L'influence du "gaming" à la littérature

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11/03/2018

Patrick Moran, La Crécerelle, éditions Mnémos

Le mois de février est, pour les Indés de l'Imaginaire, signe de découvertes de nouveaux auteurs. Sous le label "les pépites de l'Imaginaire", les trois éditeurs du collectif s'associent pour mettre à l'honneur les talents de demain. Ainsi les éditions Mnemos nous font découvrir en avant première la plume implacable de Patrick Moran. Jeune auteur, il débarque dans l'univers des littératures de l'Imaginaire avec un récit unique : La Crécerelle

Pour son premier roman, Patrick Moran colle aux basques de son héroïne, connue sous le nom de Crécerelle. Native des terres du Sud, sa réputation de magicienne tueuse n'est pas passée inaperçue dans le Nord. Passant de cités en cités, elle laisse un sillage sanglant derrière elle. Ayant conclu, il y a très longtemps, un pacte avec une entité de l'outre-monde, Crécerelle n'a pas d'autres choix que de tuer pour elle sous peine d'en pâtir affreusement. Bien que le fait d'assassiner ne lui pose pas outre-mesure de problème, elle souhaite tout de même retrouver sa liberté d'agir comme bon lui semble. Et d'ailleurs, elle a un plan pour s'en libérer. Seulement ses agissements égoïstes pourraient bien mettre en danger l'équilibre du monde. Mais en aura-t-elle quelque-chose à faire ?  

A peine entamé, on pressent tout de suite que ce roman s'est affranchi des codes habituels de la fantasy pour apporter du renouveau au genre. 

Patrick Moran est un auteur qui va faire sensation avec son personnage de la Crécerelle. En dressant le portrait de cette héroïne à des années lumières de l’archétype du héros traditionnel, il attire d'emblée l'attention. Difficile de trouver les mots pour qualifier cette héroïne d'un nouveau genre. A mi-chemin entre la mercenaire et la tueuse sanguinaire, la Crécerelle est surtout une magicienne liée par un pacte qui la contraint à tuer même si elle n'y prend aucun plaisir. Personnage étonnant qui ne se sacrifierait pour rien au monde pour une cause ou pour autrui, elle fait preuve d'un grand égoïsme en privilégiant sa personne avant tout. Bien que l'auteur fasse graviter un petit groupe de personnages, c'est surtout la Crécerelle et l'entité qui constituent le noyau dur de ce récit. C'est un véritable duel entre ces deux-là qui va nourrir les pages de ce livre et nous tenir en haleine d'un bout à l'autre. 

En fait, on peut dire que ce roman est un OVNI pour le genre. C'est une fantasy qui remet perpétuellement les choses en cause, une fantasy qui déroute et qui fait réfléchir sur les probabilités qu'entraînerait telle ou telle action. Sous l'angle magique, Patrick Moran aborde la notion d'effet papillon. Le pouvoir apparaît ici comme un moyen d'altérer, voire de réinitialiser le monde. 

Un seul roman suffit à cet écrivain pour se faire une place parmi ses homologues.  

Avec un esprit analytique et une écriture incisive, il nous entraîne toujours plus loin dans l'horreur. Il n'hésite pas à mettre en exergue la violence des crimes perpétrés dans ce récit. Non pas que l'on n'est pas habitués à ce genre de scènes sanglantes, mais la lecture n'en demeure pas moins insoutenable. On a bien souvent le cœur au bord des lèvres. 

En proposant une telle pépite les éditions Mnemos tapent fort pour marquer les esprits. Ce livre est une fantasy mordante pour ne pas dire une fantasy choc qui ne va pas manquer de susciter des réactions. 

Fantasy à la carte

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