L'influence du "gaming" à la littérature

Google console

accueil2

accueil2

26/06/2021

Orson Scott Card, Flammes de vie, tome 5, Les Chroniques d'Alvin le Faiseur, éditions L'Atalante

Orson Scott Card, Flammes de vie, tome 5, 
Les Chroniques d'Alvin le Faiseur
éditions L'Atalante

En ce mois de juin, je continue ma lecture des Chroniques d'Alvin le Faiseur d'Orson Scott Card avec la sortie du tome 5 aux éditions L'Atalante. Et je peux d'ores et déjà vous dire que le plaisir de me plonger dans ce grand classique du genre demeure intact. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions L'Atalante, je remercie Emma pour l'envoi de ce service de presse. 

Dans Flammes de vie, Alvin est reparti sur les routes en compagnie d'Arthur Stuart, d'En-Vérité Cooper et de Mike Fink. Il espère trouver le moyen de fonder sa cité de Cristal. Chemin faisant, ils rencontrent une orpheline prénommée Purity dont En-Vérité s'éprend immédiatement. Mais lorsqu'elle apprend la vérité sur leur mission et les pouvoirs d'Alvin, elle prend peur et les dénonce aux autorités locales. Alors qu'ils pourraient aisément disparaître, En-Vérité s'entête à vouloir sauver la demoiselle et par la même occasion, faire un coup d'éclat judiciaire pour que cessent enfin les procès pour sorcellerie. De son côté, Peggy, elle, poursuit son combat pour mettre fin à l'esclavage. Elle a dans l'idée de plaider la cause auprès du roi à Camelot, mais c'est sans compter la présence inopinée de son beau-frère qui ne va pas manquer de lui faire quelques difficultés. Chacun prit dans une succession d'événements souvent incontrôlables, arriveront-ils à s'en sortir pour mieux se retrouver ? 

Avec Flammes de vie, Orson Scott Card marque une rupture de narration dans son cycle. En effet, si dans les tomes précédents, il était plutôt question de quête d'identité pour Alvin, dans ce présent roman, on suit un héros indéniablement adulte qui sait qui il est et où il va. Il a pris pleinement conscience du destin qui s'offre à lui et n'a plus qu'à mettre tout en oeuvre pour l'accomplir. Maintenant qu'il sait quoi faire, à savoir construire sa cité de Cristal, il ne lui reste plus qu'à comprendre comment y parvenir. Voilà pourquoi nous le retrouvons sur les routes en quête d'inspiration. 

Flammes de vie est un roman charnière qui apparaît comme un tournant dans ce cycle car il nous fait bien ressentir que la dernière ligne droite est engagée. Ce nouvel objectif donne un nouveau souffle au récit et maintient par la même occasion l'attention des lecteurs. 

Pour continuer à répondre aux exigences de son uchronie de fantasy, l'auteur conserve toujours ce même cadre historique qui opposa les esclavagistes aux abolitionnistes, tout en continuant d'explorer le merveilleux qui s'exprime très naturellement sur cette terre de mixité culturelle et cultuelle. 

Aussi, dans Flammes de vie, on ne s'étonne donc pas d'assister à un procès pour sorcellerie. Au vu du lourd passé américain avec les tristement célèbres procès de Salem, les superstitions ont la dent dure et invoquer Satan à tour de bras pour, par exemple, se débarrasser d'un voisin par pure jalousie demeure monnaie courante. En outre, Orson Scott Card s'est allègrement inspiré ici du folklore africain en insérant des pratiques vaudou. On les remarque notamment à travers la fabrication de poupées ensorcelées ou d'objets réalisés à partir de morceaux de corde censés contenir l'âme des esclaves nouvellement débarqués en Amérique. Seul moyen pour ces derniers de réussir à supporter leur terrible condition. 

22/06/2021

Megan Lindholm & Steven Brust, Gypsy, éditions Mnémos

Megan Lindholm & Steven Brust, Gypsy, éditions Mnémos

Avec Gypsy, Megan Lindholm et Steven Brust ont réitéré l'expérience d'écrire à quatre mains. Pour rappel, ils l'avaient déjà fait avec Liavek, un univers qu'ils ont partagé et étoffé avec d'autres auteurs sous la forme de novellas. 

Depuis quelque temps, le collectif des Indés de l'Imaginaire se réintéresse aux écrits de Robin Hobb, et en ce mois de juin, ce sont les éditions Mnémos qui s'y collent en nous proposant Gypsy, un roman de fantasy urbaine où le conte rencontre le thriller. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Mnémos, je remercie Estelle Hamelin pour l'envoi de ce service de presse. 

Dans ce roman, on part à la suite de Mike Stepovitch, un policier divorcé et dépressif qui est chargé d'enquêter sur une série de meurtres sanglants. Alors que son équipier et lui pensent tenir le suspect en la personne d'un gitan amnésique, celui-ci va leur donner du fil à retordre et même les faire douter. A la poursuite de cet homme insaisissable, leurs pas vont les conduire au cœur de la communauté gitane et de leurs croyances. Mais pour le très cartésien Mike Stepovitch, cette enquête pourrait bien ébranler ses plus grandes certitudes, quitte à le faire sombrer dans la folie. 

Gypsy est un récit sombre qui nous immerge dans une enquête policière mêlée à des éléments du conte. En effet, dans ce livre, on passe d'un monde où se vivent les contes à celui où ils se lisent. Aussi, le monde d'en haut s'en trouve perturbé par une méchante reine, que l'on appelle la Belle Dame, qui compte pervertir les humains et changer leur monde à jamais. Pour l'arrêter, celui que l'on surnomme le Cocher doit rappeler le Blaireau, le Corbeau et la Chouette, soient des gitans chargés de retrouver cette dernière afin de la renvoyer d'où elle vient. Mais ils ne seront pas seuls car d'autres viendront leur prêter main forte comme ces vieilles gitanes qui mettront tout en oeuvre pour mettre des bâtons dans les roues à cette entité maléfique. Engagés dans ce grand bras de fer, certains feront les frais de la funeste Belle Dame au point de trouver la mort. C'est comme cela que Mike Stepovitch va croiser la route de ces créatures et se retrouver mêlé à cette étrange traque où le surnaturel surgit ici ou là pour brouiller les pistes et corrompre les âmes. 

Ici, Megan Lindholm et Steven Brust empruntent autant au thriller qu'au fantastique pour écrire un récit étrange et perturbant. D'une  sombre enquête, on plonge à pieds joints dans l'ambiance des contes transmis lors des veillées près du feu. De cette tradition orale, les auteurs ont conservé dans leur texte cette même musicalité en débutant, par exemple, chaque chapitre par une strophe, extrait d'une chanson, d'un poème ou d'un conte. En outre, la musique est omniprésente dans ce livre puisque le dénominateur commun à ces gitans est de jouer d'un instrument. Or, les notes résonnent ici comme un fil d'Ariane leur permettant de se retrouver. A ce titre, Gypsy est également un texte très poétique qui dégage de belles sonorités et un esthétisme évident. 

19/06/2021

Kim Stanley Robinson, Lisière du Pacifique, éditions Les Moutons électriques

Kim Stanley Robinson, Lisière du Pacifique, éditions Les Moutons électriques

En 2021, l'utopie a posé ses valises chez les Moutons électriques. En effet, cette année ils ont eu envie de revenir à un imaginaire positif et plein d'espoir, sans doute pour casser cette morosité ambiante qui s'est installée dans nos cœurs, depuis plus d'un an maintenant. 

Aussi, en mai, ils ont eu la bonne idée d'éditer une pépite américaine signée par le célèbre auteur de la trilogie, Mars. Il s'agit de Lisière du Pacifique de Kim Stanley Robinson qui a même reçu pour le présent ouvrage, en 1991, le prix John-Wood-Campbell Memorial.  

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les Moutons électriques, je remercie chaudement Erwan pour l'envoi de ce service de presse. 

Ne lisant que très peu de science-fiction et/ou de climate fiction, je ne connaissais donc pas la plume de Kim Stanley Robinson. Or, avec Lisière du Pacifique, j'ai découvert une écriture délicate et un imaginaire aussi flamboyant qu'éclairant. 

Dans Lisière du Pacifique, on débarque donc à El Modena, une petite ville californienne peuplée par une communauté d'habitants qui tente de vivre en harmonie avec la nature. On y suit notamment Kevin Clairbone, un natif des lieux qui exerce la profession d'architecte et de constructeur de maisons. Alors que son tour est venu de siéger au conseil municipal, il découvre une anomalie dans la gestion de l'eau. De fil en aiguille, ses investigations vont l'amener à mettre à jour une affaire de malversation, impliquant des élus locaux et des sommes d'argent aux origines douteuses. Dans un monde pourtant devenu plus vert et qui s'est battu pour la justice sociale, que peut-il se passer lorsque la corruption resurgit ?  

Kim Stanley Robinson s'est beaucoup illustré dans l'écriture de thrillers climatiques et écologiques, alors on ne s'étonne pas de la voir imaginer ici une utopie dans laquelle ces questions sont au cœur des enjeux. 

Ainsi, dans ce roman, l'auteur a imaginé un futur dans lequel l'Amérique et plus particulièrement la Californie s'est reconnectée à la nature. Il nous immerge au sein d'une communauté qui a refait société en vivant à l'écoute les uns des autres. On découvre d'immenses demeures fonctionnant aux énergies renouvelables et où plusieurs familles cohabitent. Les humains ne sont plus isolés et individualistes mais vivent selon le principe du partage. Chaque maison dispose d'un potager collectif où chacun doit prendre part à son entretien. Il en va de même pour la gestion de la commune qui est assurée par les citoyens chacun à leur tour. Lisière du Pacifique nous décrit un monde plus humaniste et plus équitable car il a mis à bas le capitalisme néocolonialiste pour laisser place à une vraie justice sociale. 

16/06/2021

Michel Robert, L'Ange du Chaos, tomes 4 et 5, intégrale 2, éditions Pocket Imaginaire

Michel Robert, L'Ange du Chaos, Intégrale II, 
tomes 3 et 4, éditions Pocket Imaginaire

Avec la sortie du deuxième intégrale de L'Ange du Chaos chez Pocket Imaginaire, je retrouve avec plaisir le plus célèbre agent des ombres de Michel Robert.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Laure Peduzzi pour l'envoi de ce service de presse. 

Hors-Destin

Dans ce quatrième volet, Morion charge Cellendhyl de Cortavar d'aller extraire un agent infiltré dans le royaume des Ténèbres. Mission délicate et dangereuse que d'aller fouler les terres de son pire ennemi, le Père de la Douleur, mais Cellendhyl n'a pas d'autre choix que d'exécuter les ordres de son maître. Accompagné de ses Spectres, l'équipe qu'il a formée, ils débarquent sur place et remontent la piste de l'agent Khémal sans avoir la certitude de le retrouver vivant. Là-bas, ils croisent la route de l'héritière du Chaos qui entretient secrètement une liaison avec Empaleur-des-Âmes. Tenue à l'écart de la gouvernance du Chaos par son père et son frère, elle intrigue de son côté pour obtenir le pouvoir. Passé la surprise de la retrouver là, Cellendhyl est vite préoccupée par sa mission qui tourne mal. Démasqués, lui et son équipe ont juste le temps d'emporter un Khémal très mal en point dans leur fuite sur un autre plan. Mais, Valkyr est un lieu dangereux et sans échappatoire qui pourrait leur valoir de voir les mâchoire du piège se refermer sur eux. 

Belle de Mort

Alors que sa relation avec Estrée d'Eodh prend un tournant sentimental, Cellendhyl est contraint de la quitter pour accomplir une nouvelle mission de Morion. En effet, quelque chose se trame dans le royaume de la Lumière et le prince des apparences veut en apprendre plus à ce sujet, quitte à en retirer quelques avantages. Cellendhyl parti, Estrée est, quant à elle, rappelée à l'ordre par Léprin afin qu'elle n'oublie pas le marché conclu avec le Père de la Douleur. Or, justement, l'heure des comptes a sonné et elle est sommée de révéler l'emplacement exact de la citadelle du Chaos afin que les Ténèbres puissent lancer leur invasion minutieusement préparée. Au bord de l'abyme, comment Cellendhyl et Estrée vont-ils se sortir de cette situation qui semble sans issue ? 
Avec ce cinquième tome, Michel Robert marque un tournant dans son cycle. Révélations et rebondissements s'enchaînent avec une belle virtuosité. 

Au-delà de son personnage emblématique de Cellendhyl de Cortavar qui a laissé son empreinte indélébile dans le paysage littéraire de fantasy, Michel Robert a également donné à son cycle d'autres personnalités notables. 

En effet, il dresse, notamment, le portrait de belles héroïnes, à l'image d'Estrée d'Eodh qui va vite devenir le pendant féminin de Cellendhyl. Éblouissante à plus d'un titre, nul ne résiste aux charmes incontestées de la belle héritière du Chaos, pas même notre si sérieux agent des Ombres. Mais quelle incroyable héroïne qu'est Estrée. On la croit juste droguées à diverses poudres et au stupre, dérive facile pour la cadette d'un puissant mais elle est plus complexe que cela. Elle dissimule en réalités de nombreux secrets autant pour les protagonistes qui l'entourent que pour les lecteurs de cette saga. Envoûtante et surprenante, avec elle, on passe par toutes les surprises car on se laisse berné par ce joli minois que l'on pourrait croire crédule ou simplement dépassé par les événements. Que nenni mes chers lecteurs car avec Estrée, Michel Robert ne nous dévoile son jeu que par parcimonie. Alors attendez-vous au meilleur comme au pire. 

En outre, elle donne l'occasion à l'auteur d'ajouter une dimension plus sensuelle, voire charnelle à ses romans. Plus qu'un récit d'aventures coup de poing, des sentiments se mêlent ainsi au texte pour ménager quelques moments de pauses bienvenus à l'action menée ici tambour battant. Des passages qui nous apparaissent finalement comme des respirations avant de replonger dans le tumulte des combats. 

L'Ange du Chaos nous conte donc le destin de Cellendhyl de Cortavar, oscillant entre vengeance et rédemption, et qui s'écrit dans le sang et les coups. Il faut dire que par l'entremise de son maître Morion, il se retrouve perpétuellement au cœur des complots ourdis ici ou là. C'est l'autre grande facette de la saga de Michel Robert : cette multitude de cabales qui se trament sur tous les plans, et que Cellendhyl tente de percer à jour. Les luttes de pouvoir et la guerre d'influence règnent en maître dans ce cycle. Cellendhyl en fait régulièrement les frais car pris pour cible, il doit souvent déjouer des tentatives d'assassinats. Cela rend ce texte tourbillonnant et captivant où l'on assiste à de nombreuses passes d'armes. L'écriture de Michel Robert est si visuelle que les scènes de combats pourraient être parfaitement adaptées au cinéma.

Bien que ce deuxième volume soit un véritable pavé de 780 pages, on ne s'ennuie pas un seul instant dans la lecture de cet intégrale qui mêle brillamment action, sexe et machinations. 

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog, mon avis sur l'Intégrale 1

Michel Robert
L'Ange du Chaos
Tomes 4 et 5
Intégrale 2
9-782-2-66307-994
780 pages
Editions Pocket Imaginaire

13/06/2021

Floriane Impala nous parle de...

Floriane Impala

A l'occasion de la sortie de La Brigade du Surnaturel, récemment paru dans la collection Naos des éditions ActuSF, j'ai eu envie d'en savoir un peu plus sur Floriane Impala. Ayant eu un gros coup de cœur pour son roman, c'est tout naturellement que je lui laisse la parole sur Fantasy à la Carte. Si vous n'avez pas encore eu vent de cette petite pépite, foncez immédiatement chez votre dealer de livres. 

Fantasy à la Carte : Pourriez-vous  vous  présenter en quelques mots ?

Floriane Impala : La première chose que vous devez savoir, c’est que je suis une licorne.

La seconde, que même lorsque j’aurais 90 ans, je regarderai toujours avec mon âme d’enfant, les Disney et Miraculous.

La troisième, mais non pas des moindres, mon plus grand plaisir dans la vie : le cliffhanger.

Fantasy à la Carte : Comment en êtes-vous venu à l’écriture ? Avez-vous  toujours voulu être autrice ? Ou est-ce venu plus tard ?

Floriane Impala : Je suis tombée dedans quand j’étais petite. Fort ! Je me suis cogné la tête dans le fond et depuis je rêve de dragons, de vampires, d’elfes et d’une pléiade d’autres créatures fantastiques toutes plus étranges les unes que les autres. Elles ne sont jamais reparties et me tiennent encore compagnie lorsque j’écris aujourd’hui.

Je crois que j’ai commencé à écrire avant même de vraiment m’être mise à la lecture. Mon premier travail « d'autrice » me vient de la primaire, à 8 ans, lorsqu’il a fallu que j’écrive une courte histoire pour le journal de l’école. J’étais fière d’avoir été choisie. Il fallait me voir : un vrai petit paon. Du coup, j’y ai mis tout mon cœur de petite fille et tout mon art. Cette courte nouvelle parlait de prince, de princesse, d’un amour infini, d’une mort tragique et de deux pommiers qui s’enlacent sur les corps de mes héros. Je l’ai retrouvée puis relue, il y a quelques années et franchement, c’était catastrophiquement génial.

Fantasy à la Carte : Pourquoi avoir choisi d’écrire de l’Imaginaire ?

Floriane Impala : Parce que le quotidien m’ennuie. Oups !
On est d’accord… une enquête policière c’est bien, mais un meurtrier surnaturel, c’est mieux.

Fantasy à la Carte : Concernant La Brigade duSurnaturel, comment est né ce roman ? Combien de temps pour l’écrire ?

Floriane Impala : La Brigade du Surnaturel est né il y a environ trois ans, dans le cadre d'un concours sur wattpad (le fameux site d'écriture qui m'a permis de signer chez ActuSF). Nous autres candidats, nous devions écrire un texte de moins de 15 000 caractères espaces compris. Moi et ma folie de la description détaillée, on était déjà moyennement rassurées… Mais tout s’est bien déroulé (à 10 caractères près) et j’ai pu le poster sur la plateforme. Le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne m’attendais pas à cet accueil. Mes lecteurs, qui me suivaient déjà sur La PIERRE de SANG, mon roman de High fantasy, sont arrivés avec leurs fourches et leurs panneaux de protestation et m’ont (gentiment) demandé une suite. Comment refuser ?
La Pierre de Sang de Floriane Impala, éditions Sudarène

Pour entrer dans les détails, j’ai mis un peu moins de deux ans à écrire La BMS (j’aime procrastiner) et Stéphanie, mon éditrice, nous a ajouté une année de corrections éditoriales, de travail de fond, de réécriture, de changement de narration de TOUT le roman… Stéphanie, c’est mon Satan Vaderet personnel. :D

Fantasy à la Carte : Avez-vous connu des moments difficiles dans l’écriture, et notamment des scènes difficiles à relater ? Si oui, lesquelles ?

Floriane Impala : Je crois qu’il y a toujours des moments… difficiles, je ne sais pas, mais moins prolifiques. La page blanche peut frapper à n’importe quel instant. La perte de motivation également. C’est pour cette raison que j’ai décidé de m’inscrire sur wattpad en premier lieu. J’avais besoin de faire lire ce que j’écrivais depuis des années. J’avais besoin de sentir que quelqu’un dans l’univers était intéressé par mes élucubrations et mes gribouillis. Wattpad m’a permis de finir mes deux romans et de les faire publier. Ça a été une chance et un tremplin merveilleux pour moi. Chapitre après chapitre, recevoir les retours de lecteurs, ça n’avait pas de prix. Dès les premiers commentaires, je voulais me remettre immédiatement à la suite.

Je n’ai pas eu l’impression d’avoir des scènes plus difficiles à écrire, que ce soit de la baston pure ou des scènes de sexe. Ce qui était le plus laborieux, c’était de garder en mémoire la psyché de mes personnages. Que voulaient-ils ? Ou voulaient-ils aller ? J’ai tendance à m’éparpiller quand j’écris, du coup, mes personnages aussi.

Fantasy à la Carte : Était-ce une volonté de départ de mélanger les genres ou l’idée a-t-elle germé au fil de l’écriture ?

Floriane Impala : Dès ce fameux premier chapitre, je voulais faire évoluer mes personnages dans un monde où le surnaturel – ou la magie du moins – serait reconnu. J’ai a.do.ré la série littéraire de Charlaine Harris, La communauté du sud (True Blood) lorsque les vampires font leur coming out et que la société est obligée de s’adapter en conséquence. J’avais envie d’imaginer le XXIe siècle avec une touche de merveilleux. Même si le merveilleux en question est une pandémie magique.