Un blog qui met à l'honneur l'imaginaire sous toutes ses formes : fantasy, fantastique, science-fiction, postapocalyptique, thrillers fantastiques... jeunesse et adulte. J'y partage mes avis lectures mais y parle aussi des festivals, des artistes, des librairies. Auteurs confirmés ou jeunes plumes, tout le monde y trouve sa place.
Le doyen éternel sonne la fin des aventures pour nos héritiers. La
confrontation avec leur pire ennemi, le malfaisant Saat approche. Plus qu’une
menace pour eux, c’est toute l’humanité qui risque de pâtir de l’hégémonie de
cet être démoniaque. Et tous en sont douloureusement conscients.
Au cœur du Jal’Dara puis du Jal’Karu,
ils ont pris connaissance de certains éléments, seulement seront-ils
suffisants pour vaincre ? Finalement la rencontre avec Nol l’Etrange
sera-t-elle à la hauteur de leurs espérances pour mener à bien la mission qu’ils
se sont assignés. Mais rien n’est moins sûr car leur adversaire est puissant.
Pire même, il est fou à lier. Or comment ramener un fou à la raison ? Cela
est sans doute impossible d’autant que les pouvoirs du mal ont l’air inépuisables,
imbattables, inaltérables.
C’est donc bien désemparés que
nos aventuriers se lancent dans leur ultime combat. Ce roman, c’est aussi le
moment de la séparation où finalement chacun va devoir affronter seul son
destin.
Dans Le doyen éternel les évènements s’accélèrent, les péripéties s’enchaînent
et emportent avec elles le lecteur dans un tourbillon d’émotions : désir,
crainte, tristesse et joie.
Pierre Grimbert conclut son Secret de Ji avec une grande habileté en se ménageant une ouverture sur d’autres romans. Ce qu’il réalise de 2004 à 2012 puisque deux nouveaux cycles viennent compléter la saga, Les Enfants de Ji et Les Gardiens de Ji. Un récit de high fantasy d’une grande finesse. Tout y est, l’épopée épique, la magie, les complots, la romance. Un cycle d’une fantasy à la hauteur des meilleurs auteurs anglo-saxons. Une tétralogie qui révèle une fantasy française dont on est tous fiers.
La Caverne de la Rosed’Or
est une série de cinq téléfilms italiens de fantasy
qui fleure bon l’enfance. Diffusée en France pendant les vacances de Noël de
1991 à 1996, cette série, sans doute l’une des plus anciennes pour le genre,
fut un véritable émerveillement visuel et scénaristique pour les enfants petits
et grands de l’époque.
Réalisés par Lamberto Bava, ces
téléfilms racontent le destin hors norme d’une jeune princesse rebelle prête à
affronter tous les dangers pour sauver son royaume. Chaque film correspond à
une quête que doit mener la jeune Fantaghiro pour sauver son peuple, son amour
ou sa famille des griffes de puissants sorciers ou sorcières maléfiques.
Fantaghiro évolue dans un
moyen-âge idéalisé où la magie peut prendre bien des formes. A l’instar de
Cendrillon, elle a, elle-aussi, une fée marraine qui la protège au moment les
plus critiques de sa vie. Elle se nomme la sorcière blanche et va notamment
jouer un rôle déterminant dans l’intrigue du premier épisode car c’est elle qui
va lui permettre de rencontrer son grand amour le prince Romualdo et de le
garder.
Chemin faisant, Fantaghiro multiplie les rencontres insolites comme celle de petits-êtres magiques qui
ressemblent à des légumes ou à des champignons. Ceux-ci peuplent une forêt
enchantée dans laquelle Fantaghiro devra délivrer des enfants emprisonnés par le
terrible Tarabas.
Dans ses quêtes, elle est accompagnée d’un cheval doué de paroles, Crin d’or, et d’une pierre
magique parlante qui a la capacité de toujours revenir à son propriétaire. Chaque
aventure est motivée pour combattre un danger, c’est une lutte perpétuelle
entre le Bien incarné par Fantaghiro et Romualdo et le Mal personnifié tantôt
par la sorcière noire, tantôt par le prince des ténèbres Tarabas et son infâme
mère, ou tantôt par le cruel Darken.
Même si Fantaghiron’est pas une
magicienne à proprement parlé, la magie occupe bien une place centrale au sein
de chaque épisode et la jeune femme en dispose sous la forme d’éléments
ensorcelés dont elle se sert pour mener à bien sa quête comme le baiser magique
qu’elle obtient de Tarabas pour sauver son amour.
La Caverne de la Rose d’Or est donc une jolie saga de fantasy qui réunit tous les éléments
traditionnels au genre afin de s’assurer une belle audience même si à l'heure d'aujourd'hui on trouverait sans doute cette série un peu vieillissante. Magie, aventure et
amour, tout y était pour remporter l’adhésion du public. D’autant que le casting
est suffisamment bon pour donner du poids à la série. Le duo formé par
Alessandra Martines et Kim Rossi Stuart est admirable. Alessandra y campe une
magnifique Fantaghiro aussi téméraire que piquante et Kim Rossi Stuart est si chevaleresque,
si envoûtant sous les traits du prince Romualdo que l’on ne peut que succomber
sous leurs charmes respectifs. Autres prestations remarquables à souligner, ce
sont celles des acteurs qui incarnent les méchants de l’histoire. Il y a quand
même des grands noms du cinéma avec la participation d’Ursula Andress en tant
que mère du prince des ténèbres et Jean-Pierre Cassel qui lui sera le père de
ce dernier. Tous deux personnifient avec une grande justesse la noirceur, la
monstruosité et la perfidie. Quant à Brigitte Nielsen, elle joue à la
perfection cette sorcière noire que l’on déteste dans ses premières apparitions
mais qui révèle certaines failles au cours de l’histoire. Enfin le ténébreux Tarabas,
alias Nicholas Rogers demeure une belle découverte pour son public car au lieu
d’être un personnage détestable, il devient au contraire très attachant, et
nous promet quelques belles surprises dans l’évolution de son personnage.
Finalement, La Caverne de la Rose d'Or, c’est une belle distribution qui nous offre pour l'époque un divertissement sous le signe d’une fantasy
terriblement enchanteresse.
Oyez, oyez peuple de Normandie et d'ailleurs, des hordes de Vikings assoiffés de conquêtes ont envahi le temps d'un weekend les alentours de l'Abbaye de Jumièges les 23 et 24 juillet 2016.
Une belle manière pour s'immerger dans la culture viking en se baladant parmi les tentes du campement de ces hommes et ces femmes venus du Nord. Une festivité animée par des associations de passionnés qui aiment se retrouver au moment des festivals pour offrir un spectacle aux flâneurs. Ainsi, il était possible de les observer en train de se restaurer, de travailler le cuir, de jouer de la musique, de fourbir leurs armes autour des feux de camps. A quelques pas de là, des marchands ambulants proposaient leurs produits: vêtements médiévaux, bijoux, articles de cuir, armes, pains à l'ancienne et autres colifichets s'étalaient autour d'un marché médiéval pour contenter le chaland.
Au programme de ces deux jours, petites scénettes retraçant les moments forts des invasions vikings en Normandie, des scènes de combats ainsi qu'une féerie nocturne où les cracheurs de feux s'y sont donnés à cœur joie. Un festival amateur et bon enfant qui aura ravi petits et grands, soyez en sûrs.
Mais ce fut également une occasion de retrouver un peu de fantasy chère à notre cœur avec la présence de Valentin Frété pour une petite dédicace de ses Chroniques du Nord. Ce sympathique géant n'est pas sans rappeler son héros Torfa dont l'esprit aventureux, d'ailleurs, virevoltait autour de son étalafin d'inciter les lecteurs à partir en quête d'aventures, à moins que ce ne fut celui de Thor. Qui sait!
Comme quoi la fantasy est encore un genre bien vivace que l'on retrouve même où on ne l'attend pas.
Après avoir dévoré les deux
premiers tomes du Secret de Ji, ma
curiosité était définitivement piquée pour que j’enchaîne le troisième roman
dans la foulée.
Me voici à nouveau en compagnie
de Rey, Grigan, Corenn, Yan, Léti, Lana et Bowbaq qui continuent de mener leur
quête.
Déjà, l’identité de leur ennemi dévoilée ne permet pas pour autant à nos héritiers de comprendre toutes les motivations
de ce dernier. Que veut-il réellement ? Pourquoi s’en prendre à eux spécifiquement ?
En quoi un si petit groupe de personnes peut le gêner dans sa conquête du
pouvoir ? Toute la question est là et justement ce troisième tome nous met
de plus en plus en présence avec l’ennemi. On fait peu à peu connaissance avec
lui et on commence à percevoir que nos héros ne sont pas les seuls en danger.
La noirceur imprègne progressivement les pages de ce tome et met la lutte entre
le Bien et le Mal à nouveau au premier plan. On est plus que jamais plongés au cœur
d’une grande saga de high fantasy. L’Ombre
des Anciens est donc un tournant dans le récit de Pierre Grimbert d’autant
que des mystères commencent à être dévoilés peu à peu satisfaisant ainsi notre
curiosité de lecteur passionné.
L’écriture de Pierre Grimbert est
toujours aussi mordante au point que ce roman est à nouveau englouti en
quelques heures. Quelle lecture haletante, pour moi le dernier livre est
d'ores et déjà annonciateur de pleins de promesses.
Alan Lee est un illustrateur
anglais né en 1947 dans le Middlesex. Très jeune, il se passionne pour le
dessin et se forme à l’Ealing School of Art. Il est un artiste dans l’âme à la
fois dessinateur, peintre, écrivain, et concepteur visuel pour le cinéma. En fait, dès que lui
tombe sous la main le moindre bout de papier, il ne peut s’empêcher de gribouiller
dessus. Néanmoins, malgré des études largement tournées vers l’illustration, sa
carrière s’oriente dans un premier temps vers l’édition et l’art commercial. Ce
n’est qu’à partir de 1978, qu’Alan Lee multiplie les illustrations d’œuvres classiques
de fantasy. Les plus marquantes sont Faeries de Brian Froud en 1979, Castles de David Day en 1984, MerlinDreams de Peter Dickinson en 1988, Lavondyss (tome 2 du cycle de La
Forêt des Mythagos) de Robert Paul Holdstock en 1991, ou encore TheMabinogion
en 1997. Passionné par les œuvres de
J.R.R. Tolkien, il se joint à John Howe pour lui aussi se mettre à crayonner ce
riche univers. C’est d’ailleurs à l’occasion du 100e anniversaire de
la naissance de l’écrivain qu’Alan Lee réalise les couvertures des rééditions
du Seigneur des Anneaux et de Bilbo le Hobbit, ainsi que le calendrier
Tolkien en 1993.
En 1993 également, il illustre L’Iliade, puis en 1995, L’Odyssée, deux grands classiques de la
littérature.
Comme son homologue John Howe, il
contribue à donner une identité visuelle à la trilogie du SeigneurdesAnneaux de Peter Jackson. Il en sera
même le directeur artistique de 2001 à 2003.
Mais avant de laisser sa marque dans
l’adaptation cinématographique des célèbres romans de J.R.R. Tolkien, Alan Lee
fut le directeur artistique de Legend
de Ridley Scott en 1985, d’Erik le Viking
de Terry Jones en 1989, et de Merlin
de Steve Barron en 1998. Autant de films largement inspirés d’univers féeriques
et légendaires car c’est vers eux qu’Alan Lee est attiré. En 2005, il
collabore à nouveau avec Peter Jackson pour la réalisation de King-Kong,
puis en 2008 avec Andrew Adamson pour le premier volet du MondedeNarnia. Enfin de 2012 à 2014, il est
encore le directeur artistique des trois opus du Hobbit toujours de Peter Jackson.
La plupart de ses travaux se sont
distingués à plusieurs reprises. Ainsi, pour BlackShipsBeforeTroy : TheStoryofTheIliad de Rosemary Sutcliffe, il reçoit
la médaille de KateGreenaway, une prestigieuse récompense britannique
pour célébrer le talent des illustrateurs. En 1998, il obtient le prix WorldFantasy, un célèbre prix littéraire qui salue son travail. Et en
2004, un premier oscar lui est décerné, celui de la meilleure direction
artistique pour le troisième volet du SeigneurdesAnneaux. Autant de récompenses qui honorent cet artiste à la
carrière remarquable.
En 2005, il édite un bel ouvrage
sur l’univers tolkienien, le Cahier de
croquis du Seigneur des Anneaux dans lequel il explique son processus de
réalisation des nombreuses aquarelles de l’édition illustrée pour le centenaire
de J.R.R. Tolkien. Ce sont d’ailleurs ces images qui ont façonné le visuel des
trois films puisque les décors s’en inspirent largement. Enfin en 2007, Alan
Lee est aussi chargé d’illustrer l’œuvre posthume de Tolkien, LesEnfantsdeHurin, reconstitué par le fils de l’auteur, Christopher.
Plus qu’un simple illustrateur
des œuvres du maître de la fantasy,
Alan Lee est littéralement fasciné par ses écrits et par les films qui en ont
découlé, au point qu’il participe à quelques documentaires au début des années
2000. Ce sont des reportages qui viennent alimenter les bonus vidéo des
coulisses des films de Peter Jackson. Ainsi, en 2001, Alan Lee contribue à l’emission
NationalGeographic : BeyondtheMovie
– TheLordoftheRings,
puis en 2002 au MakingofTheLordoftheRings, et en 2004, il s’associe à John
Howe pour réaliser un documentaire intitulé JohnHowe : ThereandBackAgain
dans lequel ils partagent leurs souvenirs professionnels sur leur contribution
aux films.
Si on revient sur ses célèbres
illustrations de l’édition du Centenaire, la première chose que l’on se dit en
les regardant, c’est le souci du détail dont Alan Lee a fait preuve dans
chacune d’entre elles. Ce ne sont pourtant que des aquarelles, or comme il le
dit lui-même, elles sont un moyen pour créer une atmosphère sans vraiment être
précises afin que ce soit l’œil du spectateur qui complète l’image au final en
faisant travailler son propre imaginaire. Et pourtant lorsqu’on les regarde, on
ne les voit pas floues. Bien au contraire, on a l’impression que c’est une
image extraite du film, figée à un moment précis qui n’attend qu’une chose, qu’on
appuie sur la touche lecture de notre lecteur dvd pour poursuivre le
visionnage.
Pour exemple, lorsqu’on jette un œil à son illustration des hobbits
au milieu des trolls, on reste subjugués par le réalisme de la nature, le
détail des feuilles tombées au sol, du vent soulevant les mottes d’herbes, de
ces trolls qui semblent de pierre et qui épousent si bien la forme des arbres. Un
paysage paisible semble tout enfin jusqu’à ce que notre œil s’attarde sur les
crocs de l’un de ces géants trollesques qui nous rappellent le danger que courent
nos héros à ce moment précis du récit. Autre illustration saisissante est son
interprétation du Miroir de Galadriel. Elle est tout simplement luminescente
grâce au contraste entre la forêt sombre en arrière-plan et Galadriel tout de
blanc vêtue au premier plan dont la peau semble littéralement irradier. Une image
fascinante pour le lecteur. Alan Lee joue beaucoup avec le contraste entre
ombre et lumière dans ses œuvres. La scène de la communauté de l’anneau arrivant
devant la porte de la Moria témoigne très bien de ce magnifique jeu de
lumières. L’illustration est sombre, cette noirceur nous rappelle le danger
environnant. Et il y a comme un faisceau lumineux braqué sur les membres de la
communauté comme pour nous rappeler qu’ils n’ont rien à faire là et que s’ils ne se dépêchent
pas à ouvrir la porte, quelque chose de maléfique pourrait bien sortir du lac. Même
si les personnages nous apparaissent lointains, un peu comme des ombres dans ce
paysage désolé et inquiétant, les détails du lieu sont multiples comme cet
arbre mort dont la souche est immergée dans l’eau. On sent bien le poids de la
nuit dans ce dessin et les dangers inhérents. Alan Lee se sert donc des ombres pour nous faire ressentir la traditionnelle lutte du Bien et du Mal des récits de fantasy.
Pour Alan Lee, l’intérêt de son
travail sur l’œuvre de Tolkien ne consistait pas à vouloir représenter à tous
prix chaque personnage de manière détaillée, mais plutôt d’établir une
atmosphère et de planter le décor. Finalement, ses illustrations sont très
utiles pour comprendre la topographie de la Terre du Milieu. Même après toutes
ces années passées à illustrer cet univers, la magie de Tolkien persiste à agir
sur lui au point qu’il continue de fourmiller d’idées et reviendra sans doute d’ici
quelques-temps à Tolkien. C’est la combinaison de certaines descriptions du
récit associée à un souvenir propre qui vont d’ailleurs lui inspirer ses
dessins. Un travail personnel qui s’est nourri de toutes ses lectures aussi
bien des romans de J.R.R. Tolkien que de tous les livres féeriques et
fantastiques qu’il a pu lire par le passé et qu’il lit encore aujourd’hui.
Grâce à des talents de renom de
la trempe d’Alan Lee, les univers fantasy
prennent formes et vie sous les yeux émerveillés des lecteurs. Plus que d’accompagner
la lecture, ces illustrations donnent un véritable trait de noblesse à ces
récits particuliers. Une magie qui opère au premier regard posé sur la couverture des
livres car ce sont elles qui agissent comme un attrape-lecteur et à travers
elles, c'est le génie de l’illustrateur qui est mis en avant pour donner l'envie de lire.