L'influence du "gaming" à la littérature

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26/06/2020

Clément Bouhélier, Olangar : Une cité en flammes, éditions Critic

Clément Bouhélier, Olangar : Une cité en flammes, éditions Critic

Je savais que Clément Bouhélier avait le projet d'étoffer son univers d'Olangar : il me l'avait confié lors d'une dédicace. Or, cette suite tant attendue vient de débarquer en librairie. 

Fidèle à lui-même, l'auteur distille à peu de chose près dans ce nouvel opus les mêmes ingrédients : mensonges d'Etat, terrorisme, pollution industrielle, capitalisme et prolétariat. 

Dans Olangar : Une cité en flammes, on retrouve certains héros de la première heure qui mêlent leur destin à de nouveaux personnages. 

Cinq années se sont écoulées depuis la mise à jour des malversations de politiciens véreux et le soulèvement populaire des bas quartiers d'Olangar. De retour dans sa province, Evyna en a pris la gestion à la suite du décès de son père. En dépit de quelques désaccords avec certains nobles, elle impose sa loi et fait construire des écoles et un hôpital pour l'éducation et la protection de son peuple. Mais alors qu'elle se croyait à l'abri du danger, une bande d'incendiaires déboule à la cérémonie de mariage qu'elle présidait et assassine de nombreux invités. Ces hommes annihilés par la drogue, à la force décuplée semblent agir de manière aléatoire pour semer le chaos un peu partout sur le territoire. Tandis que du côté du royaume des Elfes, la colère monte depuis qu'ils ont constaté une pollution de leur fleuve qui tue les plus faibles d'entre eux. Alors que les Elfes sont sur le point de déferler sur Olangar, la Chancellerie charge deux nains de la Confrérie de trouver les causes de cette pollution. Ainsi chacun à leur tour les héros d'hier prennent la route pour trouver qui se cache derrières ces événements. Mais seront-ils à même d'arrêter ce qui est en marche ? 

Dans Olangar : Une cité en flammes, l'auteur surfe sur la même vague qui a fait le succès de Bans et Barricades. Ainsi, il reprend le motif de l'enquête menée par une poignée de personnages pour démasquer le ou les responsables de cette anarchie meurtrière. Or, on se doute que cette pollution inopinée et cette série d'attentats ne sont en réalité que le haut de l'iceberg. Des faits aussi graves ne peuvent que cacher un secret encore plus gros aux intérêts énormes. Dès lors toute la difficulté va être de remonter la piste sans se faire tuer car l'ennemi, lui, ne lésine pas sur les moyens ni sur l'artillerie.

Avec ce nouveau livre, Clément Bouhélier se fait l'auteur d'un récit rythmé où l'action est toujours menée tambour battant. 

En écrivant de la fantasy, l'auteur n'a pas cherché à se conformer aux canons du genre. Bien au contraire, il se plait à y entremêler du thriller, du steampunk et même du western et donne donc une autre identité à sa fantasy

Olangar : Une cité en flammes, c'est un roman sans concession qui fait la part belle à l'humanité. On la doit surtout à des personnages très engagés pour la cause sociale et humaine. Parmi eux, il y a Evyna qui incarne la seule figure féminine de ce texte. Bien née, elle se veut pourtant proche de son peuple qu'elle tire bien volontiers par le haut. Touchée par ces meurtres de masse, elle s'implique activement dans cette quête et va tout mettre en oeuvre pour empêcher une nouvelle guerre d'éclater. En véritable meneuse d'hommes, elle entraîne dans son sillage des héros qui se révèlent  comme Kiev, ce jeune sergent mercenaire au passé violent. Elle tire le meilleur des gens comme avec Torgend, qui, malgré son bannissement, prend à son tour part à cette cause désespérée. Clément Bouhélier nous brosse le portrait de personnages hétéroclites au passé bien souvent trouble mais c'est sans doute ce qui les rend si attachants. Ils sont les véritables moteurs de cette histoire contribuant à rendre ce livre si passionnant. Mais toute la bienveillance que dégagent certains protagonistes ne peut que rentrer en conflit avec les intérêts personnels des autres. Ainsi, un nouveau rapport de force s'installe peu à peu dans ce livre mettant en exergue quelques thématiques chères au cœur de cet écrivain comme l'intolérance, la xénophobie ou encore la lutte des classes. 

Avec Olangar : Une cité en flammes la magie opère encore une fois. On est suspendu à la plume de cet écrivain. Le suspense est d'ailleurs trop grand pour avoir envie d'en décrocher. Je remercie les éditions Critic pour ce nouveau partenariat. Voilà encore un livre qui confirme mon attachement à leur collection de fantasy

Fantasy à la Carte
A lire sur le blog mes avis sur les volets 1 et 2 d'Olangar : Bans et Barricades. 

Clément Bouhélier
Olangar : Une cité en flammes
Editions Critic 

23/06/2020

Noémie Wiorek, Les Chats des Neiges ne sont plus blancs en hiver, éditions de L'Homme Sans Nom

Noémie Wiorek, Les Chats des Neiges ne sont plus blancs en hiver, éditions de L'Homme Sans Nom

Noémie Wiorek débarque dans le catalogue des éditions de L'Homme Sans Nom avec un titre de dark fantasy plein de fureur

Avec Les Chats des Neiges ne sont plus blancs en hiver, je découvre un nouveau visage de l'Imaginaire français. Je remercie Vincent et les éditions de L'Homme Sans Nom de m'avoir proposé ce partenariat. 

Dans le royaume de Morz, la neige a cessé de tomber depuis des siècles. Depuis lors, le blanc immaculé a laissé la place à une boue infâme. Alors que le jeune prince Jaroslav souhaite maintenir la paix et la Lumière dans son royaume, les ombres s'étendent autour de lui. Il y a d'abord celle de Noir, à la tête d'une horde de créatures sanguinaires qui sèment le chaos sur le territoire. Il y a aussi celle des sorcières exilées plus au nord qui ne rêvent que de refaire tomber la neige et de prendre ainsi leur revanche sur la Lumière. Et c'est sans compter ses conseillers à la cour qui ne cherchent qu'à le manipuler. La pression sur ses frêles épaules est bien lourde, espérons que la Lumière lui vienne en aide ? 

C'est à travers les regards croisés de certains de ses personnages que Noémie Wiorek nous raconte cette sombre histoire. Dans ce récit, il est bien difficile de placer la frontière entre le Bien et le Mal tant ses protagonistes ne sont finalement ni blancs ni noirs. En effet, en nous relatant la même histoire de points de vue différents, on prend la mesure de la noirceur de chacun d'entre eux. On est bien d'accord que lorsque chacune des parties veut imposer par la force ses idées à l'autre, cela ne peut aboutir qu'à une lutte. De fait, on peut s'attacher autant au jeune héritier du trône qu'à la guerrière Agnieszka. Ce qui rend ce roman d'autant plus troublant. 

Noémie Wiorek y explore la folie des hommes. Mais qu'elle leur soit insufflée par une croyance en une divinité ou par le charisme d'un être, elle n'en demeure pas moins dévastatrice pour tous. Ce choix de narration donne à ce texte une tonalité sombre et inquiétante. Même si le culte d'Eldan est omniprésent, la Lumière qu'il est sensé véhiculer est surtout teintée de noirceur. Il maintient davantage ses fidèles dans un obscurantisme les rendant intolérants aux autres. 

Dans Les Chats des Neiges ne sont plus blancs en hiverNoémie Wiorek s'appuie sur des figures féminines très fortes. Le plus bel exemple est Agnieszka qui incarne indépendance et liberté. Elle est le second de Noir et mène en son nom les combats. A ce titre, elle inspire la terreur parmi le peuple de Morz. Farouche et secrète, son passé demeure un mystère pour tout le monde, excepté pour Noir. L'autrice s'est laissée le loisir de le dévoiler par petites touches pour mieux capter notre attention. 

Noémie Wiorek témoigne d'une vraie fascination pour les chats qui s'invitent dans tous ses textes. Ce roman ne fait donc pas exception. Le félin y est omniprésent en revêtant bien des formes : compagnon de route, animal totem ou décrits sous des traits humanisés. En tout cas, il y est toujours aussi rusé. Ainsi, ce roman s'inscrit aussi dans de l'Animal fantasy comme Les Chroniques de Narnia de C.S. Lewis puisque les animaux y ont également la parole. 

Avec ce roman, Noémie Wiorek signe un récit d'une puissante originalité et se ménage ainsi une entrée remarquée dans les littératures de l'Imaginaire. 

Fantasy à la Carte
A lire aussi sur la blogosphère l'avis des Critiques de Yuyine

Noémie Wiorek
Les Chats des Neiges ne sont plus blancs en hiver
Editions de L'Homme Sans Nom

19/06/2020

Vincent Ferré et Frédéric Manfrin (sous la dir.), Tolkien, Voyage en Terre du Milieu, Christian Bourgois Éditeur/ BNF

Tolkien, Voyage en Terre du Milieu, Christian Bourgois Editeur/BNF

Alors que l'exposition Tolkien, Voyage en Terre du Milieu de la Bibliothèque nationale de France vient de se voir attribuer le Prix Spécial du Grand Prix de l'Imaginaire 2020, j'en profite pour ressortir de ma PAL, le catalogue de l'exposition reçu à mon anniversaire. 

N'ayant pu me rendre physiquement à la BNF et déambuler dans les espaces consacrés au maître de la fantasy, ce beau-livre m'en donne néanmoins un bon aperçu. 

De l'avis de tous, le premier élément qui caractérise J.R.R. Tolkien et son oeuvre est la Terre du Milieu. C'est donc la construction de ce monde qui a été cœur de cette exposition. 

Divisé en trois parties, ce catalogue revient sur la genèse de ce monde fantastique en mettant en exergue ses principales forces. 

Qu'ils soient professeur, archiviste, conservateur, tous les intervenants qui ont pris la parole dans cet ouvrage sont des passionnés de l'univers de Tolkien. 

Ainsi, Damien Bador nous parle ici du goût de J.R.R. Tolkien pour l'invention des langues qu'il qualifie lui-même de "vice secret". Une passion poussée à l'extrême puisqu'il ira, par exemple, jusqu'à attribuer un alphabet aux Gobelins dans ses Lettres du Père Noël. Un intérêt qui a fait des émules parmi les passionnés puisque certains ont été jusqu'à bâtir des grammaires des langues elfiques. 

Sa fascination pour la linguistique est de notoriété mais Tolkien est également un cartographe et un géographe, comme le rappelle Isabelle Pantin. En effet, en même temps qu'il écrit, J.R.R. Tolkien trace une représentation figurative des lieux traversés par ses personnages. D'ailleurs, certaines cartes sont même annotées des noms des personnages aux côtés des noms de lieux. Au fur et à mesure de l'avancée dans la rédaction de ses histoires, il démontre un vrai souci de crédibilité en redessinant des cartes à l'échelle comme c'est le cas pour Le Silmarillion en 1930. 
Mais que serait un monde sans peuples comme le dit Anne Rochebouet. Alors J.R.R. Tolkien a commencé par introduire en Terre du Milieu, les Elfes. Certains se réfugient à l'ouest, à Valinor pendant que d'autres comme les Elfes gris demeurent dans les forêts comme celle de la Lorien. Puis, il introduit les hommes dont l'ouest leur est interdit, sauf aux Edains qui ont aidé les Elfes contre Morgoth. C'est là-bas qu'ils fondent le royaume de Numénor dont Aragorn est le dernier représentant de la lignée. Il y a également les Nains qui vivaient dans de grands royaumes sous la montagne jusqu'à ce qu'ils en soient chassés et errent depuis lors sur les routes. Les Hobbits que l'on retrouve du côté du Comté. Les Ents, seigneurs et protecteurs des forêts, un peuple qui témoigne de l'attachement de J.R.R. Tolkien aux arbres et à la nature. Sans parler des Orques, des Trolls, des Dragons, tous corrompus par Morgoth et Sauron. 

Ce qui est moins connu du grand public est le grand intérêt que portait l'auteur au dessin. Pierre Serié le souligne d'ailleurs judicieusement dans cet ouvrage. J.R.R. Tolkien avait une grande culture visuelle. Il a illustré ses récits à l'aide de dessins et d'aquarelles qui témoignent de sa fascination pour la nature anglaise et ses paysages. 

La seconde partie est riche en documents et en photographies pour illustrer au mieux le travail de construction de son univers. Dessins, cartes, lettres, brouillons se pressent entre ses pages pour nous faire prendre conscience de la mesure du travail colossal réalisé par l'auteur. Un intermède qui nous plonge dans les lieux emblématiques de la Terre du Milieu : le Comté, les royaumes des Nains, les terres des Elfes, le Rohan, le Gondor ou encore le Mordor. Un itinéraire visuel construit comme une balade instructive destinée aux amateurs et aux curieux qui sont avides d'en savoir un peu plus sur cette genèse de toute une vie. 

Cette exposition a été aussi l'occasion de mettre en lumière l'homme qu'il était. C'est pourquoi, ce catalogue se conclut sur ses années à Oxford qui fut autant pour lui son cadre de travail que de vie. C'est un peu son Valinor, son refuge, son paradis. Tout comme l'a été sa femme Edith ainsi que ses enfants. Pour preuve, ces photographies disséminées ici ou là qui sont autant d’instantanés des moments heureux auprès de sa famille et de ses amis. L'exposition n'a pas omis non plus ses moments passés au front qui l'ont profondément marqué au point de lui inspirer par exemple les terres désolées du Mordor. 

Ce catalogue reflète le travail de fourmis réalisé par les contributeurs de l'exposition autant pour l'exposition elle-même que pour la publication de ce livre. Chaque élément a été soigneusement sélectionné pour faire ressortir toute l'essence de cet événement.

Tolkien, Voyage en Terre du Milieu constitue un bel ouvrage qui donne finalement à cette exposition exceptionnelle son caractère éternel. 

Fantasy à la Carte

Vincent Ferré & Frédéric Manfrin (sous la dir.)
Tolkien, Voyage en Terre du Milieu
Christian Bourgois Éditeur
Bibliothèque nationale de France

16/06/2020

Fabien Cerutti, Les Secrets du Premier Coffre, éditions Mnémos

Fabien Cerutti, Les Secrets du Premier Coffre, éditions Mnémos

Les Secrets du Premier Coffre étoffe l'univers du Bâtard de Kosigan. Pour la sortie du dernier livre de Fabien Cerutti, les éditions Mnémos ont mis les petits plats dans les grands en proposant une belle édition qui me rappelle la collection "Perles d'épices" des éditions ActuSF, dans sa version de luxe. 

Ce beau-livre attire l’œil avec sa couverture rigide richement enluminée, le grain de ses pages ou encore les cartes anciennes représentants les royaumes d'Europe et d'Asie, glissées à l'intérieur du livre. 

C'est ce bel objet qui sert d'écrin aux six nouvelles inédites de Fabien Cerutti nous entraînant avec sa faconde habituelle dans son univers. Je remercie au passage Nathalie et les éditions Mnémos pour l'envoi de ce service de presse. 

Des 1316 ouvrages découverts dans la fameuse bibliothèque des ruines du château de Maulnes, seuls 3 coffres ont pu réchapper au terrible incendie qui a détruit ce lieu peu de temps après sa mise à jour. 

C'est grâce au travail de décryptage et de réécriture d'Elisabeth Hardy que l'on peut aujourd'hui prendre connaissance de ces précieux documents.

Avec ces six nouvelles habilement écrites, Fabien Cerutti donne un nouvel éclairage sur certains moments forts de l'Histoire, souvent dans le sillage de Pierre Cordwain de Kosigan. 

Ainsi, dans "Fille de joute", on retrouve l'ineffable Bâtard de Kosigan dans un épisode marquant de sa jeunesse qui nous offre un moment récréatif, surtout qu'il est relaté par l'un de ses comparses dans un langage pour le moins très fleuri. Ici, notre fringant chevalier espère briller et se forger une réputation en enchaînant les tournois au cœur de l'Italie du Moyen-Âge. Mais en plus d'apprendre à devenir un bon jouteur, c'est aussi l'occasion pour lui de s'essayer aux intrigues. On prend ainsi la mesure de ce personnage qui a démontré très tôt un esprit rusé. Pierre Cordwain est un homme libre qui a le don de toujours se trouver au bon endroit au bon moment pour profiter des situations à son avantage. C'est le cas dans "Les jeux de la cour et du hasard" où l'on croise le Kosigan plus âgé qui est chargé  d'aider une ex-baronne en disgrâce afin qu'elle retrouve sa place à la cour du roi Edward III grâce à un remariage. Affaire de cœur et intrigue sont au menu de cette pièce de théâtre qui conclut magistralement ce recueil sur un clin d’œil à la célèbre pièce écrite également en trois actes et en proses par Marivaux. Usant du même style, Fabien Cerutti nous régale d'un texte drôle et plein de finesse dans lequel on sent poindre l'amusement de son auteur au moment de la rédaction. 

Mais ce coffre réserve bien d'autres surprises et nous entraîne dans des mondes insoupçonnés à la rencontre de créatures fantastiques. En suivant l'explorateur Jehan de Mandeville à travers quelques extraits de son Livre des Merveilles du Monde, on traverse bien des terres sauvages pour atteindre les confins du monde et retrouver la trace des elfes de Chine. Missionné par la duchesse de Champagne, Jehan de Mandeville est chargé de ramener l'un de leurs secrets les mieux gardés. Il en va de l'avenir des peuples anciens. Or, justement, dans beaucoup des ouvrages miraculeusement sauvés des flammes, il est question de ces peuples dont on a mystérieusement effacé toute trace en travestissant parfois les faits. "Ineffabilis Amor" en est d'ailleurs un parfait exemple. Voici un texte très intéressant qui lève le voile sur les jeunes années de Lotario dei Conti, le future pape Innocent III. On y découvre un fougueux jeune homme qui s'est laissé séduire par une satyre. Sous son charme, il ira jusqu'à œuvrer pour la protection des créatures oniriques en les convertissant notamment à la chrétienté. Avec cette nouvelle, l'auteur signe un récit captivant qui nous donne une vision bien différente de l'Inquisition et de son fondateur. 

Les Secrets du Premier Coffre nous ouvre la porte de l'imaginaire d'un auteur qui s'est laissé griser par l'Histoire en la réécrivant sous un angle fantasy

Chimère ou réalité, Fabien Cerutti est bon à ce jeu car il nous emporte sans mal dans ses histoires. Mais bien des secrets sont encore à explorer car il ne s'agit là que du premier coffre alors même si on sait que certains sont perdus à jamais, il en reste encore d'autres à ouvrir. Je demeure sous le charme de cette plume qui fait virevolter l'Histoire au gré de son imagination pour le plus grand plaisir des lecteurs. 

Fantasy à la Carte


Fabien Cerutti
Les Secrets du Premier Coffre
Editions Mnémos

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