L'influence du "gaming" à la littérature

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09/02/2021

Orson Scott Card, L'Apprenti, tome 3, Les Chroniques d'Alvin Le Faiseur, éditions L'Atalante

Orson Scott Card, L'Apprenti, tome 3, 
Les Chroniques d'Alvin Le Faiseur
éditions L'Atalante

Actuellement, les éditions L'Atalante sont en pleine réédition d'un grand classique de fantasy : Les Chroniques d'Alvin Le Faiseur d'Orson Scott Card. Dans cette nouvelle édition en grand format, chaque tome est rehaussé par les superbes couvertures de Vincent Madras qui leur ajoutent une petite touche de charme.

Lu dans le cadre d'un partenariat, je remercie, à nouveau, Emma et les éditions L'Atalante pour l'envoi de ce service de presse. 

Cette fois-ci, on se plonge dans le troisième tome, titré L'Apprenti dans lequel on retrouve Alvin qui a rejoint Hatrack River pour y suivre un apprentissage auprès du forgeron. Mais, cette nouvelle installation lui donne aussi l'occasion de revenir sur les lieux de sa naissance. Il espère y rencontrer cette Torche qui a secondé sa mère lors de son accouchement afin qu'elle l'aide à devenir un faiseur. Seulement Peggy qui a prédit sa venue, s'est envolée. L'avenir qu'elle voyait à ses côtés ne lui disait rien qui vaille alors elle a préféré s'éloigner pendant quelques temps. Livré à lui-même, Alvin grandit et devient un forgeron talentueux, n'en déplaise à son patron qui freine même des quatre fers pour le faire compagnon. Mais si sa vie s'écoule relativement paisiblement, il n'en oublie pas pour autant son vieil ennemi dont il ressent encore la présence. Or, il n'a toujours pas la moindre idée de ce qu'il faut faire pour devenir un faiseur. Si seulement, la fille n'était pas partie. Qui pourrait lui venir en aide maintenant ?

Pour écrire son cycle d'Alvin Le Faiseur, Orson Scott Card s'est éloigné du folklore nourricier des textes fondateurs du genre car cela n'avait pas lieu d'être dans cette fantasy ayant pour cadre l'Amérique coloniale. 

Pourtant ses livres ne manquent pas de merveilleux car la magie s'y épanouie tout aussi largement. Déjà, l'auteur s'appuie sur deux héros qui sont détenteurs de grands pouvoirs. On a, d'un côté, le jeune Alvin que l'on voit grandir et découvrir, au fil des tomes, ses nombreuses capacités et de l'autre côté, il y a Peggy qui elle, est née avec le don de voir l'avenir. Tous deux sont destinés à faire de grandes choses ensemble même si jusqu'au troisième volet de la saga, ils ne se sont pas encore rencontrés. A travers eux, on côtoie une magie faite de charmes et de croyances locales. Ainsi, Alvin est capable de tisser des sorts pour protéger des lieux ou des personnes. Il agit également sur la matière pour la transformer à sa guise et fait même corps avec la nature, à l'image des Amérindiens. Quant à Peggy, elle perçoit toutes les flammes de vie qui l'entourent et peut agir sur l'avenir des gens. C'est ainsi qu'elle suit de loin la vie d'Alvin et intervient si nécessaire pour le remettre sur le droit chemin. 

En alternant leurs points de vues d'un chapitre à l'autre, Orson Scott Card donne une belle dynamique à son récit. Dans Les Chroniques d'Alvin Le Faiseur, l'auteur a construit  un univers très immersif mêlant magie et superstition. 

De même qu'il a choisi un cadre d'action historique fort puisque L'Apprenti se cristallise autour de l'esclavage. Ce thème est au cœur de ce récit à travers, notamment, la mention du traité des Esclaves en fuite permettant aux riches propriétaires d'exploitations de poursuivre les marronneurs déserteurs. Dans ce volet, Alvin s'attache à un jeune orphelin, fils d'une esclave qui a trouvé refuge à Hatrack avant de mourir. Élevé par un couple de colons, figures locales, Arthur Stuart va être la cible des pisteurs d'esclaves. A travers son histoire, l'auteur remet en perspective la fracture qui a divisé l'Amérique de l'époque entre le Nord et le Sud. En effet, c'est suite à l'ordonnance du Nord-Ouest de 1787 que l'esclavage est interdit sur ces territoires et établit, de fait, la limite entre les Etats esclavagistes et les autres sur l'Ohio. Or, c'est justement là que les événements se déroulent. Ainsi, l'abolition progressive de l'esclavage dans les Etats du Nord ouvre une possibilité supplémentaire aux esclaves du Sud, en leur offrant un refuge potentiel sur le territoire des Etats-Unis. Il y a même un réseau secret qui s'est organisé pour aider la fuite et faciliter l'accueil des fugitifs. C'est d'ailleurs grâce à lui qu'Arthur Stuart est sauvé alors qu'il n'était qu'un nouveau-né. 

A travers ce livre, Orson Scott Card en profite donc pour mettre en exergue une période marquante de l'Histoire des Etats-Unis qui a divisé l'opinion entre les abolitionnistes et les esclavagistes. Ici, Alvin va se confronter aux mentalités sectaires de certains et à celles, plus progressistes, des autres.

Mais ce roman dégage également beaucoup d'émotions car l'auteur y incorpore de nobles sentiments tels l'amitié, l'amour, la solidarité et le courage. Tout cela rend la lecture très prenante.

Avec L'Apprenti, Orson Scott Card signe un roman saisissant et authentique. Arrivé à ce stade de l'aventure, il est difficile de ne pas s'attacher à ses héros. C'est donc avec une certaine impatience que je me réjouis de lire le prochain tome. 

Fantasy à la Carte

A lire aussi sur le blog mes avis sur Le Septième Fils, Le Prophète Rouge et Le Compagnon

Informations

Orson Scott Card
L'Apprenti
Tome 3
Les Chroniques d'Alvin Le Faiseur
9791036000478
416 pages
Editions L'Atalante

05/02/2021

Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois, tome 6, éditions L'Atalante

Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois, tome 6, éditions L'Atalante

Alors que le sixième tome en version poche du Sang des 7 Rois vient de débarquer en librairie, je m'en vais vous parler de mon coup de cœur pour cette saga atypique. 

Mais avant de commencer, j'adresse, à nouveau, mes remerciements à Emma et aux éditions L'Atalante pour l'envoi de ce service de presse.

Dans ce nouvel opus, les événements se précipitent. Alors que Sylvan organise la lutte du cinquième royaume contre les capitaines-ambassadeurs envoyés par Lothar, Orville, lui, a rencontré Rosa et Delwynn. La jeune femme a même décidé de rester auprès de lui afin d'en apprendre davantage sur les capacités des mages. Ensemble, ils vont de découverte en découverte qui vont les mettre sur la piste de ce qui se cache derrière leurs pouvoirs. Quant à Aldemond, il est resté auprès d'Aléïde et d'une étrange voyante, prénommée Audre afin de rejoindre au plus vite l'île du Goulet. Mais, c'est sans compter les aléas du voyage avec les nombreux obstacles que Lothar ne cesse de lever. 

Avec ce sixième volet, on sent le final de la saga proche alors Régis Goddyn y fait pleuvoir les révélations. Ainsi, tous ces petits cailloux qu'il a semés dans les tomes précédents prennent sens ici. Par exemple, l'apparition ou la répartie de certains personnages éclairent le récit sous un jour nouveau. 

Il est vrai qu'au fur et à mesure des livres, l'histoire s'est étoffée autant du point de vue de son univers que de ses personnages. Finalement, l'auteur s'appuie sur une vaste communauté de héros, et aussi étonnant que cela puisse paraître, aucun n'y figure de manière anodine car tous y ont un rôle important à jouer. 

Or, parmi ces personnages, des voix dissonantes s'élèvent et donnent à ce récit des moments drôles et imprévus. C'est le cas avec le jeune mage Delwynn qui a incendié accidentellement sa maison tuant en même temps ses parents. Depuis Rosa l'a pris sous son aile. Devenu également l'étrange compagnon d'Orville, Delwynn se révèle avoir une personnalité double. En effet, l'esprit du mage Lucius semble prendre régulièrement possession du corps du garçon, colorant ses interventions d'un brin de canailleries. Sorties de la bouche d'un si jeune enfant, ses grossièretés nous promettent quelques passages décalés et désopilants. D'ailleurs, d'autres corps d'enfants sont également investis par des mages défunts mais Delwynn reste le plus cocasse. 

Ainsi, certains protagonistes secondaires que l'on pensait disparus reviennent sur le devant de la scène pour nous éclairer sur les mystères que l'auteur dissimule depuis le départ. 

La diversité des personnages et la pluralité de leurs histoires ne nous font pas pour autant oublier le fil directeur et les enjeux politiques de ce cycle. Mais, il faut bien reconnaître que les esprits rusés ne manquent pas dans ces livres et la trahison demeure la règle. 

La qualité littéraire est au rendez-vous car l'auteur nous offre un cycle soigné qui nous tient en haleine jusqu'au bout.

Au vu des derniers rebondissements de ce tome, il me tarde maintenant de lire le final.

Fantasy à la Carte

Retrouvez tous mes avis sur le blog : les tomes 1, 2, 3, 4 et 5

Régis Goddyn
Le Sang des 7 Rois
Editions L'Atalante

02/02/2021

Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois, tome 5, éditions L'Atalante

Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois, tome 5, éditions L'Atalante

Avec l'arrivée du tome 5 à la maison, j'ai pu reprendre ma lecture de cette incroyable saga du Sang des 7 Rois de Régis Goddyn. Tous mes remerciements à Emma et aux éditions L'Atalante pour ce nouveau partenariat. 

Après avoir délivré Aldemond des griffes d'Evid, Orville et lui dérivent dans une barque sur une mer intérieure, dénuée du moindre souffle de vent. Alors que tous deux semblent condamnés à une mort certaine, Armine, elle, se découvre être enceinte d'Aldemond. De plus, les réfugiés continuent d'affluer sur l'île du Goulet. Les sept royaumes sont vidés de leur population, les hommes de Lothar ne laissent finalement derrière eux que quelques vieillards et une terre appauvrie. Aléide de Hauterre, devenue une maîtresse en poisons, a pris la route pour retrouver ses fils égarés. Enfin, Lothar a mené son projet à son terme, la forteresse qu'il a fait ériger à Hauterre semble imprenable. Elle aura coûté un lourd tribut alors espérons qu'elle sera à la hauteur de ses espérances ?

Dans ce nouveau volet du Sang des 7 Rois, on retrouve un monde exsangue, marqué par la folie d'un homme. De royaume en royaume, on croise une population rare et vieillissante, affamée et malade. Lothar a redessiné un monde empreint de désolation car beaucoup ont péri. Sa forteresse s'est construite sur un véritable charnier. Pour contrebalancer cette domination, des actions sont menées ici ou là par quelques personnages. Ils constituent la lueur d'espoir pour mettre un terme définitif aux agissements de ce fou. Nul ne comprend les raisons de cette folie mais tous souhaitent que cela cesse. 

Jusque-là, Régis Goddyn nous a donné que peu d'indices sur les raisons de tels actes. Il nous a surtout décrit Lothar comme un personnage mégalomane qui souhaite s'entourer d'une armée au sang bleu pour dominer le monde et reprendre le pouvoir.

Cela nous amène à nous interroger sur la nature de la menace. On l'imagine grande au vu des moyens et des nombreux sacrifices qu'il n'a pas hésité à faire pour construire son fort. Mais de quoi veut-il se protéger ?

Or, l'auteur nous suggère, par quelques éléments disséminés ici et là que celle-ci viendrait d'ailleurs. Cela lui permet d'enrichir son univers d'une autre dimension. Ainsi, Régis Goddyn donne à la magie d'autres racines.

Avec ce cinquième tome, on découvre une fantasy plus complexe, mâtinée de science-fiction car le futur vient interférer dans ce Moyen Âge revisité. 

Régis Goddyn nous ouvre la porte d'un jardin secret où l'intelligence artificielle a un rôle à jouer. En intégrant cet élément, il bouleverse totalement les codes et inscrit son récit dans un autre registre.

Avec le cycle du Sang des 7 Rois, on va de surprise en surprise qui nous laissent étonnés et curieux de découvrir ce que le prochain chapitre nous réserve. 

Voilà une saga de fantasy étonnante qui emprunte des chemins de traverse pour nous faire explorer un univers inattendu et captivant.

Fantasy à la Carte

A lire aussi mes avis sur les tomes 1, 2, 3 et 4 du cycle du Sang des 7 Rois

Régis Goddyn 
Le Sang des 7 Rois
Tome 5
Editions L'Atalante

29/01/2021

Tolkien, le biopic d'un créateur de génie

Tolkien de Dome Karukoski

En 2019 est sorti le biopic Tolkien réalisé par Dome Karukoski. Les avis dessus sont très partagés. Personnellement, je n'avais pas encore eu l'occasion de le regarder, c'est chose faite aujourd'hui, alors j'ai eu envie de vous faire part de mes impressions sur ce film qui était très attendu à sa sortie. 

Après le décès de son père, puis de sa mère, John et son frère sont placés par leur tuteur dans une pension de famille où vit également une autre pensionnaire orpheline du nom d'Edith Bratt dont il s'amourache immédiatement. Parallèlement, il entre à l'école King Edward's où il se lie d'amitié avec trois autres garçons. Plus tard, il réussit à entrer à Oxford mais son tuteur l'oblige à arrêter de voir Edith, qui finit par se fiancer avec un autre homme. Mais juste avant de partir à la guerre, ils se revoient et se promettent de se retrouver après le conflit. De la bataille de la Somme, il revient blessé et a perdu deux de ses amis d'enfance. Il épouse Edith et a avec elle, quatre enfants. Sous ses encouragements, il prend la plume et commence à rédiger les premiers mots du Hobbit

Comme le synopsis l'indique, les scénaristes, David Gleeson et Stephen Beresford se sont concentrés sur les jeunes années de J.R.R. Tolkien qui ont influencé la création de sa Terre du Milieu. Ils ont choisi la Bataille de la Somme comme fil directeur du film en faisant de nombreux retours en arrière dans le passé. En effet, pour tenir moralement dans l'enfer des tranchées, Tolkien se plonge ici dans ses souvenirs et notamment dans les moments heureux ou marquants de sa jeunesse. Ainsi, on commence par le voir jouer dans la verdoyante campagne anglaise, puis il s'installe en ville où très vite, il perd sa mère et est placé avec son frère dans une pension. C'est là qu'il commence à inventer des histoires et une langue imaginaire. La présence bienfaisante d'Edith est sans doute stimulante. Ensuite, il se rappelle les moments passés avec son trio d'amis, ainsi que ses débuts difficiles à Oxford. Au vu de ses éléments, on peut trouver ce biopic très réducteur de la vie de cet homme. En outre, cela inscrit ce film dans un registre assez dramatique en mettant plutôt l'accent sur la perte de ses parents, puis de deux de ses proches amis, sans parler de la guerre qui sert de toile de fond au film. Il en ressort un film poignant qui tire bien volontiers les larmes aux spectateurs. Il est vrai que les scénaristes auraient pu pousser plus loin en mettant également en scène ses belles années d'enseignant à Oxford, ainsi que son travail d'écriture, ses échanges avec son éditeur et la consécration de la publication des ses œuvres de son vivant avec notamment, le succès qu'il a remporté, à l'époque. Pour ma part, j'ai trouvé le film très émouvant. L'ambiance y est tantôt feutrée et intimiste, tantôt brutale et rude. Le point fort est qu'il a réussi à donner vie à des détails de la Terre du Milieu, notamment sur le champs de bataille où J.R.R. Tolkien associe, par exemple, les lance-flammes ennemis aux souffles des dragons. De même, lorsqu'il se retrouve allongé, emmitouflé dans un manteau lors d'une scène terrible dans une tranchée, baignant dans le sang de ses compatriotes, j'y vois clairement un clin d’œil à Frodon, poignardé par un cavalier noir sur le Mont Venteux. Rappelons qu'avec ce film, l'idée était de revenir sur la genèse de sa création, et en cela, c'est une réussite. 

En outre, en mettant en exergue les liens qu'il a noués dans sa jeunesse, on comprend mieux toutes les valeurs que l'on retrouve dans ses livres comme l'amitié, l'amour et la fraternité. Ainsi, la création de la communauté de l'Anneau prend ainsi tout son sens. 

Côté acteurs, je trouve que le duo formé par Nicholas Hoult et Lily Collins pour incarner J.R.R. Tolkien et Edith Bratt est bien choisi. Ils sont particulièrement attachants. Après avoir incarné Anthony Stonem dans la série Skins, et s'être fait remarqué aux côtés de Colin Firth en 2009 dans A Single Man, il enchaîne les apparitions dans les grosses productions : Le Choc des Titans (2010), X-Men : Le Commencement (2011), Warm Bodies (2013), Jack le chasseur de géants (2013) et Mad Max (2015). Figure montante du cinéma, pour ma part, je le remarque surtout aujourd'hui à travers cette interprétation de J.R.R. Tolkien. J'ai trouvé son jeu d'acteur juste et touchant. Il nourrit son personnage de toute la délicatesse, la retenue et la dignité que l'on s'attendait à trouver ici. C'est de toute évidence un choix judicieux pour un tel rôle. Quant à la douce Lily Collins que l'on retrouve aux côtés de Nicholas Hoult. Fille du chanteur Phil Collins, elle a notamment joué dans Identité Secrète (2011), Blanche-Neige (2012), ou encore The Mortal Instruments :  La Cité des Ténèbres (2014). Elle a laissé un peu de côté l'action des films fantastiques dans lesquels elle a joué auparavant pour incarner ici une jeune fille solaire et bienveillante. Véritable muse pour J.R.R. Tolkien, elle lui a inspiré certains des nobles sentiments qui viennent nourrir ses récits. Aérienne et délicate, c'est un plaisir de la voir évoluer à l'écran aux côtés de son partenaire. Ensemble, ils donnent naissance à une très belle et très touchante histoire d'amour. Or, en mettant l'accent sur les balbutiements de leur passion, les scénaristes apportent une douceur bienvenue à ce film plutôt sombre. 

N'ayant pas eu d'attente particulière sur cette production, je ne peux pas dire qu'il m'a déçu comme ce fut le cas pour certains. En revanche, j'aurais apprécié en voir plus sur les années de sa vie au cours desquelles il a écrit ses premières œuvres car le film ne l'aborde que dans ses dernières minutes et cela nous laisse un sentiment d'inachevé. 

En conclusion, il en ressort un film bouleversant qui nous donne un petit aperçu des jeunes années de cet inventeur qui a sublimé la fantasy

Fantasy à la Carte

Tolkien
De Dome Karukoski
Avec Nicholas Hoult & Lily Collins

26/01/2021

Raphaël Bardas, Aux traîtres indomptables, Capharnaüm, L'Héritage des Dragons

Raphaël Bardas, Aux traîtres indomptables, Capharnaüm, L'Héritage des Dragons

La plume de Raphaël Bardas, c'est la belle découverte de l'année 2020. Pépite de l'Imaginaire des éditions Mnémos, son roman Les Chevaliers du Tintamarre, m'a offert un intermède d'une lecture rafraîchissante et cocasse. Mais avec Aux traîtres indomptables, je découvre que Raphaël Bardas n'est pas qu'un simple écrivain de talent car il est aussi un scénariste de jeux de rôle parmi lesquels on en retrouve de célèbres comme Abyme, Agone, Venzia ou encore RetroFutur

C'est d'ailleurs son jeu de rôle Capharnaüm qui lui a inspiré ce premier roman. Je le remercie au passage pour l'envoi de ce livre qui me donne l'opportunité de découvrir une autre de ses facettes.

A Jergath-la-Grande, Makkan Ibn Aziz est un voleur un peu trop fanfaron et au coup de poing facile, ce qui lui vaut d'être exclu de son propre clan. Abandonné à lui-même en plein cœur du désert, il se voit déjà condamné à une mort certaine mais c'est un autre destin qui l'attend. De rencontre en rencontre, Makkan finira par être rattrapé par son étrange héritage. Mais saura-t-il surmonter ses propres démons pour vaincre l'adversité ? 

Aux traîtres indomptables est un court roman composé de trois parties marquant les temps forts de l'action. Raphaël Bardas puise dans l'imaginaire féerique de l'Orient médiéval et s'inspire des péplums de la Rome antique pour donner un cadre à ce récit. 

Si au début du livre, on quitte le désert brûlant pour retrouver l'ambiance douillette et cosy d'un palais des Mille et Une Nuits, par la suite, l'auteur nous fait goûter la poussière des arènes, théâtres des célèbres courses de chars qui ont marqué l'Antiquité. 

Djinns et Shaytan habillent donc ses pages. Makkan sera même le jouet de l'un d'eux. En effet, alors qu'il espérait libérer deux sœurs de l'emprise d'une terrible malédiction, il ne va réussir qu'à s'attirer les foudres de l'entité maléfique. La rencontre avec ses créatures magiques qui le persécutent d'un bout à l'autre de l'aventure colore ce récit de notes épicées d'une fantasy exotique. A l'image de Capharnaüm, l'auteur insère son texte dans un environnement très détaillé, reflet des paysages et du bâti que l'on est en droit de s'attendre dans un tel contexte. 

Maintenant que l'univers est planté, intéressons-nous à son héros à la langue bien pendue. Avec le personnage de Makkan, je retrouve un peu de l'excentricité des fameux chevaliers du Tintamarre. Bagarreur, rusé et imbu de lui-même, Makkan est un héros qui attire l'attention. Haut en couleur, il a la verve facile et ne se démontre d'aucune situation même lorsqu'il se retrouve nu comme un vers. Drôle, il nous entraîne dans une succession de situations parfois abracadabrantes desquelles il espère toujours se sortir. Entre rire et larmes, Makkan sait finalement s'attacher les gens car il est difficile de lui résister. 

En sa compagnie, on ne voit donc pas le temps passer et il nous offre une pause bienvenue entre deux lectures au long cours. 

Action, humour et sensualité sont les maîtres-mots de cette captivante aventure qui offre une plaisante incursion dans ce jeu de rôle qu'il nous soit familier ou non. 

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog mon avis sur le truculent, Les Chevaliers du Tintamarre, éditions Mnémos. 

Raphaël Bardas
Aux traîtres indomptables
Capharnaüm
L'héritage des Dragons