Un blog qui met à l'honneur l'imaginaire sous toutes ses formes : fantasy, fantastique, science-fiction, postapocalyptique, thrillers fantastiques... jeunesse et adulte. J'y partage mes avis lectures mais y parle aussi des festivals, des artistes, des librairies. Auteurs confirmés ou jeunes plumes, tout le monde y trouve sa place.
Après toutes ces années de séparation, Fitz ne s'attendait pas à retrouver son très cher ami Fou et encore moins dans les circonstances tragiques qui l'ont remis sur sa route.En effet, la veille de la Fête de l'Hiver, Fitz et Abeille sont de sortie en quête de cadeaux pour marquer l’événement lorsque la jeune fille se fait aborder par un mendiant aveugle. La croyant en danger, Fitz blesse gravement ce dernier avant de se rendre compte trop tard que c'est le Fou lui-même complètement métamorphosé. Traumatisé par son acte irréparable et rongé par la culpabilité, Fitz charge ses serviteurs de raccompagner Abeille à Flétribois pendant que lui tentera le tout pour le tout pour ramener son ami à Castelcerf afin de le sauver.
Est-ce le bonne décision ? Sur le moment il n'en voyait pas d'autre. Fitz demeure un homme d'honneur et de devoir. Et la vie de son ami est en jeu même si laisser Abeille lui fend le cœur, il se rend compte qu'à ce moment précis, il n'a pas le choix. Il a bien conscience que revenir à Castelcerf peut s'avérer dangereux, mais endosser une nouvelle identité pour espionner à nouveau pour le compte d'Umbre n'est pas pour lui déplaire, surtout que la santé du Fou semble s'améliorer sensiblement. Seulement les réjouissances n'auront qu'un temps, et FitzChevalerie Loinvoyant va vite se rappeler ce qu'est le goût du sang et de la vengeance. Il s'était un peu ramolli avec les années mais lorsque les siens courent un grave danger, son instinct d’assassin reprend le dessus.
Avec Le Fou et l'Assassin, Robin Hobb nous fait renouer avec un cycle de fantasy extraordinaire. Pour moi les aventures de FitzChevalerie Loinvoyant, c'est goûter à nouveau à mes premiers émois avec cette magnifique littérature qu'est la fantasy. Je peux bien vous le confier, c'est grâce à la plume de cette autrice et surtout à son héros Fitz que je suis littéralement tombée sous le charme de ces récits dépaysants, de ces immenses terres vierges à conquérir et de cette magie si enivrante.
Bien sûr Robin Hobb est une écrivaine très prolifique qui a écrit bon nombre de textes passionnants, mais elle est aussi la maman de ce héros avec un grand "H" à la destinée si incroyable. Il n'est pas parfait, bien au contraire. Il se trompe souvent. Il fait des choix auxquels on n'adhère pas. Et pourtant il est exceptionnel. On pleure pour lui, on tremble pour lui, on rit avec lui, en un mot, on l'aime. Fitz c'est le compagnon des soirées "lecture", c'est le complice des allers-retours quotidiens dans les transports, c'est l'ami des vacances sur la plage, c'est comme un membre de la famille même. Un héros qui a aujourd'hui plus de vingt ans d'existence, ce qui est assez remarquable notamment pour un personnage de fantasy. Robin Hobb l'a laissé un temps pour lui redonner vie à nouveau. Elle continue à venir nourrir son héros si atypique. Elle a encore à dire sur lui et sur l'univers qui gravite autour de lui. Ce qui, je le pense, arrange tout le monde aussi bien elle-même que les lecteurs qui lui sont attachés.
La vérité est que Robin Hobb est une autrice incontournable de fantasy, et qu'on ne peut passer à côté des aventures de Fitz non seulement parce que c'est une oeuvre majeure pour le genre mais aussi parce qu'on en devient vite accro.
Fantasy à la carte Robin Hobb En Quête de Vengeance Le Fou et l'Assassin, tome 3 Editions Pygmalion
Depuis quelques années, les
producteurs américains ont un engouement certain pour créer des séries
télévisées mettant le paranormal à l’honneur, à l’image de Buffy contre lesvampires
avant.
Produite par Aaron Spelling, Charmed envahit les téléviseurs en 1998
aux Etats-Unis et en 1999 en France. Une série qui rencontre un grand succès
dès ses premières diffusions. En effet, le premier épisode, Lelivre
des Ombres réunit 7,8 millions de téléspectateurs outre-Atlantique et 4,9
millions en France. Des chiffres plus qu’encourageants qui poussent le
producteur à financer le tournage de 178 épisodes, soit 8 saisons.
Charmed, c’est l’histoire de trois sœurs qui ignorent qu’elles sont
des sorcières jusqu’au jour où la cadette découvre un vieux grimoire dans le
grenier de leur grand-mère et prononce à haute-voix l’incantation magique qui
va révéler leurs pouvoirs. Bien entendu, au départ rien d’extraordinaire ne se
passe, et Phoebe range le livre là où elle l’a pris.
Mais elle change vite
d’avis lorsqu’à son travail, elle est prise d’une vision en touchant le
portefeuille d’un client. Fantasque, bohème, la plus jeune des Halliwell n’est
pas la plus crédible, d’autant qu’elle exerce la profession de diseuse de bonne
aventure dans un hôtel pour divertir les touristes.
Alors lorsqu’elle essaye
d’en faire part à sa sœur Piper, cette dernière a dû mal à la croire, enfin
jusqu’à ce qu’elle-même soit témoin d’un prodige. En effet, simple serveuse dans
un restaurant, elle ne désire qu’une chose, passer chef et lorsque son patron
lui donne une chance de le devenir en la testant sur un plat, Piper est soumise
à un grand stress surtout au moment où son boss s’empare d’une fourchette pour
goûter ledit plat alors qu’il n’est pas tout à fait prêt. Mais avant qu’il ait
enfourné la première bouchée, le temps s’est semble-t-il figé, ce qui permet à
Piper d’ajouter l’ingrédient final à sa préparation et de réussir ainsi son
test.
Après ça, les sœurs sont bien contraintes de constater qu’elles ne sont pas
des humaines ordinaires. Même l’aînée, Prue qui est pourtant la plus
raisonnable des trois est bien obligée de reconnaître que les choses ne sont
plus comme avant. Pas facile d’accepter et de gérer cet héritage d’autant que
leur grand-mère n’est plus là pour leur expliquer la marche à suivre. Et
lorsque les phénomènes surnaturels vont se multiplier autour d’elles, et les
créatures démoniaques surgir de l’ombre, elles n’auront pas d’autre choix que
d’accepter et de combattre afin de sauver leur vie mais aussi et surtout de
protéger les innocents car telle est leur destinée.
Charmed, c’est une série de fantasy
urbaine réussie, portée par un trio d’actrices séduisant. Une belle
distribution était nécessaire pour emporter l’adhésion du public. Ainsi, les
sœurs sorcières sont incarnées par Shannon Doherty (Prue), Holly Marie Combs
(Piper), Alyssa Milano (Phoebe) et plus tard s’ajoutera Rose McGowan (Paige).
Toutes sont déjà connues du petit écran et leur charme est incontestable dans
cette série si bien nommée. De nombreux acteurs viendront à tour de rôle leur
donner la réplique, dont beaucoup ont une carrière confirmée. Ce casting
prestigieux fait sans doute la force de cette série.
Fantasyurbaine,
pourquoi ? Déjà parce que les sœurs vivent dans le San Francisco de notre
époque. Elles y occupent des emplois normaux, connaissent des peines de cœur,
font la fête avec leurs amis et se chamaillent beaucoup comme bon nombre de
frères et sœurs. Rien qui ne sorte de l’ordinaire jusque-là. Sauf que leur vie
est loin d’être banale. Grâce à leur héritage un peu particulier, le sang de
sorcière qui coule dans leurs veines, les sœurs Halliwell vont voir un monde
étrange, insoupçonné, occulte s’ouvrir devant elles. En effet, les sorciers,
les démons, les magiciens, les créatures surnaturelles existent bel et bien.
Certains vivent sous la surface de la terre, à l’abri des regards des hommes,
tandis que d’autres se confondent dans la foule lambda. Certains sont bien intégrés
et d’autres non. Cette nature surnaturelle n’est révélée qu’à une poignée de
personnes capables de les voir mais tous sont plus ou moins en présence de
phénomènes magiques. En ce qui concerne les Halliwell, elles sont affectées
d’une mission : celle de protéger les innocents. Elles se doivent de
mettre fin aux agissements des démons qui mettent en péril la vie humaine.
Finalement, c’est une tâche intrinsèque aux héros d’épopées fantasy.
Cet univers magique obéit à des
règles précises. Ainsi les sorcières ne peuvent utiliser leurs pouvoirs à des
fins personnels car il y a toujours un prix à payer. Elles ne peuvent se
soigner par exemple, ni concevoir un philtre d’amour pour ensorceler telle ou
telle personne. Elles n’envoûtent pas non plus les gens pour les mettre à leur merci. Leur héritage ne doit être utilisé que pour faire le Bien. D’autre
part, ce monde est régit par une hiérarchie. Ainsi les sorciers et sorcières
sont assignés d’un ange-gardien qui est censé rester dans l’ombre de leurs pas.
Sauf que les filles ne respectent pas toujours les règles. Ainsi Piper épousera
Léo, l’ange-gardien des Halliwell comme sa mère auparavant aura une liaison
avec le sien. La lutte entre le Bien et le Mal est omniprésente dans cette
série car elles doivent demeurer représentatives du Bien même si elles sont
parfois dépassées par les événements. Elles sont guidées par un grimoire magique,
le livre des Ombres, une sorte d’encyclopédie où tout y est répertorié. Ainsi,
elles s’y réfèrent à chaque nouvelle menace afin de déterminer la nature du
danger et y trouver la potion pour y remédier.
La magie est au cœur des 178
épisodes de cette série. A chaque feuilleton Prue, Piper et Phoebe sont
confrontées à un danger ne les touchant pas toujours directement mais dont elles
doivent sortir victorieuses pour le bien des habitants de San Francisco. Sans
parler des grands effets spéciaux dont usent les plus grosses productions hollywoodiennes,
à l’image des trilogies high fantasy de
Peter Jackson, l’équipe réalisatrice de Charmed
fait avec ses moyens et le résultat est assez satisfaisant. Ici on peut dire
que l’habit fait le moine car les costumes et les maquillages arborés par
certains acteurs sont plutôt réussis. Ainsi, l’ensemble est suffisamment
crédible pour donner vie au surnaturel et à ces créatures de l’autre monde. A
cela s’ajoutent les nombreux jeux de fumées au moment du lancement des sorts
qui, tel les magiciens dans leur traditionnels spectacles de magie, font apparaître
ou disparaître telle ou telle chose. Les codes de la magie tels que l’on se le
représente dans l’imaginaire populaire sont bien respectés ici à travers les
rituels réalisés par les sœurs entre la fabrication des potions, l’allumage des
bougies et la lecture des formules magiques.
Il est clair que Charmed est une série qui a bien
fonctionné en réunissant tous les éléments qui ont su séduire son public.
Romance, magie et action répondent ici présentes afin d’envoûter toute une
génération de fans et marquer durablement le petit écran d’une empreinte
assurément fantasy.
De son nom complet Edward John Moreton Drax Plunkett est un écrivain irlandais né en 1878 à Londres et décédé en 1957 à Dublin. Il est le dix-huitième baron de Dunsany, d’où le nom de plume de Lord Dunsany qu’il adopte pour signer ses livres.
Auteur prolifique, il a écrit aussi bien des nouvelles, des romans, des poèmes, des essais que des pièces de théâtre. En effet, il a laissé derrière lui plus d’une soixantaine d’œuvres.
D’abord scolarisé à Eton, une école élitiste, fleuron des écoles publiques britanniques, il intègre ensuite l’académie royale militaire de Sandhurst. De 1899 à 1902, il sert dans un régiment d’infanterie de l’armée britannique, Les Coldstream Guards et est envoyé en Afrique du Sud lors de la seconde guerre des Boers. Après la disparition de son père, il devient le baron de Dunsany et hérite des propriétés familiales, et notamment du château de Dunsany dans le comté de Meath où il va d’ailleurs résider toute sa vie. En 1904, il épouse lady Béatrice, la benjamine du comte de Jersey Victor Child Villiers et en 1906 naît son fils Randal Arthur Henry Plunkett. La Première Guerre mondiale met à nouveau sa vie en suspens puisqu’il va y servir dans les rangs des Royal InniskillingFusiliers le temps du conflit.
De retour à la vie civile, il se met à enseigner la littérature anglaise et part à l’université d’Athènes de 1940 à 1941, juste avant l’invasion allemande.
Sportif, amoureux de la nature et passionné par la chasse, Lord Dunsany s’est nourri de ses passions pour produire des textes variés aux notes très poétiques.
A ce jour, toutes ses œuvres n’ont pas été traduites en français mais suffisamment pour que l’on ait la pleine conscience de son talent et de l’héritage qu’il a laissé à la littérature fantasy. En effet, rappelons le rôle de précurseur que cet auteur a joué dans la naissance d’une fantasy moderne. Ce sont bien de ses textes que ses héritiers à l’image de J.R.R. Tolkien ou H.P. Lovecraft se sont inspirés pour écrire.
Lord Dunsany est donc l’auteur de plusieurs recueils de nouvelles de fantasy dont Les dieux de Pegana est le premier paru en 1905, suivi d’un second LeTemps et les Dieux en 1906. Sous la forme d’une trentaine de monologues et de fragments historiques, il raconte la fabuleuse légende de la création du monde et des dieux. En 1908 sort L’épée de Welleran, un conte fantastique qui mêle des mondes imaginaires influencés par la Bible et l’Iliade à une réalité sombre. Un quatrième recueil, Contes d’un rêveur, sort en 1910 où l’auteur explore ce qu’il appelle les « régions brumeuses du sommeil et de la mort ». En 1912, il écrit Le Livre des merveilles qui immerge son lecteur dans un univers empreint de féérie et de légendes, de cités disparues et de dieux étranges. En 1916, il complète ce recueil par un autre, Le dernier livre des merveilles où l’on retrouve ce même monde hybride imaginé par Lord Dunsany. Quant aux autres nouvelles, elles ne sont pas encore traduites. Mais à la lecture de ces premiers recueils, il est clair qu’il apparaît comme un auteur d’univers dignes des plus grands récits de fantasy.
Après s’être initié à l’écriture de nouvelles, il se tourne vers des récits plus longs, plus élaborés dont La Fille du roi des elfes est le plus bel héritage. Paru en 1924, ce roman relate la destinée du prince Alvéric, chargé par son père d’enlever la fille du roi des Elfes de la Forêt Enchantée. Seulement, il n’aura pas besoin de commettre un tel méfait, car Lizarel, tombée sous son charme accepte de le suivre dans le monde des hommes sans problème. De leur union, naîtra Orion, un enfant doué de magie. Seulement le roi des Elfes, furieux de la disparition de sa fille unique fera tout pour la retrouver. Et c’est sous la forme d’un message ensorcelé porté par un troll que Lizarel, déçue par les hommes, finira par retourner auprès des siens au plus grand désespoir d’Alvéric. D’ailleurs, inconsolable, le prince amoureux passera le reste de sa vie à parcourir le monde pour retrouver la Forêt Enchantée. Un autre roman paraît en 1927, Vent du Nord qui rend hommage à la vieille Irlande en faisant revivre les vieilles légendes du Pays de l’Eternelle Jeunesse des Celtes. Malheureusement les autres romans, poésies ou encore essais de Lord Dunsany n’ont pas encore été traduites à ce jour et donc resteront dans l’ombre.
Puisque La Fille du roi des Elfes est considérée comme son « chef d’œuvre », c’est de ce roman qu’on parlera plus longuement. Un livre d’ailleurs intéressant pour ce qu’il apporte à la fantasy moderne. Déjà le premier élément à mettre en exergue est le riche univers imaginé par Lord Dunsany. Il choisit d’inscrire son histoire dans un monde où les hommes vivent près du Royaume Enchanté peuplé d’Elfes. L’existence de ce royaume est connue de tous, seulement peu peuvent témoigner d’avoir été spectateur d’un quelconque prodige. Le récit démarre au moment où le prince du royaume des Aulnes (le territoire à la frontière du Royaume Enchanté) est chargé de pénétrer dans ce Royaume Enchanté pour enlever la fille du roi des Elfes. C’est ainsi que le lecteur découvre un monde merveilleux où les montagnes sont bleues et où les palais sont immenses. La nature y est verdoyante et enchanteresse. Les arbres sont doués de vie et se déplacent au gré des dangers. Ce monde émet un son de trompes magiques que seuls les êtres qui lui sont liés peuvent entendre. Pour pénétrer dans cet espace merveilleux et secret, il faut passer une barrière magique constituée de brumes. Ce Royaume Enchanté rappelle l’île d’Avalon de la littérature arthurienne, car à son image c’est un lieu mystérieux réservé aux élus. Un endroit où s’épanouissent des créatures surnaturelles comme des Trolls, des Elfes, et autres esprits de la forêt.
Il est vrai que l’auteur s’est inspiré de ces légendes arthuriennes pour nourrir son présent récit, déjà dans le fait qu’il parle longuement de l’errance du chevalier aussi bien au début du roman lorsque Alvéric traverse le pays enchanté pour enlever Lizarel puis lorsqu’il parcourt la terre entière pour retrouver le royaume disparu avec son épouse.
La magie se manifeste de bien des manières, déjà à travers l’existence de cet endroit magique mais aussi par le biais de certaines créatures. Lizarel en est la parfaite incarnation. Une femme superbe, irrésistible, immortelle contre qui Alvéric ne pouvait pas résister. Le père de Lizarel, le souverain des Elfes possède également sa propre magie qui se manifeste par la possibilité d’user de trois puissants sorts qu’il va justement utiliser pour récupérer sa fille partie dans le monde des hommes. Même du côté du territoire des humains, la sorcellerie est présente avec notamment l’existence de la sorcière Ziroondel qui va devenir la conseillère d’Alvéric, et même la nurse d’Orion, l’enfant d’Alvéric et de Lizarel. Un personnage important qui est décrit par Lord Dunsany comme la parfaite représentation de la sorcière type dans l’imaginaire populaire, à savoir une vieille femme, ermite, qui vole sur un balai et lance des sorts à l’aide d’une baguette.
La quête est au cœur de ce récit. Elle y est évolutive. En effet, elle commence avec Alvéric qui a pour mission d’enlever Lizarel, puis plus tard lorsque celle-ci aura à nouveau disparue, ce dernier repartira en quête de la retrouver. Du côté d’Orion, devenu adulte, il mène également sa propre quête qui est de chasser les licornes qui pénètrent le monde des hommes à la nuit tombée.
Au vue de tous ces éléments, Lord Dunsany démontre dès son époque qu’il a commencé à rassembler des données propre à la littérature fantasy qui par la suite vont être repris et largement développés par ses disciples, comme J.R.R. Tolkien ou H.P. Lovecraft. Il est un véritable peintre des mots et nous entraîne dans un imaginaire fortement teinté de merveilles. Quel que soit le récit, ils invitent pleinement à la rêverie, au voyage. De format court, ils sont tous très poétiques, et donc envoûtants.
Finalement Lord Dunsany a su marquer son époque en laissant des écrits qui apparaîtront comme autant de guides pour des générations d’écrivains à venir. Il atteste son désir de se démarquer des autres et de remettre le merveilleux au centre de ses histoires. C’est à travers tout cela qu’il apparaît clairement comme un précurseur au genre.
Attendu comme le Graal par beaucoup de fans de Game of Thrones, la sortie du cinquième intégrale du Trône de Fer de G.R.R. Martin a fait grand bruit.
Comme des milliers d'autres, je dois vous confier que moi aussi, je me réjouissais de retrouver la froideur du Nord et la touffeur de l'antique Valyria. Un intégrale qui s'annonçait sous les meilleurs auspices puisque l'auteur tournait à nouveau son attention vers un trio de héros indispensable à cette œuvre, Tyrion Lannister, Daenerys Targaryen et Jon Snow. Rappelez-vous la situation dans laquelle l'intégrale 3 avait laissé Tyrion Lannister. Parricide en fuite, il lui fallait à tout prix quitter Westeros afin de se mettre à l'abris des foudres de sa sœur. Pour lui, c'est le début d'une grande aventure mais aussi le risque réel de perdre la vie. En effet, malgré tout son babil, ça ne l'empêchera pas de tomber aux mains de ser Jorah Mormont qui souhaite se servir de sa petite personne pour reconquérir les faveurs de Daenerys. En revanche, ce que Tyrion ignore, c'est qu'être prisionnier de ser Jorah va être le moindre mal de ce que ce nouvel opus va lui réserver... Pour Daenerys Targaryen, le moment est venu de faire un choix. Profiter d'une flotte de guerre mise à sa disposition pour reconquérir Westeros, ou rester à Meereen afin de pacifier la situation avec les esclavagistes, et de mettre un terme aux meurtres perpétrés par les Fils de la Harpie. Elle choisit la voie du cœur, et épouse le puissant Hizdahr zo Loraq pour rétablir la paix. Cependant, trahisons et déloyautés pourraient bien mettre en péril ce qu'elle a entrepris jusqu'ici. Plus au Nord, une nouvelle guerre s'annonce entre les forces de Stannis Baratheon et le clan Bolton, devenu maître des ruines de Winterfell. Mais le terrible hiver leur laissera-t-il le loisir de s'affronter? Du côté du Mur, le Lord Commandant Jon Snow est de plus en plus tiraillé entre les vœux qu'il a prononcés pour la Garde de Nuit et sa loyauté envers les siens. En outre, il a dû faire des choix, et prendre des mesures sans précédent pour faire face à la terrible menace des Marcheurs Blancs. Seulement a-t-il eu raison? et ne risque-t-il pas sa vie en les prenant? Seul l'avenir le confirmera.
Mais auront-il tous un avenir? C'est la grande question que soulève la fin du cinquième opus de G.R.R. Martin. L'auteur s'est encore une fois lâché dans le développement de son histoire. Il laisse mûrir lentement chacune des situations soit pour faire enrager son public, soit pour enrichir sa série. C'est pourquoi ce nouvel opus dépasse largement les 1000 pages. Il nous tient car on ne peut pas abandonner la partie tant qu'on ignore ce qu'il va arriver aux héros. Qu'on sache enfin si les gentils vont vraiment gagner à la fin de cette histoire. Le doute est permis car au final quand ils se seront tous entre-tués, ne restera-t-il pas que les Marcheurs Blancs pour se délecter des morts....?
Fantasy à la carte G.R.R. Martin Le Trône de Fer Intégrale 5 Editions France Loisirs
Pour écrire sur l'illustrateur Keith Parkinson, il m'a fallu m'immerger dans son monde. Pour faciliter la tâche, il fallait donc que je me procure son magnifique artbook retraçant son travail.
Tombé entre mes mains, le livre est juste superbe. Traduit et édité par les éditions Milady en 2010, il retransmet bien l'essence du travail de l'artiste. Au fur et à mesure que l'on tourne les pages, ce beau-livre nous fait faire connaissance plus en profondeur avec le cheminement artistique de Keith Parkinson.
La première chose à louer dans cet artbook est l'introduction signée par Terry Goodkind, un grand nom du genre et aussi un proche ami de l'illustrateur. Quoi de plus prestigieux pour promouvoir un livre! Il y confie l'importance pour lui de collaborer avec Keith Parkinson. Partageant la même vision des choses, et particulièrement de l'art, ils ont formé le tandem idéal pour produire d'accrocheuses couvertures de fantasy. Il faut dire que Keith Parkinson a une vraie sensibilité avec une grande capacité pour traduire le cœur d'un roman à travers un seul tableau, sans pour autant le surcharger.
Les premières pages sont consacrées au processus de création de l'artiste. Il nous explique les différentes étapes qu'il suit en fonction de ce qu'on lui demande pour aboutir à tel ou tel tableau. Un chapitre qui nous fait tout simplement pénétrer dans son atelier. En fait, il commence par sélectionner le support sur lequel il va œuvrer, puis il passe à la sélection du dessin qui viendra trôner au centre de sa composition finale. Il commence toujours par peindre l'arrière-plan pour terminer par l'intégration de ce qui va venir occuper le devant de la scène. Un long travail minutieux qui demande du temps et de l'inspiration.
Un début de livre qui nous dévoile les esquisses qu'il a réalisées pour telle ou telle couverture. Chaque dessin est annoté de sa main pour aiguillonner le maquettiste lors de l'impression finale. Cela témoigne de l'ampleur de la besogne. Car être un illustrateur professionnel, ce n'est pas seulement se contenter de réaliser un dessin. Une commande, c'est bien souvent plusieurs essais pour plaire au commanditaire et lui donner du choix. C'est un travail exigeant et fort intéressant.
Le reste de l'artbook fait un état des lieux de quelques-unes de ses œuvres. Tout n'y est pas car cela ne tiendrait pas dans un seul livre, mais cela donne une idée générale du style de l'artiste.
Keith Parkinson a pris soin de commenter chacune des illustrations choisies afin de partager ses souvenirs, des détails de réalisation. Il y fait quelques confidences sur les lieux ou les personnes qui l'ont inspirés par exemple. On réalise ainsi que c'est un amoureux de la nature. Ce qui ressort bien dans les couvertures de L’Épée de Vérité, par exemple. Les paysages y sont justes époustouflants.
L'important ici n'est pas de vous faire un contre-rendu détaillé de chacune des œuvres présentées, ce serait trop fastidieux et sans intérêt pour vous. Autant vous laissez découvrir ces merveilles par vous-même, la délectation n'en sera que meilleure. Pour moi ce qui est incroyable dans ce livre est de constater que chaque création aussi bien une couverture de livre, de magazine, une jaquette de jeu vidéo qu'une carte à jouer, toutes sont en réalité de grands tableaux. Clairement c'est de l'Art qui nous raconte une histoire avec un grand H. Et ceux-ci ne sont pas figés. Bien au contraire, ils transfigurent du mouvement, de l'action. Ce qui est pour le moins prodigieux.
Artiste dans l'âme, Keith Parkinson a profondément marqué son temps. Un beau-livre qui honore sa mémoire et que les amateurs des univers de fantasy ne peuvent que se réjouir de posséder dans leur bibliothèque.
Fantasy à la carte Keith Parkinson L'Artbook Editions Milady