L'influence du "gaming" à la littérature

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12/11/2025

Mina Fears, The Scorpion Queen, collection Stardust, éditions Hugo

Mina Fears, The Scorpion Queen, collection Stardust, 
éditions Hugo

Mina Fears est une jeune autrice américaine qui a publié son tout premier roman en 2024. Il s'agit d'un récit de fantasy à destination d'un public plutôt Young-Adult qui s'intitule The Scorpion Queen

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Hugo, je les remercie pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Aminata voit sa vie et son futur basculer, le jour où sa sœur l'a fait accuser d'infidélité alors qu'elle était promise au beau et doux Kader. Bien qu'elle ait essayé de se disculper, nul ne la croit, même pas ses propres parents qui la rejettent et la déshéritent sur le champs. C'est ainsi qu'elle devint la servante de la fille de l'empereur qui, contre toute attente, se montre aimable et généreuse à son égard. Chacune étant confrontée à sa propre détresse, une solidarité s'installe naturellement entre les deux. Mais en voulant libérer la jeune princesse de sa propre malédiction, Aminata va devoir faire des choix difficiles. Alors quel chemin suivra-t-elle? 

Mon avis :

The Scorpion Queen est un roman de fantasy historique puisant dans la mythologie africaine et empruntant particulièrement au conte malinké en mettant en scène la quête de liberté d'une jeune fille. 

Dans ce roman, on évolue aux côtés d'Aminata au cœur du palais impérial. Le décorum fait très Mille et Une Nuits dans le sens que les prétendants de la princesse sont soumis à des épreuves qui les condamnent tous à une horrible mort. Or, pour contrer ce mauvais sort, la jeune fille compte sur ses trois domestiques dont Aminata pour l'aider à trouver l'artefact qui sauvera la vie de son futur époux. Bien qu'il ne s'agisse pas ici de l'histoire d'une femme cherchant à échapper à la mort en contant des histoires à son sanguinaire bourreau, on retrouve tout de même des éléments similaires qui sont d'ailleurs propres au conte. En effet, ici, la princesse est sous l'emprise de son père, l'empereur, qui prend les traits du tortionnaire suppliciant tous les hommes souhaitant l'épouser. Elle nous apparaît donc telle une victime à sauver mais qui comme dans Les Mille et Une Nuits, cherche des stratagèmes pour se sortir par elle-même de cette terrible situation. 

Entre les intrigues de cour et l'aventure au cœur du désert, ce roman se teinte des notes suaves et sucrées des littératures orientales. 

L'ombre des dieux planent au-dessus des protagonistes rappelant ainsi les mythes locaux et notamment le culte dans les sept dieux du panthéon. 

La magie est également de la partie et s'exprime de bien des manières. Il y a bien entendu le pouvoir détenu par certains personnages divins ou humains mais aussi la présence d'objets ensorcelés, à l'image du marteau d'Hausakoy ou de la carte magique montrant le chemin vers l'antre de ce dieu. Derrière l'introduction de ces deux éléments, on peut, d'ailleurs, y voir la référence au marteau de Thor d'un côté, et à la carte du Maraudeur de l'autre côté. Les références de l'autrice sont donc multiples et viennent nourrir un univers intéressant et plutôt bien réussi pour un livre de Young-Adult. 

L'intrigue elle-même présente d'indéniable qualité car Mina Fears table sur des destins de femmes étonnants. Les rebondissements sont là et surprennent bien souvent car l'autrice fait évoluer ses protagonistes de manière fort inattendue. 

The Scorpion Queen n'est clairement pas un simple récit de romantasy comme on pourrait s'y attendre vu l'engouement pour ce sous-genre de la fantasy

La romance est bien là mais demeure en périphérie de l'intrigue pour laisser toute la place au récit d'aventure tissé de trahisons, de mensonges et de manipulations

Mina Fears a introduit des éléments comme un ordre secret constitué de rebelles cherchant à renverser le pouvoir pour libérer le peuple du joug d'un tyran. Toutefois, on peut regretter qu'elle n'est pas plus développé cette partie de l'intrigue qui donne à son roman une dimension politique fort intéressante. 

The Scorpion Queen est également un roman féministe mettant en scène des personnages féminins forts et dégageant une certaine sororité à travers ce portrait de femmes qui s'unissent pour retrouver leur liberté. 

C'est clairement un roman qui vient tester les relations humaines, notamment dans ses limites. En effet, l'intérêt peut parfois prendre le pas sur les plus nobles sentiments comme Aminata elle-même va en faire les frais. 

L'autrice joue donc sur des thématiques coutumières de la littérature jeunesse telles la quête initiatique, l'amitié, ou encore l'amour pluriel. Les lecteurs ne seront donc pas dépaysés et apprécieront d'y retrouver ce qui plaît tant dans cette littérature. 

En revanche, je mettrais tout de même un bémol sur la fin surtout si ce roman est un tome unique comme le communiqué de presse laisse penser. Pour ma part, la fin choisie par Mina Fears avec ses nombreuses inconnues notamment sur le devenir de certains personnages demeure un point de frustration car tout n'a pas été dit. 

Pour conclure :

Avec The Scorpion Queen, Mina Fears signe donc un premier roman riche d'un univers fouillé et d'une intrigue prometteuse. 

Fantasy à la Carte

Informations

Mina Fears 
The Scorpion Queen
9791042902353
464 pages
Collection Stardust
Editions Hugo

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06/11/2025

Guy Gavriel Kay, La Voie Obscure, T.3, La Tapisserie de Fionavar, collection Neptune, éditions L'Atalante

Guy Gavriel Kay, La Voie Obscure, T.3, 
La Tapisserie de Fionavar, 
collection Neptune, 
éditions L'Atalante 

La Voie Obscure est le 3e volet qui vient conclure de manière magistrale la trilogie de La Tapisserie de Fionavar de Guy Gavriel Kay.

Cette saga de fantasy des années 80 connaît cette année, une nouvelle mise à l'honneur par les éditions L'Atalante qui viennent de l'intégrer à leur nouvelle collection de poches, intitulée Neptune. 

Après avoir eu le plaisir de lire les deux premiers tomes, il y a quelques semaines, le temps était venu pour moi d'enchaîner sur le troisième volet, d'autant qu'il vient tout juste de rejoindre les rayonnages des librairies. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions L'Atalante, je remercie Emma pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Alors que Rakoth Maugrim réunit son armée, Kim, Jennifer, Dave et Paul rejoignent chacun de leurs côtés, leurs alliés pour l'affronter dans une bataille qui s'annonce déjà perdue d'avance. En effet, bien que la flamme de l'espoir semble près de s'éteindre, que peuvent-ils tenter une dernière fois pour espérer sauver Fionavar et au-delà, tous les autres mondes ?

Mon avis :

La Voie Obscure s'annonce donc comme le roman de l'apocalypse car si les armées de Rakoth Maugrim ne sont pas défaites, il en va de l'extinction de la lumière pour laisser place aux ténèbres éternelles. 

Dans ce livre, Guy Gavriel Kay nous plonge totalement dans l'épopée. En effet, finies les escarmouches et place à l'ultime combat, celui qui sera décisif quant à l'avenir de tous. Aussi, les évènements s'enchaînent vite, chacun fourbit ses armes ou prépare ses sorts. Le récit se teinte de notes épiques et devient de plus en plus immersif. 

L'auteur nous donne même rendez-vous avec le spectaculaire à travers des scènes à couper le souffle. Les créatures horrifiques se pressent entre ses lignes. Elles ont soif du sang des héros du Bien. Sous l'égide du terrible Rakoth Maugrim qui n'est pas sans nous rappeler le terrifiant Sauron, elles sont sorties des ombres pour éteindre la lumière et faire régner le Mal. 

Dans La Voie Obscure, il n'est plus question de de voyager dans des univers parallèles en passant de notre monde à d'autres mais plutôt de plonger dans une grande fresque de littérature fantasy. Ainsi, on retrouve tous les ingrédients qui font la force des grands classiques du genre, la lutte entre le Bien et le Mal, la magie, la quête et la communauté de héros. 

La Voie Obscure est un roman très prenant autant du point de vue de l'action que des émotions. La lutte étant de la partie, on ne s'étonne pas de voir des personnages tombés les uns après les autres. Cela se fait d'ailleurs dans la douleur car Guy Gavriel Kay fait des choix qui nous prennent aux tripes. Il est d'ailleurs pas mal question de sacrifices et de deuil dans son livre. 

C'est un roman très riche qui exacerbe énormément les sentiments. On y parle d'amour, d'amitié mais aussi de haine. 

Guy Gavriel Kay y expérimente l'aventure avec un grand A et nous attache sans mal à son histoire et à ses protagonistes.

Il faut dire que sa plume est d'une grande poésie. Il sait clairement manier les mots et son imaginaire dégage une nostalgie et une foisonnance qui ne laisse pas indifférent.

Personnellement, j'ai adoré lire La Tapisserie de Fionavar car cette série dégage l'ambiance d'une fantasy d'antan comme je les aime. 

Pour conclure :

Classée au rang des grands classiques du genre, je ne peux que vous inviter à ne pas manquer cette sortie qui mérite qu'on s'y arrête. Maintenant que la série est maintenant complète dans sa nouvelle version poche, foncez en librairie !

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog, mes avis sur L'Arbre de l'été et Le Feu Vagabond

Informations 

Guy Gavriel Kay 
La Voie Obscure 
Tome 3
La Tapisserie de Fionavar 
Collection Neptune 
9791036002281
560 pages
Éditions L'Atalante 

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29/10/2025

Judith Merril, Des Ombres sur le foyer, éditions Argyll

Judith Merril, Des Ombres sur le foyer
collection Neptune,
éditions Argyll 

Romancière, novelliste, anthologiste et éditrice, Judith Merril nous a laissé un solide héritage d'une science-fiction engagée. Malheureusement son nom est trop peu connu. La faute à de très rares traductions, sans doute. Heureusement certains éditeurs, connus pour leurs choix éditoriaux militants ont décidé de remédier à ce manquement et nous proposent une traduction de son premier roman, Des Ombres sur le foyer

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Argyll, je remercie Xavier et Simon pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Alors que les États-Unis sont touchés par une attaque nucléaire de grande ampleur, Gladys, une jeune mère au foyer doit faire face à cette situation inédite seule avec ses deux plus jeunes enfants. Son mari est porté disparu et son fils est enrôlé dans l'armée pour assurer la défense du pays et préparer sa contre-attaque. Pour Gladys, le moment est venu de faire des choix, de gérer cette crise avec force et intelligence. Ce qu'elle fait en s'étonnant elle-même de sa force de caractère. Mais alors qu'elle commence à prendre goût à cette nouvelle indépendance certains hommes tentent quelques ingérences dans ses décisions. Trouvera-t-elle la force d'y résister et de maintenir seule le cap ? 

Mon avis : 

Des Ombres sur le foyer est un roman de science-fiction qui se classe au rang de la fiction nucléaire. Pour comprendre ce sujet d'écriture, il faut s'en référer au contexte de l'époque puisque le roman paraît pour la première fois en 1949, soit en pleine Guerre Froide. A travers cette attaque nucléaire massive que subit les États-Unis dans le roman de Judith Merril, on ne peut pas s'empêcher de faire un parallèle avec les bombardements stratégiques américains à Nagasaki et à Hiroshima en 1945. En transposant l'usage de cette puissante arme létale sur le sol américain, l'autrice critique ouvertement la politique américaine et les choix qui ont été fait pour mettre fin à un long conflit. D'autant que va s'en suivre cette longue période de dissuasion nucléaire découlant de la course aux armements atomiques menée par les États-Unis, l'Union soviétique et leurs alliés dans le seul but de conserver sa suprématie. Cette période trouble est empreinte de défiance et de paranoïa. C'est d'ailleurs ce que l'autrice met en exergue ici. En effet, Des Ombres sur le foyer est un huis clos qui nous plonge au cœur d'évènements terrifiants que l'on découvre à travers les yeux d'une mère au foyer confinée à son domicile avec ses deux filles. 

Le récit est très intimiste mais il a le mérite d'être réaliste. On est confronté aux questionnements, aux doutes et aux angoisses ressenties dans ce genre de moments dramatiques. 

Les protagonistes sont reliés au monde par la radio qui diffuse des informations au compte-goutte et dont la véracité finit par poser question.

Des Ombres sur le foyer est un récit très politique qui critique également le gouvernement américain dans ses décisions et son usage abusif des médias comme outils de propagande. Ses personnages finissent par s'interroger sur les informations diffusées. L'autrice introduit tout un questionnement sur la réalité des faits, sur l'origine de l'attaque et à la réelle prise en charge des conséquences sanitaires. 

En outre, elle met en exergue la psychose dont peuvent faire preuve des autorités aveuglées par la chasse à l'ennemi. Aussi certains personnages sont ici pris pour cibles jusqu'à devenir parfois des dommages collatéraux. 

Judith Merril signe un roman engagé à plus d'un titre car elle met en scène une femme au foyer des années 40 qui n'a pas d'autres choix que de s'émanciper pour survivre à l'absence de son mari en prenant les décisions par elle-même et en trouvant des solutions à des situations difficiles. Des Ombres sur le foyer est sans aucun doute un roman féministe qui met en scène une héroïne forte capable de se libérer d'un patriarcat toxique. Ici le danger s'exprime autant par les conséquences des irradiations que par la volonté dominatrice émise par certains hommes au nom du gouvernement ou non. 

Judith Merril a également fait le choix de mettre en scène peu de personnages afin de créer une proximité avec ses lecteurs. C'est à travers le regard de Gladys que l'on découvre cette histoire. Elle est le personnage qui évolue le plus puisqu'elle incarne au début du roman, la parfaite femme au foyer et devient à la fin une véritable chef de famille. En effet, elle doit combler les absences de son mari et de son fils aîné pour gérer cette crise. Même si elle n'a pas reçu cette éducation d'indépendance, elle l'a prend au fur et à mesure des pages de ce roman. Sa femme de ménage Veda va beaucoup l'aider dans son évolution car elle porte un regard acéré sur la société. Elle va même lui faire prendre conscience de choses essentielles. Veda est donc une aide et un soutien sans commune mesure. Elles est d'ailleurs l'une des victimes de cette suspicion ambiante mais ne s'en laisse pas compter pour autant. Elle tient tête au système et réussit à venir en aide à sa patronne. Très beau protagoniste que celui de Veda, sémillant avec sa verve haute. On l'apprécie d'emblée. 

Judith Merril est une autrice qui a marqué son temps avec des textes forts et un engagement total pour la science-fiction féminine. 

Sous sa casquette d'éditrice, de nombreux grands noms, à l'image d'Ursula K. Le Guin, ont pu prendre leur envol. 

Pour conclure :

L'héritage qu'elle laisse est un bien précieux qu'il est important de ne pas oublier. C'est la raison pour laquelle on ne peut que remercier les éditions Argyll d'avoir choisi de faire traduire et publier pour la première en France, son roman le plus majeur, Des Ombres sur le foyer. C'est clairement une lecture instructive à ne pas manquer. 

Fantasy à la Carte

Informations

Judith Merril
Des Ombres sur le foyer
9782488126243
320 pages
Editions Argyll

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24/10/2025

Adrien Party, Stoker & Dracula, la fabrique d'une légende, éditions Actusf

Adrirn Party, Stoker & Dracula, la fabrique d'une légende
éditions Actusf 

Spécialiste des vampires, Adrien Party est avant tout connu pour son webzine, vampirisme.com. Mais, il est également l'auteur d'un premier essai publié aux éditions ActuSF en 2022 qui s'intitule Vampirologie

Toutefois que serait un expert en créatures aux longues dents si celui-ci faisait l'impasse sur la plus célèbre d'entre elles. C'est la raison pour laquelle, il récidive aujourd'hui en nous proposant un essai consacré à Dracula. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les Nouvelles Éditions ActuSF, je remercie Jérôme Vincent pour l'envoi de ce service de presse.

Résumé :

Le clerc de notaire Jonathan Harker est chargé de se rendre en plein cœur de la Transylvanie pour conclure une affaire immobilière avec le comte Dracula. Il est très vite témoin de phénomènes étranges dans le château de ce dernier. Retenu prisonnier, il réussit quand même à s'évader alors que Dracula avait prévu de le livrer à trois femmes vampires pendant que lui-meme voguerait vers L'Angleterre. Il le prend en chasse et découvre grâce au docteur Van Helsing qu'il a ensorcelé la meilleure amie de sa fiancée, Mina. Dès lors, comment vont-ils pouvoir tous se dégager des crocs acérés de cette abominable créature ? 

Mon avis :

Dans Stoker & Dracula, la fabrique d'une légende, Adrien Party va s'intéresser autant à la plus célèbre créature de la nuit qu'à son auteur. 

En effet, il ouvre son ouvrage sur les multiples casquettes endossées par Bram Stoker. Aussi, on commence par apprendre qu'il a d'abord été homme de loi en suivant les traces de son père, William Stoker qui fut greffier. Très vite, il témoigne d'une appétence pour le domaine juridique et les lois. Or, celle-ci transparait dans certains de ses textes, dont Dracula, notamment à travers la fonction de clerc de notaire occupée par Jonhatan Harker. 

Ensuite, il fut homme de théâtre lorsqu'il devint le directeur financier du Lyceum Theatre aux côtés d'Henri Irving dont la proximité, si l'on en croit la rumeur, lui inspira son personnage de Dracula. En tout cas, il n'a jamais cessé, en vain de vouloir le voir monter sur les planches pour incarner son célèbre personnage. 

C'est d'ailleurs son affection pour le théâtre qui le conduit à l'écriture, notamment par l'entremise de la critique des pièces. Ainsi, ses premières nouvelles commencent à être publiées, à l'image de sa toute première, "The Crystal Cup" parue en 1872 dans un journal londonien. 

Dans un deuxième temps, Adrien Party va se concentrer sur la genèse du roman de Bram Stoker en levant notamment le voile sur les nombreuses légendes qui entourent sa maturation. 

Il nous propose une relecture rapide de Dracula à la lumière des notes de l'auteur découvertes bien plus tard. Le regard qu'Adrien Party porte sur cette œuvre est très complet puisqu'il va jusqu'à nous parler de sa réception auprès du public, médias compris. Il nous donne d'ailleurs le recul nécessaire pour mieux appréhender ce roman. 

D'autant qu'il revient sur les nombreuses sources d'inspirations de Bram Stoker, notamment historiques en faisant un parallèle avec le sanguinaire Vlad Tepes. 

Adrien Party a agrémenté son essai de nombreuses interviews. Un choix qui a le double avantage de dynamiser la lecture tout en éclairant l'œuvre grâce à d'autres points de vue. Tous sont des acteurs importants dans la pérennité du roman car ils jouent notamment un rôle dans les nouvelles publications des études qui lui sont consacrées. 

Dracula, c'est plus qu'une simple histoire de chasse aux vampires, c'est aussi et surtout un roman qui éclaire le XIXe siècle. Cet essai nous enseigne des visées que l'on soupçonne pas à la première lecture de ce grand classique de la littérature. C'est donc clairement une mine d'informations passionnantes sur le sujet pour qui désire voir se dévoiler quelques mystères autour du mythe. 

Stoker & Dracula, la fabrique d'une légende établit une vraie proximité, renforcée par le partage d'anecdotes sur le voyage mené par l'auteur pour aller explorer cette terre inhospitalière de Transylvanie. 

Pour conclure :

On passe un réel bon moment en compagnie de Dracula. Que vous le lisiez par petits bouts ou d'une traite comme moi, vous ne serez pas déçu surtout si vous êtes, vous aussi, fasciné par le plus grand saigneur de la nuit. En librairie depuis le 23 octobre. A vous de jouer !

Fantasy à la Carte

Informations

Adrien Party
Stoker & Dracula, la fabrique d'une légende
978-2-37686-709-8
400 pages
Les Nouvelles éditions ActuSF

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19/10/2025

Cécile Guillot & Nora Lake, Les Filles de Witch Hazel House, collection Naos, éditions Mnémos

Cécile Guillot & Nora Lake, 
Les Filles de Witch Hazel House
collection Naos, 
éditions Mnémos 

A l'heure où les feuilles des arbres se parent de chaudes couleurs orangées, il est temps de mettre mes lectures au diapason de cette ambiance automnale. Voilà pourquoi j'ai sorti de ma PAL le sublime roman, Les Filles de Witch Hazel House, signé à 4 mains par Cécile Guillot et Nora Lake. 

Ce roman est de bon ton, vous en conviendrez rien qu'en admirant sa très belle couverture que l'on doit à Selcha Uni. 

Résumé :

Après avoir été exclue de son ancien lycée suite à quelques difficultés, Lark espère un nouveau départ en intégrant Witch Hazel House pour suivre un programme spécial dédié à la littérature. Elle y rencontre trois autres filles avec lesquelles le courant semble bien passer tout de suite. En tout cas, elle l'espère fortement d'autant que Violette avec qui elle partage sa chambre ne semble pas lui reprocher ses petites manies qui la rassurent tant. Lark souffre de TOC, ce qui lui a valu d'être rejeté par le passé, y compris par sa propre famille qui a du mal à la comprendre. Très vite une routine réconfortante s'installe dans cette belle demeure jusqu'à cette étrange soirée au cours de laquelle Violette a décidé d'organiser une séance de spiritisme. Malheureusement la situation va vite déraper car les filles semblent avoir dérangé une entité qui n'a rien de bienveillant. Aussi après cette soirée des phénomènes étranges se produisent mettant les filles de plus en plus danger. Pour elles, il est temps de choisir de partir ou de rester afin d'enquêter pour comprendre ce qui hante la maison. Alors, que vont-elles décider? 

Mon avis :

Les Filles de Witch Hazel House est un récit contemporain teinté d'ésotérisme. Cécile Guillot et Nora Lake posent un décor de maison hantée obligeant les protagonistes à investiguer pour comprendre les drames survenus entre ses murs par le passé. Pourtant la maison n'avait rien d'inquiétant au début du roman. En effet, elle était plutôt décrite comme un refuge, un lieu réconfortant où l'on se sent bien jusqu'à  ce qu'une séance de spiritisme dérange les fantômes prisonniers des murs et attisent leur colère. 

Les manifestations violentes se succèdent avec toujours plus d'ampleur et une pesanteur s'installe progressivement alourdissant ainsi l'ambiance. 

Dans Les Filles de Witch Hazel House, le cosy mystery se dispute donc à l'horrifique

Cécile Guillot et Nora Lake introduisent d'ailleurs fort habilement la figure de la sorcière. Ses pouvoirs se manifestent de manière inattendue mais qui s'accordent tellement bien à la société d'aujourd'hui et reflètent fort judicieusement ses condamnations hâtives.

Les Filles de Witch Hazel House est un roman court mais efficace. Les autrices y abordent des thématiques très actuelles. Elles évoquent notamment les troubles obsessionnels compulsifs. C'est vraiment intéressant de voir ce sujet être abordé entre ces lignes pour mettre en lumière les conséquences de l'anxiété. La société d'aujourd'hui peut vite être toxique dans ce qu'elle génère de stress. Cécile Guillot et Nora Lake insistent sur la nécessité de la confiance dans les autres qui passe par la bienveillance, l'écoute, l'entraide et le non jugement.

Dans Les Filles de Witch Hazel House, la notion d'amitié est donc centrale au roman. Il en va de même pour l'aspect apprentissage avec des personnages qui en plus d'élucider des mystères cherchent aussi à se comprendre elles-mêmes et à trouver leur place. 

Quête d'identité et sororité sont donc les deux éléments forts à ce roman. 

Bien que jeunes, ces adolescentes sont remplies de courage car elles affrontent finalement autant leurs démons intérieurs que les mauvais esprits qui hantent la maison. Chacune représente une force pour les autres car ce n'est qu'ensemble qu'elles pourront venir à bout de ce qui les menace. 

En choisissant de l'écrire à deux, Cécile Guillot et Nora Lake nous immergent dans leur intrigue au travers de deux points de vue différents, celui de Lark pour commencer, puis enchaîne sur celui de Violette. C'est à la fois une manière pour les deux autrices de faire découvrir sa vision de l'intrigue tout en nous attachant plus particulièrement à ces deux personnages-ci. 

On les découvre plus intimement, partage leurs forces et leurs faiblesses. Au final, on ne résiste pas à leur charme mais n'en va-t-il pas toujours ainsi avec des sorcières ? 

Les Filles de Witch Hazel House est à la fois une lecture réconfortante et intrigante. De nombreux mystères sont à résoudre, ce qui en fait un livre passionnant. Mais on retrouve aussi beaucoup d'éléments qui font du bien. Les autrices ont ponctué leur récit de nombreux rituels tournant autour du thé, de lectures ou de loisirs créatifs nécessaires à l'équilibre psychique. 

Pour conclure :

C'est donc une excellente lecture qui s'impose idéalement pour la saison. Alors, foncez vite en librairie, je vous garantis que vous ne serez pas déçu surtout si vous aimez l'onirisme lorsqu'il s'invite dans notre monde. 

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog, mon avis sur : La Voie de la Sorcière, Le Parfum du Mal et Le Chant de la Lune de Cécile Guillot. 

Informations 

Cécile Guillot 
Nora Lake 
Les Filles de Witch Hazel House 
Collection Naos
9782382671580
272 pages
Éditions Mnémos

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