurs. 

Pour conclure :

Avec La Souche Perdue, Pierre Grimbert signe un nouveau roman efficace entraînant les lecteurs dans une succession de situations insolites. Le rythme y est soutenu nous offrant un grand divertissement comme seule la fantasy en a le secret. Il n'y a donc plus qu'à attendre jusqu'à la sortie du dernier volet qui nous dévoilera ses ultimes mystères. Patience !

Fantasy à la Carte

A retrouver sur le blog, mes avis sur : Six Héritiers, Le serment orphelin, L'ombre des anciens, Le doyen éternel, Le Sang des Parangons, L'Âme des Parangons, Le Lanternier et La Branche Romine

Informations 

Pierre Grimbert 
La Souche Perdue
T.2
9782382672112
304 pages
Éditions Mnémos 

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19/08/2025

Guy Gavriel Kay, Le Feu Vagabond, T.2, La Tapisserie de Fionavar, collection Neptune, éditions L'Atalante

Guy Gavriel Kay, Le Feu VagabondT.2, 
La Tapisserie de Fionavar
collection Neptune, 
éditions L'Atalante

Au programme des 10 titres prévus par les éditions L'Atalante pour rejoindre leur nouvelle collection de poches, Neptune, il y a la célèbre saga de fantasy de Guy Gavriel Kay, La Tapisserie de Fionavar

Après avoir eu un gros coup de cœur pour le tome 1, L'Arbre de l'Été, je ne vous cache pas ma hâte d'enchaîner sur la suite. Or, cela tombe bien car la sortie du Feu Vagabond est prévue pour le 21 août prochain. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions L'Atalante, je remercie Emma pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Maintenant que Rakoth Maugrim s'est libéré de ses chaînes, le pire est à craindre. Pour nos aventuriers le temps est venu de reprendre la route car des solutions doivent être trouvées pour combattre le Mal. Celui-ci se manifeste déjà sous la forme d'un hiver permanent qui vient effacer l'été en cours. Or, Fionavar n'est pas le seul univers victime de ce terrible phénomène car aucun ne semble épargné. Paul, Kim, Jennifer, Kévin et Dave doivent donc parcourir les mondes et se trouver de nouveaux alliés pour arrêter les plans diaboliques des engeances de Rakoth Maugrim. 

Mon avis :

Dans Le Feu Vagabond, Guy Gavriel Kay continue de nous faire explorer son univers tissé par les fils de nombreuses destinées car telle est l'originalité du monde qui prend vie sous la plume de cet auteur. Aussi, on ne s'étonne donc pas de voir d'illustres figures du passé se mêler au combat mené par les personnages de Guy Gavriel Kay. Celles-ci incarnent d'ailleurs la clé de la réussite de cette quête insensée. L'héritage celtique est bien là et s'incarne dans la présence du mythique seigneur de la Table Ronde et de son plus éminent chevalier. L'auteur se plaît d'ailleurs à réécrire l'une des plus tragiques histoires d'amour ajoutant ainsi de la complexité à son récit, notamment dans le relationnel des protagonistes. 

La Tapisserie de Fionavar est avant tout un récit épique. Celui-ci se manifeste surtout grâce aux différents emprunts de Guy Gavriel Kay aux mythologies et particulièrement les mythes nordiques. 

Dans ce tome 2, l'auteur fait, par exemple, référence à la chasse fantastique, issue d'un mythe populaire européen impliquant un groupe fantomatique composé de rois défunts ou de créatures surnaturelles engagés dans une poursuite sauvage sous l'égide d'Odin. Un épisode que l'on retrouve autant dans Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien que dans La Roue du Temps de Robert Jordan. Et pour cause, c'est un temps fort très visuel et spectaculaire que la littérature fantasy apprécie de mettre en scène. 

Les éléments magiques ne manquent pas entre ces lignes. C'est le cas du chaudron que Guy Gavriel Kay réutilise allègrement ici pour concocter une nouvelle menace sur le monde. 

La Tapisserie de Fionavar est à la croisée de nombreuses influences donnant l'impression aux lecteurs de cette saga de fouler une terre connue. Seulement il n'en est rien car cet air de déjà vu est bien trompeur. L'auteur se joue surtout de nous pour nous embarquer dans une aventure aux multiples rebondissements plutôt inattendus. 

La plume de Guy Gavriel Kay est indéniablement qualitative comme j'ai déjà pu le constater en lisant Tigane, La Mosaïque Sarantine ou encore Comme un diamant dans ma mémoire

En véritable conteur, il ne se contente pas ici de nous raconter une grande aventure mais pique aussi son récit de sujets de réflexion de société intéressants. Il nous parle notamment du viol et de ses conséquences dévastatrices, ainsi que de l'importance de la reconstruction de soi. C'est particulièrement douloureux et donne au texte toute son émotion. 

En outre, l'auteur questionne la notion de l'héroïsme à travers le chemin qu'emprunte certains de ses protagonistes. Celle-ci passe notamment par le sacrifice de soi pour une cause supérieure. Dans ce tome 2, les larmes sont au rendez-vous car Guy Gavriel Kay n'épargne aucun de ses personnages. Aussi, il n'hésite pas à en supprimer au passage pour les besoins de son intrigue et nous laisse pantelant face à ces drames qui s'enchaînent de manière inévitable. 

On apprécie de plus en plus cette communauté de personnages qui évolue entre ces lignes, d'autant que des liens forts se tissent. Le récit se retrouve ainsi ponctué de belles amitiés et d'histoires d'amour naissantes ou ravivées pour notre plus grand plaisir. 

Pour conclure :

Avec Le Feu Vagabond, Guy Gavriel Kay a continué sur sa lancée de nous proposer une saga de haut vol teintée des éléments chers à la fantasy épique : la lutte contre le mal, la magie et des héros exceptionnels. 

Rendez-vous au mois de novembre pour découvrir le dernier volet. Patience !

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog, mes avis sur : Tigane, Voile vers Sarance, Le Seigneur des Empereurs, Les Derniers Feux du Soleil, Comme un diamant dans ma mémoire et L'Arbre de l'Été

Informations

Guy Gavriel Kay
Le Feu Vagabond
T.2
La Tapisserie de Fionavar
9791036002274
400 pages
Collection Neptune
Editions L'Atalante

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