29/11/2015

Fabien Cerutti, Le Fou prend le Roi, Le Bâtard de Kosigan, tome 2

1899, alors que Michael Konnigan tente de faire le jour sur ses origines, il nous dévoile peu à peu une Histoire de France inédite grâce aux chroniques de son aïeul, Pierre Cordwain de Kosigan. 

Dans ce second volet, Pierre Cordwain se voit confier une nouvelle mission par le sénéchal d’Angleterre. En effet, Edward III a entendu dire qu’un complot se tramait dans l’ombre du roi de France, Philippe VI. Pour savoir ce qu’il en est, il charge le Bâtard et ses Loups de faire la lumière sur ces intrigues. C’est donc dans une mission extrêmement délicate que se lance Pierre. Mais comme tout bon mercenaire qui se respecte, il ne peut se permettre de refuser. La récompense est alléchante et il faut bien le dire, sa curiosité l’emporte. La première étape à suivre est donc pour lui et ses hommes de s’infiltrer auprès du roi de France. 

Pour cela, il imagine un stratagème efficace, celui de sauver la fille du connétable de France, Hugues Quieret. Pari audacieux quand on pense à tous ses ennemis bourguignons qui gravitent autour du roi, mais nécessaire pour approcher sa Majesté et son entourage. Il est de notoriété que le Bâtard de Kosigan se croit plus malin que tout le monde sauf qu’il ne s’attendait pas à l’assassinat du fils du roi de France et d’être accusé de ce meurtre. Un premier estoc qui va un peu le déstabiliser et lui prouver que ce n’est pas lui cette fois qui mène la partie. Pour se défaire de cette accusation, il va devoir user de toute sa persuasion auprès de Philippe VI. Il y parvient à la condition de trouver lui-même le vrai coupable de ce crime odieux. 

Le voilà donc chargé de deux missions périlleuses qui sont sans doute liées car le hasard n’a pas sa place dans les affaires d’Etat. 

Fabien Cerutti inscrit son intrigue au cœur d’une querelle qui va durer 138 ans. Cette guerre de Cent ans est le fruit d’un conflit entre Edward III et Philippe VI de Valois. Alors que le dernier héritier mâle de Philippe le Bel meurt sans descendance, la question de la succession se pose. Est-ce que c’est le fils d’Isabelle de France, dernière fille de Philippe le Bel à qui revient le titre ? Ou est-ce que ce titre irait plutôt à l’un des neveux de Philippe le Bel ? Finalement, c’est Philippe VI de Valois qui est choisi par ses pairs pour devenir roi de France. En effet, il n’était pas possible de confier le royaume à un étranger. Edward III prête de mauvaise grâce allégeance à Philippe VI mais s’attend à avoir les mains libres pour pousser son hégémonie du côté de l’Ecosse. Sauf que Philippe VI confirme son soutien à David II d’Ecosse. Ce qui est pour déplaire à Edward III qui saisit ce prétexte pour légitimer sa revendication du trône de France et déclencher ainsi la guerre. Voilà où nous en sommes lorsque le Bâtard de Kosigan entre en scène. Edward III a besoin de savoir ce qui se trame côté français afin d’en tirer le meilleur et gagner cette guerre. 

Dans Le Fou prend le Roi, Fabien Cerutti malmène son mercenaire de toutes les manières possibles. Il va clairement y laisser des plumes et la note sera salée. D’ailleurs, lorsque les forces occultes sont à l’œuvre, il est difficile de faire le poids. Finalement, Pierre de Kosigan risque de se retrouver bien impuissant face aux événements à venir. 

Dès lors, Fabien Cerutti apparaît comme un conteur d’excellence qui nous présente une Histoire de France et d’Angleterre revisitée dans laquelle la magie noire s’épanouit à la cour des grands de ce monde. Finalement qui peut dire ce qui s’est réellement passé dans les couloirs du pouvoir ?

Fantasy à la carte

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