Derrière le pseudonyme Sacha Bazet se cachent deux amis qui partagent la même passion pour les livres et l'écriture. Après Ce qui nous hante - un roman qu'il me faudra lire - ils viennent de récidiver en publiant un nouveau livre partageant le même univers mais qui peut très bien se lire de manière indépendante.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Mnémos, je remercie Estelle Hamelin pour l'envoi de ce service de presse.
Résumé :
Au divorce de ses parents, Sarah a dû suivre son père et par conséquent, quitter sa mère, ses amis et sa cité qu'elle aime tant. Elle est de retour après une longue absence et se fait une joie de retrouver son petit monde. Pourtant sa mère lui fait très vite comprendre qu'elle ne peut pas s'éterniser, d'autant que l'ombre d'un confinement plane. Alors que son petit ami Victor décide de s'exfiltrer à Paris, elle choisit de rester. Seulement, les événements vont vite dérailler, à commencer par sa relation avec Vanja qui se met à battre de l'aile. Si l'une demeure extatique devant la Citerne, l'autre ne rêve que de s'en échapper. Face à ce mur d'incompréhension, une réconciliation sera-t-elle possible ?
Mon avis :
La Citerne est un roman contemporain ponctué de notes fantastiques. Il prend cadre dans une cité HLM abritant une communauté solidaire et bienveillante. Une apparente normalité qui dissimule en réalité bien des secrets car les lieux n'ont rien de banal. En effet, personne ne semble vouloir en partir, pas même les morts dont leurs fantômes reviennent posséder les vivants d'un commun accord avec eux. Un petit arrangement dont il ne faut pas ébruiter l'existence. Alors lorsque débarquent des gens de l'extérieur, on n'a aucun mal à imaginer le branle-bas de combat que cela suscite pour maintenir l'illusion d'une vie ordinaire.
La Citerne témoigne d'un imaginaire fécond peuplé de revenants amicaux, de spectre vengeur et d'esprit captif qui nous entrainent dans une sarabande infernale, troublante de révélations pour les habitants de cette cité insolite.
Déjà son histoire est atypique. Elle a été construite sur les ruines d'un pénitencier et un trou béant s'est formé dans les soubassements, menaçant l'édifice d'effondrement. Elle est donc en soi une curiosité. Mais alors que tous devraient fuir les lieux, il n'en est rien car les gens s'y sentent protégés, à l'abri. Et pour cause, la Citerne est douée d'une âme propre et s'avère être une éponge émotionnelle pour ses résidants en absorbant leurs affects. Ainsi, la Citerne n'est donc pas qu'un simple cadre d'action mais elle est aussi et surtout un personnage central de l'histoire. Les mystères autour de ses origines et de son fonctionnement en font un objet de fascination pour le lecteur qui souhaite en comprendre tous les mécanismes. Sa présence sert de fil narratif auquel va s'agglomérer le destin des deux principales narratrices et de leurs proches.