Sacré Grand Prix de l'Imaginaire et prix des Imaginales 2024, Du thé pour les fantômes a fait son chemin dans le cœur des lecteurs qu'ils fassent, d'ailleurs, partis d'un jury littéraire ou non.
Mais ce roman n'est pas le premier de Chris Vuklisevic puisqu'elle a auparavant signée un postapocalyptique, Derniers jours d'un monde oublié, publié chez Folio SF et elle a également écrit sous le pseudonyme d'Ada Vivalda, une romantasy intitulée Porcelaine sous les ruines et publiée par les éditions Olympe.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Denoël, je les remercie pour l'envoi de ce service de presse.
Résumé :
Après le décès de leur mère, Félicité n'a qu'une obsession, celle de retrouver son fantôme. Facile pour cette passeuse de fantômes - me direz-vous - puisqu'elle possède naturellement le don de les voir et de communiquer avec eux. Pourtant celui de sa mère demeure introuvable. Mais Félicité est une obstinée, elle a même prévenu sa sœur qu'elle n'a pas revu depuis trente ans. Néanmoins elle n'est pas sûre que leurs retrouvailles se passent bien. Le temps lui dira vite si elle a bien fait, en attendant elle se demande toujours si elle arrivera à mener sa quête au bout ?
Mon avis :
Du thé pour les fantômes est une fantasy urbaine qui emprunte au conte pour réenchanter notre monde par un merveilleux baroque. L'univers est particulièrement original car il confère au thé une magie permettant d'interagir avec les morts pour peu que l'on maîtrise l'art de sa préparation ainsi que de sa récolte. Sous la plume de Chris Vuklisevic, les théières s'animent, s'entêtent et prennent parfois la poudre d'escampette. Elles sont indispensables à la préparation de ces étranges-thés car c'est ainsi que s'appellent ces thés aux propriétés magiques. Ils ont la particularité d'ancrer les fantômes dans le réel et facilitent l'interaction avec eux si l'on a bien évidement le don de les voir. A ces breuvages chimériques s'ajoutent l'utilisation d'objets phantopréhensibles nécessaires pour capter l'attention des esprits et obtenir d'eux les réponses aux questions posées.
En outre, pour nourrir son univers, Chris Vuklisevic trouve aussi son inspiration dans les contes en réinjectant dans son récit quelques éléments notables comme, par exemple, cette malédiction de cracher des insectes dès que l'on ouvre la bouche.
L'autrice a pris le parti de s'appuyer sur deux sœurs pour porter son histoire. L'une est passeuse de fantômes et l'autre est considérée comme une sorcière. Leurs singularités, ils la doivent à leur mère qui elle-même disposait de certains pouvoirs la connectant aux éléments et présente également une longue longévité.
Le texte dégage un onirisme diffus qui s'accorde avec justesse à notre réalité. Le charme prend d'autant plus que la plume est bien travaillée tantôt poétique tantôt mélancolique, pour nous livrer un récit d'une grande profondeur.