L'influence du "gaming" à la littérature

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08/01/2024

Laure Dargelos, La Voleuse des Toits, éditions Rivka

Laure Dargelos, La Voleuse des Toits, éditions Rivka

Rencontrée à l'occasion de sa dernière tournée promotionnelle de dédicaces, Laure Dargelos est une nouvelle plume de l'Imaginaire qu'il faut absolument lire. 

La Voleuse des Toits est son second roman publié par les éditions Rivka et le premier livre que je lis de cette autrice.

Résumé :

Orme est soumise aux lois Ecarlates, l'art est prohibé sous peine de condamnation à mort. Fille de l'ambassadeur, Eléonore Herrenstein est une aristocrate le jour et la nuit venue, elle aime s'échapper par les toits pour rêver à un monde libre. Un soir, elle surprend un cambrioleur en train de fouiller la bibliothèque d'un membre éminent de la ligue Ecarlate. Et quelle n'est pas sa surprise de le voir mettre la main sur une toile interdite. Or, au lieu de l'emporter, il la repose et quitte la pièce. Pour Eléonore, la tentation est trop forte de ne pas aller admirer l'œuvre de plus près. Seulement, à peine rentrée dans la pièce, le voleur qui n'était finalement pas parti loin l'attrape. Prise de panique, elle réussie à l'assommer et s'enfuit. Le lendemain, alors qu'elle espère oublier cet incident, elle accepte de se rendre à une réception sans se douter qu'elle risque d'y recroiser son fauteur de troubles. Et s'il la dénonçait à la ligue, l'opprobre serait jetée sur sa famille, elle-même serait condamnée à mort et son projet de rejoindre la rébellion tomberait à l'eau. Alors, comment peut-elle se sortir de ce mauvais pas ? 

Mon avis :

Dans La Voleuse des Toits, Laure Dargelos nous brosse le portrait d'une société opprimée, injuste à l'égard des pauvres et où toute forme d'expression artistique est interdite. Le récit se déroule dans le royaume d'Orme où le quotidien de ses habitants est régit par des règles strictes, promulguées par la ligue Ecarlate. A Seräen où vit Eléonore, la ville est cernée de hauts murs et il est interdit d'en sortir même pour les aristocrates sous le prétexte que le royaume est en guerre avec son voisin Valacer. Le pouvoir est entre les mains de l'Oméga, un être insaisissable dont les traits sont dissimulés sous un masque et entre celles des douze puissantes familles appartenant à la ligue Ecarlate. Ceux-ci font régner la terreur et nul n'ose s'élever contre eux, si ce n'est une poignée de pauvres révoltés qui cherchent à renverser le pouvoir au péril de leurs vies. 

Sous la plume de Laure Dargelos, deux mondes vivent côte à côte sans jamais réellement se rencontrer. En effet, il y a donc d'un côté, les riches enfermés dans un luxe et un confort les rendant sourds et aveugles à la souffrance humaine et de l'autre côté, les pauvres écrasés par la misère et vivant dans la peur de la condamnation ou du sacrifice de leurs enfants pour une guerre qui ne les concerne pas.

Au cœur de cet univers sombre et étouffant existe une magie oubliée et pourtant si puissante. Une magie qui pourrait dans les moments les plus critiques faire la différence pour peu que l'on redécouvre son existence. Celle-ci est capable de distordre le temps et ainsi tracer de nouvelles opportunités. Bien loin des manifestations de pouvoir explosives que les récits de fantasy se plaisent à exposer, l'autrice table ici sur un onirisme discret qui permet à son texte d'emprunter des tournures narratives inattendues. 

Si les premières lignes de La Voleuse des Toits laissent supposer la trame classique d'une romance se déroulant dans la bonne société, la réalité de l'Imaginaire fouillé de Laure Dargelos laisse place à un tout autre récit. En effet, ce texte construit en trois parties recèle son lot de surprises, ponctué d'épisodes déroutants et de rebondissements imprévisibles. La lecture n'en est donc que plus passionnante, d'autant que l'autrice nous y parle de lutte des classes et de révoltes populaires contre un pouvoir tyrannique. Elle y met en exergue les techniques de manipulation perverses pour se maintenir en place. En interdisant l'art, c'est la pensée qui est muselée car celle-ci doit être conforme à la propagande officielle. La Voleuse des Toits est un récit engagé qui met en garde contre les dérives d'un trop grand pouvoir conduisant au sacrifice des peuples, à la désignation d'un bouc émissaire toujours étranger, à l'injustice sociale et à la misère. C'est clairement un texte poignant qui s'inspire des régimes politiques despotiques pour mieux les dénoncer car lorsque la liberté d'expression doit se conformer à des interdits et à des règles, cela ne peut qu'être le signe d'une démocratie mourante et d'un malheur général. 

Enfin, l'autrice s'appuie sur un duo de personnages absolument délicieux pour porter son récit, ce qui ne gâche pas le plaisir de lecture, bien au contraire ! Entre Eléonore Herrenstein, alias Plume et Elias d'Aubrey, mon cœur balance ! Voici deux protagonistes aux antipodes, mais ne dit-on pas que les contraires s'attirent! Eléonore est si éprise de justice, c'est une âme révoltée enfermée dans le carcan écrasant de l'aristocratie. Elle se découvre un penchant pour l'interdit mais ne le fait pas pour autant pour le frisson car elle a surtout soif d'un monde meilleur. Faisant fi des règles et des convenances, elle préfère embrasser une cause juste et noble. C'est un personnage qui se découvre une force de caractère insoupçonnée, un passé surprenant et va, de facto, beaucoup évoluer au fil du roman. Quant à Elias d'Aubrey, il est autoritaire, intransigeant et d'humeur versatile. En tout cas, c'est l'image qu'il souhaite renvoyer. En tant, qu'héritier d'un membre de la ligue Ecarlate, il se doit d'être conforme à cette apparence. C'est un personnage plein de secrets qui virevolte à la limite du bien et du mal toujours prêt à basculer d'un côté ou de l'autre. Ce qui lui donne toute sa saveur puisque finalement, on ne sait jamais qui il est vraiment. C'est d'ailleurs le protagoniste le plus ambivalent du roman et à ce titre est donc un véritable atout pour celui-ci. 

Pour conclure :

Personnellement, j'ai beaucoup apprécié ma lecture de La Voleuse des Toits. La plume de Laure Dargelos est très fluide et le livre offre un bon rapport qualité prix entre un texte de qualité glissé dans un très bel écrin, à un prix tout à fait raisonnable par rapport à ce que l'on trouve sur le marché du livre. 

Je vais, bien entendu, continuer de suivre l'autrice en lisant déjà son précédent roman qui m'attend d'ailleurs dans ma PAL, mais aussi la maison d'édition qui mérite que l'on porte une attention particulière à ses publications. A suivre !

Informations

Laure Dargelos
La Voleuse des Toits
9782493897091
648 pages
Editions Rivka

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02/01/2024

Mark Lawrence, La Reine Rouge, intégrale, éditions Bragelonne

Mark Lawrence, La Reine Rouge, éditions Bragelonne 

La Reine Rouge prend la suite de la trilogie L'Empire Brisé, composé du Prince Ecorché, du Roi Ecorché et de L'Empereur Ecorché que j'avais lue et chroniquée au moment de sa parution. 

Or, Mark Lawrence m'a fait l'honneur de m'envoyer sa seconde saga, me permettant ainsi de continuer l'exploration de son sombre univers. Je le remercie donc très chaleureusement pour cette délicate attention et pour sa confiance.

Résumé :

Le Prince des Fous

Petit fils de la Reine Rouge, le prince Jalan Kendeth est un joueur invétéré et un coureur de jupons patenté. Endetté jusqu'au cou, il est toujours enclin à foncer tête baissée dans les ennuis, sans doute au grand dam de sa terrible grand-mère. C'est ainsi qu'après s'être servi d'un captif censé être libéré, pour gagner un pari dans les arènes, il échappe de peu à un attentat perpétré dans un opéra et se retrouve dans la ligne de mire d'un sort le liant irrémédiablement au ledit prisonnier à qui il a joué un mauvais tour plus tôt dans la journée. Dès lors, il n'a d'autre choix que de suivre Snorri ver Snagason dans sa quête pour libérer sa famille des griffes d'un viking renégat qui a vendu son âme au Roi Mort, sauf s'il trouve le moyen de se libérer avant ? 

La Clé des Menteurs

Après avoir survécu à leurs affrontements avec les séides du Roi Mort et mené à bien sa vengeance contre les vikings rouges responsables de ses malheurs, Snorri en est ressorti très amère. En effet, il a échoué dans sa mission première, à savoir arriver à temps pour sauver sa famille, mais il a récupéré une mystérieuse clé, objet de toutes les convoitises, qui pourrait bien changer la donne. Poursuivi de toutes parts, jusqu'où ira-t-il pour obtenir sa rédemption et Jalan le suivra-t-il dans ce nouveau voyage tortueux ?

La Roue d'Osheim

De retour de son séjour en Enfer après avoir accompagné Snorri dans sa quête ultime, Jalan en est revenu à son tour profondément changé. Il ne rêve d'ailleurs plus que de retrouver la sécurité des murs de son palais rougemarquais, seulement son retour risque de ne pas être conforme à ses aspirations. En effet, sa grand-mère, la Reine Rouge a pris la tête de l'armée pour régler son compte une bonne fois pour toutes à sa rivale, la Dame Bleue, déshabillant ainsi son royaume de sa sécurité militaire. Or, c'est une opportunité que le Roi Mort ne peut pas laisser passer, alors pour Jalan, il s'agira plutôt d'affronter des hordes de morts ranimés pour tenter de sauver les siens d'une fin funeste. Sera-t-il à la hauteur de la tâche?

Mon avis : 

Avec La Reine Rouge, on retrouve l'univers de L'Empire Brisé, précédemment effleuré dans la première trilogie éponyme de Mark Lawrence. Bien que les deux récits soient contemporains, l'action se partage, cette fois-ci, entre le sud de l'empire du côté de Rougemarche et le nord, par-delà les îles Noyées, sur la côte du Nordheim. 

Pour bâtir son monde, l'auteur s'est inspiré du vieux continent en éclatant l'Europe telle qu'on la connaît aujourd'hui en une multitude de petits royaumes où règne la magie. Celle-ci semble être le fruit d'une science pervertie par la mégalomanie d'une humanité égarée. Mark Lawrence nous immerge donc dans une science fantasy, teintée de notes postapocalyptiques et infusée à la mythologie nordique où le Ragnarök tant redoué par les uns pourrait être la conséquence d'une technologie destructrice. 

L'empreinte viking est très présente dans ce récit. Elle s'exprime déjà par la présence de la völva, figure sacrée des tribus claniques scandinaves. Prêtresse ou prophétesse, sa parole est divine. En outre, l'ombre des dieux n'est jamais loin entre les lignes de La Reine Rouge, notamment celle de Loki, le dieu de la ruse, à travers cet artéfact magique qui suscite tant d'émois et dont on lui attribue la propriété. Quant aux autres divinités, elles viennent juste derrière surtout quand il s'agit pour les protagonistes de traverser l'Enfer où règne la déesse Hel ou pour les plus valeureux guerriers de rejoindre le Valhalla en Asgard  et ainsi prêter main-forte à Odin. 

La Magie prend bien des formes sous la plume de Mark Lawrence. Déjà, elle est souvent détenue par des femmes de pouvoir, à l'image de la Reine Rouge qui tire sa puissance de sa sœur. Ombre d'elle-même et âme silencieuse, cette dernière dispose d'un don de préscience bien utile à cette sanglante monarque. Quant à sa rivale, la Dame Bleue, elle puise son pouvoir dans les miroirs lui permettant à la fois de surveiller et d'influencer autrui. En outre, la magie qui s'épanouit au fil des pages de cette trilogie est parfois pervertie et se pare des atours de la nécromancie comme en use le Roi Mort pour lancer sur ses ennemis des hordes de zombies, quasiment indestructibles. 

La Reine Rouge est une trilogie captivante tissée de complots et d'intrigues de cour, d'aventures rocambolesques et de rebondissements dramatiques. Au cœur de ce maelström de manipulations, se débat un duo de personnages aussi improbables qu'attachants. Tantôt pions, tantôt atouts de ce périple ponctué de dangers, Jalan Kendeth et Snorri ver Snagason sont bien souvent ballotés par les événements. Parieur, coureur et menteur, Jalan n'est clairement pas un parangon de vertus. De même, ce n'est pas le courage qui l'étouffe car s'il peut se défiler des situations délicates, il n'hésite pas à prendre ses jambes à son cou. Pourtant, en dépit de tous ses défauts qui font de lui un vrai anti-héros, Jalan est un protagoniste très drôle, piquant, parfois absurde et totalement irrésistible. Bien loin d'incarner la force brute du héros d'heroic fantasy ou la rouerie de celui de dark fantasy, Jalan Kendeth ne rêve que du confort de sa vie princière mais semble incapable de la mener sans se mettre dans la panade. Souvent rattrapé par ses vices, il n'apprend jamais de ses erreurs, ce qui ne manque pas de nous tirer un sourire ou deux. A contrario, Snorri ver Snagason incarne le parfait guerrier viking, pétri de nobles valeurs. Ami fidèle, défenseur des plus faibles, Snorri n'hésite pas à se jeter dans la gueule du loup pour tenter de sauver sa famille. L'amour indéfectible qu'il porte à sa famille en fait un personnage très touchant. Avec son physique d'ours et son cœur d'or, il apparaît comme le compagnon d'aventure idéale. A titre personnel, j'ai eu un gros coup de cœur pour ces deux-là qui apportent à ce récit, selon moi, une vraie valeur ajoutée. 

Plus qu'un roman d'aventure, La Reine Rouge est un texte intéressant à plus d'un titre qui nous parle aussi bien d'handicap que de maladie. Il alerte également sur les dangers des velléités dominatrices destructrices qui vont de pair avec une soif inextinguible de pouvoir.

Pour conclure :

La Reine Rouge est un texte dense, parfois long car trilogie oblige, mais qui ne manque pas de charme dans l'ensemble et n'en demeure pas moins plein de qualités en assurant tout de même un bon divertissement. 

Rendez-vous au prochain épisode puisque Mark Lawrence n'a pas dit son dernier mot sur cet univers.

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog, mes avis sur Le Prince Ecorché, Le Roi Ecorché, L'Empereur Ecorché, et Sœur Ecarlate (T.1 du Livre des Anciens).

Informations

Mark Lawrence
La Reine Rouge
9791028110635
1197 pages
Editions Bragelonne

Lien vers le site

16/12/2023

J.R.R. Tolkien, Le Silmarillion, éditions Pocket Imaginaire

J.R.R. Tolkien, Le Silmarillion, éditions Pocket Imaginaire 

A l'instar du Hobbit, Le Silmarillion a également revêtu ses plus beaux atours pour rejoindre la collection collector des classiques de l'Imaginaire, publiés aux éditions Pocket Imaginaire

La genèse de cet ouvrage remonte aux années 1910 mais, malgré la volonté farouche de J.R.R. Tolkien de le faire publier concomitamment avec Le Seigneur des Anneaux, il essuie un refus de la part de l'éditeur. 

Il faudra donc attendre 1977 et un travail acharné de Christopher Tolkien, épaulé par Guy Gavriel Kay pour pouvoir lire Le Silmarillion

En cette fin d'année 2023, il est donc à nouveau à l'honneur chez Pocket et arbore fièrement une couverture représentant Ered Luin, les Montagnes Bleues qui séparaient au Premier Âge, le Beleriand de l'Eriador. C'est une vraie beauté que l'on doit encore à Nicolas Caminade. 

Lu dans le cadre d'un nouveau partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse.

Pour commencer, je dois vous dire que Le Silmarillion, je n'avais pas encore eu l'occasion de le lire dans son entier, juste trois épisodes fondamentaux extraits par Christopher Tolkien et publiés chez Christian Bourgois. En outre, en dépit d'une bibliothèque bien fournie en littérature fantasy, je ne possédais même pas un exemplaire jusqu'à aujourd'hui, alors je suis bien aise d'avoir pu me plonger dans ce long récit et ainsi remettre en perspective Les Enfants de Húrin, Beren et Lúthien et La Chute de Gondolin lus précédemment. 

En effet, Le Silmarillion s'attache à retracer la genèse et les Premiers Âges de la Terre du Milieu. 

Résumé :

Le livre commence par une présentation de sa mythologie à travers L'Ainulindalë nous présentant la création d'Eä par le dieu Ilúvatar qui, par l'intermédiaire des Ainur et de leurs chants ont donné forme au monde et préparé l'arrivée des Elfes et des Hommes. Parmi ces Ainur, certains ont choisi de rester sur Arda pour en devenir les gardiens. Ils se nomment les Valar et les Maïar. Les premiers sont au nombre de quatorze même s'il en existe un autre répondant au nom de Melkor, rebaptisé Morgoth par les Elfes et dont la sombre destinée sert de fil narratif à l'ensemble des récits constituants Le Silmarillion. Ainsi, le plus gros du livre est occupé par le Quenta Silmarillion qui correspond au long récit des malheurs et des exploits des Elfes autour des précieux joyaux Silmarils jusqu'à la chute de Morgoth. Dans cette partie, les péripéties s'y enchaînent et le ton est nettement plus épique, mobilisant davantage notre attention. On goûte ainsi aux hauts faits de certains et aux méfaits des autres. L'ensemble est aussi passionnant que déroutant. Pour qui a lu Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux, c'est clairement enthousiasmant d'en apprendre plus sur le passé de la Terre du Milieu. Pour autant, ce monde est si foisonnant que l'on s'y perd facilement. On se heurte fréquemment aux trop nombreux protagonistes des différentes histoires et à la difficulté de retenir tous leurs noms. Il faut dire que ces derniers sont parfois complexes. 

Mon avis :

Le Silmarillion est le genre d'ouvrage pour lequel il faut revenir dessus à plusieurs reprises. Le lire d'une traite peut être hasardeux pour sa pleine compréhension. Il ne faut donc pas hésiter à se ménager des pauses entre chaque chapitre pour se laisser le temps de l'apprécier pleinement. Certains choisissent d'y picorer des morceaux ici ou là et ils ont sans doute raison. D'ailleurs, cette méthode n'est pas sans rappeler la découpe éditoriale du Silmarillion proposée par Christopher Tolkien pour mettre en lumière certaines histoires. 

09/12/2023

J.R.R. Tolkien, Le Hobbit, éditions Pocket Imaginaire

J.R.R. Tolkien, Le Hobbit, éditions Pocket Imaginaire 

En octobre dernier, les éditions Pocket Imaginaire ont eu la bonne idée de rééditer Le Hobbit et Le Silmarillion dans une version collector. Le prétexte est donc parfait pour se plonger ou se replonger dans les merveilleux récits du maître de la fantasy

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Le Hobbit, roman incontournable que tout le monde connaît - j'en suis sûre - ne serait-ce qu'à travers son adaptation cinématographique par Peter Jackson, néanmoins je ne résiste pas à me fendre de quelques mots à son propos. 

Résumé :

Bilbo Bessac est un hobbit qui vivait paisiblement jusqu'à l'arrivée inopinée d'un certain Gandalf. Sa réputation le précédant, il sait qui il est, pour autant il n'a pas envie de l'écouter l'inciter à participer à une aventure. Il n'aspire qu'à la tranquillité, alors il lui propose de repasser le lendemain prendre un thé. Mais quelle ne fut pas sa surprise quand ce sont treize nains qui se présentent les uns derrière les autres, le jour J devant sa porte, suivi du magicien. Par sens de l'hospitalité, il est bien obligé de les accueillir et c'est comme ça, que sans crier gare, il se retrouve embarqué dans une expédition à titre de cambrioleur chargé de dérober un trésor à un dragon. 

Mon avis :

La sortie de ces deux livres est un projet éditorial qui fait écho aux belles éditions illustrées des éditions Christian Bourgois, mais en se présentant comme une belle alternative pour les petits budgets. Noël approchant à grand pas, cela peut être la bonne occasion de les glisser sous le sapin des amateurs de J.R.R. Tolkien ou sous celui de ceux qui ne l'auraient point encore lu, notamment la jeune génération. 

Il a l'avantage du petit format qui ne prend pas de place dans la bibliothèque. En outre, c'est une version avec la traduction de Daniel Lauzon, réhaussée par une illustration de couverture, signée Nicolas Caminade qui s'est inspiré des dessins de J.R.R. Tolkien pour la réaliser. Celle-ci sert de magnifique écrin pour ce collector. 

Le Hobbit est le préambule à tous les évènements qui se déroulent pendant Le Seigneur des Anneaux. Mais, c'est un récit nettement plus facile d'accès que Le Silmarillion et même Le Seigneur des Anneaux

Ecrit à l'origine pour ses enfants, Le Hobbit est vraiment le roman d'aventure par excellence dans lequel on retrouve de nombreux périls, le motif de la quête d'un trésor et la figure du dragon. Ce sont autant d'éléments que j'apprécie particulièrement de retrouver dans une histoire de fantasy épique. 

04/12/2023

Eleanor Arnason, Les Nomades du Fer, éditions Argyll

Eleanor Arnason, Les Nomades du Fer, éditions Argyll 

Eleanor Arnason est une autrice américaine de science-fiction qui compte à son actif quelques romans, beaucoup de nouvelles ainsi que des poèmes. 

Malheureusement aucun de ses textes n'avaient été traduits jusqu'à aujourd'hui. Or, les éditions Argyll viennent d'y remédier en nous proposant la publication de son livre, Les Nomades du Fer, récompensé par les prix Mythopoeic et Otherwise

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Argyll, je remercie Xavier et Simon pour l'envoi de ce service de presse.

Résumé :

Lixia est une anthropologue qui voyage en compagnie de scientifiques afin d'explorer d'autres planètes. Chargée d'aller à la rencontre des populations autochtones avec la directive de les observer sans intervenir dans leur vie, elle fait la connaissance de Nia du peuple de fer. Rejetée par sa communauté pour avoir aimé un homme, cette dernière va aider Lixia et ses semblables à mieux appréhender son monde. Mais, quand les avis divergent, peut-on réellement espérer une entente durable entre des êtres si différents ? 

Mon avis :

Dans Les Nomades du Fer, Eleanor Arnason nous propulse à 18,8 années-lumière de la Terre, sur une planète inconnue qui orbite autour de la fascinante étoile Sigma-Draconis. Celle-ci partage des similitudes avec la Terre, notamment dans la richesse en minerais de ses sols, mais aussi dans ses ressources en eaux et en oxygène permettant aux humains d'y déambuler sans combinaison spécifique. La population locale est d'aspect humanoïde mais chaque individu est recouvert d'une épaisse fourrure. Elle vit en tribus nomades constituées exclusivement de femmes et d'enfants. En effet, les hommes sont sommés de quitter la communauté à l'âge adulte, ne retrouvant les femmes qu'au printemps, le temps de l'accouplement qui répond à un rituel spécifique. Ceux-ci mènent donc une vie solitaire et autonome. Le pouvoir est ici entre les mains des chamanes et chaque clan a la sienne. En outre, ce sont des peuplades primitives qui vivent de la terre, chacune se spécialisant dans l'exploitation d'une ressource. Ainsi, on distingue le peuple du fer, de celui du cuivre ou de l'ambre, par exemple. Ils ne connaissent pas l'art de la guerre et vivent pacifiquement, ne pratiquant que l'échange de biens. 

C'est dans ce contexte que débarque Lixia et quelques confrères. Par son genre féminin, elle est tolérée, contrairement à certains hommes qui sont chassés. On va donc la suivre dans ses pérégrinations au cours desquelles elle est chargée d'entrer en contact avec ces extraterrestres sans influencer leur vie et de communiquer avec le vaisseau mère par radio pour partager ses observations.