L'influence du "gaming" à la littérature

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15/03/2023

Jean Krug, La Cité d'Ivoire, éditions Critic

Jean Krug, La Cité d'Ivoire, éditions Critic

Quand il n'explore pas les glaciers, le glaciologue Jean Krug écrit. Son premier roman, Le Chant des Glaces, sorti en grand format chez Critic vient d'être réédité en poche sous le label "Les étoiles montantes de l'imaginaire" des éditions Pocket. 

Après un planète opéra mémorable, il signe avec La Cité d'Ivoire, un nouveau récit de science-fiction aux accents postapocalyptiques tout aussi prometteur. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Critic, je remercie Eric Marcellin pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Ilian, ville-dôme où un reste d'humanité y vit reclus depuis que la planète est devenue inhospitalière après cinq cents ans de réchauffement climatique. Au cœur de ce qui semble être  le dernier bastion de l'humanité, il y a Sam, un citoyen modèle qui voit sa vie basculer et son regard changer le jour son frère se fait assassiner.  Pour Maëlle, policière d'élite habituée à traquer les dissidents, voit d'un mauvais œil de se retrouver dans la peau de la proie. Quant au Kid, un jeune anarchiste à la gueule cassée, lui, qui porte de nobles idéaux, pourra-t-il seulement les voir se réaliser ? Dans le sillage de ces trois destins court la rumeur de l'existence d'un eldorado qui attendrait les plus téméraires à l'extérieur. Et si cette Cité d'Ivoire n'était qu'un mirage de plus ? Pour autant, ce trio est-il vraiment prêt à faire émerger la vérité ? 

Mon avis :

La Cité d'Ivoire prend cadre dans un futur pas si lointain. En dépit, des nombreuses alertes des scientifiques, les sociétés sont restées sourdes aux mises en garde plongeant ainsi la terre dans un cataclysme persistant  et obligeant les dernières générations à s'adapter en vivant sous cloche. Inspirée par le progrès technologique actuel, Jean Krug invite sans surprise l'intelligence artificielle dans sa science-fiction. En effet, celle-ci s'impose très naturellement pour administrer  la vie dans sa cité d'Ilian, sauf que la surexploitation des ressources doublée d'un enfermement mettent un sérieux frein à la fabrication des composants nécessaires à son bon fonctionnement, celle-ci est donc plutôt décadente, et même dysfonctionnante. 

Voilà qui dépeint un monde  finalement très crédible. D'autant que Jean Krug s'appuie sur un modèle social similaire au nôtre reposant sur une caste supérieure vivant dans les parties hautes de la ville dans l'indifférence du reste de la population et une caste inférieure reléguée avec mépris dans les souterrains. La colère et l'injustice aidants face à cette situation inique, l'auteur a préparé le terrain pour faire naître une envie de rébellion dans le cœur de certains anarchistes qui rêvent d'un ailleurs libre et égalitaire. 

En quelques  chapitres, Jean Krug nous pose habilement le décor qui sert d'écrin à son implacable récit. Il met en scène une lutte des classes encadrée par un système de surveillance au service d'un pouvoir dévoyé. Sous le couvert d'amélioration du quotidien, les citoyens sont pucés et contrôlés. Grâce à la collecte de données, l'intelligence artificielle est utilisée pour l'identification et l'élimination des profils qualifiés de séditieux afin de maintenir l'ordre social. Dans son roman, Jean Krug met en lumière les techniques que le pouvoir utilise pour désigner un ennemi et ainsi détourner l'attention. De même, il met en garde contre cette habitude de tout modéliser lorsqu'il faut répondre à une problématique. L'intelligence artificielle a ses propres limites et ne peut pas tout prévoir d'autant qu'elle dépend de la manière dont les données vont être traitées. L'homme demeure toujours à la manœuvre en arrière-plan, alors une part de subjectivité subsiste. La société parfaite est belle et bien une utopie qui ne peut pas fonctionner sur la masse. Restreint à l'échelle d'une petite communauté, le modèle est sans doute viable à la condition que nul ne cherche à prendre le dessus sur les autres. La Cité d'Ivoire expérimente cet idéal en pointant ses forces et ses faiblesses. Pour Jean Krug, la vraie liberté, c'est surtout de ne pas se voir imposer la vision d'autrui et de tracer sa route en fonction de ses propres choix. Dans ce nouveau roman, Jean Krug porte les mêmes idées fortes qu'il avait déjà abordées dans son premier livre

10/03/2023

Gilberto Villarroel, Lord Cochrane et le trésor de Selkirk, éditions Pocket Imaginaire

Gilberto Villarroel, Lord Cochrane et le trésor de Selkirk, éditions Pocket Imaginaire 

Gilberto Villarroel est un scénariste et un producteur chilien pour la télévision et le cinéma. En 2016, il produit une série documentaire sur Thomas Cochrane, un célèbre amiral qui s'est notamment illustré dans les luttes pour l'indépendance du Chili et du Pérou. Or, fasciné par ce destin hors du commun, Gilberto Villarroel s'est lancé dans l'écriture d'une fiction uchronique agrémentée de notes fantastiques. 

Publié comme un tome 3, Lord Cochrane et le trésor de Selkirk prend la suite de Cochrane vs Cthulhu et Lord Cochrane vs l'Ordre des Catacombes même si chronologiquement, il peut se lire avant ce dernier. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi surprise de ce service de presse qui m'a donné une bonne occasion de goûter à cette plume aventureuse. 

Résumé :

Chili, 1822. On retrouve Lord Cochrane et son équipage à bord du Rising Star, amarré dans la baie de Valparaiso, peu de temps avant le tremblement de terre suivi du tsunami qui a dévasté la ville. Après avoir aidé à la recherche des survivants et sauver le général O'Higgins en le sortant des décombres de sa maison, ce dernier lui a confié un secret à propos du corsaire Alexander Selkirk qui aurait caché un trésor sur l'île Robinson Crusoe. Il n'en faut pas plus à l'amiral pour éveiller sa curiosité et projeter d'y faire escale avant de rejoindre sa nouvelle affectation auprès de Pierre Ier en servant dans la marine brésilienne. Que découvrira-t-il sur cette mystérieuse île et quel sombre danger va encore le guetter dans cette nouvelle aventure ? 

Mon avis :

Dans sa saga, Gilberto Villarroel s'est attaché à suivre chronologiquement la carrière, émaillée de coups d'éclat, de Thomas Cochrane. En effet, celle-ci donne à son récit un cadre d'action solide auquel il a ajouté une dimension fantastique à travers l'introduction d'éléments de la mythologie horrifique de H.P. Lovecraft. Chaque tome se lit comme un roman d'aventure maritime qui s'ancre autour de la figure charismatique de l'amiral Thomas Cochrane.

Fils d'un comte écossais, il entre très jeune dans la marine britannique et monte rapidement en grade. Dès son premier commandement, il capture une cinquantaine de navires ennemis en un peu plus d'un an. Bon tacticien, il marque les esprits à la bataille de l'île d'Aix et l'utilisation des brûlots qui a failli détruire l'escadre française. En 1818, il participe aux guerres d'indépendance hispano-américaines en rejoignant la marine chilienne et s'est également joint à l'expédition pour libérer le Pérou entre 1820 et 1821, permettant à José de San Martin d'en proclamer l'indépendance. Mais plutôt que de prendre part à la guerre civile qui s'ensuivit après ces événements, Thomas Cochrane a préféré quitter le Chili pour le Brésil. Or, c'est dans ce contexte de ces années cruciales pour Lord Cochrane que Gilberto Villarroel a choisi d'introduire l'intrigue de ce présent roman. En effet, l'auteur a profité de son départ de Valparaiso en compagnie de l'écrivaine Maria Graham et de leur escale à l'archipel Juan Fernandez pour nourrir une nouvelle intrigue mêlant chasse au trésor et piraterie. N'y a-t-il pas, d'ailleurs, de lieu plus propice pour dissimuler des mystères à exhumer, laissés par le plus célèbre des naufragés inspirant Daniel Defoe pour l'écriture de son livre Robinson Crusoe. Le procédé est habile car il permet à la fois de rendre hommage à une œuvre majeure de la littérature anglaise et de préparer le terrain en disposant les éléments introductifs de son prochain volet. 

Derrière son récit uchronique mettant en valeur une figure controversée mais non moins marquante pour le destin de sa patrie, Gilberto Villarroel virevolte avec une certaine ingéniosité entre fiction et réalité pour inviter un certain H.P. Lovecraft à prendre part aux festivités. A son tour, il a voulu célébrer l'héritage lovecraftien en faisant de Cthulhu une obsession de son personnage principal. 

05/03/2023

Nadège Da Rocha, Quelqu'un se souviendra de nous, collection Naos, éditions ActuSF

Nadège Da Rocha, Quelqu'un se souviendra de nous
collection Naos, éditions ActuSF 

Après sa participation à l'anthologie Diluées, Nadège Da Rocha signe avec Quelqu'un se souviendra de nous, son premier roman à destination d'un public Young Adult. Elle nous y propose une réécriture de la mythologie grecque et vient même faire écho à l'engouement éditorial dont celle-ci bénéficie actuellement. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions ActuSF, je remercie Jérôme Vincent pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Humiliée et trahie par Zeus, Pandore compte bien se venger. A la recherche de la Faucille de Chronos, elle débarque sur l'île où vit Méduse en espérant mettre la main dessus. Mais, elle est arrivée trop tard car celle-ci a déjà disparu. Elle n'a donc pas d'autre choix que de continuer le voyage. Seulement, elle ne le fera plus seule puisque Méduse, sensible à sa quête, a décidé de l'accompagner. Toutes deux seront très vite rejointes par Arachné. Ensemble réussiront-elles à donner une bonne leçon aux dieux, et même à se redessiner un destin ? 

Mon avis :

Quelqu'un se souviendra de nous prend la forme d'une épopée féminine qui nous emporte aux quatre coins de la Grèce Antique, du royaume des Enfers au mont Olympe. Nadège Da Rocha nous brosse le portrait d'un monde divin livré au chaos. En effet, depuis la disparition de Zeus et d'Hadès, le désordre règne autant sous terre que dans les cieux. Les divinités se livrent une guerre sans merci, laissant s'exprimer ouvertement leurs rivalités. Quant aux âmes défuntes, elles menacent juste d'envahir l'Olympe pour y déverser leur désespoir et y étouffer ainsi toute vie. Quelqu'un se souviendra de nous est un récit de voyage, à l'image de celui qu'Ulysse effectua sous la plume d'Homère pour rentrer chez lui car comme lui, les héroïnes de Nadège Da Rocha vont multiplier les rencontres avec des figures éminentes ou non de la mythologie grecque et fouler les mêmes terres comme la mystérieuse île d'Eéa où réside la célèbre Circé. C'est donc un défilé de héros, de divinités majeures ou mineures et de créatures fantasmagoriques qui se pressent autour des trois héroïnes de Nadège Da Rocha. L'autrice s'est d'ailleurs réappropriée chacun de leur mythe pour leur tisser parfois un nouveau destin qus'intègrent harmonieusement à cette intrigue pleine de bruit et de fureur. 

Néanmoins, c'est surtout à travers Pandore, Méduse et Arachné qu'elle expérimente le plus sa réécriture. En effet, l'autrice s'appuie donc sur ces trois femmes, victimes des dieux, pour porter son histoire. C'est Pandore qui inaugure ce livre en entraînant les autres dans sa quête périlleuse. Pour mémoire, elle est la première femme humaine créée sur l'ordre de Zeus car il voulait se venger des hommes pour le vol du feu par Prométhée. Façonnée dans l'argile par Héphaïstos, elle épouse Epiméthée, le frère de Prométhée et vient à lui avec une boîte mystérieuse qu'elle a interdiction d'ouvrir mais qu'elle ouvre quand même. Or, en faisant cela, elle laisse échapper la vieillesse, la maladie, la guerre, la famine, la misère, la folie, le vice, la tromperie, la passion, l'orgueil et l'espérance condamnant ainsi l'humanité à tous ces maux. Affectée par sa triste réputation, Pandore entre à nouveau en scène ici pour rendre la monnaie de leur pièce aux dieux et leur donner une bonne leçon. C'est un personnage complexe, tiraillé entre ses regrets et son désir de vengeance chevillé au cœur, mais se salira-t-elle les mains pour autant ? En dépit des doutes qui l'assaillent par moment, sera-t-elle à la hauteur de la mission qu'elle s'est fixée, elle, qui a pris la tête de ce trio vengeur. 

A ses côtés prend place Méduse transformée en gorgone par Athéna après qu'elle ait été violée par Poséidon. Entre une chevelure de serpents et un regard pétrifiant, elle est crainte par tous, ne voyant plus à travers elle que l'image d'un monstre. Pourtant dans ce livre, on la retrouve bien esseulée, perdue sur son île, épuisée par sa colère perpétuelle qui l'a vidée de son pouvoir le rendant ainsi dysfonctionnant. Mais sa rencontre avec Pandore va lui redonner un coup de fouet, lui faire retrouver le goût à la vie et peut-être lui permettre de laver son honneur. Par les drames et l'opprobre qui ont jalonné sa vie, on s'attache facilement à ce personnage que l'on voit se reconstruire sous la plume habile de Nadège Da Rocha. 

28/02/2023

Guy Gavriel Kay, Comme un diamant dans ma mémoire, éditions L'Atalante

Guy Gavriel Kay, Comme un diamant dans ma mémoire, éditions L'Atalante 

2023 marque le retour de Guy Gavriel Kay au catalogue des éditions L'Atalante. Alors que son dernier roman, Les Derniers Feux du Soleil, publié en 2021, nous immergeait en pleine période viking, son nouveau livre, lui, prend plutôt cadre à la Renaissance. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions L'Atalante, je remercie Emma pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé : 

Après l'assassinat du comte de Mylasie et la mort de son mentor, Guidanio Cerra est obligé de fuir sous peine de connaître le même sort. Nul ne le sait mais il a aidé la meurtrière à s'échapper. Une rencontre qui va le marquer et en entraîner d'autres. En effet, il va croiser la route de deux hommes puissants, Folco Cino d'Arcosi et Teobaldo Monticola de Remigio qui vont impulser une nouvelle direction à sa vie. Ainsi, au milieu de ces hommes et de ces femmes de pouvoir à la tête des plus importantes Cités États de la Batiare, le jeune Danino va vite apprendre à louvoyer pour demeurer l'ultime témoin de ces temps troublés mais non moins fastes. 

Mon avis :

Dans Comme un diamant dans ma mémoire, Guy Gavriel Kay s'est inspiré de l'Italie du XVe siècle pour servir d'écrin à ce présent récit. Aussi, on marche ici aux côtés de condottieres, autrement dit des seigneurs à la tête de modestes territoires tirant de faibles revenus qui se mettaient au service des grands seigneurs en échange d'une aisance financière. En somme, ils étaient ni plus ni moins des mercenaires chargés d'assurer la sécurité des puissantes cités italiennes. Ils s'incarnent ici à travers les figures de Folco d'Acorsi et de Teobaldo Monticola de Remigio, d'autant que Folco a été engagé par la famille Sardi, de riches banquiers qui ne sont pas sans nous rappeler la famille Médicis. Tout comme l'artiste Matteo Mercati dont on croise le chemin ici ou là, son talent et son inconstance ressemblent à si méprendre au célèbre Léonard de Vinci. 

Guy Gavriel Kay joue beaucoup sur les antagonismes de ces deux hommes pour nourrir son intrigue de manœuvres et de duperies et ainsi corser vivement le ton. L'époque est impitoyable et l'auteur nous met de suite dans le bain en multipliant les assassinats et autres règlements de comptes pour réparer des affronts réels ou imaginés. Le récit n'en est que plus vivant à travers cette menace mortelle qui plane en permanence sur les protagonistes et même épique au vu des péripéties incroyables par lesquelles certains passent. 

Quant au merveilleux, il s'exprime toujours de manière diffuse sous la plume de Guy Gavriel Kay préférant le délicat à l'ostentatoire. Ainsi, entre ces lignes, le don de prescience de la guérisseuse fait office de magie lui servant à la fois pour la réalisation de son art que dans la prédiction de certains évènements notables. 

Comme un diamant dans ma mémoire est clairement un récit foisonnant comme en témoigne d'ailleurs les nombreux points de vue qui se bousculent pour dépeindre ces hauts faits. Dans ce livre, Guy Gavriel Kay s'essaye à un exercice de style consistant à  faire défiler des narrateurs ayant prise ou non sur le fil de l'histoire. C'est un procédé narratif intéressant autant du point de vue de l'appréciation des évènements et de leur implication que de la fluidité de la lecture qui est ici nettement dynamisée obligeant même les lecteurs à rester pleinement attentifs. 

22/02/2023

Louise Jouveshomme, Neighian, tome 1, éditions Mnémos

Louise Jouveshomme, Neighian, tome 1, éditions Mnémos 

Février marque le retour des pépites de l'Imaginaire des Indés de l'Imaginaire. Pour les éditions Mnémos, cette année est encore l'occasion de mettre en lumière une nouvelle plume. Il s'agit de Louise Jouveshomme qui signe avec Neighian un premier roman fort ambitieux.

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Mnémos, je remercie Estelle Hamelin pour l'envoi de ce service de presse.  

Résumé :

Depuis l'instauration du Conseil de l'Union, une paix relative s'est installée sur le Continent mettant fin aux luttes intestines. Chaque représentant des différents Etats y siège pour maintenir les relations diplomatiques au beau fixe, tandis que la compagnie des Neighians assure le maintien de l'ordre, notamment face à la menace toujours plus grande de l'Ombre et de ses Pervertis. Mais, tout vacille le jour où l'héritier du royaume des Elfes assassine le dominant de la Meute. Alors que la guerre menace à nouveau d'éclater, la Neighian Heltia est chargée d'accompagner un Elfe dans une mission de la dernière chance pour tenter d'innocenter le peuple elfique quant à l'orchestration de cet assassinat. Pour autant, leur action pèsera-t-elle dans la balance ? 

Mon avis :

Dans Neighian, Louise Jouveshomme donne vie à un univers très riche peuplé en partie par des créatures issues du bestiaire merveilleux, affranchies ou non de leur archétype. Ainsi, les vampires qui naissent sous sa plume n'ont pas besoin de sang pour se substanter, pas plus qu'ils sont incommodés par le jour. En revanche, les nains exploitent toujours les filons de minerai au cœur de la montagne et les Elfes sont fidèles à eux-mêmes, à savoir des êtres fiers et éthérés. Mieux encore, l'autrice y a même ajouté quelques inventions de son cru pour étoffer son univers en lui donnant notamment une plus grande diversité. Ainsi, dix peuples vivent ici sous le patronage des fées.

Mais le merveilleux ne s'exprime pas uniquement par cette cosmogonie opulente. En effet, la magie s'installe également au fil des chapitres même si elle soulève surtout la méfiance. Le pouvoir y est malvenu à cause de l'image négative véhiculée par les Pervertis à travers la menace qu'ils constituent. Louise Jouveshomme pose donc les bases d'un système de magie intéressant, renforcé par une perception inédite qui questionne les lecteurs avides d'en comprendre tous les mécanismes.