L'influence du "gaming" à la littérature

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12/04/2025

Emmanuel Quentin, Vent Rouge, éditions Critic

Emmanuel Quentin, Vent Rouge, éditions Critic 

Grand amateur de littératures de l'Imaginaire, Emmanuel Quentin a fini par céder aux sirènes de l'écriture. Sa bibliographie compte déjà quelques titres comme Dormeurs, Où s'imposent les silences ou La faculté des idées noirs.

Son nouveau roman est sorti depuis peu aux éditions Critic et s'intitule Vent Rouge.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Critic, je remercie Eric Marcelin pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Sophis est soumise au vent rouge, un phénomène météorologique inexplicable qui emporte, disperse et mélange les souvenirs des personnes se retrouvant sur son passage. Ce n'est d'ailleurs pas la seule menace qui sévit sur cette planète. En effet, alors qu'Anat  pensait faire ses adieux aux 3 corps plongés dans des cuves depuis fort longtemps, l'un d'eux est revenu à la vie. Il s'agit d'une dénommée Satia Layre missionnée il y a plus de 400 ans par les siens pour mener à bien un objectif contraire aux intérêts de Sophis et même plus menaçant que l'oubli lui-même.

Mon avis :

Vent Rouge est un planet opera dans lequel Emmanuel Quentin confronte deux sociétés antagonistes dans leur état d'avancement. Ainsi, on a d'un côté, l'Ordocratie qui bénéficie d'un progrès technologique sans commune mesure lui permettant d'asseoir sa domination sur la galaxie et de l'autre côté, Sophis qui demeure encore sous l'emprise d'un certain archaïsme dû à des bouleversements écologiques et sociaux. 

Emmanuel Quentin donne vie à un univers complexe nourri à la nanotechnologie et piloté par une intelligence artificielle déclinante. 

Nous sommes face à d'un côté, une civilisation avancée qui maîtrise l'usage de corps d'emprunt assurant une longévité remarquable même si elle a ses limites comme l'illustre les difficultés de l'un des protagonistes de cette histoire et de l'autre côté, un peuple traumatisé par une oppression forte et menacé par un dérèglement inarrêtable. 

C'est donc dans ce décor futuriste que l'auteur a décidé de bâtir son intrigue où il est beaucoup question de colonialisme et de rapt des ressources locales. Vent Rouge critique cette politique expansionniste qui se fait toujours au nom du bien collectif mais se révèle surtout très destructrice pour les locaux. 

En outre, à travers cette manifestation climatique qu'est le vent rouge, Emmanuel Quentin aborde de manière très original la thématique de la mémoire à travers ces souvenirs qui se mélangent et disparaissent. Ainsi, le vent rouge est craint car son passage est synonyme d'oubli. En faisant des souvenirs un enjeu narratif de son livre, l'auteur met en lumière le poids du passé et l'importance de ne pas l'oublier pour aller de l'avant car c'est en regardant en arrière que l'on sait où l'on va. En perdant leurs souvenirs, les protagonistes d'Emmanuel Quentin perdent une part d'eux-mêmes.

Vent Rouge n'est pas un roman si facile d'accès car l'univers est dense et l'intrigue est tortueuse. 

En outre, c'est un roman choral qui donne la parole à pléthores de personnages remplis de secrets et de zones d'ombre. Personnellement, je n'ai pas vraiment réussi à m'attacher à eux. En revanche, leurs destins croisés contribuent grandement à donner du suspense à ce texte puisque chacun à sa quête, ils nous entraînent à perdre haleine dans ce monde déclinant où subsistent les ruines d'une technologie avancée. 

Pour conclure :

La plume d'Emmanuel Quentin est fluide et nous emporte sans mal dans son histoire. Ce texte ne manque ni de rythme ni d'action. Il fallait bien ça pour nous dévoiler ce monde âpre et inquiétant qui sert d'écrin à l'auteur pour questionner la société dans ses failles.

Fantasy à la Carte

Informations

Emmanuel Quentin
Vent Rouge
9782375793138
429 pages
Editions Critic

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02/04/2025

Jean-Laurent Del Socorro, Les Amants du Ragnarök, éditions Albin Michel Imaginaire

Jean-Laurent del Socorro, 
Les Amants du Ragnarök
éditions Albin Michel Imaginaire 

Pour notre plus grand plaisir, Jean-Laurent Del Socorro Del Socorro vient de signer un nouveau titre chez Albin Michel Imaginaire

Cette fois-ci, il a délaissé la geste arthurienne pour investir la mythologie nordique. Son nouveau roman s'intitule Les Amants du Ragnarök.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Albin Michel Imaginaire, je remercie Gilles Dumay pour l'envoi de ce service de presse.

Résumé :

Alors que le Ragnarök est annoncé, Thor a eu une vision de sa mort. Sa femme Iarnsaxa ne peut accepter son funeste sort et se met en tête de lui écrire un autre destin. Pour y réussir, elle se joint à Jórunn, une scalde éprouvée par le récent décès de sa compagne, morte sur le champs de bataille et cherchant à rejoindre le Valhalle pour lui faire ses adieux. Le chemin sera semé d'embûches et nul ne peut prédire à la réussite de la géante car personne n'a encore réussi à ce jour à mettre les nornes en défaut. Alors y parviendra-t-elle ?

Mon avis :

Pour son nouveau livre, Jean-Laurent Del Socorro a choisi le Ragnarök, autrement dit la fin des dieux comme cadre à son histoire. Une fin du monde qui a été prophétisée dans la mythologie nordique comprenant une série d'évènements dont un long hiver de 3 ans sans soleil, suivi d'une grande bataille dans la plaine de Vígríd au cours de laquelle la majorité des divinités, à l'image d'Odin, de Thor et de Loki, vont trouver la mort. 

Ainsi, dans Les Amants du Ragnarök, Jean-Laurent Del Socorro va nous rejouer cet épisode mythique en nous le contant du point de vue de protagonistes féminins. En effet, il nous attache aux pas d'une guerrière du nom d'Hervor qui lui est inspirée par l'héroïne légendaire du même nom incarnant le courage et la détermination des femmes guerrières à l'époque des Vikings, de la géante Iarnsaxa, toujours présentée comme la mère de Magni, fils de Thor et de la barde Jórunn faisant directement référence à Jórunn Skaldmær, une scalde norvégienne du IXe siècle. 

Ce parti pris de l'auteur a le double intérêt de mettre à l'honneur des destins féminins tout en réinjectant beaucoup d'humanité dans cette épopée mythique que l'on goûte à travers le regard très doux  de l'amante ou de l'épouse.

Avec Les Amants du Ragnarök, Jean-Laurent Del Socorro signe un texte d'une grande profondeur qui aborde le délicat sujet du deuil, à travers la perte, le manque et l'adieu. Il nous parle des relations humaines avec une très grande justesse en testant la force des sentiments qui lient certains de ses protagonistes. Ainsi, l'amour et les liens familiaux sont les thématiques que Jean-Laurent Del Socorro a choisi de mettre au cœur de son récit. 

Toutes les émotions suscitées par les mots de l'auteur viennent d'ailleurs contrebalancer l'action qui ne manque pourtant pas ici puisque rappelons qu'il s'agit ici ni plus ni moins de la fin d'un monde, celui des dieux nordiques détrônés par le christianisme. 

Or, pour être à la hauteur de cet évènement ô combien épique, l'auteur table sur trois fortes personnalités. Il nous dresse un portrait charismatique de chacune d'elles qui s'imposent naturellement dans ce monde dominé par les dieux et marquent à leur manière cet épilogue tragique de l'héritage viking. 

Hervor incarne la puissante guerrière dont la force et le courage en font une alliée de choix pour Odin lors de sa dernière bataille car tel est le destin des plus valeureux guerriers tombés au combat. A la différence des autres Einheriars, elle a gardé un lien très fort avec sa compagne Jórunn qui l'ancre toujours au présent et lui tisse un destin particulièrement héroïque aux côtés des Ases. Jórunn, elle, ne se distingue pas par ses qualités de combattante car c'est une barde. Elle est là pour chanter les hauts faits des autres. Pour autant, elle fait montre d'une force de caractère et réalise des prouesses juste par amour pour Hervor et démontre ainsi la force des sentiments. Elle porte les chants de l'Edda poétique et nous replonge dans les plus grandes sagas nordiques à l'image de la Völsunga. Sous la plume de Jean-Laurent Del Socorro, elle est à la fois témoin d'une époque et actrice d'un destin légendaire. C'est vraiment un très beau personnage féminin, très bouleversant dans les émotions qu'elle transmet. Enfin, Iarnsaxa est la géante qui a eu un fils avec le dieu Thor. Jean-Laurent Del Socorro a décidé de lui donner un rôle prépondérant dans le Ragnarök. Déjà il insiste sur l'amour indestructible qui la lie à Thor, à tel point qu'elle tente le tout pour le tout pour contrer le destin que les Nornes lui ont tissé. On apprécie cette mise à l'honneur d'une figure féminine très secondaire du mythe, d'autant qu'il nous en brosse un portrait très réussi. 

Pour conclure :

Avec Les Amants du Ragnarök, Jean-Laurent Del Socorro explore un autre héroïsme moins dans la force brute et plus dans la puissance des sentiments qui se révèlent être une arme redoutable. 

Ce retour en territoire viking ne vous laissera clairement pas indemne tant il est chargé d'émotions fortes.

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog mes avis sur Morgane Pendragon, Du Roi Je Serai L'Assassin, Peines de Mots Perdus, La Guerre des Trois Rois, Royaume de Vent et de Colères et Boudicca

Informations
Jean-Laurent Del Socorro
Les Amants du Ragnarök
9782226495167
304 pages
Editions Albin Michel Imaginaire

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28/03/2025

Scarlett St. Clair, La Reine du Mythe et des Monstres, T. 2, Adrian & Isolde, éditions Hugo

Scarlett St. Clair, La Reine du Mythe et des Monstres, T.2, Adrian & Isolde
éditions Hugo

Après avoir bien apprécié Le Roi de la Guerre et du Sang, j'au profité de la sortie du tome 2 le 5 mars dernier pour enchaîner directement la lecture de La Reine du Mythe et des Monstres qui prend donc la suite de cette saga de romantasy signée Scarlett St. Clair.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Hugo, je remercie Olivia Debarge pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Maintenant qu'elle est couronnée reine de Revekka, Isolde doit apprendre à déjouer les pièges de la cour du Palais Rouge car les intrigues à son encontre vont bon train. En outre, les menaces arrivent de toutes parts, les villages aux alentours sont attaqués par des monstres et un brouillard cramoisi s'élève ici ou là contaminant les hommes d'un étrange mal mortel, déjà qualifié par certains de peste rouge. L'heure est à la peur et à la méfiance. Pour Isolde et les siens, il est urgent d'arrêter Ravena, la sorcière qu'ils pensent responsables de tous ces maux. Mais face à la vindicte populaire auront-ils seulement le temps d'endiguer la crise avant que cela ne dégénère ?

Mon avis :

Dans La Reine du Mythe et des Monstres, Scarlett St. Clair poursuit l'exploration de son monde. Celui-ci se dévoile à travers le passé de chacun des protagonistes de cette histoire. Ainsi, au fur et à mesure que les souvenirs affluent, on prend conscience que celui-ci est le terrain de jeu des deux déesses Dis et Asha qui l'ont façonné dans le seul but d'en prendre le contrôle par le biais d'êtres incarnés. Aussi, les monstres qui peuplent les pages de ce livre sont une arme puissante, pourvoyeuse de chaos. 

L'autrice emprunte d'ailleurs beaucoup au folklore slave pour nourrir le bestiaire merveilleux qui enrichir son univers. On ne s'étonne donc pas de croiser des Varcolacs (des créatures proches des loups-garous) ou des Appesarts rappelant les Wendigos. Scarlett St. Clair a fait un vrai effort sur le worldbuilding de sa saga, ce qui est fort appréciable. 

En outre, au travers des allers-retours présent et passé, elle nous montre les évolutions de la société qu'elle met en scène. Les sorcières ont disparu au profit des monstres. Derrière cette métaphore se cache la volonté forte de Scarlett St. Clair de critiquer ce patriarcat toxique qui étouffe les femmes et réduisant leur pouvoir à néant. Elle illustre son propos en dénonçant la chasse aux sorcières dont les femmes ont été victimes par le passé et sa résurgence dans la présent, accompagné d'un sentiment d'intolérance qui s'installe progressivement. 

Ce tome 2 est très marqué par la défiance et la suspicion. L'ambiance y est délétère et les trahisons de certains protagonistes n'arrangent rien. C'est aussi ce qui fait le sel de ce récit allègrement piqué de rebondissements et de coups bas. 

Dans La Reine du Mythe et des Monstres, Scarlett St. Clair profite des révélations du passé de ses personnages pour leur donner de la profondeur. Aussi, tous les portraits qu'elle brosse sont bien travaillés. Ceux-ci nous révèlent d'ailleurs toute la complexité des personnalités en présence. Les personnages qui prennent vie sous la plume de Scarlett St. Clair sont toutes en nuances, ni noirs ni blancs. Chacun révélant sa part de lumière ou de ténèbres à un moment de l'histoire.

En nous parlant des sentiments partagés entre d'autres couples, Scarlett St. Clair ne s'intéresse donc pas exclusivement à la relation amoureuse qui unit Isolde et Adrian et s'offre donc la possibilité de mettre en exergue toute les difficultés et l'ambiguïté des relations humaines au sens général. Le texte n'en est que plus bouleversant car on ne reste pas indifférent à certains amours narrés entre ces pages. 

Pour conclure :

Finalement, La Reine du Mythe et des Monstres répond bien à toutes les promesses du début en proposant un univers fouillé habité par des personnages intrigants à la personnalité tortueuse. 

La plume de Scarlett St. Clair est très fluide. Ce tome 2 est à l'image du premier, un vrai page-turner avec lequel on passe un bon moment de lecture.

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog, mes avis sur : Le Roi de la Guerre et du Sang, A touch of darkness, A touch of ruin, A touch of malice, Game of Fate et Game of Retribution

Informations

Scarlett St. Clair
La Reine du Mythe et des Monstres
T.2
Adrian & Isolde
9782755670332
400 pages
Editions Hugo

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23/03/2025

Scarlett St. Clair, Le Roi de la Guerre et du Sang, T.1, Adrian & Isolde, éditions Hugo New Romance

Scarlett St. Clair, Le Roi de la Guerre et du Sang, T.1, Adrian & Isolde
éditions Hugo New Romance 

Après sa saga à succès, Hadès & Perséphone, vendue à 800 000 exemplaires, Scarlett St. Clair a repris la plume et inaugure une nouvelle série intitulée Adrian & Isolde. Ainsi, elle délaisse la mythologie grecque pour investir un nouvel univers infusé à d'autres mythes, dont celui du vampire.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Hugo, je remercie Olivia Debarge pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Bien décidée à ne pas se marier, Isolde, princesse de Lara a bien du mal à accepter l'idée de devoir épouser le roi des vampires, Adrian Aleksandr Vasiliev, son pire ennemi. Mais pour sauver son royaume, sa famille et son peuple, elle n'a pas d'autre choix puisque la reddition des siens ne semble pas suffire au Roi de Sang qui a été jusqu'à demander sa main. Seulement, elle était loin d'imaginer qu'en acceptant de devenir sa reine, elle allait découvrir une vérité sur le monde qu'elle pensait pourtant bien connaître et qui va ébranler toutes ses certitudes. Mais sera-t-elle prête le moment venu à en assumer toutes les conséquences ?

Mon avis :

Adrian & Isolde est une romance qui prend cadre dans un univers de fantasy peuplé de vampires et de monstres. Scarlett St. Clair fait débuter son histoire en plein âge sombre dans le monde de Cordova. Le temps est à la guerre à cause des velléités conquérantes du royaume de Revekka, dirigé par l'implacable Roi de Sang. En effet, cette nation vampirique soumet, l'une après l'autre, les neufs éminentes maisons qui dominaient ce monde jusque-là. Or, pour éviter le pire, la maison de Lara a choisi de déposer les armes et scelle, malgré elle, cet accord par l'union entre la princesse héritière et le souverain ennemi. C'est un mariage qui n'est pas au goût de tous et suscite même moult animosités. 

Outre ce fil directeur qui nourrit le texte de nombreuses intrigues, l'autrice s'appuie sur une mythologie solide donnant ainsi une vraie profondeur à son univers. L'ombre de divinités plane donc sur ce récit et on doit même à l'une d'elles l'existence des monstres dont la figure du vampire arrive en tête, en réponse à la cruauté des hommes. 

Dans ce roman, il est également question de sorcières même si toutes semblent avoir disparu au moment où commence cette histoire, toutes brûlées sur le bûcher il y a 200 ans. Pour autant leur héritage demeure très prégnant entre ces lignes.

Le vampire occupe quasiment toute la pace dans le roman de Scarlett St. Clair. Elle nous en brosse d'ailleurs un portrait acéré. Il est une créature aussi cruelle qu'énigmatique. Sa présence suscite la terreur. Elle semble invincible et exerce une terrible menace sur l'ensemble des royaumes victimes de son assujétissement. Pourtant en dépit des apparences, la plume de Scarlett St. Clair n'est pas aussi manichéenne que l'on pourrait croire, au départ car elle aime jouer sur les faux-semblants. Aussi, ce premier volet lui donne l'occasion d'explorer la figure du monstre en questionnant notamment l'humanité de chacun de ses personnages qu'ils soient humains ou non. Elle s'intéresse à ce que l'on est prêt à faire au nom d'une cause qui nous paraît juste. 

Avec Le Roi de la Guerre et du Sang, l'autrice signe un premier tome plein de bruit et de fureur dominé par la notion de vengeance. Il est vrai que la romance occupe une grande place dans ce livre, toutefois elle n'éclipse pas pour autant d'autres thématiques comme la loyauté, la famille ou le poids du passé

18/03/2025

Nicola Griffith, La Lance de Peretur, éditions Argyll

Nicola Griffith, La Lance de Peretur, éditions Argyll 

Autrice anglaise, Nicola Griffith s'est déjà, à moult reprises, distinguée, en recevant certains des plus prestigieux prix littéraires. 

Sa bibliographie est variée. On y retrouve notamment du thriller et de l'imaginaire. Ses récits sont engagés et s'intègrent parfaitement aux problématiques du monde d'aujourd'hui. 

Les éditions Argyll ont eu la judicieuse idée de faire coïncider la publication de son récit arthurien traduit sous le titre de La Lance de Peretur avec le mois de mars au féminin. Hasard de leur calendrier éditorial ou non, ce choix est particulièrement pertinent

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Argyll, je remercie Xavier et Simon pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Peretur vit avec sa mère Elen dans une grotte à l'écart des hommes. Un jour, à l'occasion de l'une de ses balades solitaires, la jeune femme rencontre une poignée de chevaliers qui la fascinent au plus haut point. Ils répondent au nom de Cei, de Bedwyr ou encore de Lance et servent le roi Artos de Caer Leon. Or, ce nom l'attire irrémédiablement et elle sent tout au fond d'elle-même qu'elle doit se rendre en ce lieu. C'est ainsi qu'à partir de cet instant, sa vie va prendre une nouvelle tournure l'emmenant au cœur d'un territoire encore inexploré.

Mon avis :

Avec La Lance de Peretur, Nicola Griffith revisite le mythe arthurien à la lumière d'un point de vue féministe et inclusif. C'est donc par l'intermédiaire de la figure de Peretur qui n'est autre que Perceval que l'on pénètre ici dans la Matière de Bretagne. Nicola Griffith s'appuie d'ailleurs sur quelques éléments notables de son mythe comme le fait qu'il est élevé à l'écart par sa mère dans le but de le protéger, qu'il rencontre fortuitement un groupe de chevaliers ou encore que son destin est intimement lié à la quête du Graal. 

Voici autant de détails que l'autrice a repris pour donner un caractère familier au récit tout en conservant une liberté de création nécessaire pour donner à ce texte toute sa modernité. 

Aussi, l'autrice joue sur le genre de son protagoniste principal puisque Peretur est une femme même si peu en ont conscience, surtout pas les hommes qui voient en elle un jouvenceau mal dégrossi. Seul Artos semble percevoir en elle sa double identité sans pour autant mettre un mot sur son ressenti. D'ailleurs, Nicola Griffith insiste beaucoup sur la défiance que le roi ressent à l'égard de Peretur. Il est inquiet se sentant presque menacé dans sa masculinité en sa présence, au point de choisir de l'envoyer au loin dans une quête utopique. En outre, pour renforcer le caractère merveilleux de son roman, l'autrice y introduit les Tuatha Dé Danann, à travers les quatre talismans qui les caractérisent : la  lance de Lug, le chaudron de Dagda, la pierre de Fal et l'épée de Nuada. En effet, elle a choisi de lier ces artefacts au destin de Peretur et ainsi proposer une habile réinterprétation des faits, colorée d'une puissante magie. 

14/03/2025

Jonathan L. Howard, Le Détective, T.2, Johannes Cabal, éditions ActuSF

Jonathan L. Howard, Le Détective
T.2, Johannes Cabal
éditions ActuSF 

S'il y a bien une sortie littéraire que j'attendais et à laquelle je ne croyais plus, c'est bien la série Johannes Cabal de Jonathan L. Howard. 

En effet, le premier tome m'avait bien plu, l'humour grinçant de l'auteur et son imaginaire déjanté ont fait merveille pour rendre cette lecture divertissante. Alors vous pensez bien que j'ai fort apprécié de me replonger dans cette saga. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec Les Nouvelles éditions ActuSF, je remercie Jérôme Vincent pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Alors qu'il est emprisonné, en attente de son exécution, on vient le trouver au fond de sa geôle pour lui proposer une mission délicate en échange de sa liberté. S'il veut vivre, Johannes Cabal n'a pas d'autre choix que d'accepter de ranimer l'empereur de Mirkavie le temps que ce dernier prononce un discours censé faire basculer le destin du pays. Évidemment rien ne va se passer comme prévu.

Mon avis :

Dans Le Détective, Jonathan L. Howard renoue avec son personnage emblématique Johannes Cabal et son univers décalé. 

Pour sauver sa tête, ce dernier se retrouve mêlé, bien malgré lui, aux affaires d'Etat de la Mirkavie qui l'entraînent dans une succession de mésaventures. 

On est sur un récit très politique où plane l'ombre de la guerre car le territoire de la Mirkavie est véritablement au cœur d'un enjeu de pouvoir. Ainsi, Jonathan L. Howard semble plongé jusqu'au cou dans une multitude de complots dont il n'a cure mais qui ne manquent pas de lui compliquer la vie. L'aventure imaginée par Jonathan L. Howard est ici particulièrement captivante car piquée de nombreux secrets ainsi que d'une ambiance steampunk très à-propos. 

En effet, l'auteur a choisi d'embarquer son personnage principal à bord d'un dirigeable très avant-gardiste le temps d'une virée qui va vite être entachée par une série de meurtres et de mystères.  

03/03/2025

Salomé Han, Le Sabre de Neige, T.1, Les Sabres Sacrés, éditions Albin Michel Imaginaire

Salomé Han, Le Sabre de Neige, T.1, 
Les Sabres Sacrés
éditions Albin Michel Imaginaire 

Scénariste et réalisatrice, Salomé Han est la première étrangère diplômée de la Korean Academy of Films Arts. Elle est également l'autrice de la trilogie, Les Sabres Sacrés, dont le premier tome, Le Sabre de Neige, est sorti le 29 janvier dernier.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Albin Michel Imaginaire, je remercie Gilles Dumay pour l'envoi de ce service de presse.

Résumé :

Isao est l'unique disciple du Héron Blanc qui n'est autre que l'un des Porteurs de Sabres Sacrés, qui selon la légende, servent la volonté des Kami et procurent une extraordinaire longévité. Leur existence suscite bien des convoitises dont celle de l'Empereur lui-même. A cause de cela, Isao et maître Shiro vivaient dissimulés au cœur d'une forêt sacrée jusqu'au jour où leur refuge est menacé d'être découvert les obligeant à prendre la fuite. Malheureusement leurs routes vont se séparer et pour Isao, cela va marquer le début d'une aventure périlleuse au goût amer de la perte et du manque. Bien que déterminé à le retrouver, y parviendra-t-il ?

Mon avis :

Le Sabre de Neige prend cadre dans un Japon médiéval romantisé et infusé au folklore. Aussi, Salomé Han donne vie à un univers merveilleux peuplé notamment de Yokai, ces démons ou esprits se montrant tantôt menaçants, tantôt malicieux et prenant d'ailleurs moult formes selon les croyances. 

L'intrigue se concentre autour du katana, célèbre sabre japonais, que l'autrice a transformé ici en artefact magique, conférant à son porteur une certaine immortalité au prix du sang de ses ennemis. Ces sabres sacrés, au nombre de quatre, sont l'obsession du chef suprême de ce monde qui se voit déjà régner pour l'éternité. 

Dans son roman, Salomé Han nous attache aux pas d'un apprenti Kenshi qui se forme à l'art de l'épée auprès d'un maître et doit donc se conformer aux préceptes de la Voie, aussi bien dans la technique des arts martiaux que dans les réflexions philosophiques. Tout est donc affaire d'équilibre entre la maîtrise du combat et la méditation dans ce roman. 

Avec Le Sabre de Neige, Salomé Han signe un roman très immersif qui mutualise les ambiances puisque l'on passe d'un récit assez contemplatif à une explosion de péripéties au fil de l'évolution du personnage principal. 

Le Sabre de Neige pose les bases d'un univers ensorcelant riche d'une intrigue qui monte en puissance au fil des pages dissimulant ses secrets jusqu'au bout. 

Il est vrai qu'une certaine langueur se dégage de ce texte qui peut, de prime abord, ennuyer mais celle-ci est nécessaire à l'apprentissage du personnage principal car il passe progressivement d'un état passif à un rôle très actif. En effet, il va lui falloir du temps et bien des épreuves pour révéler sa vraie nature et accepter son destin. 

24/02/2025

Claire Krust, Le Golem de Pierre, éditions Mnémos

Claire Krust, Le Golem de Pierre, éditions Mnémos 

Voix montante de l'Imaginaire, Claire Krust  est de retour en librairie avec un nouveau titre paru cette fois-ci aux éditions Mnémos. Connue pour sa fantasy japonisante, elle change complètement de registre avec Le Golem de Pierre qui s'inscrit davantage dans une ambiance celtique.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Mnémos, je remercie Estelle Hamelin pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Tandis que Yaée ne rêve que d'émancipation et d'indépendance, Almay, lui, est accablé par un bien lourd fardeau depuis sa plus tendre enfance. Il entend les voix des esprits faisant de lui un être à part l'obligeant à commencer son noviciat auprès des moines pour apprendre à maîtriser son don et ne pas sombrer dans la folie. Mais l'arrivée inopinée d'une inconnue au village va bouleverser la vie des jumeaux bien au-delà de ce qu'ils auraient pu imaginer. Mais pouvait-il en aller autrement avec une personne déterminée à faire revivre la légende des golems ? 

Mon avis :

Avec Le Golem de Pierre, Claire Krust nous immerge dans un univers d'inspiration médiévale empruntant à la mythologie yiddish à travers la figure emblématique du golem. En effet, ce géant d'argile est au centre de ce livre, il est même la clé de toutes ses intrigues. C'est une créature fascinante si peu usitée dans les littératures de l'Imaginaire que c'est un vrai plaisir de la retrouver entre ces lignes. Aussi Claire Krust réemprunte au mythe le caractère artificiel de cet être incapable de parole et dépourvu de libre-arbitre, façonné afin d'assister ou défendre son créateur. Ici on est face à une créature fait d'un élément, à savoir la pierre mais qui, contrairement à la légende, est dépourvu de mots placés dans la bouche ou sur la tête. L'autrice a donc juste conservé cette notion de serviteur crée par l'homme. Le golem qui prend vie sous la plume de Claire Krust est le fruit d'un savoir secret, jalousement gardé dans une bibliothèque qui a été exhumé et vendu à un groupe de sorcières renégates afin qu'il sert leurs desseins.

La magie qui habite les pages de ce livre s'exprime par le biais des andas, autrement dit des esprits peuplant la nature et que certains entendent et peuvent même maîtriser, à l'image de l'un des personnages principaux. Dans son récit, Claire Krust ne se laisse donc pas aller à une explosion de pouvoirs privilégiant une magie plus discrète mais fort envoûtante. Sa réinterprétation de la figure du golem est d'ailleurs très intéressante. 

17/02/2025

Veronica Roth, Poster Girl, éditions Pocket Imaginaire

Veronica Roth, Poster Girl, 
éditions Pocket Imaginaire 

Connue pour sa célèbre trilogie Divergente, Veronica Roth est également l'autrice d'une dizaine d'autres romans. Parmi lesquels, on peut citer Poster Girl, sorti en grand format en 2022 et plus récemment en poche, au mois de novembre dernier. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Sonya Kantor est enfermée dans à L'Objectif, une ville-prison, depuis plus de dix ans, après la chute de la Délégation suite à la prise de pouvoir par les rebelles. Son crime est que son visage ait été utilisé sur des affiches de propagande sous l'ancien régime. Elle a donc rejoint les autres enfants condamnés pour les crimes de leurs parents à un enfermement à perpétuité. Mais une lueur d'espoir surgit dans la vie de Sonya sous les traits d'un ancien ennemi qui vient lui proposer un marché qu'elle ne peut décemment refuser. Ainsi, on la charge de retrouver une adolescente disparue en échange de sa libération. Bien qu'elle flaire le piège, la tentation est trop forte pour y renoncer. 

Avec Poster Girl, Veronica Roth  signe une nouvelle dystopie glaçante explorant les rouages du totalitarisme. En effet, dans son roman, l'autrice a imaginé l'effondrement de la société marqué par un changement de régime. Elle s'inspire clairement des pires gouvernances autoritaires pour donner corps au modèle politique de la Délégation basé sur la  surveillance de masse par l'intermédiaire d'une technologie très avancée d'implants appelée ici la Perception. Ce système mêlant artificiel et organique est composé de cellules humaines afin que l'organisme ne le rejette pas. C'est une invention d'une grande ingéniosité qui donne la chair de poule car il apparait comme le parfait outil de dressage des populations par le biais de récompenses ou de punitions délivré par l'implant en fonction des comportements. Totalement connectés à leur Perception, les gens n'ont pas conscience des manipulations dont ils sont victimes et voient ce progrès comme un bienfait nécessaire à l'évolution de l'humanité. Or, la survenue d'une rébellion va changer la donne en remplaçant ce régime par un autre. Certains parleront de libération mais pas pour tous puisque a été construite une cité-prison à destination des enfants par représailles pour la collaboration de leurs parents. 

Veronica Roth nous propulse donc dans une société sombre et despotique où la liberté a perdu tout son sens. A travers son récit dystopique, l'autrice s'intéresse à l'après tyrannie. L'histoire débute alors que la dictature est tombée libérant une grande partie de la population de leur implant par des interventions chirurgicales. Pour autant la nouvelle politique menée est-elle juste ? L'existence de cette prison peut nous faire douter car en quoi punir les enfants va racheter les erreurs des parents? C'est toute la réflexion émise par Veronica Roth qui montre les difficultés de se défaire des réflexes du despotisme. Ainsi, l'endoctrinement demeure quelque soit le nom que porte le parti politique en place et les mensonges d'Etat restent l'arme secrète utilisée à l'encontre des peuples pour les maintenir dans l'ignorance et la tromperie. 

12/02/2025

Vincent Mondiot, Les Ceinturions de Cristal, T.4, Les Mondes-Miroirs

Vincent Mondiot, Les Ceinturions de Cristal
T.4, 
Les Mondes-Miroirs 

Côté lectures, ce mois de février est l'occasion pour moi de belles retrouvailles avec le duo de personnages explosif de Vincent Mondiot. En effet, l'auteur vient d'autoéditer le très attendu tome 4 des Mondes-Miroirs. Une saga chère à mon cœur que j'ai eu la joie de découvrir en 2018 chez Mnémos lors de la réédition du premier opus. 

Lu dans le cadre d'un partenariat, je remercie une nouvelle fois Vincent Mondiot de sa confiance et de l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Quatre ans déjà qu'Elodianne a disparu  aux côtés du terroriste Eldée Alcion, et qu'Elsy a rejoint le palais central de Mirinèce comme garde du corps du proconsul Damnis. Cela fait également quatre années que les portes d'Auria se sont refermées sur Corbès Salven, le légat d'Aurterre sous le prétexte d'une contamination par les spores. Les évènements auraient pu en rester là si la cité rivale n'avait pas réouvert ses portes et laisser passer une véritable armée marchant sur Mirinèce. L'heure est à la guerre et le combat sera sans pitié. Qui y survivra ?

Mon avis :

Avec Les Ceinturions de Cristal, on renoue avec l'univers sombre des Mondes-Miroirs où s'écoule une puissante magie contrôlant la matière. 

Avec ce quatrième opus, Vincent Mondiot nous immerge dans un monde clivé au bord de la guerre. En effet, les quatre années de paix relative n'ont servi qu'à préparer ce moment historique où Aurterre va tenter de prendre sa revanche sur Mirinèce. Or, Aurterre dispose d'une botte secrète, fruit d'une magie dévoyée et d'expériences scientifiques transformant les hommes en soldats augmentés. On les appelle les ceinturions de cristal et ils semblent invincibles et inarrêtables. Dans ces conditions, les jeux semblent faits et Mirinèce paraît condamnée. Pour autant qui peut savoir quelle tournure prendront les évènements. Dans ce tome 4, le récit est rugueux et la narration plus intense. La tension est à son comble jusqu'aux premiers affrontements, puis l'auteur nous fait virevolter d'un foyer à l'autre. Tout s'embrase, le bâti s'effondre. Tout n'est plus que fureur, cendre et sang. Le récit est palpitant, des hommes et des femmes tombent, les gorges sont serrées et les cœurs sont lourds. Ici hommes et créatures se mêlent dans une valse meurtrière pour nous livrer un spectacle aussi époustouflant qu'effrayant. 

Dès les premières lignes, on sent que ce texte sera décisif pour la suite de l'histoire. Roman charnière qui promet une multitude d'actions et de rebondissements car oui les allégeance changent et les trahisons ne sont jamais loin. 

08/02/2025

Rosalia Aguilar Solace, The Great Library of Tomorrow, T.1, Le Livre de la Sagesse, éditions ActuSF

Rosalia Aguilar Solace, The Great Library of Tomorrow
T.1, Le Livre de la Sagesse
éditions ActuSf

Rosalia Aiguilar Solace était destinée à écrire car comment en être autrement lorsque l'on descend d'une longue lignée d'écrivains? 

La publication du premier tome de sa trilogie, Le Livre de la Sagesse est un gros événement car elle est le fruit d'une collaboration entre des éditeurs du monde entier qui ont joué le jeu d'éditer le livre simultanément. 

La petite particularité de cette série est qu'elle s'inspire directement du festival de musique Tomorrowland permettant aux lecteurices de goûter à cet univers de manière différente. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions ActuSF, je remercie Jérôme Vincent pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Helia est l'une des Sages qui gardent La Grande Bibliothèque depuis des siècles. Un jour alors qu'elle est à l'extérieur avec son partenaire Xavier, ils sont attaqués et pensent pouvoir trouver refuge auprès de Perennia dans la Roseraie. Seulement, arrivés sur les lieux, ils trouvent un décor de désolation où la nature n'est plus que cendre. Pire encore, nulle trace de la dragonne. Gravement blessé Xavier ne peut aller plus loin, l'espoir ne repose donc plus que sur Helia pour aller prévenir les autres Sages afin de préparer la défense de la Grande Bibliothèque. Mais n'est-il pas déjà trop tard?

Mon avis :

Dans Le Livre de la Sagesse, on plonge dans un univers grandiose qui s'articule autour d'une Grande Bibliothèque gardée par des Sages. Ce sont de puissants immortels qui disposent d'un pouvoir personnel afin de protéger Le Monde de Papier. Celui-ci est constitué de nombreuses contrées, dont on visite certaines dans ce premier volet, à l'image de Silvyra où la nature y est verdoyante et la flore abondante. C'est le pays des plantes et des fleurs où l'Arbre-Mère s'épanouit et où est distillé l'Elixir de Vie. Chacun de ces lieux est accessible par cette Bibliothèque qui recèle autant de portes d'accès qu'il y a de mondes. Le plus dangereux de tous est Discordia car il contient les histoires les plus sombres transformant des êtres inoffensifs en Effacés qui deviennent des armes redoutables au service du maléfique Suttaru. Pour contrer l'influence néfaste de ce démon, Le Livre de la Sagesse a été crée par celle qui est devenue l'autrice après avoir fusionné avec ce dernier pour maintenir en sécurité Le Monde de Papier jusqu'à ce que l'incarnation du mal trouve la faille.

Avec Le Livre de la Sagesse, Rosalia Aguilar Solace signe un univers fabuleux particulièrement original et fouillé dans lequel elle a fait des livres et à travers eux les histoires qu'ils contiennent, de véritables contrées où une magie ancienne se dispute aux sciences. Aussi, entre ces lignes le steampunk côtoie la fantasy et l'horrifique. Ainsi, le voyage au cœur de ces territoires imaginaires prend une saveur toute particulière, un goût d'inédit. L'écrin choisi par Rosalia Aguilar Solace est particulièrement immersif et met parfaitement en valeur le récit qu'il renferme. 

31/01/2025

Fabien Clavel, Le Serment des runes, T.1, Légendes des Mondes d'Aria, éditions Nathan

Fabien Clavel, Le Serment des Runes, T.1, 
Légendes des Mondes d'Aria
éditions Nathan

Véritable touche-à-tout, Fabien Clavel maîtrise tous les genres et se plaît autant à écrire pour les adultes que pour la jeunesse. 

Aussi imaginer une histoire inédite s'insérant dans l'univers du jeu Les Mondes d'Aria est un défi qu'il relève haut la main comme l'illustre la publication du tome 1 Les Légendes des Mondes d'Aria chez Nathan.

Lu dans le cadre d'un partenariat, je remercie les éditions Nathan pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Réunis au fond d'une geôle, Vani, Azzio, Sirane et Gunnor décident de tenter une évasion. Seulement celle-ci tourne court et tous les quatre se retrouvent condamnés aux galères jusqu'à ce qu'ils en réchappent. Après cet épisode, leur destin est scellé par un serment qui les lie jusqu'à ce qu'ils aient compris les causes de l'étrange épidémie qui ravage Le Pays Blanc et libéré le village de Vik de cette sombre malédiction. Pour y parvenir ils devront affronter une mystérieuse secte dont les membres sont déterminés à les faire disparaître. Parviendront-ils à leurs fins ? 

Mon avis :

Dans Le Serment des Runes, on plonge dans l'univers d'Aria nous faisant voyager d'un monde à l'autre, tantôt d'inspiration scandinave, tantôt plutôt orientale. Ces mondes sont peuplés autant par des humains que par des créatures surnaturelles que l'on découvre au fil des rencontres que fait le quatuor de héros de Fabien Clavel. 

En outre, la magie est également très présente dans ce récit  car certains se révèlent posséder de grands pouvoirs.  Ainsi, fabien Clavel s'est réapproprié avec beaucoup d'habileté cet univers merveilleux de low fantasy qui lui sert de cadre pour embarquer ses personnages dans de nombreuses quêtes, à l'image du jeu crée par FibreTigre. Ici, l'auteur nous entraîne dans une succession d'aventures rocambolesques qui vont pousser ses protagonistes à se dépasser. C'est tout l'intérêt de revisiter le motif de la quête initiatique dans laquelle les héros vont mûrir et en apprendre plus sur eux-mêmes. 

Le Serment des Runes brasse beaucoup de thématiques habituelles en littérature jeunesse, à travers le questionnement sur l'identité par la compréhension de ses racines mais parle aussi beaucoup d'amitié et de solidarité. 

L'auteur a également ponctué son texte d'une belle touche d'humour qui va transparaître dans certaines répliques de ses personnages ou dans les nombreux clins d'œil qu'il a essaimés ici ou là dans son livre. 

Mais, le point fort de ce récit est clairement ses personnages  que l'auteur a voulu très natures porteurs de sacrées personnalités. Il faut bien avouer qu'il a également casser les codes, notamment avec Gunnor. En effet, ce dernier n'incarne pas que le guerrier Viking, il est aussi et surtout un érudit rêvant de devenir bibliothécaire. Vani, elle, est peut-être le protagoniste le plus attachant dans sa  quête de retrouver son père. Quant à Azzio, il est sans doute le personnage le plus drôle de la compagnie. Perpétuellement dans la séduction, il a toujours la répartie pour alléger l'atmosphère ou au moins faire diversion. Tous sont rafraîchissants à leur manière et donne à cette aventure un goût de trop peu. 

Pour conclure :

Mais que l'on se rassure ceci n'est que le tome 1 et une suite sera sans doute à prévoir. D'ailleurs, qui peut dire non à l'un de ces quatre huluberlus ? Vous peut-être ?

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog, mes avis Abyss : Le Trône Vide, Feuillets de Cuivre, La Niréide et Buffy : Baroque épopée

Informations

Fabien Clavel
Le Serment des runes
T.1
Légendes des Mondes d'Aria
406 pages
9782095036614
Editions Nathan 

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26/01/2025

Pierre Grimbert, La Branche Romine, T.1, Les Chemins de Ji, éditions Mnémos

Pierre Grimbert, La Branche Romine, T.1, Les Chemins de Ji, éditions Mnémos 

22 ans après Le Secret de Ji, Pierre Grimbert nous propose une nouvelle incursion dans son célèbre univers qui lui a valu d'être hissé au rang des auteurs de référence. 

Ainsi, La Branche Romine inaugure un nouveau cycle intitulé Les Chemins de Ji

C'est d'ailleurs une sortie évènement que les éditions Mnémos ont couplé avec la réédition d'un collector du Secret de Ji pour fêter leur 30 ans d'existence. On leur souhaite au passage un très bel anniversaire. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Mnémos, je remercie Estelle Hamelin pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Erudit et magicien, Liéronim cherche à percer les mystères de l'île de Ji. Dans sa quête de savoirs, il va entraîner bien malgré lui dans son sillage d'autres personnes qui n'ont pas forcément demandé d'être du voyage. Pourtant lorsque le danger se présente sous la forme d'une bande de sorciers renégats et de truands mafieux, ils n'ont pas d'autre choix que de suivre le mouvement pour espérer survivre si cela est encore possible.

Mon avis :

Dans Les Chemins de Ji, on renoue avec un univers envoûtant peuplé de créatures mythiques oubliées, de sorciers traites, de malandrins et d'une puissante magie. Celle-ci s'exprime d'ailleurs à coups de formules magiques aux conséquences pas toujours très maîtrisées. Elle peut être dévastatrice pour qui n'en comprend pas tous les secrets. 

L'univers est une nouvelle fois fouillé, mystérieux et rempli de dangers. Pierre Grimbert signe à nouveau une fantasy très épique mêlant les ingrédients qui font le succès de cette littérature. Aussi, on va retrouver entre ces lignes le motif classique de la quête menée par une compagnie de personnages à laquelle s'ajoute la lutte contre des forces maléfiques et la présence d'une puissante magie. 

Le cadre est classique mais très réussi. Il est le parfait écrin pour accueillir cette aventure menée tambour battant.

En outre, l'auteur a pimenté son texte de nombreux secrets pour enrichir la lecture et donner du relief à son histoire.

La Branche Romine est un roman d'action où les rebondissements s'enchaînent comme on peut s'y attendre dans la trame narrative de la course-poursuite.

Dans ce roman, on va retrouver des thématiques qui vont tourner autour de l'amitié, de l'amour filial, des secrets de famille ou encore du sens du sacrifice. C'est avant tout un roman d'aventure très divertissant porté par une plume d'une très grande qualité.

Pierre Grimbert est un auteur talentueux qui porte toujours de grands récits captivants remplis de magie et de péripéties bien amenées. 

En plus de nous plonger dans des univers fort chatoyants, l'auteur s'appuie bien souvent sur une communauté de personnages plutôt hauts en couleurs dans leur franc-parler ou leur allure. Aussi, dans La Branche Romine, que ce soit l'étonnant magicien Liéronim, à la dégaine voyante et au savoir semblant infini ou la tire-laine des bas fonds, Juline à la langue bien pendue, on s'attache rapidement à leur personnalité affirmée tout en appréciant certaines piques échangées. En effet, ce n'est non par choix mais bien par la force des choses que tous se sont retrouvés enrôlés ensemble dans cette histoire que le malheureux aubergiste Tristan qualifierait - j'en suis certaine - de mésaventure. Ils forment une compagnie plutôt hétéroclite et savoureuse donnant à ce livre sa valeur ajoutée. 

Peu importe que vous ayez lu ou non Le Secret de Ji et ses suites car cette nouvelle saga des Chemins de Ji peut se lire de manière indépendante. Je dirais même qu'elle peut être également une porte d'entrée pour pénétrer l'œuvre de cet auteur incontournable.  

Pour conclure :

Pierre Grimbert  fait parti de ces signatures de l'Imaginaire qui sont de véritables valeurs sûres nous garantissant des lectures toujours de très grande qualité. Je ne peux donc que vous recommander de foncer sur cette nouveauté.

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog mes avis sur : Le Secret de Ji (Six Héritiers, Le serment orphelin, L'Ombre des anciens et Le doyen éternel), Le Sang des Parangons, L'Âme des Parangons et Le Lanternier

Informations

Pierre Grimbert
La Branche Romine
Tome 1
Les Chemins de Ji
303 pages
9782382671726
Editions Mnémos

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21/01/2025

Victor Lavalle, Le Changelin, éditions ActuSF

Victor Lavalle, Le Changelin, éditions ActuSF 

Victor Lavalle est un écrivain de science-fiction et de fantasy. Que ce soient ses trois romans, ses deux novellas ou son recueil de nouvelles, tous ses textes ont connu un succès critique.

Adapté en série sur AppleTV, Le Changelin est paru en France en octobre 2024 chez Les Nouvelles éditions ActuSF.

C'est un roman qui n'est d'ailleurs pas passé inaperçu puisqu'à peine sorti il a raflé les prestigieux prix Locus, World Fantasy et British Fantasy du meilleur roman d'horreur en 2018.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec Les Nouvelles éditions ActuSF, je remercie Jérôme Vincent pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Apollo Kagwa est chasseur de livres anciens à New York. Un métier qui le passionne. Sa vie lui paraît parfaite maintenant qu'il est marié et papa d'un petit garçon et ce, en dépit du manque affectif crée par le départ soudain de son père durant sa petite enfance. Mais tout vole en éclats le jour où son épouse, qu'il pensait pourtant bien connaître, commence à adopter un inquiétant comportement jusqu'à commettre l'innommable. Passé le choc et l'incompréhension, Apollo va s'embarquer dans une quête de vérité aux conséquences bouleversantes. Mais, acceptera-t-il les réponses trouvées ?

Mon avis :

Le Changelin est un roman contemporain piqué de notes fantastiques. Victor Lavalle s'est réapproprié le mythe du changeling issu des folklores irlandais, écossais et scandinave et faisant référence à un leurre laissé par les fées, les trolls, les elfes ou toutes autres créatures du Petit peuple à la place d'un nouveau-né humain qu'ils enlèvent. Bien que ce soit le titre du roman le doute subsiste quant à la réalité de l'existence de telles créatures dans cette histoire. En effet, Victor Lavalle joue avec ses lecteurs comme avec son personnage principal, en les enfonçant dans une atmosphère de plus en plus sombre et pesante sans pour autant confirmer la présence d'une quelconque magie. On verse progressivement dans un texte horrifique à travers le comportement troublant de certains protagonistes. Des paroles sont prononcées et viennent jeter l'effroi dans le cœur des lecteurs. C'est un récit qui donne la chair de poule nous faisant osciller entre le thriller domestique et le roman d'horreur. Avec Le Changelin, Victor Lavalle signe un vrai roman d'ambiance doublé d'une réinterprétation habile des légendes. 

Plus que d'avoir écrit un récit d'une grande qualité qui répond à toute ses promesses frissonnantes, Victor Lavalle l'a également enrichi d'un vrai questionnement de la société actuelle dans ses problématiques. 

Il y brasse beaucoup de thématiques toutes plus intéressantes les unes que les autres. Ainsi, il met en lumière la fracture sociale de la société américaine  où l'on ne peut être que très riche ou très pauvre. Il nous parle des difficultés d'être un parent isolé notamment lorsque l'on est une femme. Le monde est impitoyable envers les couches populaires les plus basses qui cumulent les boulots sans pour autant s'en sortir. La charge mentale des femmes est telle entre cet impératif de subvenir aux besoins de leur famille et la bonne éducation de leurs enfants qu'elles doivent encore subir les mauvais traitements de certains hommes sous la forme d'un quelconque harcèlement. Dans son roman, l'auteur met à l'honneur le courage de ces femmes qui tiennent le cap en dépit des nombreuses difficultés rencontrées, à l'image, par exemple, du personnage de Lillian. 

La discrimination entre ces lignes touche autant les femmes que les gens de couleur. Ainsi, la présence d'un homme noir dans un quartier résidentiel de nuit suscite encore et toujours la suspicion de la police. 

Mais Victor Lavalle ne se contente pas de parler des dysfonctionnements de la société car il mentionne également la dépression post-partum en insistant sur ses terribles conséquences aussi bien sur la mère que sur l'enfant. 

Enfin, il alerte sur les dangers des réseaux sociaux et des appareils connectés qui sont autant de portes ouvertes sur la vie privée des gens dévoilant leurs secrets, voire menaçant leur intégrité. L'auteur nous offre une prise de conscience sur les conséquences de cette intrusion dans son intimité. 

C'est à travers le regard d'Apollo Kagwa que l'on découvre cette histoire. C'est un doux rêveur qui aspire surtout à une vie paisible mais se retrouve obligé d'enfreindre les règles et la loi. Bien que très mal à l'aise, il n'a pas d'autre choix que de poursuivre le road-trip dans lequel il est engagé s'il veut découvrir la vérité sur sa femme et son fils. Plus qu'une quête de vérité, sa démarche va l'amener sur les chemins du passé pour mieux l'éclairer sur son identité. L'histoire n'en est donc que plus puissante. 

Pour conclure :

Enorme coup de cœur pour cette plume incisive et cet imaginaire fabuleux qui nous entraîne à perdre haleine dans l'exploration d'un passé bien mystérieux. 

Fantasy à la Carte

A lire sur la blogosphère, les avis de : Le Bibliocosme et Maud Elyther.  

Informations

Victor Lavalle
Le Changelin
9782376865902
584 pages
Editions ActuSF

Lien vers le site

17/01/2025

Pamela Sargent, Le Rivage des Femmes, éditions Mnémos

Pamela Sargent, Le Rivage des Femmes, éditions Mnémos 

Romancière, novelliste et anthologiste, Pamela Sargent a enchaîné les textes de science-fiction féministes.

Son roman Le Rivage des Femmes publié initialement en 1986 aux Etats-Unis vient d'être réédité par les éditions Mnémos.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Mnémos, je remercie Estelle Hamelin pour l'envoi de ce service de presse.

Résumé :

Bannies de la cité, Briana et sa mère se retrouvent livrées à la sauvagerie des hommes exclus depuis longtemps de la société. Elles ont l'espoir ténu de trouver refuge auprès des femmes devenues parias elles aussi en leur temps mais c'est sans compter tous les dangers qui les attendent dont le pire de tous la mort. 

Mon avis :

Le Rivage des Femmes est un récit postapocalyptique qui nous propulse dans une société matriarcale où les hommes ont été déchus et vivent séparés des femmes, regroupés en bandes, perdus dans une nature plus ou moins hostile. Dans ce roman, les cités et le progrès appartiennent aux femmes tandis que les hommes sont renvoyés à l'âge de pierre. 

Le Rivage des Femmes est un texte de science-fiction qui fait se côtoyer la modernité et la primitivité. Aussi les femmes ont accès à une technologie avancée donnant au récit son caractère futuriste, à travers, par exemple, l'existence des télépathiseurs pour communiquer mentalement avec les porteurs de ces drôles de casques ou encore les aviplanes, des sortes de vaisseaux dotés de puissants lasers facilitant le déplacement des femmes et servant, au besoin, d'arme létale pour éliminer les menaces. 

Pamela Sargent met en scène un univers dysfonctionnel dans lequel ses deux mondes avancent à contre temps. Un choix narratif qui a l'intérêt de pouvoir questionner différents modèles de société. Sur la base de la dystopie utopique, l'autrice change de paradigme en mettant en avant une société dominée par les femmes. Il en ressort des pistes de réflexions intéressantes notamment autour des limites d'un tel modèle car le pouvoir confié aux femmes n'empêche pas la violence ni les dérives. Pamela Sargent rappelle que la cruauté n'est pas exclusivement l'apanage du genre masculin. Elle met également de la nuance dans ses personnages notamment à travers Arvil qui rompt avec la figure du barbare car il voit dans la femme son égal

L'introduction de ce personnage pose la réflexion d'une société plus égalitaire. Mais la  recherche de cet idéal trouve également ses limites dans la nature prédatrice de la plupart des hommes trop souvent soumis à leurs plus bas instincts. 

Bien qu'écrit dans les années 80, Le Rivage des Femmes demeure un texte très actuel porteur de riches enseignements. Nous sommes toujours animés par les mêmes problématiques sociétales.

Le Rivage des Femmes est un récit novateur pour son époque car les femmes, en détenant le pouvoir et le savoir, occupent le rôle principal dans ce livre. Il n'est plus question de femme accessoire même si celles qui ont été chassées luttent à leur manière pour se défaire de ce statut que les hommes cherchent  à leur réimposer au sein de leurs clans. 

A travers son duo de personnages, Pamela Sargent nous parle autant de violence que de respect, d'amitié que d'amour et de compréhension que d'altérité. 

Bien entendu, ici on va surtout suivre le destin des femmes qui portent ce récit. Mais je ne vais pas toutes vous les citer. Je vous parlerai juste de Briana. Une jeune femme qui se retrouve brutalement exclue de la cité, et doit apprendre à survivre. Bien que formatée par l'éducation qu'elle a reçue, elle découvre qu'une autre réalité est possible en goûtant notamment à une relation respectueuse avec un homme. Rejetée par les siennes, elle n'a pas d'autre choix que de se reconstruire par elle-même. C'est un personnage qui va beaucoup évoluer. Ses interactions avec le monde sauvage lui ont d'ailleurs forgé un caractère bien trempé. Elle incarne progressivement la femme forte qui ne s'en laisse pas compter et réussit même à se sortir de situations fort épineuses. Son compagnon de voyage Arvil  avec qui elle va tisser une relation forte se présente d'emblée comme un être singulier. Il ne cherche pas à exercer sa domination ou à se confondre en adoration devant l'incarnation de la Dame et traite les gens, surtout les femmes, avec le respect qui leur est dû. C'est un homme à part  rempli de clairvoyance et de tolérance qui pourrait servir d'exemple pour se projeter vers un monde plus équilibré. 

Pour conclure :

Rééditer ce texte majeur de science-fiction est un choix éditorial particulièrement intéressant de la part des éditions Mnémos qui offrent à la nouvelle génération l'opportunité de se pencher sur une plume engagée de l'imaginaire. 

Fantasy à la Carte

Informations

Pamela Sargent
Le Rivage des Femmes
9782582671597
560 pages
Editions Mnémos