L'influence du "gaming" à la littérature

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12/04/2024

Clément Bouhélier, Le Pacte de Sang, éditions Critic

Clément Bouhélier, Le Pacte de Sang, éditions Critic

De Clément Bouhélier, je n'avais lu jusque là que sa série Olangar qui fut pour moi une véritable révélation. Pour autant, il est également l'auteur d'un post-apocalyptique avec Chaos (2016) et d'un thriller fantastique avec Passé Déterré (2017). Or, justement il semble avoir voulu renouer avec ces premiers amours d'écrivain en nous proposant avec son nouveau livre, Le Pacte de Sang, un autre thriller fantastique mêlé à de l'historique. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Critic, je remercie Eric Marcelin pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

1364, bataille d'Auray. Bertrand Du Guesclin et ses troupes sont en déroute. Deux de ses chevaliers, Olivier de Clissan et Martin de Rosmedec se sont réfugiés dans une vieille forteresse abandonnée en pensant y être à l'abri. Seulement quelque chose semble être à l'affût, prêt à sceller leurs destins. 

Juillet 2021: Les salariés d'une entreprise lyonnaise de référencement termine leur semaine de séminaire. Pour leur dernière soirée, il est prévu qu'ils la passent dans un château pour participer à un escape game. Un programme qui n'enchante pas beaucoup nos Lyonnais même si tous s'y plient sans faire d'histoire. Seulement, ils ignorent la nuit de cauchemar qu'ils vont vivre entre ces murs lugubres...

Mon avis :

Le Pacte de Sang est un roman contemporain où le thriller et l'Histoire s'invitent. En effet, Clément Bouhélier joue sur deux temporalités avec d'un côté, un cadre historique riche, celui de la bataille d'Auray qui mit fin à la guerre de succession de Bretagne avec la victoire de Jean III de Montfort et de l'autre côté, une scène moderne classique, celle d'une partie d'escape game entre collègues. Cette alternance permet à l'auteur de rendre la lecture très dynamique d'autant qu'il s'appuie sur des chapitres courts tout en donnant aux lecteurs les clés de compréhension du présent grâce au passé. 

Derrière ces deux époques, il y a tout de même un point commun, c'est le lieu. En effet, Clément Bouhélier a choisi de réunir ses personnages au château d'Auray, faisant comme si celui-ci existait toujours autrement que sous la forme de ruines. L'endroit est isolé et inquiétant. Les murs transpirent une certaine malfaisance ressentie par chacun des protagonistes quelque soit son siècle. Derrière ce délabrement de façade, un être hante bien les lieux. Sa présence donne le caractère horrifique au texte. Insaisissable, monstrueux et avide, ce croque-mitaine fout vraiment les fois. 

Et pour cause, sous la plume de Clément Bouhélier il personnifie la figure du vampire dans toute sa sauvagerie, sa cruauté et son abomination. Sa vue se dérobe souvent à nos yeux comme à ceux des autres personnages. Celui-ci préfère se dissimuler dans les ombres, fuyant la lumière pour se protéger tout en accroissant la peur. Sa monstruosité se devine plus qu'elle se perçoit. Ainsi, l'auteur joue sur tous nos sens pour laisser s'exprimer notre propre interprétation quant à la représentation de la figure vampirique, allègrement nourrie par l'imaginaire collectif. 

09/04/2024

Aurélie Wellenstein, L'Epée, la Famine et la Peste, T.2, éditions Pocket Imaginaire

Aurélie Wellenstein, L'Épée, la Famine et la Peste
t.2, éditions Pocket Imaginaire 

Les éditions Pocket Imaginaire ont eu la bonne idée de publier simultanément les deux tomes de L'Epée, la Famine et la Peste permettant aux lecteurices d'enchaîner l'histoire sans pause. 

Après un coup de cœur pour le premier tome, notamment pour son trio de personnages principaux profondément attachants, je suis donc très contente d'avoir pu enchaîner directement avec la suite.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Après leur victoire sur un escadron de l'inquisition, Sulyvahn, Cillian et Erin ont quitté l'ancienne capitale, Irichill pour marcher sur Wavestone et détruire l'inquisition afin de libérer la population de son terrible joug. Mais, Conrad et Lile sont toujours sur leur trace et ils comptent bien les empêcher d'accomplir leur quête. L'affrontement promet, d'ores et déjà, d'être apocalyptique. Alors quel camp va l'emporter ? 

Mon avis :

Avec ce volume 2 de L'Épée, la Famine et la Peste, Aurélie Wellenstein joue sur la déstabilisation des lecteurices en changeant de points de vue. En effet, pendant une grande partie du roman, on redécouvre l'histoire à travers le regard de Conrad qui nous partage sa version des faits et ses souvenirs. Ce tome se lit donc en miroir du premier pour à la fois relancer l'histoire et dynamiser la lecture. Mais c'est un procédé qui est aussi utile pour interroger la figure du monstre. Ainsi, dans cette deuxième partie, on marche dans les pas de celui qui est considéré comme l'incarnation du diable par Sulyvahn, Erin et Cillian. Alors qu'eux-mêmes sont catalogués de fléaux à abattre par Conrad. En étant en but aux convictions et aux contradictions de cet inquisiteur, il viendrait presque nous mettre le doute quant à la justesse des motivations des trois autres. C'est à la fois perturbant et intéressant car cela permet à l'autrice de montrer que chacun a sa part de noirceur et peut endosser le rôle de bourreau pour imposer les idées que l'on pense justes. Aussi, la violence n'appelle que la violence et la croyance n'excuse en rien les exactions commises. 

Le texte est puissant. Il est comme une déflagration émotionnelle qui empruntent les montagnes russes pour nous en faire voir de toutes les couleurs et clairement retourner nos cerveaux et nos cœurs. 

Les personnages sont comme autant de pions sur l'échiquier politique d'une éminence grise qui les manipule à souhait en s'appuyant sur l'adage du diviser pour mieux régner et ainsi servir ses desseins de soif de pouvoir. 

05/04/2024

Aurélie Wellenstein, L'Epéee, la Famine et la Peste, T.1, éditions Pocket Imaginaire

Aurélie Wellenstein, L'Épée, la Famine et la Peste, éditions Pocket Imaginaire 

Depuis quelques années, Aurélie Wellenstein est une signature qui s'est imposée aux littératures de l'Imaginaire. 

Aujourd'hui, sa bibliographie compte une quinzaine de romans, auxquels s'ajoutent quelques bandes dessinées puisque l'autrice s'essaye depuis peu à ce format graphique. 

Sa dernière actualité est la réédition en poche de sa duologie, L'Epée, la Famine et la Peste.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Le royaume de Comghall connait des temps troublés depuis que la population est condamnée par les terribles tarentas, faisant disparaître des villages entiers sous des toiles d'araignées. Or, pour lutter contre ce fléau et le culte qui lui est dédié, l'inquisition a été dépêchée et exerce sa mission avec beaucoup de zèle. Elle va d'ailleurs prendre en chasse un ancien soldat qui a pris bien malgré lui sous son aile deux jeunes gens : Cillian, en proie à une malédiction de loup et Erin, accusée à tort de sorcellerie. Alors que le piège semble se refermer sur eux, arriveront-ils à s'échapper ? 

Mon avis :

L'Epée, la Famine et la Peste est une fantasy crépusculaire qui nous entraîne au cœur d'un royaume mourant, marqué par la famine et la peste grise. Fruit d'une malédiction qu'il doit à la morsure d'une tarentule venant du royaume voisin et condamnant la princesse mordue à devenir une tarenta, autrement dit une femme araignée. 

Pour nourrir son univers, Aurélie Wellenstein emprunte donc à cette croyance païenne de la Tarenta comme araignée mythique qui, par sa morsure symbolique et le poison inoculé, génère des troubles du corps et de l'âme. Entre ces lignes, les conséquences de la morsure de l'araignée dépendent de l'espèce en présence. Ainsi, la veuve noire tisse les pensées de leurs victimes les plongeant ainsi dans une profonde mélancolie, la lycose de Tarente change les femmes en sorcières et les hommes en illuminés, et la fileuse suscite des rêves prémonitoires. Certaines femmes mordues prennent donc des caractéristiques physiques ainsi que des capacités propres aux araignées. En outre, Comghall est littéralement envahi par ces arachnides qui tissent leurs toiles partout au point d'étouffer toute étincelle de vie. Mais le tarentisme n'est pas le seul fléau qui sévit dans ce monde car il faut aussi compter avec des cas de lycanthropie.

Pour tenter d'endiguer cette tragédie entre en scène l'inquisition qui va traquer à l'extrême toute suspicion de tarentisme ou de lycanthropie faisant régner la terreur au sein du royaume car les persécutions vont bon train. Sa présence ajoute de l'infâmie à l'horreur ambiante et donne de suite le ton funeste au texte. 

Ici, les manifestations surnaturelles sont autant considérées comme des malédictions que comme des miracles, selon l'interprétation que chacun leur donne. On en croise beaucoup au fil des pages de ce livre, tantôt pour émerveiller tantôt pour horrifier. 

En outre, l'autrice joue également sur le détournement de conte. En effet, derrière ce palais maudit et entoilé que l'on est amené à visiter à un moment de l'histoire, il est très facile d'y voir une personnification du château assoupi de La Belle au Bois Dormant, notamment à travers ce temps suspendu qui semble avoir cours en ces lieux. Seulement, les résidents ne sont pas victimes d'un sommeil éternel car dans ce cas-ci, ils sont bel et bien morts. Emmaillotés dans les toiles, leurs corps ne tombent simplement pas en poussière. 

Comme à son accoutumée, l'univers qui sert d'écrin à son intrigue est très immersif, troublant et captivant à la fois. 

02/04/2024

Timothée Rey & Patrick Larme, A l'ombre des nervures, éditions Les Moutons électriques

Timothée Rey & Patrick Larme, A l'ombre des Nervures
éditions Les Moutons électriques 

Poète, écrivain et anthologiste, Timothée Rey apprécie de toute évidence d'écrire sous tous les formats. Au regard de sa bibliographie richement fournie en science-fiction, fantasy et fantastique, les littératures de l'Imaginaire ont donc clairement sa préférence. Il compte pas moins d'une cinquantaine de textes à son actif et a même reçu le prix Rosny aîné 2011 de la meilleure nouvelle "Suivre à travers le bleu cet éclair puis cette ombre". 

En septembre 2023, il signe le graphique A l'ombre des nervures, paru chez Les Moutons électriques et illustré par l'illustrateur et bédéaste Patrick Larme.

Lu dans le cadre de la dernière Masse critique mauvais genres, je remercie l'équipe de Babelio ainsi que Les Moutons électriques pour l'envoi de ce livre.

Résumé :

Vaste édifice, la Basilique abrite un œuf géant pondu, il y a un millénaire, par une créature venue d'ailleurs. Celui-ci est veillé par une communauté de zélotes qui attendent avec impatience son éclosion pour enfin connaître l'Age d'Or promis. Seulement, il semblerait que les lieux aient été infiltrés par des croyants d'un autre type qui souhaitent voir naître leur propre divinité en fécondant cet œuf. En tout cas, c'est ce que deux Disquisiteurs sont venus dire à un sous-brigadier de la police ecclésiastique afin que tous les trois les prennent en chasse et ainsi empêcher un drame d'advenir.

Mon avis :

A l'ombre des nervures est une fantasy baroque qui emprunte aussi bien des éléments au conte qu'au fantastique horrifique, en passant par le genre policier. 

Les lieux sont déjà très étranges. Nous voici propulsés au sein d'une construction immense qui ne fait pas qu'accueillir un œuf gigantesque puisque toute une cité semble se presser autour. L'espace a l'air sans fin abritant un vaste réseau d'escaliers et de canaux et permettant même la circulation de trains. Or, dans cet étrange dédale, on va rencontrer des sirènes d'un nouveau genre ayant fusionnées avec des anémones, des champignons mélodieux ou encore des anges-lopiots, une sorte de chauve-souris à tête de poupon surmontée d'une paire d'antenne. Les mélanges vont bon train dans ce livre pour donner naissance à toute une cosmogonie singulière et troublante. 

L'imaginaire de Timothée Rey est très fertile pour nous entraîner dans un voyage particulièrement burlesque.

En outre, les clins d'œil ne manquent pas. Quand ceux-ci ne portent pas sur ses propres œuvres, à l'image de son Tilbar occidental, ils font référence à d'autres classiques comme à travers cette très reconnaissable créature qui se dissimule sous la coquille du précieux œuf et que le crayon de Patrick Larme nous laisse entrapercevoir. Elle semble tout droit sortie d'un décor lovecraftien. Cela tient sans doute aux nombreuses tentacules qui terminent son corps. Allez savoir ! Et puis que dire du personnage principal gonflé comme une baudruche et emporté dans les airs à la fin du récit. Ne vous rappelle-t-il pas l'acariâtre tante Marge dans Harry Potter

Le ton est clairement pratchettien, il est là pour nous faire rire ou tout du moins nous tirer un sourire.

Timothée Rey joue beaucoup sur des inventions saugrenues pour nourrir son imaginaire complètement décalé. L'absurde est là pour témoigner du ridicule des croyances lorsqu'elles sont poussées à l'extrême poussant à des actes aux conséquences irréversibles. Entre ses lignes, il met en concurrence deux religions qui cherchent à s'imposer l'une à l'autre par la force et la tromperie en faisant notamment naître sa divinité qui les gouvernera tous. Il y a un côté mise en garde comme l'image du messie incarné ici par la figure du dieu tutélaire qui sauvera les croyants tout en leur apportant longue vie et prospérité. 

En outre, le récit ne manque pas d'action riche en rebondissements, même si certains sont tout de même prévisibles. De la traque à la course-poursuite, l'auteur tient le cap pour mener ses lecteurs au cœur d'une aventure à la saveur très insolite. 

Maintenant que l'on a vu le fond, intéressons-nous à la forme car le livre est vraiment très beau, tout de violet vêtu. C'est un relié parcouru d'illustrations qui prennent parfois la forme de planches de bande dessinée. Celles-ci viennent d'ailleurs poursuivre le récit et constituent de vrais moments de respiration au milieu du texte. La lecture est donc bien dynamisée. Les dessins dégagent une vraie modernité dans le trait et s'insèrent parfaitement pour éclairer des moments-clés ou mettre l'accent sur des scènes critiques du livre.

Pour conclure :

Encore un nouveau titre qui a rejoint La Bibliothèque Dessinée, une collection ambitieuse qui allie la plume et le pinceau pour nous embarquer dans des mondes imaginaires extrêmement fertiles. A bon entendeur !

Fantasy à la Carte

Informations

Timothée Rey
Patrick Larme
A l'ombre des nervures
9782361838683
146 pages
Editions Les Moutons électriques

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29/03/2024

Michel Pagel, Le Roi d'août, éditions Les Moutons électriques

Michel Pagel, Le Roi d'août, éditions Les Moutons électriques 

Ecrivain français, Michel Pagel a déjà signé de nombreux titres. Parmi lesquels, on peut en citer en science-fiction avec L'Equilibre des paradoxes, récompensé par les prestigieux prix Rosny aîné et Julia-Verlanger, en fantasy avec Les Flammes de la nuit et en fantastique avec son copieux cycle de La Comédie inhumaine

Primé en 2003 par le grand prix de l'Imaginaire, son roman Le Roi d'août vient d'être réédité chez Les Moutons électriques.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec Les Moutons électriques, je remercie Maxime pour l'envoi de ce service de presse qui m'a donné l'occasion de goûter à cette pépite de fantasy

Résumé :

Sacré roi en 1180, Philippe II prend la suite de son père Louis VII. Son début de règne est marqué par un revirement d'influence puisque la maison maternelle de Blois-Champagne est mise sur la touche au profit de celle de Flandre. En outre, celui-ci est également émaillé de conflits perpétuels avec ses rivaux Plantagenêt, de victoires et de défaites militaires, sans oublier d'unions tumultueuses. Une vie fort mouvementée pour celui qui fut considéré comme le premier roi de France.

Mon avis :

Le Roi d'août est un récit de fantasy historique dans lequel Michel Pagel s'est replongé dans la destinée exceptionnelle de Philippe II et à travers lui, celle de la France. Il faut dire que son règne réunit tous les éléments faisant écho aux codes du genre. 

On peut déjà citer les intrigues politiques et les jeux d'influence. En effet, dès son couronnement Philippe II privilégie la maison de Flandre pour réduire le pouvoir de sa mère Adèle de Champagne et du clan champenois. En outre, il épouse Isabelle de Hainaut, la nièce de son parrain, Philippe d'Alsace, le comte de Flandre. Véritable premier acte politique qui lui vaut l'inimitié de sa mère. S'ensuit la signature du traité de Gisors avec Henri II d'Angleterre qui renforce sa position de jeune roi face aux maisons de Flandre et de Champagne. Pour autant, des rivalités demeurent au sein du royaume. Ainsi, en 1881 une brouille entre Philippe II et son parrain ranime le conflit avec les barons que le roi entérinera par le traité de Boves lui confirmant sa mainmise sur le Vermandois, l'Artois et l'Amiénois. Mais sa plus grande préoccupation demeure le conflit qui l'opposa longtemps aux Plantagenêt. Or, en grand stratège, il s'est d'abord lié d'amitié avec les fils pour jouer sur les antagonismes que ces derniers entretenaient avec leur père jusqu'à ce que chacun à leur tour prenne les armes contre lui pour lui reprendre les terres acquises par la guerre ou le mariage. 

Ce qui nous amène à un autre élément cher à la littérature fantasy, à savoir la conquête qui vient donner le caractère épique au récit. On est en plein dedans ici, à travers les manœuvres de Philippe Auguste pour agrandir son territoire. 

Ainsi, Michel Pagel joue pleinement sur les manipulations et les traitrises qui ont eu cours à l'époque pour nourrir son roman et par conséquent, captiver son lectorat.

Mais il ne peut être question de fantasy sans magie. Alors quid de celle-ci entre ces lignes ? Pour le coup, l'auteur se montre très ingénieux en utilisant les mystères qui ont émaillé le règne de Philippe II comme des fenêtres sur l'onirisme. Ainsi, ces miracles que l'on a attribués au roi, notamment au début de sa prise de pouvoir, comme une manifestation divine sont réinterprétés par Michel Pagel comme un héritage surnaturel qui coulerait sommairement dans ses veines. En outre, il procède de la même manière avec Isambour de Danemark que Philippe II a répudiée dès le lendemain de leur noce sans explication valable. L'auteur, lui, y voit là une nouvelle manifestation ésotérique que le monarque ne peut souffrir d'où son rejet. Cette introduction des créatures surnaturelles qui mêlent leurs destins à des dynasties familiales tombe bien à-propos pour envoûter le lecteur en l'emmenant sur des terres que l'Histoire n'a pas encore explorées.