Après une première version publiée aux éditions Rivière Blanche, Etienne Cunge a décidé de retravailler son roman Antarcticas pour nous en délivrer une nouvelle mouture améliorée.
Coutumier des récits coups-de-poing sur fond écologiste, à l'image de Synmphonie Atomique, à son tour Antarcticas n'échappe pas à sa marotte d'écrivain.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Critic, je remercie Eric Marcellin pour l'envoi de ce service de presse.
Résumé :
2050, les aléas climatiques malmènent de plus en plus l'humanité et l'économie en général. Or, avec le réchauffement, l'Antarctique dégèle libérant peu à peu l'accès à des ressources très convoitées. Aussi, le Grand Blanc est devenu un enjeu majeur, disputé par les écologistes utopistes d'un côté et les industriels opportunistes de l'autre côté. Loin de ces préoccupations, Mike braconne les minerais que recèlent les sous-sols de l'Antarctique, tout en évitant autant que faire se peut, la vigilance des drones et des gardiens écologiques qui veillent à la protection des lieux. Mais sa vie est perturbée par la découverte d'un jeune homme évanoui sur la glace sur le point de se faire tuer par les gardiens mécaniques et pilotés par l'intelligence artificielle. Il n'est pas question pour Mike de ne pas lui porter secours. Seulement, il l'ignore encore mais son acte va changer irrémédiablement sa vie. En effet, Jérémy est un scientifique, porteur d'une découverte que certains veulent voir disparaître alors que d'autres rêvent de s'emparer. Face à la pression grandissante d'un pouvoir politique et économique qui les dépasse, arriveront-ils à faire connaître cette invention révolutionnaire et à donner à l'humanité un second souffle.
Mon avis :
Avec Antarcticas, Etienne Cunge signe un roman d'anticipation réussi qui nous propulse en 2050. Pour donner un cadre crédible à son récit, il s'est tout simplement inspiré des grandes orientations politiques, économiques, sociales et géopolitiques actuelles pour les projeter dans leurs aboutissements probables. Aussi, l'intelligence artificielle s'est infiltrée dans toutes les strates de la société pour accompagner l'humanité dans sa vie quotidienne jusque dans sa chair, sous la forme d'implants régénérants connectant les humains les uns aux autres. Plus de téléphone dans le futur imaginé par Etienne Cunge avec des gens qui ne communiquent plus que par neurcom, reçus via leurs puces implantées.
Un progressisme qui induit une société de surveillance généralisée dans laquelle les humains sont traqués et contrôlés en permanence avec des drones et des robots présents partout.
Sous sa plume naît une Union européenne élargie qui se cache derrière la Grande Barrière nanotechnologique s'étendant de Tallinn au plateau du Golan servant à la fois de douane garantissant l'embargo avec les Califats, de ligne de défense militaire, tout en empêchant l'immigration clandestine.
Par impuissance ou inertie, le climat n'a eu de cesse de se dérégler multipliant les épisodes de sécheresses, d'inondations et de tempêtes. Les ressources se sont raréfiées au point de rendre stérile les sols provoquant de nombreuses famines. Sans parler de la santé mise à mal par une dégénérescence précoce affectant les organismes humains dont seuls les plus riches peuvent se targuer de pouvoir échapper et allonger la durée de leurs vies grâce à la biologie moléculaire, les nanotechnologies et la génétique associées à l'informatique et à l'électronique.