La Cité des Miracles est le troisième volet qui vient clôturer de façon magistrale la trilogie des Cités Divines de Robert Jackson Bennett.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Albin Michel Imaginaire, je remercie Gilles Dumay pour l'envoi de ce service de presse.
Avec Les Cités Divines, Robert Jackson Bennett signe une série de haut vol mêlant fantasy et enquête avec une grande virtuosité.
Personnellement, j'ai eu un énorme coup de cœur pour cette histoire et celui-ci ne s'est d'ailleurs pas démenti tout au long des tomes. Je ne peux donc que vous recommander de la lire à votre tour.
Résumé :
La mort violente de Shara Komayd tuée dans un attentat force Sigrud je Harkvaldsson à sortir de sa clandestinité pour enquêter afin de démasquer le commanditaire de cet assassinat. En tant que Première Ministre, Shara ne manquait pas d'ennemis. Toutefois, au vue de ses premières constatations, il semblerait que ce meurtre soit en lien avec des divinités puisque des miracles semblent encore à l'œuvre en dépit que ces dernières aient soit disant toutes disparues. Et si les apparences étaient une nouvelle fois trompeuses dissimulant une réalité toute autre et un avenir bien sombre ? A moins, bien sûr, que Sigrud réussisse à nouveau à faire pencher la balance !
Mon avis :
Après avoir été le théâtre d'affrontements apocalyptiques avec les divinités Kolkan et Jukov vaincues par Shara et Sigrud, le monde né sous la plume de Robert Jackson Bennett se reconstruit progressivement. Mais alors que tous pensaient être libérés de l'empreinte des dieux, des miracles semblent encore à l'œuvre. Ceux-ci ont notamment servi à éliminer la Première Ministre Shara Komayd. Pour Sigrud sorti des ombres, le doute n'est plus permis quant à la résurgence d'une nouvelle menace divine.
L'univers imaginé par Robert Jackson Bennett repose sur la qualité de sa mythologie. En effet, l'auteur s'est notamment inspiré de la mythologie grecque en y puisant quelques éléments. Ainsi, il emprunte à Cronos son habitude de manger ses enfants pour ne pas être détrôné par eux afin de donner à ses propres dieux une très grande puissance qu'ils acquièrent en consommant, à leur tour, leur propre descendance. La croyance en ces mythes façonne son monde en faisant ou défaisant des éléments. Celui-ci évolue au gré des envies et de l'emprise de ces créatures ancestrales. Leur pouvoir est tel qu'elles peuvent le réinitialiser à l'envi menaçant toutes les âmes qui y résident. Ainsi, leur simple existence est un danger pour le reste de l'humanité et ne peut qu'aboutir à un nouvel affrontement s'annonçant, d'ores et déjà, très spectaculaire. Conclusion oblige, l'auteur a lâché la bride à son imagination pour nous concocter de nombreuses scènes explosives à l'esthétique très cinématographique. Les combats y sont homériques et la tension, à son comble.
Ce troisième opus est clairement à la hauteur des précédents et l'auteur a mis le paquet pour nous maintenir dans un suspense presque insoutenable.
Shara n'étant plus là, Robert Jackson Bennett s'est davantage focalisé sur le personnage de Sigrud que l'on découvre plus en profondeur dans ce troisième tome. Il a puisé dans la figure du Berserk pour nourrir son portrait. Aussi, il incarne à sa manière cette image du guerrier fauve entrant dans une fureur sacrée le rendant surpuissant et capable d'affronter des êtres qui lui sont nettement supérieurs. Sigrud se laisse conduire par ses émotions. Il est bien souvent aveuglé par son désir de venger les personnes qui lui sont chères et qu'on lui a pris. Pour autant, la force brute qu'il arbore en permanence dissimule bien les sentiments qui l'animent et qui le rongent de l'intérieur. Lorsque l'on fait sa connaissance, on est loin d'imaginer qu'une sensibilité se cache sous cette armure de glace qui le drape et derrière son regard si pétrifiant pour qui le croise. C'est pourtant l'un des protagonistes le plus attachant de cette série, notamment à cause du passé bouleversant qu'il porte. Il est un héros à sa manière, choisi pour accomplir des actes incroyables et parfois inattendus. Les missions qu'on lui a confiées ou qu'il s'est assignées ont toujours la primeur sur son propre salut. C'est dire son degrés d'abnégation.
Il fallait bien un tel protagoniste inoubliable pour mettre le point final à ce récit de grande envergure. Tout y est intense et immersif, à l'image de son implacable personnage principal.
Robert Jackson Bennett continue d'instiller dans son livre des réflexions politiques ou sociétales intéressantes. Ici, il questionne pas mal le pouvoir et ses conséquences, notamment lorsque celui-ci grise tellement son détenteur qu'il verse dans la mégalomanie. Il évoque également les traumatismes de l'enfance en mettant en exergue ses répercussions sur l'adulte.
Comme à son accoutumée, Robert Jackson Bennett nous assure, avec La Cité des Miracles, un pure divertissement grâce à sa fantasy richement construite et à la variété des sujets abordés.
Pour conclure :
La Cité des Miracles est un roman très qualitatif apportant son lot d'émotions fortes et d'action tout en proposant un décor grandiose complètement déstructuré. Dépaysement garanti !
Fantasy à la Carte
A lire sur le blog, mes avis sur La Cité des Marches, La Cité des Lames, Les Maîtres Enlumineurs, Le Retour du Hiérophante et Les Terres Closes.
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