L'influence du "gaming" à la littérature

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13/03/2016

Oliver Bowden, Révélations, Assassin’s Creed, tome 4


Après toutes ces années Ezio Auditore occupe toujours la place de chef de la Confrérie des Assassins. Sa sagesse et sa force sont restées intactes. Raison pour laquelle il s’est fixé une nouvelle mission, celle de retrouver la bibliothèque d’Altair. L’instant est venu pour laConfrérie de prendre connaissances des derniers secrets de leur ancêtre.


Pour mener à bien sa mission, il se lance dans une nouvelle quête qui se fera en plusieurs étapes. Il commence par mettre le cap sur Maysaf et l’ancienne forteresse de la Confrérie. Son but est ici de la libérer de l’occupation des Templiers afin d’accéder à la bibliothèque. Au final, il va y trouver un livre qui lui servira de guide pour trouver l’emplacement des clés qui lui ouvriront les secrets d’Altaïr. Le livre en main, Ezio s’engage dans un jeu de pistes à travers tout l’empire ottoman.

Néanmoins, il risque de trouver de la résistance sur sa route car l’ombre des Templiers planent toujours. De nouveaux dangers vont donc encore menacer Ezio qui se retrouvera au milieu d’un conflit opposant les deux fils du sultan de l’Empire Ottoman, Selim et Ahmet.

A l'instar du jeu vidéo, ce récit multiplie les scènes d'action et autres combats spectaculaires afin de donner du rythme à l'histoire.

Une ultime aventure pour notre assassin qui, à l’image d’Indiana Jones, va devoir presque enfiler chapeau et lasso pour partir à la recherche des trésors cachés par son aïeul. 

Fantasy à la carte




06/03/2016

Laurell Kaye Hamilton, la reine de l’ombre

L’écrivaine américaine Laurell K. Hamilton est née le 19 février 1963 à Heber Springs dans le Kansas. Dans son enfance, elle est bercée par les contes que lui raconte sa grand-mère et qui vont la marquer profondément comme l’histoire du Squelette Sanglant dont elle reprendra le titre pour l’un de ses romans. Grâce à sa bibliographie riche en romans d’horreur et de fantasy urbaine, sa carrière d’auteure à succès est assise à l’heure d’aujourd’hui. Elle a grandi dans l’Indiana après le divorce de ses parents. Plus tard, elle étudie l’anglais et la biologie au Marion College en Virginie. Puis diplômée, elle part vivre quelques-temps en Californie pour finalement s’installer à Saint Louis, dans le Missouri. Ce sont d’ailleurs deux lieux de prédilection pour faire se dérouler les histoires de ses deux plus grandes sagas littéraires. Elle commence par travailler dans une maison d’édition, la Werrow Corp tout en se mettant elle-même à l’écriture. Ainsi en 1992 paraît son premier roman intitulé NightSeer. Un texte largement influencé par ceux de J.R.R. Tolkien et Robert E. Howard. Dans la même année, elle publie une nouvelle Nightshade pour la série Star Trek.

C’est en 1993 qu’elle s’attelle à Anita Blake et qui compte aujourd’hui vingt-six tomes dont vingt-trois sont pour l’instant traduits en France. Comme le titre de cette série l’indique, il s’agit du destin d’une jeune femme de 24 ans prénommée Anita, vivant à Saint-Louis aux Etats-Unis et occupant le poste de réanimatrice de zombies. Dans ce monde, les créatures de la nuit existent bel et bien et ont pour certaines une présence autorisée et même légale. Anita Blake est chargée de réanimer les morts à la demande des familles moyennant finances afin que celles-ci règlent un différent, ou fassent leur deuil. Mais notre jeune héroïne est également l’exécutrice officielle des vampires qui commettent des crimes. Elle s'est d’ailleurs forgée une sacrée réputation dans le monde de la nuit et bien que très jeune, elle est craint de tous. Ainsi, chaque tome correspond à une aventure que vit la jeune femme.
Son autre importante série littéraire est Merry Gentry qu’elle commence à écrire en 2000 et qui se compose actuellement de neuf tomes. Ici son héroïne est plus âgée de 10 ans et elle vit à Los Angeles pour y exercer le métier de détective privé spécialisé dans le paranormal. Enfin, ceci est sa couverture officielle car Merry est en réalité une princesse Sidhe de haute lignée et la nièce de la reine Andais d’Unseelie. C’est à la mort de son père qu’elle s’enfuit de la cour pour aller se réfugier à Los Angeles. Mais au cours de l’une de ses enquêtes, elle se découvre un pouvoir, celui de « La Main de Chair » qui lui permet d’anéantir ses ennemis. Avec la révélation d’un tel pouvoir, la reine Andais la pourchasse à nouveau mais étonnement pas pour la tuer mais pour lui proposer un marché. La reine lui offre la possibilité de monter sur le trône à la condition de tomber enceinte. Ainsi commence une nouvelle vie pour Meredith qui s’annonce d’ores et déjà pleines de rencontres masculines.
Avec deux cycles majeurs qui se classent clairement en fantasy urbaine et appartient même au sous-genre bit-lit (voir l’article sur Charlaine Harris), il était donc temps à Fantasy à la carte de lui faire une place. Puisque son cycle d’Anita Blake est le plus important, parlons-en de manière plus approfondie. 

Comme toute bonne héroïne de bit-lit qui se respecte, Anita Blake est une humaine qui aspire à la vie la plus normale possible tout en étant confrontée dans son quotidien au surnaturel. Déjà par son travail enfin ses deux emplois puisqu’elle bosse à la fois dans une PME dont le but est de relever les morts et est chargée également d’exécuter les vampires criminels. Voici deux activités paranormales, et pourtant ses conditions de travail sont si proches de l’employé lambda. En effet, elle est sous-payée et est fortement déconsidérée par son patron. Mais comme elle le répète souvent, il faut savoir exploiter ses dons et il s’avère que le sien est d’avoir la capacité de parler aux défunts. Anita est en premier lieu un bourreau de travail comme peut l’être beaucoup d’hommes et de femmes. D’autant qu’il faut ajouter ses loisirs peu orthodoxes d’exécutrice de vampires, on peut dire que les journées d’Anita sont bien remplies et pas si ordinaires que ça. Quand on commence à lire ses aventures, on imagine une fille plutôt bien charpentée pour tenir tête aux assoiffés de sang, néanmoins lorsqu’on découvre Anita pour la première fois, l’étonnement s’empare de notre esprit. Petite brune, menue et juvénile, elle ressemble plus à une étudiante qu’à une tueuse implacable. Mignonne mais sans extravagance, on se sent finalement proche de l’héroïne de Laurell K. Hamilton. Enfin tant qu’elle se tient tranquille car croyez-moi lorsqu’elle se met à dégommer toutes les créatures autour d’elle qui en veulent à sa vie ou à celle de ses proches, vous révisez vite votre jugement à son sujet.

C’est à Saint-Louis que vit Anita Blake à une époque contemporaine à la nôtre. La différence étant ici que les humains vivent aux côtés de créatures surnaturelles. Dans le monde d’Anita Blake, celles-ci sont plus ou moins acceptées voire respectées tant qu’elles ne commettent pas de crimes. Ainsi les vampires, les métamorphes de toute origine exercent n’importe quelle profession et vivent en bonne intelligence avec les simples humains. Certains sont même de véritables chefs d’entreprise à l’image du vampire Jean-Claude, un multimillionnaire à la tête de nombreux clubs.

Bien sûr il existe un code constitué de règles à respecter afin de conserver un équilibre du monde pour qu’il ne bascule pas dans le Mal. Chaque ville américaine est contrôlée par un puissant vampire que l’on nomme le maître de la ville. Il possède son baiser, c'est-à-dire son groupe de créatures surhumaines qui lui doivent obéissance et fidélité. Leur intérêt est de se confondre avec les humains tout en évitant d’attirer l’attention des autorités. Naturellement qui dit puissance, dit risque d’hégémonie des voisins. Raison pour laquelle intervient régulièrement Anita afin de rétablir l’ordre au sein de sa ville. Il y a également des communautés de métamorphes dans lesquelles là aussi existe une hiérarchie précise avec un chef. Ces communautés portent des noms différents en fonction des races de métamorphes en présence. Ainsi, il y a par exemple le lupanar pour les loups-Garous ou le pard pour les léopards-Garous.

De ce fait, l’univers imaginé par Laurell K. Hamilton est complexe et ordonné tant que des crimes ne sont pas commis. Or, que serait un récit de fantasy sans lutte entre le Bien et le Mal, ce serait tout simplement une histoire où il manquerait l’essentiel. C’est donc là qu’intervient Anita Blake afin de rendre justice aux victimes, de protéger les citoyens et même parfois d’empêcher la domination du monde par des créatures de l’ombre bien trop avides de puissance.
Chaque roman se présente généralement comme une enquête que mène la jeune femme notamment lorsqu’elle est nommée agent fédéral pour résoudre les crimes surnaturels. Grâce à ses pouvoirs et à ses accointances avec le monde fantasmagorique, elle est un atout majeur pour la police qui fait régulièrement appel à elle. En conséquence, Laurell K. Hamilton donne une dimension policière à son récit de fantasy urbaine. 

Mais pas seulement car elle joue beaucoup sur la séduction, sur l’attirance qu’exercent ces créatures sur les humains. Il est de notoriété que le vampire est irrésistible et envoûtant pour les simples mortels. L’auteure surfe donc sur cet engouement littéraire et cinématographique pour ces êtres ténébreux afin d’apporter une bonne dose d’érotisme à ses textes. Ainsi, dans Les aventures d’Anita Blake, il n’est pas seulement question de résoudre des crimes, mais aussi de parler de romances, de relations humaines et/ou surhumaines, ou encore de la complexité des sentiments. Car même si on suit l’intrigue à travers les yeux d’Anita, Laurell K. Hamilton nous met en présence d’une sacrée collection de personnages. Elle a pris le temps de brosser le portrait de chacun d’eux dans un souci de réalisme pour le lecteur. Ils ont des caractéristiques et des natures propres à eux et finalement bien proches du simple humain. Son cycle est aussi un moyen pour Laurell K. Hamilton d’analyser la vie, et chacune des étapes par lesquelles l’Homme passe. Son héroïne est souvent confrontée à des situations dans lesquelles le lecteur s’identifie parfaitement. C’est donc une manière pour l’écrivaine de nous donner sa définition de l’amour, ou de l’amitié. 
On y parle de pouvoir, de sexualité sans tabous mais aussi de tendresse, et d’attachement. C’est également un moyen pour elle d’appréhender les thèmes sur la différence et la tolérance puisqu’Anita Blake va connaître une sacrée évolution au fur et à mesure des aventures. Elle qui considérait les vampires et les métamorphes comme des monstres au début de l’histoire, elle va réviser son jugement au fur et à mesure des tomes jusqu’à même éprouver des sentiments, et de la compréhension pour eux. Il y aussi une vraie réflexion sur le mythe de la vie éternelle et de la pureté de l’âme. En effet, au départ de l’histoire Anita craint pour son âme si elle se laisse aller à fréquenter les créatures de la nuit. Or, les choses changent et l’idée germe dans son esprit que ces êtres immortels possèdent également une âme même si cela est difficile à reconnaître. Finalement, quand on ouvre un roman d’Anita Blake, c’est une vraie leçon de vie que l’on y trouve avec une remise en question perpétuelle de ses croyances et de ses convictions. Laurell K. Hamilton aborde également beaucoup le rapport aux autres et à soi-même. Ses personnages sont forts de par leurs capacités surnaturelles mais faibles aussi car ils doivent apprendre à se comprendre et à s’aimer eux-mêmes. Un long chemin qu’il est possible d’atteindre grâce à l’amour de l’autre. Ce sont tous ces éléments que l’auteure incorpore dans ses textes qui sont intéressants pour le lecteur et donnent matière à réfléchir.

Il est clair qu’à l’heure d'aujourd’hui la série Anita Blake est un vrai succès éditorial et certains romans sont même considérés comme des best-sellers. Ainsi le tome 11, Péchés céruléens obtient dès sa sortie la seconde position des meilleures ventes selon le New York Times et va occuper cette place pendant quatre semaines. Chaque sortie est attendue et ses romans sont devenus une garantie pour les éditeurs qui les publient comme en France les éditions Bragelonne sous le label Milady.

Un succès qui pousse Laurell K. Hamilton à explorer d’autres pistes pour enrichir sa saga. En 2005, elle publie pour la première fois un roman isolé qui ne met pas en scène Anita mais son partenaire Micah. Présenté sous forme de nouvelles, c’est un moyen pour l’auteur d’en révéler plus sur ce personnage et donc de développer davantage son univers. 

D’autre part, pour aller encore plus loin Laurell K. Hamilton a accepté de faire adapter ses romans en bande-dessinée. C’est ainsi que né en octobre 2006, le premier comic des aventures d’Anita Blake, Plaisirs Coupables adapté en douze numéros par la société Dabel Brothers en partenariat avec Marvel. Face à ce succès, Marvel décide d’adapter le second tome Le Cadavre Rieur mais en quinze volumes cette fois-ci. Enfin, une mini-série de deux numéros faisant office de spin-off sort également. Elle s’intitule First Death et se concentre sur la rencontre entre Edward et Anita. En France, c’est Milady qui rachète les droits et qui sort en 2011 le premier comic d’Anita Blake pour venir alimenter sa collection Milady Graphics sans pour autant en faire paraître davantage à ce jour. Pour Laurell K. Hamilton, c’était à la fois un moyen de toucher un autre public qui ne connaissait pas encore ses romans mais aussi une réponse à la demande des fans de voir leur héroïne favorite prendre vie sous forme de dessins. Une décision marketing mais pas que car cela reste une autre façon d’appréhender l’univers si riche et si complexe d’Anita Blake et il faut savoir contenter tout le monde. Alors à quand la suite française des aventures de notre célèbre tueuse de vampires au format comics ?
En se renouvelant à chaque tome, Laurell K. Hamilton a su conserver depuis toutes ces années l’attention de son public. Et la question que l’on se pose à l'heure d'aujourd'hui est jusqu’où nous emmènera-t-elle encore ?

Fantasy à la carte 


28/02/2016

Terry Pratchett, Sourcellerie, Les Annales du Disque-Monde, tome 5

Il existe une magie bien plus puissante, plus dévastatrice que celle des mages: la sourcellerie. Ce nom vous fait sourire, vous ne devriez pas. Ne soyez pas aussi arrogants, aussi pompeux que les mages de l'université Invisible. 

En effet, l'intrusion d'un jeune garçon prénommé Thune s'affirmant doué de sourcellerie et réclamant le chapeau de l'archimage en a fait rire plus d'un. Enfin jusqu'à ce que ce petit bout de chou à l'aide de son étrange bourdon mette l'université sans dessus-dessous. 

Alors que les mages venaient de prendre la décision de donner ce chapeau, qui n'est finalement qu'un symbole, l'impensable survient. Disparu, volé... mais par qui? Mystère et boule de gomme. Sauf peut-être pour Rincevent. Oui, oui notre demi mage fait bien partie de l'aventure. Lui qui se pensait tranquille, et enfin à l'abris, il n'en est rien car comment résister à l'appel à l'aide d'une demoiselle en détresse. Enfin en détresse, c'est vite dit. C'est plutôt Rincevent qui est en détresse lorsqu'elle l’entraîne à sa suite dans une folle aventure, le chapeau sous le bras. Car notre voleuse, c'est elle, Conina la fille du célèbre Cohen le Barbare. 

Et c'est reparti pour de nouvelles péripéties, un peu trop remuantes d'ailleurs au goût de notre illustre mage. Il faut croire que l'histoire se répète pour Rincevent, il est encore contraint de sauver le Disque-Monde. 

Un tome où il va prendre conscience de ce qu'est vraiment l’héroïsme et nous donner à nous lecteurs une bonne leçon de courage et d'abnégation. Encore un roman à la mesure de Terry Pratchett, aussi fantasque que récréatif. Il ne mâche toujours pas ses mots ni ses héros, mais il y a pas à dire, on apprécie. 

Fantasy à la carte

21/02/2016

Damien Bador, Coralie Potot, Vivien Stocker, Dominique Vigot, L'Encyclopédie du Hobbit

L’Encyclopédie du Hobbit est une immersion dans l’univers merveilleux de John Ronald Ruel Tolkien. Un imaginaire qui demeure encore bien souvent mal connu du public. Ce bel ouvrage apparaît donc comme le moyen d’aller plus loin dans l’œuvre du père fondateur de la fantasy moderne. Fruit d’un long travail de recherches à partir des textes originaux mené par un collectif de passionnés, issu pour l’essentiel du milieu associatif, le résultat en est bluffant.

En effet, plus qu’un ouvrage encyclopédique, ce livre édité par le Pré aux Clercs, maison d’édition renommée pour ses beaux-livres, apparaît comme un véritable objet d’art alternant textes et illustrations de grande qualité. 


Il est construit sur un modèle assez simple. Tout abord, il s’ouvre sur une longue introduction qui revient sur la carrière de J.R.R. Tolkien afin de comprendre comment est né dans l’esprit de ce génie cet univers grandiose qu’il a enrichi au fur et à mesure de ses écrits. Puis, le livre se divise en sept grandes parties avec les personnages, les peuples, les langues et écritures, les objets et constructions, les lieux de l’aventure, les événements remarquables et les sources d’inspiration. Chacune d’elle permet de faire un tour d’horizon de cette œuvre du Hobbit

C’est donc une étude très complète qui traite de divers aspects du Hobbit et de l’univers Tolkienien en général. Ainsi, ces passionnés se placent aussi bien du point de vue historique, linguistique qu’anthropologique. Ils commencent d’abord par dresser le portrait de chacun des personnages principaux et secondaires afin de rappeler l’importance de leur rôle dans l’histoire. Puis, ils expliquent avec une grande précision les caractéristiques de chacun des peuples, de chacune des créatures que J.R.R. Tolkien a mis en scène dans son livre. Il faut dire que les nombreuses traductions des œuvres originales sont loin d’être toujours à la hauteur tout comme les adaptations cinématographiques qui demeurent assez simplistes et font l’impasse sur bien trop d’éléments. C’est pour cette raison que ce collectif a voulu, à travers ces deux premiers chapitres, redonner la primeur à chacun des héros inventés par l’auteur. Car il ne faut pas oublier l’imaginaire extraordinaire dont a fait preuve Tolkien. Il est tout de même l’inventeur d’un immense territoire dans lequel évoluent de nombreux peuples tantôt en bonne entente, tantôt en conflit. 
Ensuite il est question des différentes langues et diverses écritures qui occupent une grande importance dans ses romans car Tolkien est un linguiste avant tout. Il était donc normal qu’il fasse correspondre à chacun de ses peuples un langage spécifique. Et c’est un élément remarquable car il a poussé le souci du détail à inventer des dialectes avec des alphabets et des prononciations propres afin de donner une vraie crédibilité à ses livres. 

Mais en plus d’être un linguiste, Tolkien s’avère aussi être un géographe émérite en imaginant un monde au relief très détaillé. Ainsi L’Encyclopédie du Hobbit met en lumière chaque lieu marquant de l’aventure pour assurer une meilleure visualisation aux lecteurs. 

Ces passionnés ont également compris que la magie de Tolkien passe par l’omniprésence d’objets merveilleux dont l’anneau unique occupe une place centrale. Ces artefacts sont les premiers éléments à donner un caractère fantasy au récit. 

Enfin, ce livre conclut sur les nombreuses sources d’inspiration tirées pour la plupart des légendes celtiques, arthuriennes même, et scandinaves. Grand littéraire, Tolkien est fasciné par ses écrits du passé, il participe à la traduction de textes médiévaux et même à la réécriture de poèmes scandinaves. Tout ce travail va contribuer à alimenter son imaginaire et à donner ainsi naissance à sa future Terre du Milieu. 


Née de l’imagination de mordus, L’Encyclopédie du Hobbit pourrait être qualifié d’artbook puisque chaque texte est agrémenté de belles illustrations. En effet, ce livre alterne crayonnés, peintures, pastels qui viennent rehausser magistralement les observations de chaque auteur faisant de ce livre un véritable beau-livre. De plus, le papier utilisé est de bonne qualité, épais et chaque feuillet revêt un aspect vieilli qui donne un caractère précieux à l’ouvrage. Autre caractéristique à signaler est la couverture sobre par ses couleurs mais qui donne l’impression d’avoir à faire à un grimoire qui renfermerait les secrets de J.R.R. Tolkien sur son œuvre du Hobbit.

Plus qu’une simple littérature, la fantasy constitue une source d’inspiration à part entière pour des artistes qui se servent de ces écrits pour donner vie à des dessins qui invitent à la rêverie, au vagabondage de l’esprit, à la création artistique. On peut donc le dire sans se tromper que la fantasy a su inspirer des carrières artistiques pour des illustrateurs de renom.


Fantasy à la carte

14/02/2016

Sandra N. Lemoing, Le royaume d’Harcilor, Powerful, tome 1

Avec Le royaume d’Harcilor, premier tome d’une future trilogie, la jeune auteure Sandra Lemoing fait son entrée dans le paysage fantasy

Powerful nous propose ici une fantasy qui demeure traditionnelle mais qui reste chère aux amoureux du genre. 

Depuis douze longues années, le royaume est sous le joug d’un tyran et de son fils qui se sont emparés du pouvoir avec violence et traîtrise. Mais ce royaume est peu ordinaire car il est peuplé pour beaucoup de gens aux pouvoirs extraordinaires. C’est donc un univers imprégné de magie que nous dépeint ici l’auteur. Rien d’étonnant puisque nous pénétrons en territoire fantasy. Le peuple harcilan se divise en deux catégories, les Silarens et les Iesilarens, autrement dit les détenteurs de magie et les non-détenteurs. Quant aux pouvoirs, ils sont très variés et certains en possèdent même plusieurs. Ainsi il y a des Silarens qui sont capables d’enflammer des choses, d’autres, à contrario, de les geler. Et puis il y a ceux qui sont doués pour déplacer des éléments grâce à la mobilité ou encore de maîtriser la foudre. Bref, à Harcilor tout est possible. 

Seulement au vu du contexte socio-politique, les habitants sont brimés depuis plus de dix ans et vivent dans la peur de faire un mauvais pas et de se retrouver emprisonnés voire pire encore. Bien sûr, certains font de la résistance. Ainsi sous l’égide de maître Cyr, quelques enfants, adolescents et même adultes viennent s’instruire à l’insu du roi et de ses fidèles.

Tout change le jour où débarque la fille de l’ex Cheffe des Gardiens, Selna. Ce retour inattendu fait sensation dans la communauté des résistants car pour tous, elle était décédée depuis bien longtemps. La réalité est tout autre car à l’époque elle avait réussi à s’enfuir avec son père. Devenue adulte, Selna ne rêve que de venger la mort de sa mère et de libérer Harcilor. Or, il y a peut-être une occasion avec le départ en mission du fils du roi, Litar. Ce dernier étant très puissant, il est plus judicieux de s’emparer du royaume lorsqu’il n’est pas là. 

C’est donc à cet instant crucial que démarre le récit de Sandra Lemoing. Ce moment où la reprise du pouvoir se prépare dans les rangs des résistants qui grossissent d'ailleurs de jour en jour. La quête de liberté s’annonce déjà sanglante mais dont l’enjeu demeure vital. 

Sandra Lemoing propose un récit en deux temps. D’abord, elle alterne présent et passé afin d’assurer une parfaite immersion dans son monde. Puis, elle passe au moment crucial, le combat nécessaire et inévitable pour retrouver leur liberté perdue. Elle a su insuffler de l’héroïsme à ses héros et nous brosse des combats épiques et spectaculaires dignes des plus célèbres batailles de la saga Harry Potter, les baguettes en moins. Elle a également pris le temps de soigner ses personnages qui sont nombreux et dont certains sortent du lot et attirent grandement l'attention. 

En un mot, l'auteure a su offrir grâce à cette première aventure un plaisant moment de lecture avec un récit fluide et entraînant tout en ménageant du rebondissement dans les dernières lignes. Une nouvelle saga à ne pas perdre de vue.

Fantasy à la carte