Après une première incursion dans l'intimité des Vénitiens de Venise (dans Dentelles des reflets de Venise), Chantal Robillard remet ça en explorant une facette plus onirique de la Sérénissime dans son nouveau recueil qui s'intitule, cette fois-ci, Dentelles des sirènes de la lagune.
Il faut dire que la belle des eaux s'y prête car entre ses ruelles sans fin et ses nombreux culs de sac, elle a tout d'un Val sans Retour, sans parler de ses eaux abritant sans doute les royaumes de mythiques créatures.
Reçu en service de presse, je remercie Chantal Robillard pour cet envoi surprise.
Entre nouvelles et poèmes, la poétesse nous ouvre la porte sur une Venise onirique où le merveilleux surgit des brumes ou des flots pour nous emporter dans un tourbillon d'histoires baroques.
La féerie a donc étendu son aile sur Venise et s'incarne, par exemple, dans des personnages de contes comme Cendrillon dont on croise plusieurs fois le chemin dans "Aux dentelles des sirènes" où Cenerentola se presse dans les rues de la ville pour livrer ses dentelles afin de retrouver au plus vite son fiancé qu'elle compte épouser en catimini, à l'insu de son odieuse marâtre. Mais voilà qu'elle est prit en chasse par un fantôme dont elle ne perçoit que les pas et qu'en voulant lui échapper, elle égare l'une de ses chaussures qu'elle va retrouver finalement plus tard sur le ferry qui l'emmène vers son promis, remis justement par un homme mystérieux, habillé d'un étonnant pardessus bleu. Plus tard, on la retrouvera à l'automne de sa vie dans "Venise, Europe" lorsque cet homme que l'on appellera Corto revient à Venise pour la revoir une dernière fois même si cet aventurier séducteur et libertaire est censé resté toujours en retrait des événements des époques qu'il traverse.
Ainsi, Chantal Robillard aime provoquer des rencontres insolites qui parlent à notre imaginaire collectif. Cela lui permet d'établir des ponts entre les œuvres, les siennes et celle des autres.
Ville d'art et d'Histoire, Venise est aussi la cité du Doge à qui l'autrice rend hommage dans son poème "Conte du doge et de la sirène" où l'on retrouve un Ottone Orseolo (27e doge) hagard après une chute dans le canal et surtout bouleversé depuis qu'une sirène l'a sauvé de la noyade. Il aurait bien succomber à ses charmes mais la belle naïade s'en est allée auprès de Marco Polo. Tant pis, il lui reste toujours sa princesse hongroise pour réchauffer son cœur.
Immortelle et fantasque, Venise demeure un lieu de villégiature même lorsque ses eaux seront pris dans la glace comme dans "Une lagune facétieuse" où Chantal Robillard se plaît à imaginer la cité comme laboratoire d'observations scientifiques pour congressistes tout juste sortis d'hibernation.
Entre ces lignes, on retrouve l'Imaginaire fouillé d'une autrice qui se plaît à balader ses lecteurs dans toutes les facettes des littératures de l'Imaginaire : science-fiction, fantastique et fantasy.
Dans Dentelles des sirènes de la lagune, Chantal Robillard manie toujours aussi bien les mots ou la rime pour mieux nous perdre dans une Venise fabuleuse et utopique.
Fantasy à la Carte
A lire sur le blog mes avis sur Merlin enquête au palais du Rhin, Dimension Brocéliande, Dimension Fées et Fugue de la fontaine aux fées.
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