Jeune autrice, Judy I. Lin a toujours mis un point d'honneur à s'évader dans les mondes imaginaires depuis sa plus tendre enfance. Alors rien d'étonnant de la retrouver aujourd'hui une plume à la main pour nous conter ses propres histoires extraordinaires.
D'ailleurs, Une magie teintée de poison a l'honneur d'être classé dans la liste des Best-sellers Young Adult du New York Times, en plus de susciter l'engouement de la communauté virale des lecteurices.
Lu dans le cadre d'un partenariat, je remercie les éditions Hugo pour l'envoi de ce service de presse.
Résumé :
Ning a perdu sa mère, morte empoisonnée par le thé qu'elle lui a servi. Sa sœur, elle, est entre la vie et la mort car sa mère a réussi, avant de mourir, à lui confectionner un remède pour ralentir les effets du poison. Mais Ning sait que ce n'est qu'une question de temps alors lorsqu'elle apprend qu'une prestigieuse compétition a lieu à la cité impériale pour trouver le plus grand maître du shénnong-shï, Ning y voit là sa chance de sauver sa sœur car une faveur sera accordée au gagnant par le princesse en personne. Ni une ni deux, elle s'embarque dans cette aventure au péril de sa vie car qui peut savoir quel terrible poison s'est immiscé dans les murs de cette cité et dans le cœur de ses habitants. Mais un autre choix est-il seulement possible ?
Mon avis :
Une magie teintée de poison nous immerge dans un univers qui met à l'honneur le merveilleux asiatique et ses rites ancestraux. En effet, Judy I. Lin a conféré à la cérémonie du thé une puissante magie. Pour mémoire, le thé est considéré comme un art en Chine et au Japon. Alors, à chaque pays ses traditions et sa philosophie. Or, l'autrice a décidé d'articuler son intrigue autour de cet élément culturel majeur. Ainsi, elle s'est inspirée de Shen Nong, un héros civilisateur de la mythologie chinoise à qui on attribue la découverte du thé et de ses vertus médicinales pour imaginer ici la prestigieuse fonction de Shénnong-shï, autrement dit un maître du thé disposant notamment de grands pouvoirs de guérison.
Cependant ce cadre ésotérique dissimule un monde impitoyable où règnent la compétition et la traîtrise. L'héroïne est parachutée à la cour impériale où elle est écartelée entre l'ambiance suspicieuse émanant du pouvoir en place et la tension avec ses rivaux. Dàxï est un royaume fragilisé, aux prises avec des luttes intestines qui orchestrent du désordre sur le territoire pour déstabiliser le pouvoir en place. Des empoisonnements ont été perpétrés, la mère et la sœur de Ning en ont fait les frais. Il se murmure même que l'empereur serait l'une des victimes. Sa fille, la princesse Ying-Zhen n'a rien confirmé à ce sujet mais a initié ce concours dans le but de trouver le meilleur maître du thé, alors toutes les hypothèses sont envisageables. Un contexte conspirateur qui donne à ce texte toute sa dimension intrigante maintenant ainsi une tension latente tout au long du roman.
Une plume fluide, un rythme entraînant, des secrets à élucider, autrement dit d'indéniables qualités pour le premier volet de cette duologie.