L'influence du "gaming" à la littérature

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23/03/2025

Scarlett St. Clair, Le Roi de la Guerre et du Sang, T.1, Adrian & Isolde, éditions Hugo New Romance

Scarlett St. Clair, Le Roi de la Guerre et du Sang, T.1, Adrian & Isolde
éditions Hugo New Romance 

Après sa saga à succès, Hadès & Perséphone, vendue à 800 000 exemplaires, Scarlett St. Clair a repris la plume et inaugure une nouvelle série intitulée Adrian & Isolde. Ainsi, elle délaisse la mythologie grecque pour investir un nouvel univers infusé à d'autres mythes, dont celui du vampire.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Hugo, je remercie Olivia Debarge pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Bien décidée à ne pas se marier, Isolde, princesse de Lara a bien du mal à accepter l'idée de devoir épouser le roi des vampires, Adrian Aleksandr Vasiliev, son pire ennemi. Mais pour sauver son royaume, sa famille et son peuple, elle n'a pas d'autre choix puisque la reddition des siens ne semble pas suffire au Roi de Sang qui a été jusqu'à demander sa main. Seulement, elle était loin d'imaginer qu'en acceptant de devenir sa reine, elle allait découvrir une vérité sur le monde qu'elle pensait pourtant bien connaître et qui va ébranler toutes ses certitudes. Mais sera-t-elle prête le moment venu à en assumer toutes les conséquences ?

Mon avis :

Adrian & Isolde est une romance qui prend cadre dans un univers de fantasy peuplé de vampires et de monstres. Scarlett St. Clair fait débuter son histoire en plein âge sombre dans le monde de Cordova. Le temps est à la guerre à cause des velléités conquérantes du royaume de Revekka, dirigé par l'implacable Roi de Sang. En effet, cette nation vampirique soumet, l'une après l'autre, les neufs éminentes maisons qui dominaient ce monde jusque-là. Or, pour éviter le pire, la maison de Lara a choisi de déposer les armes et scelle, malgré elle, cet accord par l'union entre la princesse héritière et le souverain ennemi. C'est un mariage qui n'est pas au goût de tous et suscite même moult animosités. 

Outre ce fil directeur qui nourrit le texte de nombreuses intrigues, l'autrice s'appuie sur une mythologie solide donnant ainsi une vraie profondeur à son univers. L'ombre de divinités plane donc sur ce récit et on doit même à l'une d'elles l'existence des monstres dont la figure du vampire arrive en tête, en réponse à la cruauté des hommes. 

Dans ce roman, il est également question de sorcières même si toutes semblent avoir disparu au moment où commence cette histoire, toutes brûlées sur le bûcher il y a 200 ans. Pour autant leur héritage demeure très prégnant entre ces lignes.

Le vampire occupe quasiment toute la pace dans le roman de Scarlett St. Clair. Elle nous en brosse d'ailleurs un portrait acéré. Il est une créature aussi cruelle qu'énigmatique. Sa présence suscite la terreur. Elle semble invincible et exerce une terrible menace sur l'ensemble des royaumes victimes de son assujétissement. Pourtant en dépit des apparences, la plume de Scarlett St. Clair n'est pas aussi manichéenne que l'on pourrait croire, au départ car elle aime jouer sur les faux-semblants. Aussi, ce premier volet lui donne l'occasion d'explorer la figure du monstre en questionnant notamment l'humanité de chacun de ses personnages qu'ils soient humains ou non. Elle s'intéresse à ce que l'on est prêt à faire au nom d'une cause qui nous paraît juste. 

Avec Le Roi de la Guerre et du Sang, l'autrice signe un premier tome plein de bruit et de fureur dominé par la notion de vengeance. Il est vrai que la romance occupe une grande place dans ce livre, toutefois elle n'éclipse pas pour autant d'autres thématiques comme la loyauté, la famille ou le poids du passé

18/03/2025

Nicola Griffith, La Lance de Peretur, éditions Argyll

Nicola Griffith, La Lance de Peretur, éditions Argyll 

Autrice anglaise, Nicola Griffith s'est déjà, à moult reprises, distinguée, en recevant certains des plus prestigieux prix littéraires. 

Sa bibliographie est variée. On y retrouve notamment du thriller et de l'imaginaire. Ses récits sont engagés et s'intègrent parfaitement aux problématiques du monde d'aujourd'hui. 

Les éditions Argyll ont eu la judicieuse idée de faire coïncider la publication de son récit arthurien traduit sous le titre de La Lance de Peretur avec le mois de mars au féminin. Hasard de leur calendrier éditorial ou non, ce choix est particulièrement pertinent

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Argyll, je remercie Xavier et Simon pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Peretur vit avec sa mère Elen dans une grotte à l'écart des hommes. Un jour, à l'occasion de l'une de ses balades solitaires, la jeune femme rencontre une poignée de chevaliers qui la fascinent au plus haut point. Ils répondent au nom de Cei, de Bedwyr ou encore de Lance et servent le roi Artos de Caer Leon. Or, ce nom l'attire irrémédiablement et elle sent tout au fond d'elle-même qu'elle doit se rendre en ce lieu. C'est ainsi qu'à partir de cet instant, sa vie va prendre une nouvelle tournure l'emmenant au cœur d'un territoire encore inexploré.

Mon avis :

Avec La Lance de Peretur, Nicola Griffith revisite le mythe arthurien à la lumière d'un point de vue féministe et inclusif. C'est donc par l'intermédiaire de la figure de Peretur qui n'est autre que Perceval que l'on pénètre ici dans la Matière de Bretagne. Nicola Griffith s'appuie d'ailleurs sur quelques éléments notables de son mythe comme le fait qu'il est élevé à l'écart par sa mère dans le but de le protéger, qu'il rencontre fortuitement un groupe de chevaliers ou encore que son destin est intimement lié à la quête du Graal. 

Voici autant de détails que l'autrice a repris pour donner un caractère familier au récit tout en conservant une liberté de création nécessaire pour donner à ce texte toute sa modernité. 

Aussi, l'autrice joue sur le genre de son protagoniste principal puisque Peretur est une femme même si peu en ont conscience, surtout pas les hommes qui voient en elle un jouvenceau mal dégrossi. Seul Artos semble percevoir en elle sa double identité sans pour autant mettre un mot sur son ressenti. D'ailleurs, Nicola Griffith insiste beaucoup sur la défiance que le roi ressent à l'égard de Peretur. Il est inquiet se sentant presque menacé dans sa masculinité en sa présence, au point de choisir de l'envoyer au loin dans une quête utopique. En outre, pour renforcer le caractère merveilleux de son roman, l'autrice y introduit les Tuatha Dé Danann, à travers les quatre talismans qui les caractérisent : la  lance de Lug, le chaudron de Dagda, la pierre de Fal et l'épée de Nuada. En effet, elle a choisi de lier ces artefacts au destin de Peretur et ainsi proposer une habile réinterprétation des faits, colorée d'une puissante magie. 

14/03/2025

Jonathan L. Howard, Le Détective, T.2, Johannes Cabal, éditions ActuSF

Jonathan L. Howard, Le Détective
T.2, Johannes Cabal
éditions ActuSF 

S'il y a bien une sortie littéraire que j'attendais et à laquelle je ne croyais plus, c'est bien la série Johannes Cabal de Jonathan L. Howard. 

En effet, le premier tome m'avait bien plu, l'humour grinçant de l'auteur et son imaginaire déjanté ont fait merveille pour rendre cette lecture divertissante. Alors vous pensez bien que j'ai fort apprécié de me replonger dans cette saga. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec Les Nouvelles éditions ActuSF, je remercie Jérôme Vincent pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Alors qu'il est emprisonné, en attente de son exécution, on vient le trouver au fond de sa geôle pour lui proposer une mission délicate en échange de sa liberté. S'il veut vivre, Johannes Cabal n'a pas d'autre choix que d'accepter de ranimer l'empereur de Mirkavie le temps que ce dernier prononce un discours censé faire basculer le destin du pays. Évidemment rien ne va se passer comme prévu.

Mon avis :

Dans Le Détective, Jonathan L. Howard renoue avec son personnage emblématique Johannes Cabal et son univers décalé. 

Pour sauver sa tête, ce dernier se retrouve mêlé, bien malgré lui, aux affaires d'Etat de la Mirkavie qui l'entraînent dans une succession de mésaventures. 

On est sur un récit très politique où plane l'ombre de la guerre car le territoire de la Mirkavie est véritablement au cœur d'un enjeu de pouvoir. Ainsi, Jonathan L. Howard semble plongé jusqu'au cou dans une multitude de complots dont il n'a cure mais qui ne manquent pas de lui compliquer la vie. L'aventure imaginée par Jonathan L. Howard est ici particulièrement captivante car piquée de nombreux secrets ainsi que d'une ambiance steampunk très à-propos. 

En effet, l'auteur a choisi d'embarquer son personnage principal à bord d'un dirigeable très avant-gardiste le temps d'une virée qui va vite être entachée par une série de meurtres et de mystères.  

03/03/2025

Salomé Han, Le Sabre de Neige, T.1, Les Sabres Sacrés, éditions Albin Michel Imaginaire

Salomé Han, Le Sabre de Neige, T.1, 
Les Sabres Sacrés
éditions Albin Michel Imaginaire 

Scénariste et réalisatrice, Salomé Han est la première étrangère diplômée de la Korean Academy of Films Arts. Elle est également l'autrice de la trilogie, Les Sabres Sacrés, dont le premier tome, Le Sabre de Neige, est sorti le 29 janvier dernier.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Albin Michel Imaginaire, je remercie Gilles Dumay pour l'envoi de ce service de presse.

Résumé :

Isao est l'unique disciple du Héron Blanc qui n'est autre que l'un des Porteurs de Sabres Sacrés, qui selon la légende, servent la volonté des Kami et procurent une extraordinaire longévité. Leur existence suscite bien des convoitises dont celle de l'Empereur lui-même. A cause de cela, Isao et maître Shiro vivaient dissimulés au cœur d'une forêt sacrée jusqu'au jour où leur refuge est menacé d'être découvert les obligeant à prendre la fuite. Malheureusement leurs routes vont se séparer et pour Isao, cela va marquer le début d'une aventure périlleuse au goût amer de la perte et du manque. Bien que déterminé à le retrouver, y parviendra-t-il ?

Mon avis :

Le Sabre de Neige prend cadre dans un Japon médiéval romantisé et infusé au folklore. Aussi, Salomé Han donne vie à un univers merveilleux peuplé notamment de Yokai, ces démons ou esprits se montrant tantôt menaçants, tantôt malicieux et prenant d'ailleurs moult formes selon les croyances. 

L'intrigue se concentre autour du katana, célèbre sabre japonais, que l'autrice a transformé ici en artefact magique, conférant à son porteur une certaine immortalité au prix du sang de ses ennemis. Ces sabres sacrés, au nombre de quatre, sont l'obsession du chef suprême de ce monde qui se voit déjà régner pour l'éternité. 

Dans son roman, Salomé Han nous attache aux pas d'un apprenti Kenshi qui se forme à l'art de l'épée auprès d'un maître et doit donc se conformer aux préceptes de la Voie, aussi bien dans la technique des arts martiaux que dans les réflexions philosophiques. Tout est donc affaire d'équilibre entre la maîtrise du combat et la méditation dans ce roman. 

Avec Le Sabre de Neige, Salomé Han signe un roman très immersif qui mutualise les ambiances puisque l'on passe d'un récit assez contemplatif à une explosion de péripéties au fil de l'évolution du personnage principal. 

Le Sabre de Neige pose les bases d'un univers ensorcelant riche d'une intrigue qui monte en puissance au fil des pages dissimulant ses secrets jusqu'au bout. 

Il est vrai qu'une certaine langueur se dégage de ce texte qui peut, de prime abord, ennuyer mais celle-ci est nécessaire à l'apprentissage du personnage principal car il passe progressivement d'un état passif à un rôle très actif. En effet, il va lui falloir du temps et bien des épreuves pour révéler sa vraie nature et accepter son destin. 

24/02/2025

Claire Krust, Le Golem de Pierre, éditions Mnémos

Claire Krust, Le Golem de Pierre, éditions Mnémos 

Voix montante de l'Imaginaire, Claire Krust  est de retour en librairie avec un nouveau titre paru cette fois-ci aux éditions Mnémos. Connue pour sa fantasy japonisante, elle change complètement de registre avec Le Golem de Pierre qui s'inscrit davantage dans une ambiance celtique.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Mnémos, je remercie Estelle Hamelin pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Tandis que Yaée ne rêve que d'émancipation et d'indépendance, Almay, lui, est accablé par un bien lourd fardeau depuis sa plus tendre enfance. Il entend les voix des esprits faisant de lui un être à part l'obligeant à commencer son noviciat auprès des moines pour apprendre à maîtriser son don et ne pas sombrer dans la folie. Mais l'arrivée inopinée d'une inconnue au village va bouleverser la vie des jumeaux bien au-delà de ce qu'ils auraient pu imaginer. Mais pouvait-il en aller autrement avec une personne déterminée à faire revivre la légende des golems ? 

Mon avis :

Avec Le Golem de Pierre, Claire Krust nous immerge dans un univers d'inspiration médiévale empruntant à la mythologie yiddish à travers la figure emblématique du golem. En effet, ce géant d'argile est au centre de ce livre, il est même la clé de toutes ses intrigues. C'est une créature fascinante si peu usitée dans les littératures de l'Imaginaire que c'est un vrai plaisir de la retrouver entre ces lignes. Aussi Claire Krust réemprunte au mythe le caractère artificiel de cet être incapable de parole et dépourvu de libre-arbitre, façonné afin d'assister ou défendre son créateur. Ici on est face à une créature fait d'un élément, à savoir la pierre mais qui, contrairement à la légende, est dépourvu de mots placés dans la bouche ou sur la tête. L'autrice a donc juste conservé cette notion de serviteur crée par l'homme. Le golem qui prend vie sous la plume de Claire Krust est le fruit d'un savoir secret, jalousement gardé dans une bibliothèque qui a été exhumé et vendu à un groupe de sorcières renégates afin qu'il sert leurs desseins.

La magie qui habite les pages de ce livre s'exprime par le biais des andas, autrement dit des esprits peuplant la nature et que certains entendent et peuvent même maîtriser, à l'image de l'un des personnages principaux. Dans son récit, Claire Krust ne se laisse donc pas aller à une explosion de pouvoirs privilégiant une magie plus discrète mais fort envoûtante. Sa réinterprétation de la figure du golem est d'ailleurs très intéressante.