L'influence du "gaming" à la littérature

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06/09/2015

Robin Hobb, Le vol des dragons, Les cités des anciens, tome 7

Pour le septième opus de son cycle, Robin Hobb a choisi un titre évocateur : Le vol des dragons. Avant même d’ouvrir le livre, on sait que celui-ci sera un tournant dans l’histoire de nos héros ailés. Aux dernières nouvelles, seules Gringalette et Sintara maîtrisaient le vol. Or, cet état n’est pas pour plaire à tout le monde, et les autres dragons vont mettre les bouchées doubles afin de s’envoler à leur tour. Et peu à peu, ils y réussissent pour le plus grand ravissement de leurs gardiens. Ainsi, en traversant le fleuve, ils peuvent rejoindre la cité et ses fameux bains d’eau chaude si revigorants. Grâce à eux, ils vont pouvoir achever leur croissance et accumuler force et énergie. Alors que les dragons s’émancipent peu à peu des humains, leurs gardiens s’assignent une nouvelle mission, celle de comprendre Kelsingra afin de lui faire retrouver tout son faste.

Quant au Mataf et au capitaine Leftrin, ils sont de retour à la cité après un voyage éprouvant. Ils y débarquent avec des caisses de provisions, ainsi que des passagers hors-normes. Le couple d’Anciens Reyn et Malta Khuprus s’est joint à l’expédition dans l’espoir de sauver leur fils malformé. Seulement, leur espoir pourrait être déçue. Une arrivée qui, dans tous les cas, risque de créer l’émoi dans les rangs des gardiens.

Néanmoins, le Mataf n’est pas venu seul. Bien malgré lui, il a été pris en chasse par des navires chalcédiens dont les occupants ont des visées non honorables. Avec eux, c’est un grand danger qui s’annonce et menace les dragons et leurs gardiens. Animés par la cupidité et le profit, ces Chalcédiens se présentent comme de redoutables adversaires. On dirait bien que personne ne va être épargné dans la guerre qui se profile à l’horizon, pas même Alise qui risque d’avoir une mauvaise surprise.

Avec Le vol des dragons, Robin Hobb accélère le rythme de son intrigue. Kelsingra reprend vie et les serpents sont devenus de vrais dragons de plus en plus puissants. Les Anciens sont de retour et avec eux, la magie ancestrale renaît. Un avant dernier tome qui présente les signes avant-coureur de la fin des aventures avec le pressentiment que quelque-chose d’irrémédiable va se passer. L’affrontement est aux portes de Kelsingra et le temps est venu pour elle, à travers ses nouveaux habitants, de s’affirmer ou de disparaître à jamais.

Fantasy à la carte

30/08/2015

Matthieu Wauthoz, IL, La Statue-Dragon, tome 1

IL est le premier tome d’une série originale de romans évoluant dans un univers d’heroic fantasy s'intitulant La Statue-Dragon.

Il y est question de la destinée exceptionnelle d’un soldat dont la vie était pourtant bien ordinaire jusque-là. L’histoire démarre en plein champs de bataille. Alors que le jeune guerrier Arkes est gravement blessé, il se sent irrésistiblement attiré par une voix féminine qui l’entraîne jusqu’à une mystérieuse statue en forme de dragon, posée là au milieu de nulle part. Quel étrange objet ? A qui appartient cette voix de femme ? Pourquoi vouloir l’inciter à s’emparer de la statue ? Ainsi, se trouvant devant l’incapacité de se soustraire à l’attraction, le soldat saisit l’artefact. Or, ce qui l’ignore à ce moment, c’est tout le chamboulement et les catastrophes qu’un tel acte va engendrer. 

En effet, par ce simple geste, Arkes se voit doté d’étonnants pouvoirs. Il y a d’abord ce tatouage qui apparaît sur son épaule. Pas un simple tatouage d’ailleurs, puisqu’au moindre danger, il a la capacité de s’étendre sur tout le corps du jeune homme afin de former une carapace protectrice. Cela va donc lui donner une certaine invincibilité, ajoutée à sa nouvelle aptitude de déplacements fulgurants. Ainsi doté, Arkes devient en quelque sorte un super-héros des temps médiévaux. 

Désorienté par ses nouveaux pouvoirs, le jeune homme part se réfugier auprès de son ami Dialène afin de trouver des réponses à ce qu’il vient de vivre. Mais l’horreur l’y attend, un être maléfique encapuchonné s’est emparé de l’homme d’église et le menace. Impuissant, Arkes voit son ami se faire assassiner sous ses yeux par cet homme que Dialène décrit comme le diable en personne.

Après cette mort tragique, Arkes décide de se venger. Dès lors, c’est dans une quête initiatique que s’engage le jeune homme afin de comprendre ce qu’il est devenu et de qui il doit se venger. Pour accomplir sa mission, il sera accompagné d’une étrange jeune femme, qui semble sorti tout droit de son imagination, et dont il ignore si elle est une amie ou une ennemie. 

Matthieu Wauthoz nous immerge dans un univers médiéval revisité qui se divise en différents pays constitués de provinces, gouvernées par de puissants seigneurs. A travers les pérégrinations d’Arkes et de sa compagne de voyage, on découvre cet univers merveilleux formé de paysages uniques à couper le souffle comme seule la littérature fantasy sait nous donner. 

En associant des éléments incontournables au genre, agrémentés de touches personnelles, Matthieu Wauthoz nous place d’ores et déjà dans un cycle d’heroic fantasy plein de promesses comme peut d’ailleurs en témoigner la conclusion surprenante de ce premier tome. 

Si l’envie vous prend de plonger au cœur de panoramas grandioses, de participer à des combats spectaculaires, de vous enivrer de magie ou encore de suivre le destin héroïque de personnages hauts en couleur, n’attendez plus et ouvrez La Statue-Dragon, vous ne serez pas déçus. Lecture coup de cœur assuré. 


Fantasy à la carte

23/08/2015

Robin Hobb, Les pillards, Les cités des anciens, tome 6

Il y a longtemps que le Mataf est reparti se réapprovisionner et avec lui, son capitaine, dont Alise se languit de plus en plus. Mais la vie à Kelsingra doit continuer coûte que coûte. Les dragons grandissent peu à peu et commencent à prendre forme. Mais trop lentement au goût de certains, comme la dragonne Sintara qui, à force d’essayer, finit par réussir à voler à son tour.

La cité elle-même commence à révéler les trésors qu’elle renferme. Alors que tous la pensait en ruine, des découvertes fortuites de Kanaï et de Thymara vont montrer qu’elle est bien vivante. Et oui, le merveilleux sous la plume de Robin Hobb ne prend pas seulement la forme de ces magnifiques créatures ailées, elle réside également dans cette cité des Anciens miraculeusement conservée. Et c’est Sintara qui va réveiller la magie enfouie en ses murs. Tout comme ses personnages, on est fasciné par cette prodigieuse cité, on meurt d’envie de parcourir les rues, de pousser les portes pour voir quel mystère se cache derrière. A l’image des dragons qui savent se montrer hypnotiques, Kelsingra est toute aussi envoûtante. Il est donc primordial que les dragons passent de l’autre côté du fleuve afin qu’ensemble, gardiens en phase de devenir Anciens et dragons s’allient pour que la cité retrouve sa splendeur d’antan.


Du côté de Cassaric, le capitaine Leftrin vient d’accoster et le moment est venu pour lui d’ouvrir les négociations avec les marchands. Il doit récupérer la paie de chacun des gardiens, des membres de l'équipage ainsi que la sienne puisque le contrat a été honoré. Seulement, les roublards de marchands veulent des preuves, ils souhaitent que tout leur soit révélé avant de verser le moindre centime. Les choses se corsent de ce côté-là, sans parler de l’arrivée inopinée de Malta et Reyn Khuprus qui va précipiter et changer la donne.


Un tome 6 qui relance l’action et noue de nouvelles intrigues apportant ainsi un nouveau souffle à cette aventure. Des éléments sont mis en place et aiguillonnent le lecteur sur ce qui va suivre. Les pillards apparaissent comme un amuse-bouche annonçant un final, qui à mon sens sera impétueux avec cette menace chalcédienne de plus en plus prégnante.


Fantasy à la carte

16/08/2015

James Tollum, Les tribulations d'un Nâga

Pour rappel, James Tollum a inséré son histoire fantasy dans un univers imaginaire de son cru se divisant en deux espaces distincts avec d’un côté les terres d’Antyras et de l’autre, les terres d’Avalyn. C’est justement au sein des terres d’Avalyn que se déroule l’intrigue de cette courte nouvelle des Tribulations d’un Nâga. Ce territoire, on le sait, est peuplé de créatures fantasmagoriques tirées pour la plupart du bestiaire merveilleux. Et parmi elle, figure en bonne place dans l’histoire, le Nâga. Cet être mythique de l’hindouisme est souvent décrit comme étant un serpent à tête d’homme. Dans la croyance hindoue, il est un gardien et un protecteur, un médiateur entre ciel et terre, autrement dit entre le monde des vivants et celui des morts. On le surnomme le gardien des trésors de la terre. Or, justement dans cette courte histoire, James Tollum s’inspire de ces caractéristiques. Déjà son héros Lashmar a pour habitude de récolter et collectionner tous les objets qui lui passent entre les mains. Ce sont ses trésors qu’il garde jalousement. Jusqu’au jour où il convoite le bien d’un autre au point d’user de violence pour l’obtenir. Ce terrible forfait lui vaudra le bannissement de son clan pendant un an.

Ne pouvant supporter la proximité des siens sans avoir le droit de les approcher et en étudiant un vieux parchemin qui traînait parmi ses trésors, Lashmar est pris d’une folle idée. Celle de se rendre dans les Sables de feu afin de trouver dans le temple lunaire une statue à l’effigie d’Elanörin dont le front est ceint d’une pierre magique qui aurait le pouvoir d’invisibilité. Or, c’est cette pierre que vise le Nâga. Elle sera son prochain trésor à ajouter à sa collection. Et quelle puissance, elle lui apporterait.

Le voici donc parti ce jeune Nâga insouciant, croyant à sa bonne fortune s’il la trouvait. Chemin faisant, il fera d’étonnantes rencontres qui l’amèneront à destination sans trop d’encombres. Seulement, les choix qu’il fait aujourd’hui pourraient avoir des répercussions sur tout son peuple. Si seulement, on savait ce que l’avenir nous réserve…

James Tollum nous propose ici, une nouvelle bien à-propos pour comprendre comment tout un peuple a pu se retrouver maudit par une déesse. Avec Les tribulations d’un Nâga, l’auteur lève le voile sur la prophétie qui est à l’origine de la destinée du jeune Ethan, héros du cycle La prophétie des éléments. Un texte qui apparaît comme un préquel d'un cycle de fantasy française extraordinaire.
Fantasy à la carte

09/08/2015

Robin Hobb, La Fille de l'Assassin, Le Fou et l'Assassin, tome 2

Surmonter un immense chagrin, survivre à la perte d'un être cher, continuer à vivre malgré l'absence, voilà les affres du désespoir dans lesquelles le premier tome du cycle du Fou et de l'Assassin avait plongé Fitz.  

Ce second volet se concentre sur la vie de Fitz et de sa fille. Molly disparue, il leur faut apprendre à vivre ensemble, à mieux se connaître maintenant qu'ils ne sont plus que tous les deux. Pas facile pour notre ex-assassin d'assumer son rôle de père avec tout ce que cela implique. D'autant qu'Abeille est une enfant particulière et qu'ils vont devoir vivre sous le regard scrutateur de leurs proches et de leur domesticité. Même Ortie, la fille aînée de Fitz est très septique quant aux capacités de son père pour se charger d'une petite fille. Mais pour ce dernier, il est hors de question de se séparer de son enfant. Tous deux vont donc s'engager sur le long chemin de la compréhension mutuelle et de l'acceptation de l'autre. Quant à Abeille, c'est en lisant les notes de son père qu'elle découvre qui il est en réalité? Et ce qu'il a été par le passé? Tom Blaireau n'est autre que FitzChevalerie Loinvoyant déclaré mort depuis des lustres. Incroyable, son père est de sang royal et un assassin à la retraite de surcroît. 

Un tome étonnant qui casse avec le schéma d'écriture habituel de l'autrice. Ici, elle alterne les points de vue de Fitz et d'Abeille d'un chapitre à l'autre. Cela marque un tournant dans les aventures de notre fameux catalyseur. En effet, en donnant la parole à la jeune Abeille, cela augure d'ores et déjà le rôle clé qu'elle va occuper dans la suite de l'intrigue. 

En suivant Fitz et sa fille, Robin Hobb nous lance dans un nouveau jeu de pistes initié par le Fou lui-même. Un autre cycle d'heroic fantasy débordant de mystères et de rebondissements qui nous captive du début à la fin. Encore du grand Robin Hobb! 


Fantasy à la carte