Écrivaine et poétesse, luvan publie ses premiers textes en 2001. Dès 2002, sa nouvelle Trolleriet est nominée au prestigieux prix Merlin et en 2014, son recueil de nouvelles, CRU, reçoit le prix Bob Morane.
Tyst est une novella, dont la sortie est prévue pour le mois de décembre, publiée aux éditions Scylla.
Lu dans le cadre d'un partenariat, je remercie les éditions Scylla pour l'envoi de ce service de presse qui me donne l'occasion de découvrir une plume de l'Imaginaire que je ne connaissais pas.
Dans Tyst, luvan nous attache aux pas d'une certaine Sauda Le Du, musicienne de profession et éveillée de nature. Ici le monde est divisé en strates et Sauda fait partie de ces rares élus capables de passer d'un monde à l'autre : le pays dormant peuplé de simples humains et le pays vif considéré comme l'antre du petit peuple. On suit donc Sauda dans sa quête d'un monde meilleur affranchi de ses erreurs passées. Pour autant, atteindra-t-elle le noble but qu'elle s'est fixé ?
Quand on plonge dans Tyst, on se sent autant en terre inconnue qu'en territoire familier. En nous parlant de pays dormant ou vif, d'éveillés et de nœuds, luvan redéfinit les racines de ce merveilleux qui nourrissent les contes et les mythes depuis la nuit des temps. Tyst prend cadre dans cette Bretagne millénaire, bercée par des légendes intemporelles. Retour aux sources pour luvan qui a souhaité, à travers son récit, rendre hommage à la fantasy, mais aussi pour son personnage principal qui rentre chez elle après des années d'errance. Entre ces lignes, Sauda Le Du incarne la figure de la ménestrelle transmettant des histoires par le chant qui lui confère également le pouvoir de voir et de communiquer avec le monde invisible. A sa suite, on plonge ainsi au fond de l'océan à la découverte des abysses et des créatures qui les occupent et on parcourt des forêts enchantées pour y récolter tous ses secrets.
Sous la plume de luvan, Tyst nous dévoile par soubresauts un univers féerique, à travers le récit décousu de son personnage principal.
Il est vrai que le style employé et la construction du récit peuvent vite dérouter le lecteur. Mais lorsque l'on s'est habitué à l'écriture de luvan, on se laisse finalement emporté par la poésie de cette remarquable conteuse.
Tyst est davantage un récit contemplatif qui exhale une certaine quiétude, notamment en pays vif. On se laisse envoûter par l'harmonie des lieux qui contrastent sérieusement avec le sentiment d'urgence que le pays dormant fait naître.
Ode à la nature, luvan argumente aussi son propos autour de la question écologique en pointant les comportements destructeurs. En effet, Tyst endosse les oripeaux du roman post-apocalyptique en pointant ici le spectre d'une troisième guerre et une extraction délétère des ressources.