L'influence du "gaming" à la littérature

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20/11/2016

Joanne K. Rowling, John Tiffany & Jack Thorne, Harry Potter et l'Enfant maudit, tome 8, éditions Gallimard

Quel fan n'a jamais rêvé de connaître la vie d'adulte d'Harry Potter? J.K. Rowling avait amorcé les choses en écrivant son dernier chapitre dix-neuf ans plus tard dans lequel on découvrait un Harry adulte marié avec Ginny Weasley et père de trois enfants. Mais ces quelques lignes nous avaient clairement laissés sur notre faim. Et au plus grand désespoir des plus fervents lecteurs, l'auteure avait été intraitable en déclarant en 2007 que le septième tome serait bel et bien le dernier. Et voilà que J.K. Rowling s'associe à John Tiffany et Jack Thorne pour écrire une huitième histoire sous la forme d'une pièce de théâtre. C'est en juillet 2016 que cette pièce est jouée à Londres, et connaît dès sa première représentation un beau succès. 

Avec plus de 2,6 millions d'exemplaires vendus au Royaume-Unis et aux États-Unis, les Français, fans du plus célèbre sorcier à lunettes trépignaient d'impatience de découvrir à leur tour le texte intégral de la pièce en librairie. Comme quoi Harry Potter représente un vrai cataclysme puisque petits et grands n'ont pas hésité à se lancer dans la lecture d'un texte de théâtre. Ce qui témoigne bien de l'ampleur de l’événement.  
Comme tous ces passionnés, j'étais moi-même curieuse de découvrir cette histoire inédite même si le choix du format n'est pas ce que je préfère. Il faut bien le reconnaître une pièce de théâtre ne se lit pas comme un roman.

Néanmoins on échappe pas au phénomène Harry Potter et comme le roman m'est arrivé entre les mains il y a peu, je peux vous certifier que je n'ai pas résisté bien longtemps pour y plonger tête la première.

Harry Potter et l'Enfant maudit est une belle occasion de retrouver Harry et ses amis, de les voir grandis, devenus parents. Ils vont apprendre ce que ces responsabilités impliquent. Pas facile d'être parent à son tour, et Harry va en prendre toute la mesure avec son second fils, Albus qui est à l'honneur dans cette présente histoire. On suit ses aventures à Poudlard, les amitiés qu'il se fait. Pas évident de marcher dans les pas d'un père si légendaire. Albus va d'ailleurs en subir toutes les conséquences, plus que son frère ou sa sœur d'ailleurs. Il va en souffrir et va donc tout faire pour se démarquer à son tour comme son père avant lui. Mais alors qu'Harry a subi son destin, Albus, lui, va tenter de forger le sien. Seulement chacune de nos décisions a des répercussions et pas toujours celles que l'on escompte. 

Une pièce de théâtre qui offre l'opportunité de voir qu'en changeant un seul élément du passé, cela peut tout remettre en question, et que l'histoire aurait pu tourner tout autrement. 
Pour les plus nostalgiques, se replonger dans cette saga sera un bonheur. Le temps de quatre actes, on est à nouveau transportés par la magie potterienne. Et je dirais que le plus grand plaisir de lire ce livre est là. Finalement, l'histoire en elle-même ne nous fait pas de grandes révélations. J. K. Rowling y multiplie davantage les allers-retours dans le passé plutôt que de proposer une vraie avancée dans le présent d'Harry et des siens. 

Un texte tout de même porteur qui aborde des thématiques fortes: l'amitié, le courage, l'amour filial pour ne citer qu'elles. Entre passé et présent J.K. Rowling donne à sa saga un nouveau regard et permet à notre imaginaire de s'évader une fois de plus.

En refermant ce livre une chose demeure présent dans notre esprit, et si Voldemort n'était pas mort, que ce serait-il passé? 

Avec déjà 573 000 exemplaires vendus et l'approche des fêtes de Noël, les éditions Gallimard visent les 700 000 et il se peut qu'elles soient largement exaucées car quel triomphe en librairie puisque le livre est numéro un des ventes depuis sa sortie. C'est encore une belle consécration pour le plus grand sorcier de tous les temps et sa maman!
  
Fantasy à la carte 

Joanne K. Rowling
Harry Potter et l'Enfant maudit
Editions Gallimard

13/11/2016

The Vampire Diaries, où le vampire devient glamour

Le vampire est devenu à la mode depuis quelques décennies sur le petit écran. The Vampire Diaries en est un bel exemple à l’heure actuelle. Cette série moderne vient d’ailleurs faire le pendant de la célèbre série des années 90, Buffy the Vampire Slayer. Bien entendu progrès techniques obligent, cette nouvelle série va largement en bénéficier.

Inspiré des romans de L.J. Smith, Le Journal d’un vampire, The Vampire Diaries est créé par Julie Plec et Kevin Williamson. Elle est diffusée depuis le 10 septembre 2009 aux Etats-Unis et depuis le 29 aout 2010 sur le câble en France. 
L’intrigue de départ du scénario est la même que celle des romans puisqu’ici il est question du destin d’une adolescente, prénommée Elena Gilbert qui vit chez sa tante avec son petit frère, Jérémy depuis la disparition de leurs parents, tués dans un accident de voiture. Comme tous adolescents, Elena et Jeremy sont scolarisés dans le lycée de Mystic Falls. Là-bas, la jeune fille y côtoie ses deux meilleures amies, Caroline et Bonnie et y vit tranquillement jusqu’à cette fameuse rentrée scolaire où elle fait la rencontre d’un certain Stefan Salvatore. Sombre et solitaire, Elena est intriguée, voire troublée par le jeune homme. De fil en aiguille, elle va se lier d’amitié puis d’amour avec lui et faire la rencontre de son inquiétant frère Damon. Très vite, elle découvre qu’ils lui dissimulent un lourd secret. En effet, les frères Salvatore sont en réalité des vampires. Et si l’un des Salvatore, Stefan est un gentil vampire qui se nourrie de sang animal, l’autre, Damon, est quant à lui un vampire terriblement dangereux qui traque ses victimes pour les vider intégralement de leur sang. Tous trois vont former un triumvirat explosif car dans les univers fantasy, les gens ne sont ni noirs ni blancs. Chacun a sa part d’ombre et sa part d’innocence. Mystic Falls va devenir le terrain de jeu des forces obscures contre lesquelles les jeunes gens vont devoir lutter afin de survivre.

Même si au début de la série, on retrouve des éléments communs aux romans, la série va vite s’en affranchir en modifiant un certain nombre d’éléments comme l’ajout de héros, des modifications dans l’apparence de certains personnages ou dans leurs patronymes.

Souvent critiqué par certains téléspectateurs qui ont vu en elle, une simple copie de la saga cinématographique Twilight, The Vampire Diaries connaît malgré tout un beau succès puisque déjà sept saisons ont été produites, et que la huitième est en cours de tournage. Pourquoi une telle controverse, d’ailleurs? Tout simplement parce que l’on retrouve des détails communs. Là aussi, il est question d’adolescents tombant amoureux l’un de l’autre alors que l’un d’eux est un vampire. Et comme Twilight, l’histoire se passe dans une petite bourgade américaine où se retrouvent vampires et loups garous. Néanmoins les similitudes s’arrêtent là, ce qui a permis à la série de faire son chemin dans le cœur de ses fans.

The Vampire Diaries, c’est d’abord un joli trio qui porte la série, constitué de Paul Wesley et Ian Somerhalder qui interprètent Stefan et Damon Salvatore, ainsi que Nina Dobrev qui, on l’aura compris, joue ici Elena Gilbert. Trois acteurs à la carrière différente puisque Nina Dobrev, d’origine Bulgare était davantage une mannequin qu’une actrice avant de tourner dans la série. Paul Wesley cumule déjà quelques interprétations à son palmarès. Il fait notamment des apparitions dans Smallville, Fallen, Mes plus belles années et côté cinéma dans The Russell Girl ou Killer Movie. Quant à Ian Somerhalder, il a marqué le petit écran en jouant dans Lost : Les Disparus. Occupant les rôles principaux, faire le bon casting était nécessaire pour le succès de la série. Pari réussi car tous les trois apportent légèreté, émoi, humour et même passion. C’est une belle complicité qui s’est instaurée entre ces trois-là et cela crève l’écran. On prend plaisir à les voir se donner la réplique. Nina Dobrev réussit à faire grandir son personnage puisqu’au tout début, elle joue une jeune adolescente, naïve et un peu fleur bleue. Or, au fur et à mesure des saisons, elle va être malmenée et cela va la changer, l’endurcir et la faire murir d’une certaine manière. Nina Dobrev y est très touchante dans ce rôle avec ses forces et ses blessures intérieures. Alors qu’on la croit être une oie blanche, il n’en est rien. Elle peut faire preuve de noirceur pour atteindre son but. La particularité de son rôle est qu’elle en interprète deux puisqu’elle est tantôt Elena Gilbert, tantôt Katherine Pierce. Or ce sont deux personnalités aux antipodes, donc toute la difficulté de l’actrice était de passer dans la peau de l’une puis de l’autre avec facilité. Ce que Nina Dobrev maîtrise parfaitement, elle y est d’ailleurs assez bluffante. Paul Wesley apparaît d’abord comme l’archétype du gentil. Vampire, il l’est assurément mais il a renoncé à tuer des humains pour survivre. Il faut dire que son passé est plutôt sanglant puisqu’il était surnommé le boucher. Un  « petit nom » qui en dit long sur l’ignoble créature qu’il fut. Paul Wesley est à mon sens le rôle masculin le plus attendrissant de The Vampire Diaries. Par opposition, Ian Somerhalder qui joue son frère apparaît en premier lieu comme un vampire suffisant, froid et cruel. On a tendance à le détester dès ses premières minutes de jeu. Comme quoi, Ian Somerhalder est un acteur de talent car lui aussi fait évoluer son personnage. Plus que ça puisque c’est presque un virage à 180 degrés qu’il lui fait faire. En effet, Damon passe du méchant au gentil par amour pour Elena. Elle est quelque-part sa rédemption. Il nous ouvre peu à peu son cœur et réussit à changer le regard des téléspectateurs qu’ils ont sur lui. Le ténébreux Ian est sans doute le plus bouleversant.
D’autre part, cette série a beaucoup de seconds rôles. Alors sans les citer tous, on va parler de certains, peut-être les plus importants. Il y a déjà le petit frère Jérémy interprété par Steven R. McQueen. Lui aussi a commencé une carrière dans le mannequinat avant de se tourner vers le cinéma. Il commence à cumuler les apparitions dans un certain nombre de séries américaines à succès comme Numbers, FBI : Portés disparus, Les Experts : Miami ou encore Chicago Fire. Bien que très jeune, Steven R. McQueen arrive sans mal à captiver l’attention de son public. Il fait corps avec son personnage d’adolescent mal dans sa peau, en recherche d’affection et est donc intéressant à suivre.

Les deux meilleures amies d’Elena sont également deux piliers de The Vampire Diaries. D’abord, Katerina Graham alias Bonnie Bennett, c’est la sorcière de la série. Elle a déjà une carrière bien riche aussi bien au cinéma avec des films comme A nous quatre, Un Noel recomposé, Dance Battle : Honey 2, 17 ans encore qu’à la télévision avec Malcom, Le Monde de Joan, Newport Beach, Les Experts ou encore Hannah Montana. Une solide expérience pour cette jeune femme qui donne du poids à son jeu d’actrice. Sérieuse et appliquée, Katerina Graham y incarne une sorcière qui ne fera que monter en puissance, aussi bien du point de vue magique que de l’importance de son personnage. Caroline Forbes, la seconde meilleure amie de notre principale héroïne est interprétée ici par Candice King. Autant, elle est horripilante dans les premiers épisodes, tellement elle y est superficielle et écervelée, autant elle donne de l’épaisseur à son rôle au fur et à mesure des saisons. Candice King y joue une improbable vampire. Transformée par malveillance, elle a su changer le regard que l’on a pu porter sur elle au tout début de cette série. Pétulante et pleine de vie, c’est un vrai bulldozer de bonne humeur.

Face à cette petite bande d’amis, il y a bien évidemment le côté obscur dévolu aux personnages qui incarneront les méchants de l’histoire. Le plus important d’entre eux, celui qui fera d’ailleurs ressortir la noirceur de chaque héros de la série revient à Joseph Morgan. Déjà connu pour avoir joué dans Alexander, Master and Commander : De l’autre côté du monde ou encore Mansfield Park, Joseph Morgan laisse sa marque. Dire qu’il est bien dans son rôle est un euphémisme. Le fameux originel Klaus sème la terreur là où il passe et il n’est jamais bon de croiser son chemin. Fol allié, opportuniste, il cherche à avoir l’ascendant sur tous. Plus que l’immortalité, il veut dominer le monde, en faisant des humains ses créatures. Il est bien entendu la plus grande menace pour la communauté de héros et sera difficile à détruire. Tout l’intérêt de The Vampire Diaries sera bien entendu de multiplier les affrontements avec lui. N’oublions pas que la lutte entre le Bien et le Mal est incontournable à toute trame fantasy, or ici elle va se structurer autour de ce personnage, d’où son importance pour l’intrigue.

Bien entendu, de nombreux autres acteurs et actrices vont fréquenter les plateaux de tournage de cette série et vont même s’y illustrer tant leur prestation est excellente.  Chacun apporte sa petite touche et enrichit la saga. Seulement, l’intérêt ici n’est pas de cataloguer chacun d’entre eux, juste de vous mettre l’eau à la bouche pour découvrir The Vampire Diaries si ce n’est pas encore fait. 

The Vampire Diaries, c’est une multitude de petites histoires car chacun des protagonistes vivent des choses différentes, chacun est aux prises avec ses propres soucis. Cela donne du dynamisme à la série car il y a presque des rebondissements à chaque épisode. Chaque personnage a une personnalité complexe et facilite l’identification des spectateurs à tel ou tel protagoniste. Ainsi, le spectateur est tenu en haleine tout au long de ses huit saisons.

Pour l’anecdote, l’épisode pilote de la série est tourné à Vancouver, puis les autres sont pour l’essentiel réalisés à Covington en Géorgie.  

Une série riche qui promet du grand spectacle puisque nous sommes dans une ambiance fantasy. Ici se succèdent donc les manifestations paranormales entre les attaques de vampires qui se déplacent à une vitesse vertigineuse, les métamorphoses en loup-garou, ou encore les actes de sorcellerie. Visuellement The Vampire Diaries est très réussi, plus réaliste par rapport à ce qui se faisait avant à la télévision. Et n’oublions pas que les séries ne bénéficient pas des mêmes budgets que le cinéma. En conséquence, on peut dire que The Vampire Diaries est un beau succès télévisuel. Elle a reçu de nombreuses distinctions récompensant tantôt les acteurs, tantôt la série elle-même. Ce qui a incité la productrice Julie Plec a réalisé une série dérivée, The Originals, qui est centré sur le terrifiant Klaus, alias Joseph Morgan. Une belle consécration aussi bien pour l’acteur que pour ces deux séries. La fantasy portée à la télévision assure ainsi au genre un rayonnement exceptionnel. 


Fantasy à la carte

06/11/2016

Pierre Pevel, Le Royaume Immobile, Le Paris des Merveilles, tome 3

C'est l'effervescence dans l'Outre-Monde. Après des années de guerre, les fées et les dragons se sont enfin réconciliés. Le monde est sur le point de changer, ce qui affectera d'ailleurs aussi bien l'Outre-Monde que la Terre. En effet, de nouvelles élections au Parlement des Fées se préparent. Même les simples humains pourront y siéger. En l’occurrence Falissière, l'ami de Griffont est pressenti pour y occuper un siège. Griffont, lui-même est impacté puisque le responsable du cercle Cyan lui suggère d'y siéger également. Mais ce dernier n'aura guère le temps d'y songer car un autre de ses amis, un mage cyan cette fois-ci le sollicite pour être témoin d'un duel entre un mage incarnat suffisant et lui-même. Bien entendu, les duels sont illégaux et formellement interdits. De plus si cela se savait, cela entacherait durablement les relations déjà tendues entre les cercles Cyan et Incarnat. Réticent, Griffont tente en vain d'en connaitre les raisons. Seulement François Troiville n'en démord pas. Question d'honneur dit-il sans plus d'explications. Mais par amitié et fidélité, Griffont accepte tout de même cette délicate mission. 

La situation promet d'être épineuse, surtout lorsqu'on en ignore les motivations. Griffont voit bien que Troiville semble avoir développé une haine mortelle pour cet Incarnat, ce Dalmas. 

Il ne manquerait plus qu'il le tue lors de ce duel. Mais le jour-j, Dalmas s'est mystérieusement volatilisé. Une enquête est ouverte et les soupçons se portent sans surprise sur Troiville.

Mais c'est sans compter Griffont qui va tout mettre en oeuvre pour innocenter son ami.

Un récit qui se présente encore comme une enquête difficile, d'autant qu'une bande d'anarchistes menace sérieusement Paris et Ambremer.

Griffont et la baronne auront encore fort à faire pour démêler toutes ces histoires et empêcher le pire d'arriver.

Avec sa verve coutumière, Pierre Pevel nous emporte dans son dernier volet du Paris des Merveilles pour un voyage qui ne manquera pas de toucher la corde sensible car certains événements de cette fiction ne seront pas sans rappeler notre triste actualité. 

Pierre Pevel profite de sa nouvelle intrigue pour développer son univers. Il nous parle d'Onirie mais aussi et surtout de ce Royaume Immobile duquel ce troisième tome tire son nom. 

Comme ses confrères, Pierre Pevel est avant-tout un inventeur d'univers et son Paris des Merveilles en est une belle démonstration. Il nous transporte dans un environnement connu, la ville de Paris. Soit, c'est le Paris de la Belle Epoque mais cela reste tout de même notre bonne vieille capitale. On s'y sent bien, comme à l'abris. Ça nous rassure jusqu'à ce qu'on relève ici ou là des éléments détonants. On se retrouve ainsi déroutés, parfois émerveillés, parfois désenchantés. Finalement on finit par en perdre tous nos repères et on est bien obligés de se laisser guider pour voir jusqu'où nous conduira cet étrange voyage.

Une trilogie de fantasy réussie où le merveilleux se manifeste au détour de chaque chapitre pour un envoûtement total. 

Fantasy à la carte


30/10/2016

Amy Raby, La Flamme du Prince, tome 3

Troisième volet, La Flamme du Prince poursuit les aventures des grands héros d'Amy Raby. Une manière pour l'auteure de nous mener à nouveau au cœur de son univers. Ce qui n'est pas pour nous déplaire, cela dit. 

Un roman qui suit historiquement les deux premiers volumes. Ainsi, on va y retrouver des protagonistes que l'on connait, que l'on prend plaisir à revoir et on va en rencontrer de nouveaux. 

Ici c'est Céleste, la petite sœur de l'empereur de Kjall qui est sous les feux des projecteurs. Il faut dire que la vie n'a pas toujours été douce avec elle. Elle a par exemple été fortement malmenée lors du putsch de Cassian qui avait détrôné son frère dans Le Jeu de l'Assassin.

Depuis les choses ont évolué pour elle. Elle a retrouvé un semblant d'équilibre et de paix dans sa vie. Seulement cela pourrait changer. A Kjall, Lucien tente toujours d'instaurer durablement la paix avec les royaumes voisins. Sa dernière idée étant de se rapprocher d'Inya en signant des accords commerciaux et en proposant la main de Céleste au prince de cet archipel.  

Bien que déboussolée, la jeune Céleste sait néanmoins où se trouvent ses devoirs. Elle ne rechigne donc pas à l'idée surtout lorsqu'elle rencontre ledit prince. Séduisant à souhait, elle se voit très bien à son bras. Sauf que lui n'est pas du tout enchanté par cette idée et il lui fait bien comprendre. 

Méfiant de Kjall, Rayn n'est pas enclin à signer des accords commerciaux et encore moins à se lier définitivement à lui par l'intermédiaire d'un mariage. 

Seulement l'aventure ne fait que commencer et des incidents ne vont pas manquer de venir secouer nos deux héros.

Amy Raby nous ouvre les portes d'un territoire encore inconnu, un archipel qui ne manque pas d'exotisme. On y découvre un nouveau peuple avec ses us et coutumes. Mais aussi des paysages entre paradis et enfer comme seule la fantasy peut rendre possible. L'auteure entoure son récit de suffisamment de détails pour y transporter son lecteur sans peine. 

La Flamme du Prince fait partie de ces livres que l'on dévore en quelques heures pour les plus gourmands, sinon quelques jours pour les moins affamés. 

Comme à son accoutumée, Amy Raby a bien travaillé sa copie. Elle prend le temps de nous laisser apprivoiser ses deux personnages principaux. Elle en brosse le portrait avec minutie et s'assure ainsi notre plein attachement à leurs égards. 

Un roman que l'on prend plaisir par exemple à lire allongé sur sa serviette de plage au son du ressac, histoire de venir faire écho à l'ambiance du livre. 

Finalement peu importe le roman, Amy Raby appartient à cette caste d'auteurs qui sont capables de faire vibrer son lecteur du début à la fin de l'histoire.  


Fantasy à la carte

23/10/2016

Angel, un vampire aux allures de super-héros

Au vu du succès de Buffy contre les vampires, les créateurs Joss Whedon et David Greenwalt ont décidé en 1999 de faire évoluer cette série en proposant un spin-off mettant en valeur le personnage d'Angel. D'abord diffusées sur TF6 à partir du 26 mars 2001, puis sur TF1 à partir du 20 octobre 2001, les cinq saisons vont s'enchaîner jusqu'en 2005. 

Sans doute à cause de sa personnalité si riche et si complexe, c'est le personnage d'Angel, interprété par David Boreanaz qui est ici mis à l'honneur. Tout jeune acteur, c'est son intégration au casting de Buffy contre les vampires qui l'a révélé. Plus qu'une belle gueule, il a su capter l'attention des producteurs au point que ceux-ci lui proposent trois ans plus tard le premier rôle d'une série à son nom. Ce sera un tremplin pour sa carrière puisqu'il va accumuler quelques rôles au cinéma comme dans Mortelle Saint-Valentin en 2001 ou Justice League: The New Frontier en 2008, puis à la télévision à travers son personnage récurrent de l'agent Seeley Booth dans la série Bones.

Cette nouvelle série démarre lorsque Angel quitte Sunnydale et son grand amour Buffy pour emménager à Los Angeles où il prend la couverture de détective privé afin d'aider toute personne en danger faisant appel à lui. Chacun des épisodes est une manifestation de la lutte contre le Mal, parfois incarné par le cabinet d'avocats Wolfram & Hart, des avocats secrets à la solde de créatures démoniaques. Angel est le héros parfait pour personnifier le défenseur des plus faibles au vu de son histoire. Rappelons sa qualité de vampire maudit par une communauté de bohémiens par vengeance pour sa cruauté, ce qui fait de lui le héros torturé par excellence et donc idéal pour ce rôle. En effet, avant de devenir un vampire repentit, Angel fut Angelus, terrible vampire qui multiplia les massacres pendant plus de deux siècles. Justement ce lourd passé va permettre aux scénaristes de jouer avec en proposant des flash-back des souvenirs d'Angel. Ainsi, au fur et à mesure des épisodes, on en apprend un peu plus sur ce mystérieux vampire. Ce qui est notamment intéressant visuellement avec les allers-retours présent/passé que cela implique

Le contexte de cette série y est clairement plus angoissant déjà à travers son personnage principal qui est perpétuellement en quête de rédemption et de pardon. Non seulement il cherche à sauver des vies mais aussi à racheter ses fautes. La quête qu'il doit mener est donc double. De plus, l'action se déroule dans une grande ville où la vie humaine ne compte pas. La solitude s'en ressent d'autant plus. Angel présente donc tous les éléments d'une fantasy urbaine très ténébreuse. 

Dans sa quête de justice, il est entouré de compagnons qui seront un vrai au soutien au fil des aventures. C'est le personnage de Francis Doyle joué par Glenn Quinn qui sera d'ailleurs l'élément déclencheur de la vocation d'Angel. En effet, grâce à ses visions ce gentil démon va pousser notre vampire à venir en aide aux habitants de Los Angeles. Il lui donne un but et le tire de ses noires pensées. Glenn Quinn est un personnage clé mais il ne restera que le temps de neuf épisodes de la première saison. 
Son don est transmis à Cordelia Chase alias Charisma Carpenter qui a suivi Angel à Los Angeles. Déjà remarquée dans Buffy, Charisma Carpenter va enrichir son personnage. Elle n'y incarne plus cette adolescente gâtée et superficielle que l'on a connue. Elle est plus responsable et surtout plus attachante. Peut-être parce qu'Angel s'adresse à un public plus adulte. Les scénarios y sont nettement plus sombres. Plus grave, elle n'en demeure pas moins la petite bulle pétillante de la série. Finalement son personnage de Cordelia Chase demeure pour le moment son rôle le plus important puisque depuis elle n'a fait que de petites apparitions dans d'autres séries comme Charmed, Les Experts ou Supernatural sans pour autant décrocher un autre rôle régulier.

D'autres acteurs de Buffy rejoindront les rangs d'Angel avec notamment Alexis Denisof, le fameux Wesley Wyndam-Price, le nouvel observateur envoyé par le conseil pour remplacer Ruppert Giles auprès de Buffy et Faith. Toujours aussi collé-monté, Alexis Denisof incarnera un meilleur associé qu'il ne fut observateur auprès des tueuses de vampires. Habitué des séries comme How I met your mother, Private Practice, Grimm, il décroche aussi quelques rôles au cinéma comme dans Braquage au féminin (2001), Avengers (2012) ou encore Beaucoup de bruit pour rien (2013). 

Tout au long de ses cinq saisons, Angel reste intimement lié à Buffy contre les vampires en multipliant les cross-overs, c'est à dire que les deux séries vont partager des événements communs et permettre ainsi aux acteurs de jouer dans l'une et l'autre à différents moments de l'aventure. Ainsi, Spike (James Marsters) et Harmony ( Mercedes McNab) y obtiennent même un rôle régulier dans la dernière saison. Idée ingénieuse de la part des créateurs puisque cela incite le spectateur à suivre les deux assidûment pour ne rien perdre de l'intrigue. Ils s'assurent ainsi un minimum d'audience. 

Une série qui peut se targuer d'avoir obtenu un certain succès auprès du public, d'autant qu'elle s'est même diversifiée sous la forme de comics avec la publication d'une série de douze volumes Angel: After the Fall qui fait suite à la dernière saison. Après l'apocalypse, Los Angeles se retrouve en Enfer et Angel tente de sauver autant de citoyens qu'il peut des forces du Mal qu'il a lui-même déclenchées. 

Sans doute que l'aspect super-héros, vengeur de la nuit d'Angel a su plaire à son public et préparé peut-être le terrain aux nombreuses adaptations des plus célèbres comics qui sont tant à la mode à l'heure actuelle. 

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