Après le succès de La Reine des Ombres, vendu à plus de 20 000 exemplaires, Tricia Levenseller est de retour au catalogue des éditions Hugo Stardust avec La Fille du Roi Pirate.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Hugo, je les remercie pour l'envoi de ce service de presse qui m'a donné l'occasion parfaite de découvrir cette plume de l'imaginaire que je ne connaissais point encore.
Résumé :
Alosa Kalligan est la fille du redoutable Roi Pirate. Or, maintenant qu'elle est devenue une pirate à son tour, il a décidé de la mettre au défi de s'infiltrer sur le bateau d'un équipage rival pour leur subtiliser une carte et les lui livrer pieds et poings liés. C'est ainsi qu'elle organise l'abordage de son propre navire et qu'elle se laisse volontairement emprisonnée par l'ennemi. Mais alors qu'ils la pensent inoffensive car enfermée à double tour dans une cellule à fond de cale, Alosa trouve le moyen de s'éclipser chaque nuit afin de fouiller le gréement de fond en comble. Seulement, c'est sans compter le séduisant second, Riden, qui n'est jamais bien loin d'elle et dont la présence la perturbe plus qu'elle ne veut se l'avouer à elle-même. Alors réussira-t-elle à éblouir une nouvelle fois son père en menant à bien cette périlleuse mission ?
Mon avis :
Comme mentionné dans le titre, La Fille du Roi Pirate nous immerge dans l'univers de la piraterie nourrie d'arraisonnages et de chasses aux trésors. Dans ce premier volet, les trois quart de l'action se déroulent à bord d'un navire pirate où la narratrice est confinée. A part suivre ses expéditions nocturnes émaillées d'escarmouches verbales ou physiques, il ne se passe pas grand chose. En tout cas, l'autrice est plutôt avare en détails concernant son monde imaginaire. La clé de celui-ci réside dans cette carte à reconstituer, censée indiquer l'emplacement de la légendaire Isla de Canta, une île mystérieuse remplie de richesses et gardée par des sirènes.
Mythe ou réalité, la question se pose au début du roman. Cela a tout de même l'intérêt d'introduire la figure de la sirène et de donner ainsi au récit sa dimension onirique. L'autrice s'inspire, d'ailleurs, du folklore médiéval nord européen pour nourrir sa représentation de cette créature marine qui est donc ici mi-femme mi-poisson. Elle lui attribue cette même capacité d'ensorceler les humains par le chant et une beauté irrésistible. En outre, elle lui accorde également une sensibilité émotionnelle lui permettant de percevoir les sentiments des autres grâce au dégradé de couleurs qui se dégage de leurs auras.
Entre piraterie et mythologie, le décorum est posé mais Tricia Levenseller ne fait que l'ébaucher dans son premier tome, alors il faudra attendre les suivants pour explorer toutes les pistes qu'elle a déjà semées.
Néanmoins, à défaut de tout connaître de cet univers prometteur, on fait, dans ce tome 1, surtout connaissance avec sa petite communauté de personnages dont les motivations nous sont, en partie, révélées au fil des chapitres. Ainsi, une aura de mystère entoure chacun d'entre eux rendant ainsi la lecture passionnante. Le succès du roman repose beaucoup sur son duo de personnages qui s'est engagé dans un jeu de séduction, titillant le chaud et le froid. Forte et indépendante, Alosa Kalligan est une héroïne très badasse. Elle n'hésite pas à découdre physiquement avec quiconque ose la défier. Digne fille de son père, elle est une pirate émérite qui compte bien inscrire son nom dans la légende. Pour cela, elle enchaîne des combats à l'épée endiablés ou des corps à corps à l'issue mortelle. Sûre d'elle, il lui faut beaucoup pour être déstabilisée car elle sait encaisser les coups. Son père y a veillé. Pourtant sous cette carapace de dur à cuire qu'elle a pu se forger grâce à des facilités génétiques que je ne dévoilerai pas ici pour ne rien spoiler, elle dissimule des doutes et une envie farouche de plaire à son père. Cette soif de reconnaissance recèle quelque chose de touchant qui nous attache à ce personnage féminin, décidément plein de mordant. A ses côtés, il y a Riden qui incarne à ses yeux l'ennemi à mater. Cependant, son charme, ses paroles et ses actes la troublent plus qu'il ne faudrait. Le second est indéniablement un fin bretteur, un tantinet beau parleur mais qui dissimule une vraie sensibilité. Profondément attaché à son frère, il suit un code d'honneur qui lui est propre et casse avec l'image sanguinaire du pirate. Tous deux cachent de lourds secrets que l'on rêve de voir être mis à nu. Mais, Tricia Levenseller se garde bien de révéler tout son jeu dès le premier round, alors patience !
Derrière cette aventure rocambolesque très agréable à lire, l'autrice introduit un questionnement intéressant autour des relations familiales, notamment des liens qui relient un père et son enfant. A travers cet esprit de compétitivité que le Roi Pirate a transmis à sa fille, on s'interroge sur le poids qui pèse sur un enfant lorsqu'il doit répondre à des attentes trop élevées d'un parent. Elle met en exergue le malsain et le toxique qui émanent de cette forme d'éducation. De même, elle rappelle que le manque d'amour est une forme de maltraitance qui a de lourdes conséquences sur l'adulte en devenir.
En conclusion :
Avec La Fille du Roi Pirate, j'ai découvert une plume subtile pleine de promesses qui s'épanouit dans l'écriture d'un texte mêlant action, humour et impertinence. A suivre !
Fantasy à la Carte
A lire aussi sur la blogosphère, les avis de Light and Smell, Songe d'une nuit d'été et Le renard littéraire.
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