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24/03/2023

Katia Lanero Zamora, Les Fils du Feu, tome 2, La Machine, collection Les 3 Souhaits, éditions ActuSF

Katia Lanero Zamora, Les Fils du Feu, tome 2, La Machine
collection Les 3 Souhaits, éditions ActuSF 

Ce mois de mars est marqué par la sortie tant attendue du final du diptyque de Katia Lanero Zamora. Pour avoir lu très récemment le tome 1 de La Machine, je suis bien contente d'avoir pu enchaîner directement avec la suite, tant les dernières lignes m'ont laissée dans un suspense insoutenable quant au devenir de ces deux frères. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions ActuSF, je remercie Jérôme Vincent pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

A Panîm, la guerre civile s'installe. Les mécontentements populaires et les injustices sociales ont grandi les rangs du parti Machiniste. Or, pour mater la rébellion et pour ramener l'ordre, l'armée est rappelée dans le pays afin de traquer celles et ceux qualifiés de dissidents. Pour Vian, c'est la douche froide car il est loin du retour en fanfare couvert de médailles et il sait qu'il lui faudra oublier ses attaches personnelles pour briller. Quant à Andrés, lui qui s'est laissé séduire par cette belle utopie d'équité sociale, que sera-t-il prêt à sacrifier pour la cause ? Enrôlés dans des doctrines différentes, sont-ils condamnés à s'affronter et peut-être à s'entretuer ? 

Mon avis :

Avec Les Fils du Feu, Katia Lanero Zamora explore les ressorts psychologiques et émotionnels de la guerre civile. Elle met en lumière les bassesses que certains vont mettre en œuvre pour survivre croyant bien volontiers les justificatifs qu'on leur agite sous le nez pour légitimer leurs actes. L'autrice met à nu toute l'horreur de mener une guerre au sein d'un même peuple conduisant des frères, des sœurs, des parents ou des amis à s'étriper. Elle s'intéresse ici à la mise en œuvre des doctrines idéologiques reposant à la fois sur la déshumanisation de l'ennemi et la persécution de cibles toujours désignées comme étant coupables de tous les maux de l'existence. Le texte n'en est que plus bouleversant car non seulement il fait écho à une période sombre de l'Histoire en Europe, mais demeure encore d'actualité avec une humanité qui ne tire jamais leçon de la souffrance des peuples. 

La tragédie qui secoue la cité fictionnelle de Katia Lanero Zamora bat à l'unisson des cœurs meurtris de ses principaux protagonistes dont l'amour filial incarne ce monde déchiré. 

Pour autant, au milieu de l'horreur et l'infâmie fleurissent de nobles sentiments car l'amitié, la fraternité et la solidarité sont également au rendez-vous. En effet, l'autrice a tissé de très belles relations entre certains de ses protagonistes qui reposent essentiellement sur un respect mutuel. 

Le texte est touchant mêlant des moments de complicité à des instants de gravité pour faire monter les larmes aux yeux des lecteurs et serrer leurs gorges face à ce trop-plein d'émotions. Avec sa saga, Katia Lanero Zamora signe clairement un cycle inoubliable qui remue autant par la grandeur de ses personnages, le tourbillon des sentiments qu'il suscite que par la gravité des événements dans lesquels il nous emporte. 

La plume est fluide, immersive et habile pour questionner une époque troublée à travers les actes qui en découlent. L'autrice a fait un gros travail sur la personnalité de ses nombreux protagonistes en pointant du doigt le poids familial. Elle introduit, par exemple, un personnage LGBT qui ne fait pas qu'entretenir ici la représentation de la communauté mais sert réellement l'intrigue dans le sens où l'autrice nous projette dans une époque d'intolérance maximale et où l'homosexualité est taxée de dégénérescence. Maintenue sous le joug implacable du grand-père, la famille Cabayol vit pour se conformer aux désidératas de cet aïeul intraitable. Si chaque membre va y payer son tribut, celui-ci sera nettement plus lourd à porter pour le cadet des Cabayol. En effet, Vian va aller jusqu'à se renier lui-même pour se fondre dans l'illusion désirée. Pourtant, il ne sera jamais aussi heureux que dans ses fugaces moments d'abandon. 

Entre ces lignes, on goûte à une quête de libertés qui empruntent des chemins multiples. Si de prime abord, on la perçoit surtout comme étant sociale et populaire, à travers cette lutte des classes qui se dessine en filigrane de cette saga, très vite, elle devient plus intimiste et même plus personnelle. Pour les personnages, ça prend la forme d'une reconquête et d'une affirmation de soi. 

Katia Lanero Zamora soulève la notion d'endoctrinement qui pousse les gens à renier aussi bien leur humanité que leur nature au nom d'idées ou d'un idéal imposé à tous de manière unilatérale.    

C'est le genre de petite histoire qui s'inscrit dans la grande Histoire. Une écriture nécessaire mais pas moins douloureuse pour mettre des mots sur des maux, d'où l'intensité de ce texte qui ne laissera personne indifférent. 

En conclusion :

Personnellement, je quitte avec un pincement au cœur les personnages auxquels je me suis attachée tout au long de ces deux tomes. Leurs présences me hanteront encore longtemps, je pense. 

Clairement, je ne peux pas garder ce coup de cœur par devers moi, alors lisez La Machine, vous ne serez pas déçu !

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A lire sur le blog, mon avis sur Terre de Sang (tome 1 de La Machine). 

Informations

Sur la blogosphère, d'autres avis sont à lire : Les critiques de Yuyine

Katia Lanero Zamora
Les Fils du Feu
Tome 2
La Machine
Collection Les 3 Souhaits
9782376865742
384 pages
Editions ActuSF

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