Mina Fears est une jeune autrice américaine qui a publié son tout premier roman en 2024. Il s'agit d'un récit de fantasy à destination d'un public plutôt Young-Adult qui s'intitule The Scorpion Queen.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Hugo, je les remercie pour l'envoi de ce service de presse.
Résumé :
Aminata voit sa vie et son futur basculer, le jour où sa sœur l'a fait accuser d'infidélité alors qu'elle était promise au beau et doux Kader. Bien qu'elle ait essayé de se disculper, nul ne la croit, même pas ses propres parents qui la rejettent et la déshéritent sur le champs. C'est ainsi qu'elle devint la servante de la fille de l'empereur qui, contre toute attente, se montre aimable et généreuse à son égard. Chacune étant confrontée à sa propre détresse, une solidarité s'installe naturellement entre les deux. Mais en voulant libérer la jeune princesse de sa propre malédiction, Aminata va devoir faire des choix difficiles. Alors quel chemin suivra-t-elle?
Mon avis :
The Scorpion Queen est un roman de fantasy historique puisant dans la mythologie africaine et empruntant particulièrement au conte malinké en mettant en scène la quête de liberté d'une jeune fille.
Dans ce roman, on évolue aux côtés d'Aminata au cœur du palais impérial. Le décorum fait très Mille et Une Nuits dans le sens que les prétendants de la princesse sont soumis à des épreuves qui les condamnent tous à une horrible mort. Or, pour contrer ce mauvais sort, la jeune fille compte sur ses trois domestiques dont Aminata pour l'aider à trouver l'artefact qui sauvera la vie de son futur époux. Bien qu'il ne s'agisse pas ici de l'histoire d'une femme cherchant à échapper à la mort en contant des histoires à son sanguinaire bourreau, on retrouve tout de même des éléments similaires qui sont d'ailleurs propres au conte. En effet, ici, la princesse est sous l'emprise de son père, l'empereur, qui prend les traits du tortionnaire suppliciant tous les hommes souhaitant l'épouser. Elle nous apparaît donc telle une victime à sauver mais qui comme dans Les Mille et Une Nuits, cherche des stratagèmes pour se sortir par elle-même de cette terrible situation.
Entre les intrigues de cour et l'aventure au cœur du désert, ce roman se teinte des notes suaves et sucrées des littératures orientales.
L'ombre des dieux planent au-dessus des protagonistes rappelant ainsi les mythes locaux et notamment le culte dans les sept dieux du panthéon.
La magie est également de la partie et s'exprime de bien des manières. Il y a bien entendu le pouvoir détenu par certains personnages divins ou humains mais aussi la présence d'objets ensorcelés, à l'image du marteau d'Hausakoy ou de la carte magique montrant le chemin vers l'antre de ce dieu. Derrière l'introduction de ces deux éléments, on peut, d'ailleurs, y voir la référence au marteau de Thor d'un côté, et à la carte du Maraudeur de l'autre côté. Les références de l'autrice sont donc multiples et viennent nourrir un univers intéressant et plutôt bien réussi pour un livre de Young-Adult.
L'intrigue elle-même présente d'indéniable qualité car Mina Fears table sur des destins de femmes étonnants. Les rebondissements sont là et surprennent bien souvent car l'autrice fait évoluer ses protagonistes de manière fort inattendue.
The Scorpion Queen n'est clairement pas un simple récit de romantasy comme on pourrait s'y attendre vu l'engouement pour ce sous-genre de la fantasy.
La romance est bien là mais demeure en périphérie de l'intrigue pour laisser toute la place au récit d'aventure tissé de trahisons, de mensonges et de manipulations.
Mina Fears a introduit des éléments comme un ordre secret constitué de rebelles cherchant à renverser le pouvoir pour libérer le peuple du joug d'un tyran. Toutefois, on peut regretter qu'elle n'est pas plus développé cette partie de l'intrigue qui donne à son roman une dimension politique fort intéressante.
The Scorpion Queen est également un roman féministe mettant en scène des personnages féminins forts et dégageant une certaine sororité à travers ce portrait de femmes qui s'unissent pour retrouver leur liberté.
C'est clairement un roman qui vient tester les relations humaines, notamment dans ses limites. En effet, l'intérêt peut parfois prendre le pas sur les plus nobles sentiments comme Aminata elle-même va en faire les frais.
L'autrice joue donc sur des thématiques coutumières de la littérature jeunesse telles la quête initiatique, l'amitié, ou encore l'amour pluriel. Les lecteurs ne seront donc pas dépaysés et apprécieront d'y retrouver ce qui plaît tant dans cette littérature.
En revanche, je mettrais tout de même un bémol sur la fin surtout si ce roman est un tome unique comme le communiqué de presse laisse penser. Pour ma part, la fin choisie par Mina Fears avec ses nombreuses inconnues notamment sur le devenir de certains personnages demeure un point de frustration car tout n'a pas été dit.
Pour conclure :
Avec The Scorpion Queen, Mina Fears signe donc un premier roman riche d'un univers fouillé et d'une intrigue prometteuse.
Fantasy à la Carte
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