L'influence du "gaming" à la littérature

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21/08/2016

Valentin Frété, Sous les brumes de Arren'Harn, Les Chroniques du Nord, tome 3

Pour ce troisième tome, Torfa et ses amis ont mis le cap vers un royaume secret: Arren'Harn. La légende nordique raconte que le dieu Hemn lorsqu'il créa le monde de Groelf, fut ennuyé de confier le vaste territoire du Sud aux seuls humains. Alors son fils Sleipn proposa d'y placer ses propres enfants dont l'existence était entourée de mystères, même pour les autres dieux. Nul ne savait à quoi ils ressemblaient ni ce qu'ils étaient. Hemn accepta la proposition et c'est ainsi que le Sud fut peuplé de Svadilfars dont les cieux demeurèrent embrumés afin que personne n'en perça le secret. 

Arren'Harn aurait pu être un paradis perdu, un refuge, un lieu de paix éternelle sauf que Valentin Frété aime bien pimenter ses récits et rudoyer ses héros. C'est pourquoi ce territoire est tombé sous le joug des Ogres, des brutes épaisses qui ne communiquent que par la violence, la domination et le sang. C'est dans ce contexte propice à la fantasy avec une lutte entre le Bien et le Mal largement marquée que ce nouvel opus démarre.  

Notre héros Viking, toujours à l'affût de nouvelles missions, entraîne ses compagnons sur cet étrange territoire et très vite s'assigne le rôle d'aider les Svadilfars à se libérer du joug des Ogres. Bien entendu, ce ne sera pas une mince affaire et qui dit quête périlleuse, dit grand danger. 

Pour Sous les brumes de Arren'Harn, Valentin Frété s'est appliqué à développer son univers. On en découvre chaque fois un peu plus. La nature y est parfois enchanteresse, parfois effrayante avec une dégradation marquée de certains lieux pour témoigner de l'emprise du Mal. Les créatures fantastiques ne manquent pas de venir ponctuer son récit et celles-ci ne sont pas toujours maléfiques. Le bestiaire merveilleux s'en trouve largement enrichit, ce qui constitue pour un texte de fantasy, un élément important et agréable à retrouver. De plus, il alterne description et action, ce qui équilibre le roman et rend la lecture plaisante. 
Croquis de Jurq le Svadilfar de Valentin Frété

Comme à l'accoutumée, Valentin Frété met en lumière certains éléments caractéristiques des légendes nordiques. Ici, il fait une grande place aux Svadilfars, littéralement "Seigneurs Chevaux" (une sorte de centaures) en nous confiant qu'ils sont les fils de Sleipn. Or, Sleipn n'est autre que Sleipnir qui, dans la mythologie nordique, est un cheval fabuleux à huit pattes capable de se déplacer dans les airs. Ce cheval ailé est communément reconnu comme monture pour Odin. Il est à noter également que les Ogres sont très présents dans ce roman. Un choix qui n'est sans doute pas dû au hasard puisque que ce sont ces créatures apparentées aux Géants que combat Thor à l'aide de son marteau Mjöllnir.  

Sous la houlette de sympathiques héros, Valentin Frété nous fait vivre une grande épopée de fantasy nordique. Chaque roman s'inscrit dans un cycle de grande envergure qui a su très vite s'attacher un public fidèle.


Fantasy à la carte

14/08/2016

Valentin Frété, Le Roi des Sables, Les Chroniques du Nord, tome 2

Le Roi des Sables nous entraîne à nouveau sur les traces de Torfa et de ses amis. Toujours en quête d'aventures, les voici traversant les Territoires de l'Ouest, déserts arides par-delà les montagnes réputés pour leurs multiples dangers.

Or justement le roman à peine entamé, une première menace pointe son nez obligeant les héros à se séparer bien malgré eux.

Valentin Frété choisit donc de nous raconter son récit à deux voix puisque tantôt on suit Torfa, et tantôt on suit Ard. Le texte en est donc que plus dynamisé. Livrés à eux-mêmes, les deux compères séparés vont devoir apprendre à survivre seuls. Car même si ce sont deux forces de la nature, on l'aura déjà remarqué qu'en agissant ensemble, ils sont nettement plus forts.

Ce roman se révèle peu à peu comme un roman d'initiation où les personnages en apprennent plus sur eux en tâtant leurs forces et leurs faiblesses. Une aventure dont ils ressortiront changés. Valentin Frété signe ici un roman plus intimiste, plus psychologique puisqu'il explore les couloirs de la conscience humaine, de la force du mental et même de la folie à travers des mises à l'épreuve pour ses héros aussi bien physiques que morales. 
Croquis d'Ard de Valentin Frété
C'est encore une fois un récit rédigé dans la tradition des textes de mythologie nordique puisque l'on retrouve la mise en scène de divinités, de créatures fabuleuses et de héros. En effet, Torfa s'illustre bien comme le héros nordique par excellence qui va devoir affronter dans ce tome de nombreuses créatures fantasmagoriques afin de prouver sa valeur. Il est suivi de loin en loin par son protecteur divin Thor, dieu du Tonnerre qui fait en sorte que son protégé reste sur la bonne voie. Guerrier brutal avec son célèbre marteau Mjollnir, Torfa pourrait presque être son reflet. 

Le Roi des Sables ancre bien Les Chroniques du Nord dans de l'Heroic fantasy pure, où les héros y sont malmenés par des combats violents. Ainsi, qu'elle soit anglo-saxonne ou française, on ne voit pas la différence car la qualité est bien au rendez-vous.

Qu'on se rassure les dernières lignes de ce tome ne nous conduisent pas encore au Walhalla car Valentin Frété ne nous a pas encore tout dévoilé sur ses héros.

Fantasy à la carte

07/08/2016

Pierre Grimbert, Le doyen éternel, Le Secret de Ji, tome 4

Le doyen éternel sonne la fin des aventures pour nos héritiers. La confrontation avec leur pire ennemi, le malfaisant Saat approche. Plus qu’une menace pour eux, c’est toute l’humanité qui risque de pâtir de l’hégémonie de cet être démoniaque. Et tous en sont douloureusement conscients.

Au cœur du Jal’Dara puis du Jal’Karu, ils ont pris connaissance de certains éléments, seulement seront-ils suffisants pour vaincre ? Finalement la rencontre avec Nol l’Etrange sera-t-elle à la hauteur de leurs espérances pour mener à bien la mission qu’ils se sont assignés. Mais rien n’est moins sûr car leur adversaire est puissant. Pire même, il est fou à lier. Or comment ramener un fou à la raison ? Cela est sans doute impossible d’autant que les pouvoirs du mal ont l’air inépuisables, imbattables, inaltérables.

C’est donc bien désemparés que nos aventuriers se lancent dans leur ultime combat. Ce roman, c’est aussi le moment de la séparation où finalement chacun va devoir affronter seul son destin.

Dans Le doyen éternel les évènements s’accélèrent, les péripéties s’enchaînent et emportent avec elles le lecteur dans un tourbillon d’émotions : désir, crainte, tristesse et joie.

Pierre Grimbert conclut son Secret de Ji avec une grande habileté en se ménageant une ouverture sur d’autres romans. Ce qu’il réalise de 2004 à 2012 puisque deux nouveaux cycles viennent compléter la saga, Les Enfants de Ji et Les Gardiens de Ji. Un récit de high fantasy d’une grande finesse. Tout y est, l’épopée épique, la magie, les complots, la romance. Un cycle d’une fantasy à la hauteur des meilleurs auteurs anglo-saxons. Une tétralogie qui révèle une fantasy française dont on est tous fiers.

Fantasy à la carte

31/07/2016

La Caverne de la Rose d'Or, un retour à l'enfance sous le signe de la fantasy

La Caverne de la Rose d’Or est une série de cinq téléfilms italiens de fantasy qui fleure bon l’enfance. Diffusée en France pendant les vacances de Noël de 1991 à 1996, cette série, sans doute l’une des plus anciennes pour le genre, fut un véritable émerveillement visuel et scénaristique pour les enfants petits et grands de l’époque.

Réalisés par Lamberto Bava, ces téléfilms racontent le destin hors norme d’une jeune princesse rebelle prête à affronter tous les dangers pour sauver son royaume. Chaque film correspond à une quête que doit mener la jeune Fantaghiro pour sauver son peuple, son amour ou sa famille des griffes de puissants sorciers ou sorcières maléfiques.

Fantaghiro évolue dans un moyen-âge idéalisé où la magie peut prendre bien des formes. A l’instar de Cendrillon, elle a, elle-aussi, une fée marraine qui la protège au moment les plus critiques de sa vie. Elle se nomme la sorcière blanche et va notamment jouer un rôle déterminant dans l’intrigue du premier épisode car c’est elle qui va lui permettre de rencontrer son grand amour le prince Romualdo et de le garder.

Chemin faisant, Fantaghiro multiplie les rencontres insolites comme celle de petits-êtres magiques qui ressemblent à des légumes ou à des champignons. Ceux-ci peuplent une forêt enchantée dans laquelle Fantaghiro devra délivrer des enfants emprisonnés par le terrible Tarabas.

Dans ses quêtes, elle est accompagnée d’un cheval doué de paroles, Crin d’or, et d’une pierre magique parlante qui a la capacité de toujours revenir à son propriétaire. Chaque aventure est motivée pour combattre un danger, c’est une lutte perpétuelle entre le Bien incarné par Fantaghiro et Romualdo et le Mal personnifié tantôt par la sorcière noire, tantôt par le prince des ténèbres Tarabas et son infâme mère, ou tantôt par le cruel Darken.

Même si Fantaghiro n’est pas une magicienne à proprement parlé, la magie occupe bien une place centrale au sein de chaque épisode et la jeune femme en dispose sous la forme d’éléments ensorcelés dont elle se sert pour mener à bien sa quête comme le baiser magique qu’elle obtient de Tarabas pour sauver son amour.
La Caverne de la Rose d’Or est donc une jolie saga de fantasy qui réunit tous les éléments traditionnels au genre afin de s’assurer une belle audience même si à l'heure d'aujourd'hui on trouverait sans doute cette série un peu vieillissante. Magie, aventure et amour, tout y était pour remporter l’adhésion du public. D’autant que le casting est suffisamment bon pour donner du poids à la série. Le duo formé par Alessandra Martines et Kim Rossi Stuart est admirable. Alessandra y campe une magnifique Fantaghiro aussi téméraire que piquante et Kim Rossi Stuart est si chevaleresque, si envoûtant sous les traits du prince Romualdo que l’on ne peut que succomber sous leurs charmes respectifs. Autres prestations remarquables à souligner, ce sont celles des acteurs qui incarnent les méchants de l’histoire. Il y a quand même des grands noms du cinéma avec la participation d’Ursula Andress en tant que mère du prince des ténèbres et Jean-Pierre Cassel qui lui sera le père de ce dernier. Tous deux personnifient avec une grande justesse la noirceur, la monstruosité et la perfidie. Quant à Brigitte Nielsen, elle joue à la perfection cette sorcière noire que l’on déteste dans ses premières apparitions mais qui révèle certaines failles au cours de l’histoire. Enfin le ténébreux Tarabas, alias Nicholas Rogers demeure une belle découverte pour son public car au lieu d’être un personnage détestable, il devient au contraire très attachant, et nous promet quelques belles surprises dans l’évolution de son personnage.

Finalement, La Caverne de la Rose d'Or, c’est une belle distribution qui nous offre pour l'époque un divertissement sous le signe d’une fantasy terriblement enchanteresse. 

Fantasy à la carte