Avec Gypsy, Megan Lindholm et Steven Brust ont réitéré l'expérience d'écrire à quatre mains. Pour rappel, ils l'avaient déjà fait avec Liavek, un univers qu'ils ont partagé et étoffé avec d'autres auteurs sous la forme de novellas.
Depuis quelque temps, le collectif des Indés de l'Imaginaire se réintéresse aux écrits de Robin Hobb, et en ce mois de juin, ce sont les éditions Mnémos qui s'y collent en nous proposant Gypsy, un roman de fantasy urbaine où le conte rencontre le thriller.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Mnémos, je remercie Estelle Hamelin pour l'envoi de ce service de presse.
Dans ce roman, on part à la suite de Mike Stepovitch, un policier divorcé et dépressif qui est chargé d'enquêter sur une série de meurtres sanglants. Alors que son équipier et lui pensent tenir le suspect en la personne d'un gitan amnésique, celui-ci va leur donner du fil à retordre et même les faire douter. A la poursuite de cet homme insaisissable, leurs pas vont les conduire au cœur de la communauté gitane et de leurs croyances. Mais pour le très cartésien Mike Stepovitch, cette enquête pourrait bien ébranler ses plus grandes certitudes, quitte à le faire sombrer dans la folie.
Gypsy est un récit sombre qui nous immerge dans une enquête policière mêlée à des éléments du conte. En effet, dans ce livre, on passe d'un monde où se vivent les contes à celui où ils se lisent. Aussi, le monde d'en haut s'en trouve perturbé par une méchante reine, que l'on appelle la Belle Dame, qui compte pervertir les humains et changer leur monde à jamais. Pour l'arrêter, celui que l'on surnomme le Cocher doit rappeler le Blaireau, le Corbeau et la Chouette, soient des gitans chargés de retrouver cette dernière afin de la renvoyer d'où elle vient. Mais ils ne seront pas seuls car d'autres viendront leur prêter main forte comme ces vieilles gitanes qui mettront tout en oeuvre pour mettre des bâtons dans les roues à cette entité maléfique. Engagés dans ce grand bras de fer, certains feront les frais de la funeste Belle Dame au point de trouver la mort. C'est comme cela que Mike Stepovitch va croiser la route de ces créatures et se retrouver mêlé à cette étrange traque où le surnaturel surgit ici ou là pour brouiller les pistes et corrompre les âmes.
Ici, Megan Lindholm et Steven Brust empruntent autant au thriller qu'au fantastique pour écrire un récit étrange et perturbant. D'une sombre enquête, on plonge à pieds joints dans l'ambiance des contes transmis lors des veillées près du feu. De cette tradition orale, les auteurs ont conservé dans leur texte cette même musicalité en débutant, par exemple, chaque chapitre par une strophe, extrait d'une chanson, d'un poème ou d'un conte. En outre, la musique est omniprésente dans ce livre puisque le dénominateur commun à ces gitans est de jouer d'un instrument. Or, les notes résonnent ici comme un fil d'Ariane leur permettant de se retrouver. A ce titre, Gypsy est également un texte très poétique qui dégage de belles sonorités et un esthétisme évident.
Avec Gypsy, Megan Lindholm et Steven Brust signent une fantasy urbaine où le merveilleux est perverti par l'horreur. Ecrit par deux pointures de l'Imaginaire, Gypsy est indéniablement un classique du genre à lire ou à relire.
Fantasy à la Carte
A lire aussi la critique d'Elbakin.net.
Je suis ravie de cette réédition. C'est un titre qui m'attire pas mal :)
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