L'influence du "gaming" à la littérature

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07/05/2024

Pierre Raufast, La Tragérie de l'orque, T.1, La Trilogie baryonique, éditions Pocket Imaginaire

Pierre Raufast, La Tragédie de l'orque, t.1, 
La Trilogie baryonique
éditions Pocket Imaginaire 

Pierre Raufast est l'auteur d'une dizaine de romans de science-fiction dont La Trilogie baryonique

Régulièrement nominés, ses textes font beaucoup parler d'eux. Son premier livre, La Fractale des raviolis a reçu en 2014 le prix Talents Cultura et en 2015, les prix de la Bastide et Jeune mousquetaire

2024 marque la sortie concomitante du tome 3 concluant La Trilogie baryonique publiée Aux Forges de Vulcain et la réédition du tome 1 chez Pocket Imaginaire.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Pour faire progresser l'humanité, des expéditions sont menées dans l'espace afin de trouver des gisements d'antimatière. Celles-ci sont conduites par des mineurs d'espace-temps chargés de générer des trous noirs, à bord de leur vaisseau, pour explorer les strates de l'univers. Mais, un jour l'une de ces missions tourne mal. En effet, l'Orca-7131, piloté par Sara McTeslin et sa coéquipière Slow Resende connaît une avarie l'empêchant de refermer le trou et constituant une véritable menace pour toute l'humanité. Que se passera-t-il si la situation n'est pas inversée? 

Mon avis :

La Tragédie de l'orque est un récit d'anticipation qui nous propulse dans le futur, en 2173. Il y est fait mention d'une grande migration survenue dans le passé suite au dérèglement climatique rendant des territoires inhospitaliers. Ce phénomène demeure un grand traumatisme pour l'humanité qui s'est drastiquement réduite. Mais là n'est pas le propos car Pierre Raufast cherche plutôt à se projeter dans un futur crédible marqué par un tournant technologique. En effet, l'auteur s'appuie sur les avances de la physique quantique qui ont, notamment, permis de créer des ordinateurs surpuissants. L'intelligence artificielle est partout et seconde l'humain dans chaque tâche quotidienne. Elle prend, d'ailleurs, la forme de robots experts gérant aussi bien l'intendance que les missions les plus complexes telle l'exploration spatiale au-delà du système solaire. Pour autant, le monde stagne depuis qu'il s'est engagé dans cette quête impossible de trouver de l'antimatière. Cette formidable énergie dont un seul gramme équivaut à la puissance d'une bombe atomique de 20 kilotonnes semble davantage relever d'une chimère que d'une réalité. En effet, depuis des années des mineurs d'espace-temps doivent explorer chaque repli de l'univers pour la trouver sans grand succès jusqu'à ce jour. Mais, c'est une stratégie de plus en plus critiquée au vu des risques encourus pour un résultat inexistant. Une conviction qui va, d'ailleurs, ne faire que de se renforcer après l'avarie survenue sur le module transportant la commandante Sara et sa seconde Slow.

Le décor est posé et il est très efficace. Pierre Raufast se sert des sciences dures pour dessiner un futur réaliste. Les enjeux sont multiples et interviennent à différents niveaux. Il y a déjà les rivalités entre une institution et une multinationale pour des raisons économique et marketing afin d'apparaître comme le sauveur de l'humanité. Alors que pour certains individus, il s'agit plutôt d'auréoler sa carrière d'un coup d'éclat ou au contraire de maintenir le monde tel qu'il est par peur des dérives du progrès. 

La Tragédie de l'orque est un space opera fracassant nourri à de la hard science-fiction fort bien amenée. Les concepts sont bien expliqués facilitant leurs représentations surtout pour un lectorat peu porté sur les sciences. L'intrigue est passionnante et tient en haleine. 

Pierre Raufast nous attache sans mal à sa communauté de personnages ballotés par les événements. Que ce soit dans l'espace avec Sara qui se languie de sa famille, tout en appréciant la liberté que son statut lui confère ou la très secrète Slow qui, en dépit de son immense érudition, dissimule pas mal de secrets faisant d'elle un personnage-clé de cette trilogie. Sans parler de Youri qui semble n'aspirer qu'à raccrocher et qui, pourtant retrouve la flamme au dernier moment pour terminer sa carrière en apothéose. Ou sur terre à travers Mia, une adolescente en pleine crise d'identité qui cherche à exprimer son manque affectif par la colère et le conflit ou encore le jeune Diego qui s'insurge contre l'évolution de son monde qu'il juge inquiétante.

A travers ses nombreux protagonistes, Pierre Raufast explore les différentes facettes de ce futur se révélant aussi palpitant que redoutable. Son texte est bourré de réflexions intelligentes. Il y questionne, d'ailleurs, beaucoup ce progrès dans les entraves qu'il impose à la liberté. Ici, la surreprésentation de l'intelligence artificielle étouffe la pensée individuelle. Les robots qui sont autant des compagnons que des serviteurs pour l'humain exercent une réelle influence sur ce dernier au point d'en devenir inquiétant. Cela pousse à se demander si leur existence est bénéfique ou toxique. 

De même, ces explorations de l'espace sont glorifiés par certains et mis à l'index par d'autres, sont-elles si judicieuses? 

L'auteur s'intéresse à la portée et à la réelle nécessité pour l'homme d'aller coloniser d'autres espaces surtout au vu du traitement qu'il a réservé à la Terre depuis de nombreuses années.

Le texte aborde un certain nombre de sujets nécessaires pour penser l'avenir sans pour autant émettre un jugement, laissant ainsi chacun se faire son propre avis sur la question. 

Pour conclure :

Ce premier tome de La Trilogie baryonique est très enlevé et nous embarque avec une grande facilité dans cette intrigues aux rebondissements multiples. En outre, il se conclut sur un cliffhanger insoutenable surtout quand on doit attendre la sortie poche du tome 2. Alors quand est-elle ? 

Fantasy à la Carte

A lire sur la blogosphère, les avis : Le Nocher des Livres, Collection de livres et Le Bibliocosme.

Informations

Pierre Raufast
La Tragédie de l'orque
Tome 1
La Trilogie Baryonique
9782266335645
336 pages
Editions Pocket Imaginaire

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03/05/2024

Régis Goddyn, D'où viennent les nuages, éditions L'Atalante

Régis Goddyn, D'où viennent les nuages
éditions L'Atalante 

Après sa célèbre saga du Sang des 7 Rois qu'il a explorée en sept tomes suivis d'une duologie servant de prélude, Régis Goddyn est de retour au catalogue des éditions L'Atalante.

Cette fois-ci, c'est au format court qu'il a choisi de nous entraîner au cœur de ses histoires.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions L'Atalante, je remercie Emma pour l'envoi de ce service de presse.

Au programme de ce recueil de nouvelles intitulé D'où viennent les nuages, dix textes se succèdent dont certains sont inédits et d'autres réédités. 

Mon avis :

Avec D'où viennent les nuages, Régis Goddyn va satisfaire tous les goûts puisqu'il nous propose aussi bien de l'uchronie, de la science-fiction que de la fantasy.

D'ailleurs, il ouvre le bal en jouant avec l'Histoire et nous propose dans "Les Comptes fantastiques de Paris" de remonter le temps pour poser nos valises dans le Paris du Second Empire au moment des grands chantiers d'urbanisme de la capitale lancés par le baron Haussman. En effet, derrière les grandes excavations inhérentes à ce genre de gros œuvre, l'auteur y voit plutôt le désir d'un empereur de mettre la main sur un trésor jalousement gardé depuis des siècles par les Templiers sur ordre de la papauté et dont l'existence est transmise à une société secrète d'alchimistes. En quelques pages, l'univers est posé et il est hyper intriguant. Personnellement, j'y serai bien resté plus longtemps pour en apprendre plus sur le devenir de ce très mystérieux héritage.

Esotérisme, magie, et élixir occulte, voici des éléments récurrents en littérature fantasy. D'ailleurs, l'auteur les avait déjà utilisés dans sa précédente série du Sang des 7 Rois dont on retrouve un fragment entre ces pages. Ainsi, dans "Beauté", on recroise la route de Sylvan qui, pour rappel, s'était effacé afin de permettre à Aldemond de sauver Armine. Or, voici qu'on le rattrape sur la route du nord pour rejoindre son épouse. Un périple qui lui promet bien des rencontres dont celle d'un muletier prénommé Falco dont les confidences vont l'éclairer sur le fameux sang bleu. 

Mais, parfois Régis Goddyn choisit de nous faire définitivement quitter la terre pour participer, par exemple, à des jeux paralympiques d'un nouveau genre puisqu'il s'agit dans "Albedo" de remporter une course à bord d'un vaisseau se déroulant sur Titan, un satellite de Saturne. L'enjeu est énorme surtout pour Eva qui attendait l'événement depuis si longtemps. Celui-ci promet d'ailleurs d'être décoiffant et de créer quelques sueurs froides à notre jeune athlète qui va tout faire pour ne pas se laisser distancer en dépit d'une erreur d'aiguillage en début d'épreuve. 

Régis Goddyn démontre son goût pour l'exploration des mondes par-delà les frontières terrestres. Ainsi, dans "Un radeau sur le Styx", il se réapproprie carrément le mythe de l'Atlantide en nous emmenant au cœur d'une cité engloutie située sous la surface de la mer qu'un pêcheur prénommé Martin a découvert fortuitement en s'y échouant à bord de son sous-marin. Voilà qui n'est pas commun et promet d'être riche en découvertes et en rencontres pour ce marin qui ne s'attendait pas à ça et encore moins d'y trouver l'amour. 

Sous la mer ou dans les cieux, l'auteur nous entraîne dans plus d'une odyssée. En tout cas dans "D'où viennent les nuages", celle-ci promet d'être palpitante puisqu'il s'agit de prendre de la hauteur sur le monde afin de mieux le comprendre et de voir au-delà. Pour l'ex-chanteur Alidor de Dichter, il sera surtout question de tenter de renouer avec le succès qui s'en est allé en rejouant une nouvelle partition, celle d'un aventurier espérant laisser cette fois-ci une marque plus indélébile. 

Enfin, le recueil s'achève sur un triptyque de nouvelles inédites, glissées là pour capter l'attention du lecteur attentif car il s'agit ni plus ni moins des premiers mots d'un nouvel univers où complots politiques et magie vont s'entremêler pour une nouvelle fois nous envoûter. Il y sera notamment question de l'enjeu des écrits à travers le rôle important des scripteurs. En filigrane, on y perçoit sa volonté de mettre en lumière l'écriture et la puissance des mots. Des intrigues fort prometteuses qui annoncent déjà la saga de haut vol qui ne manquera pas de suivre.

Pour Conclure :

Quel plaisir de retrouver la plume délicate de Régis Goddyn qui a cette grande capacité de faire jaillir la magie toujours à des moments ou dans des lieux inattendus. Prodigieux tout simplement !

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog, mes avis sur les tomes 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7 de la saga du Sang des 7 Rois, ainsi que le Prélude I

Informations

Régis Goddyn
D'où viennent les nuages
165 pages
9791036001826
Editions L'Atalante

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30/04/2024

Margaret Killjoy, Un pays de fantômes, éditions Pocket Imaginaire

Margaret Killjoy, Un pays de fantômes
éditions Pocket Imaginaire 

Margaret Killjoy est une autrice d'imaginaire fantasy, steampunk, anarchisme queer et horreur. Sa bibliographie compte déjà plusieurs romans, séries et nouvelles. Seulement un seul de ses récits a été traduit en français à ce jour. 

Il s'agit d'Un pays de fantômes qui, après une première parution en 2022 chez Argyll, vient juste d'être réédité au format poche chez Pocket

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Dimos Horacki est un journaliste, envoyé sur le front pour brosser le portrait flatteur d'un général borolien à la carrière fort prometteuse. Tombé dans un guet-apens tendu par les ennemis de l'empire, il est arrêté par ces derniers et conduit au cœur des montagnes des Cerracs. Là-bas, il va découvrir l'envers du décor qui n'a rien avoir avec la propagande assénée par l'empire. En effet, il fait la rencontre d'hommes et de femmes se battant pour la liberté. Il découvre surtout l'horreur de la guerre portée au sein de ce territoire qui n'aspirait qu'à la paix. Fortement ébranlé dans ses croyances les plus intimes, choisira-t-il la fuite ou le combat ? 

Un pays de fantômes nous immerge dans un monde fictionnel où un empire affiche des velléités expansionnistes. En effet, la Borolie a déclaré la guerre à ses voisins pour agrandir son territoire et s'emparer des ressources minières de fer et de charbon. 

Point de magie entre ces lignes, juste des idéaux portés par des hommes et des femmes en quête de liberté. 

En nous attachant aux pas d'un journaliste encarté par la politique de son pays qui se retrouve abandonné aux mains de l'adversaire, Margaret Killjoy confronte deux mondes opposés. Ce sont deux modèles politiques, économiques et sociaux totalement différents avec d'un côté, un état impérial gouverné par un roi, édictant des lois auxquelles la population doit se conformer et disposant d'une grande armée pour mener les conquêtes, et de l'autre côté, des cités autonomes et harmonieuses fonctionnant sur la base de l'entraide. 

Dans Un pays de fantômes, Margaret Killjoy dessine les contours d'une utopie prônant un idéal social qui repose sur le partage et la solidarité. L'argent est proscrit et tout acte criminel est frappé d'ostracisme. Taxé d'anarchiste par le pouvoir borolien, la Vorronie se retrouve donc envahie car le chaos associé à cette école de pensée sert ici de prétexte au conflit armé qui apparaît comme le seul moyen de rétablir l'ordre. 

Un pays de fantômes est donc également une critique du colonialisme car l'autrice s'est attachée à nous en montrer les terribles conséquences sur la population locale. Ainsi, les villages sont pillés et incendiés. Les habitants sont assassinés. Le récit est brutal et douloureux. Bien que pacifistes, certains ou certaines n'ont pas d'autre choix que de prendre les armes pour se défendre. L'ambiance est lourde et la tension, latente. L'affrontement final est inévitable car ces apprentis mercenaires ne pourront pas user à l'éternel des techniques de la guérilla pour frapper vite, par surprise et se replier rapidement par la suite. 

Avec ce roman, Margaret Killjoy signe un récit engagé fourmillant d'idées brillantes. Plus que de démontrer qu'une autre manière de vivre ensemble est possible, elle pointe les dysfonctionnements du système capitaliste, ainsi que ses dérives autoritaires. Finalement, la répression judiciaire ne fonctionne pas et l'économie de marché favorise l'injustice enterrant par la même occasion la fraternité.

Le choix de la profession du protagoniste principal nous apparaît d'autant plus pertinent au vue du contexte car cela met en exergue le rôle majeur des médias dans la propagande politique. Pour rappel, on est face à un journaliste envoyé sur le front pour glorifier l'armée et justifier ses actes. Mais, par un concours de circonstances, ce dernier découvre une autre vérité changeant à jamais sa vision des choses. Ainsi, il va se réapproprier sa plume pour coucher sur le papier une autre histoire tissée d'espoir, de courage et de sang. Par cette entremise, Margaret Killjoy rappelle la puissance des mots et le poids de l'information. 

Enfin, dans ce combat pour la vie et la liberté, les femmes occupent une place prépondérante. Elles prennent les armes au même titre que les hommes et ne sont pas en reste dans la défense de leur patrie. Certaines endossent même le rôle de chef et galvanisent les troupes sur le champ de bataille. Ce texte se colore de notes féministes à travers de très beaux protagonistes féminins sans pour autant tomber dans l'instauration d'un matriarcat car l'autrice cherche surtout à nous proposer une société basée sur l'équité et le respect.

Captivant par toutes ces thématiques mises en avant, Un pays de fantômes doit également sa réussite à la qualité de ses personnages. Si l'on s'attache si facilement à Dimos Horacki, il n'est, pour autant, pas le seul à retenir notre attention. Dimos est un personnage LGBT qui va beaucoup évoluer, notamment à travers ses prises de conscience quant aux dessous de la guerre et des mensonges de son gouvernement. On le suit dans le cheminement de ses pensées et dans son choix d'embrasser une autre cause qu'il pense plus juste. Il est plutôt malmené par les gens rencontrés et les événements mais garde tout de même un cap, celui de se trouver pour être davantage en accord avec lui-même. Derrière la souffrance inhérente à la guerre, Dimos va ainsi connaître une libération morale et sociale fort salutaire. A ses côtés, on rencontre, notamment, l'intransigeante Ekarna, une femme à poigne qui inspire la crainte ou la sage Nola dont l'autorité naturelle est une source d'inspiration pour tous.

Gros coup de cœur pour ce texte aussi incisif que bouleversant. Sans temps mort, Margaret Killjoy nous entraîne à la rencontre de personnalités marquantes évoluant dans un monde séduisant par bien des côtés. A lire et à partager sans modération.

Fantasy à la Carte

Informations

Margaret Killjoy
Un pays de fantômes
9782266336178
272 pages
Editions Pocket Imaginaire

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27/04/2024

Cadwell Turnbull, Ni Dieux Ni Monstres, éditions L'Atalante

Cadwell Turnbull, Ni Dieux Ni Monstres, éditions L'Atalante 

Romancier et novelliste, Cadwell Turnbull s'est déjà fait remarquer en raflant quelques prix, comme le Neukom Institue Literary Arts Award pour son premier roman, La leçon. Voilà qui donne déjà le ton quant à la richesse de cette plume et à la qualité de ses textes.

Premier tome d'une série intitulée Convergence, Ni Dieux Ni Monstres vient tout juste de paraître aux éditions L'Atalante

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions L'Atalante, je remercie Emma pour l'envoi de ce service de presse.

Son frère vient d'être abattu par la police de Boston, Laina est effondrée. De plus, on vient de lui faire parvenir la vidéo du meurtre et son visionnage la laisse complètement abasourdie. Son frère était un lycanthrope et le policier qui a tiré, a en réalité tuer un monstre. Les créatures surnaturelles existent et elles souhaitent que le monde entier le sache sauf que certains ne semblent pas y tenir. Dans ce monde où deux camps s'opposent, lequel aura le dessus sur l'autre ? 

Ni Dieux Ni Monstres est un roman fantastique teinté d'horrifique. Il prend cadre dans une Amérique contemporaine où le surnaturel s'est révélé brutalement à la population provocant réactions violentes, déni ou censure. Ainsi, on rencontre entre ces lignes toutes sortes de métamorphes, des mages et des oracles. Ils forment une communauté hétéroclite et divisée. Certains choisissent de se rapprocher pendant que d'autres préfèrent rester des électrons libres. 

L'univers tient la route. L'auteur a pris soin d'analyser les comportements sociaux tout au long des mois qui vont suivre ce dévoilement qu'il qualifie lui-même de fracture. Ainsi, la situation va se tendre avec un retour de la chasse aux sorcières ponctuée de massacres de personnes accusées d'être des monstres. Il y a aussi une agitation de la communauté scientifique qui cherche à expliquer le phénomène, ainsi que de la sphère complotiste qui émet, sans surprise, les plus folles théories. Le monde bouillonne et approche de son point de rupture. Plusieurs camps s'y affrontent avec d'un côté, les pro-monstres qui vont jusqu'à organiser des actions de soutien comme une manifestation et de l'autre côté, les anti-monstres qui cherchent à les faire taire à tous prix. L'ambiance est féroce. La tension monte crescendo jusqu'à l'explosion d'une violence létale. 

23/04/2024

Marge Nantel, Code Ardant, éditions Mnémos

Marge Nantel, Code Ardant, éditions Mnémos 

Après deux titres de fantasy urbaine, Dans l'ombre des miroirs et La cité sous les cimes, publiés aux éditions Mille Cent Quinze, Marge Nantel change, cette fois-ci, de registre en nous proposant avec Code Ardant, un postapocalyptique râpeux

Découverte en 2023, je dois vous avouer ma curiosité de voir cette plume s'épanouir dans un autre genre.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Mnémos, je remercie Estelle Hamelin pour l'envoi de ce service de presse.

Résumé :

Dans Code Ardant, on suit une bande de convoyeurs dirigée par l'inflexible Cécile Massah. En voulant comprendre pourquoi la forteresse d'Albi est partie en fumée ne laissant qu'un ardant comme seul survivant, juste après y avoir livré un colis, Sioux, Cécile & co se retrouvent très vite pris en chasse par une bande de mercenaires, avides de les liquider. Pour leur échapper, ils n'ont pas d'autre choix que de foncer droit devant afin de découvrir ce que cache ce nom de code de "prieur" qui agite tant de convoitises. 

Mon avis :

Code Ardant est un postapocalyptique qui prend cadre dans un futur proche où le monde a été dépouillé de sa technologie et coupé d'Internet. Soumise aux aléas climatiques, la vie s'est dégradée, menacée par une insécurité perpétuelle. Dans ce nouveau Far West, certaines villes sont devenues des forteresses couvant jalousement la puissance technologique dont elles disposent encore et rivalisant les unes avec les autres. Chaque conflit se règle dans un bain de sang car les armes semblent le seul langage que maîtrise cette humanité survivante. 

Pour pallier à la disparition de l'intelligence artificielle et des robots, une nouvelle génération d'humains a été conditionnée pour se comporter comme des androïdes. Ils sont appelés des ardants et répondent à un langage codé faisant d'eux de véritables armes. Surentraînés et drogués, ils sont contrôlés par les maîtres des donjons à la tête de chaque forteresse qui en usent autant comme des prostitués, des espions ou des hommes de main. 

Dans cet univers incandescent, la moindre étincelle risque de tout faire péter. Or, celle-ci pourrait bien prendre la forme d'une machination entraînant les protagonistes dans un voyage sans retour. En effet, ces derniers vont se retrouver, bien malgré eux, au cœur d'une intrigue politique dont les enjeux vont vite les dépasser. Dans cette quête d'une puissance de feu du passé, rien ne saurait être plus désastreux que de la voir tomber entre de mauvaises mains. Ainsi, le défi de Cécile et de ses hommes sera d'empêcher que cela arrive. Pour eux, cela signifie de s'engager dans un road trip les menant au cœur de l'enfer avec le risque de ne pas revenir.