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05/09/2020

Michel Robert, L'Ange du Chaos, Tome 1 à 3, éditions Pocket Imaginaire

Michel Robert, L'Ange du Chaos, éditions Pocket Imaginaire

De Michel Robert, je n'avais lu jusque-là que La Malerune. Pour rappel, il avait pris la suite de Pierre Grimbert pour la rédaction des tomes 2 et 3 de cette saga. Une passation qui s'était d'ailleurs faite avec une totale transparence, n'occasionnant ainsi aucune gêne dans la lecture. 

Mais, c'est avec son cycle L'Ange du Chaos que Michel Robert a véritablement marqué la fantasy française de son empreinte. Or, sa réédition sous la forme d'un intégrale chez Pocket Imaginaire me donne l'occasion de m'y plonger. Je remercie d'ailleurs Laure Peduzzi pour l'envoi de ce service de presse. 

L'Ange du Chaos

Dans ce premier volet, on fait la connaissance de Cellendhyll de Cortavar, un agent des ombres au service du Chaos. Trahi par les siens et laissé pour mort il y a dix ans, Cellendhyll a été sauvé et soigné par Morion de la maison d'Eodh. Depuis lors, il est devenu un agent très efficace. Le Chaos a eu vent par les Ténèbres d'un complot ourdi par la Lumière qui souhaite dominer tous les mondes. Du fait de son passé, Cellendhyll s'impose naturellement pour effectuer cette mission. Sa connaissance des lieux est un plus d'autant qu'il a des comptes à régler avec ses anciens amis et son amour de jeunesse. L'heure de la vengeance a sonné...

Cœur de Loki

Le temps des épreuves est venu pour Cellendhyll. Suite à une expérimentation de Morion d'Eodh qui a mal tourné, notre agent des ombres vient de se réveiller après quelques semaines de coma. Doté d'un second cœur magique, Cellendhyll est surtout devenu l'ombre de lui-même. Il a non seulement perdu sa forme mais aussi ses pouvoirs. Empâté par ses nombreuses semaines passées alité, il est devenu irascible avec son entourage. Or, pour le remettre doucement en selle, Morion le charge d'une mission de procurateur afin d'aller acquérir en son nom un bien immobilier dans la ville de Véronèse. C'est accompagné de son ami Gheritarish qu'il quitte la forteresse d'Eodh de mauvaise grâce. Chemin faisant, le Loki compte bien le remettre sur pied à condition, bien évidemment, que le jeune homme y mette du sien. L'expédition ne se fera pas sans turbulences car entre le sombre état d'esprit de son ami et les problèmes qui ne vont pas manquer de survenir, ce voyage ne sera pas la promenade de santé qu'attend Gher. Mais arrivera-t-il à redonner la foi à l'Adhan aux cheveux gris ? 
Sang-Pitié

Cellendhyll est de retour à la forteresse d'Eodh après sa dernière mission qui l'a bien ébranlé. Alors qu'il est occupé à recruter et former une escouade d'intervention d'élite, Morion le charge de se rendre dans une cité franche afin de protéger une personnalité politique. Peu diplomate, l'Ange du Chaos rechigne clairement à accepter mais le puissant d'Eodh ne lui laisse pas le choix. Sur place, il laisse son instinct de fin limier prendre le dessus afin d'identifier la menace et sauver ainsi la vie de cette politicienne. Une enquête qui va lui faire recroiser la route de vieux ennemis alors attention à la confrontation qui ne manquera pas de faire des étincelles...

L'avantage de commencer une saga en la lisant sous la forme d'un intégrale, c'est que cela permet une pleine immersion dans cet univers en passant pas mal de temps auprès de ses personnages.

Dans L'Ange du Chaos, Michel Robert nous plonge dans une dark fantasy coup de poing. 

Pour construire sa fantasy, l'auteur a imaginé des mondes différents dans lesquels on se déplace grâce à des portails magiques. Ainsi, trois royaumes rivaux se distinguent : la Lumière, les Ténèbres et le Chaos. En perpétuel conflit pour le pouvoir, la Lumière et les Ténèbres passent leur temps à fomenter des machinations pour asseoir leur domination sur les autres. Michel Robert nous dépeint donc un univers rugueux plein de fureur. Contrairement aux apparences, il n'y a ni Bien ni Mal, juste plusieurs camps qui luttent pour le pouvoir. C'est au sein du Chaos que l'on passe le plus de temps puisque cette histoire est surtout relatée du point de vue de l'un de ses hommes. On découvre une société très structurée et constituée de clans qui se partagent le pouvoir. Grâce à des agents espions, il se tient informé des forces et des faiblesses des autres puissances.  Sans pour autant chercher la suprématie absolue, le Chaos reste redoutable. Avec L'Ange du Chaos, Michel Robert s'éloigne du modèle habituel qui nous immerge au sein d'un royaume imaginaire menacé par les forces du Mal, mais dessine plutôt ici un monde très nuancé. En effet, ni bons ni mauvais les personnages qui peuplent ce récit agissent surtout en fonction de leurs intérêts personnels ou professionnels et n'hésitent pas à recourir à la violence lorsque cela est nécessaire. Voilà qui pose le décor de ce récit très immersif. 

Mais dans L'Ange du Chaos, on s'attache également à ses personnages notamment à Cellendhyll de Cortavar. Figure centrale de cette oeuvre, il est un héros ambivalent. Taillé dans du roc, il apparaît au premier abord comme un être dur et froid. Mais au fil des aventures, on découvre, au final, un homme complexe qui s'est forgé une épaisse carapace suite à la trahison des siens. En effet, celui que l'on surnomme l'Ange du Chaos est né de la vengeance. Trahi par la Lumière, il change d’allégeance et devient un agent redoutable du Chaos. Avec lui, Michel Robert explore la figure du guerrier mercenaire qui agit sur ordre mais tue bien souvent au-delà de ce qu'on lui demande. Meurtri par les drames et les coups durs que lui réserve la vie, il est la pièce maîtresse de ce cycle. Autour de lui flotte une aura de mystère. On sait dès le premier tome que son destin a été annoncé par une prophétie, pourtant l'auteur n'en révèle pas plus à son sujet. Sa destinée est donc marquée par le sceau du secret. Cellendhyll est un héros sombre alors Michel Robert lui donne un compagnon qui est son opposé, insouciant et polisson. Gheritarish appartient à la race des Lokis. Sa force et sa puissance font de lui un allié indéniable pour Cellendhyll. Mais on apprécie surtout sa gouaille qui pimente bien cette aventure au long cours. 

La magie est omniprésente dans ce cycle. Cellendhyll dispose déjà d'un pouvoir qu'il nomme le zen le rendant ainsi quasi invulnérable en combat. De plus, beaucoup de mages se pressent entre ces lignes et disposent de grands pouvoirs faisant d'eux des êtres dangereux. Cette saga nous ouvre donc la porte sur un monde occulte envoûtant. 

Avec L'Ange du Chaos, Michel Robert signe un cycle immersif porté par un héros fascinant. On se laisse séduire dès les premiers chapitres par la fantasy de cet auteur qui ne nous laisse finalement aucun répit. 

Fantasy à la Carte

Michel Rober
L'Ange du Chaos
Intégrale : tomes 1 à 3
Editions Pocket Imaginaire

25/08/2020

Loïc Le Borgne, Je Suis Ta Nuit, éditions ActuSF

Loïc Le Borgne, Je Suis Ta Nuit, éditions ActuSF

Loïc Le Borgne est un auteur français qui aime autant écrire de la science-fiction que du fantastique. Aujourd'hui on le retrouve avec Je Suis Ta Nuit, à l'occasion de sa réédition aux éditions ActuSF. J'en profite d'ailleurs pour remercier Jérôme Vincent pour l'envoi de ce service de presse.

Été 80, Pierre, 11 ans, vit dans la petite commune bretonne de Duaraz. Un jour, alors qu'il s'amuse avec avec sa bande de copains à lancer des bouteilles, ils tombent nez à nez avec le corps d'un homme nu sans lèvres, sans mains et sans sexe. Cette macabre découverte va mettre toute la ville en émoi. Or, lorsque d'autres faits étrange étranges vont survenir à leur tour, un vent de panique va s'abattre sur cette commune sans histoires et sur ses habitants. Pour Pierre et ses amis, cela risque de sonner le glas de leur innocence, enfin s'ils survivent à l'été...

Avec Je Suis Ta Nuit, Loïc Le Borgne signe un roman d'épouvante très réussi. Avec beaucoup de justesse, il revisite ici nos peurs d'enfant. Ainsi, la peur du noir et celle du croquemitaine viennent se heurter à une réalité effroyable et sinistre. Ces terreurs enfantines sont propices à une imagination fertile. Loïc Le Borgne s'en sert d'ailleurs allègrement pour flouter la frontière entre la fiction et la réalité. On découvre la menace à travers les yeux de Pierre mais jusque dans les dernières lignes de ce livre, on s'interroge sur la part de rêve et de vérité de ce que l'on voit. C'est toute la force de ce récit qui joue sur nos émotions en faisant naître et monter crescendo un sentiment de malaise qui évolue vers une pure terreur. Je Suis Ta Nuit est un roman sombre qui donne la chair de poule. Ce livre fout les jetons et pas seulement à cause des phénomènes paranormaux qui surviennent à Duaraz après la découverte du premier cadavre. Même si je vous l'accorde, l'attaque de corbeaux, l'invasion de scarabées et la cécité collective de quelques minutes ont de quoi ébranler même les esprits les plus cartésiens. Mais quand cette noirceur révèle un mal plus terrifiant encore, celui qui entache l'humanité, il y a de quoi courir dans les couloirs en hurlant. 

Derrière le fantastique de son texte, Loïc Le Borgne explore les blessures que les adultes peuvent faire aux enfants. Que ce soit suite à des abus ou à une inertie, beaucoup de mineurs sont victimes de ces adultes censés les protéger. L'auteur met en lumière ces traumatismes qui prennent racines dans l'enfance pour exploser souvent à l'âge adulte. L'innommable donne souvent naissance à l'horreur. La violence devient ainsi le seul moyen d'expression. 

Mais Je Suis Ta Nuit dégage également une certaine légèreté du fait que les héros sont encore très jeunes. Ils s'accrochent encore à leur innocence. En cela, ils n'oublient pas de rire et de jouer. A travers eux, Loïc Le Borgne fait un clin d’œil à sa propre enfance des années 80 en multipliant les références aux dessins animés et aux films qui ont bercé cette génération comme Star Wars ou Goldorak. C'est d'ailleurs en incarnant un Jedi que Pierre trouve la force d'affronter les démons qui s'agitent autour de lui. On se sent proche de ses enfants qui grandissent à une époque charnière. Elle annonce une ère de modernité qui sera marquée par le numérique. Je Suis Ta Nuit nous immerge dans une Bretagne inspirée de lieux existants et agrémentée du folklore local. Cela donne au livre une certaine authenticité qui est bien appréciable. 

L'autre élément fort de ce roman, ce sont ses personnages, ces six enfants qui font preuve d'un courage et d'une solidarité remarquable pour faire front ensemble face à la menace. On s'attache sans mal à Pierre, le narrateur de cette histoire. Sa force de caractère nous impressionne. Il s'identifie aux personnage de ses livres ou de ses dessins-animés pour mener l'enquête à son tour. Dans cette aventure, Pierre est finalement très héroïque, ce qui force le respect. 

Je Suis Ta Nuit est le genre de roman qui vous happe dès les premières pages et vous laisse complètement sonné grâce à son atmosphère terrifiante propre à engendrer des cauchemars. On apprécie autant son suspense glaçant que son univers teinté d'un brin d'ésotérisme. A l'avenir, lorsque vous scruterez les coins sombres, veillez bien à ce que le Bonhomme Nuit ne s'y trouve pas...
Fantasy à la Carte

Retrouvez sur la blogosphère les avis du blog Au Pays des Cave Trolls et du Bibliocosme

Informations

Loïc Le Borgne
Je Suis Ta Nuit
370 pages
978-2-37686-249-9
Editions ActuSF

21/08/2020

Aurélie Wellenstein, Le Dieu Oiseau, éditions Pocket Imaginaire


Aurélie Wellenstein, Le Dieu Oiseau, éditions Pocket Imaginaire

Aurélie Wellenstein est une écrivaine française de fantasy. Ses livres sont régulièrement sélectionnés par les plus prestigieux prix littéraires de l'Imaginaire. En 2017, elle est élue auteur "coup de cœur" du festival des Imaginales. En 2020, son roman Mers Mortes est récompensé par le prix Imaginales des bibliothèques. 

Cet été, elle est à nouveau à l'honneur chez Pocket Imaginaire avec la réédition de son livre, Le Dieu Oiseau. Je remercie Laure Peduzzi qui, en m'envoyant ce service de presse, m'a ouvert la porte sur un imaginaire terriblement envoûtant. 

Imaginez une île sauvage et déserte, dix candidats et une compétition sans merci, voilà les principaux ingrédients sur lesquels repose ce roman. Dans Le Dieu Oiseau, on retrouve Faolan, esclave depuis dix ans de Torok, le fils du chef du clan du Bras de Fer. Depuis des siècles, les clans de l'île s'affrontent tous les dix ans à travers une compétition pour déterminer lequel va gouverner. La désignation du vainqueur donne lieu à la cérémonie du "banquet" : une orgie au cours de laquelle les vainqueurs dévorent ou réduisent en esclavage les vaincus. Depuis dix longues années, Faolan attend de prendre sa revanche. Il espère remporter la première épreuve des sélectifs pour se donner une chance de participer à cette compétition insensée. Vaincre ou périr, elle est son seul espoir de liberté...

Dans Le Dieu Oiseau, Aurélie Wellenstein nous immerge dans un roman psychologique très sombre. Elle place son héros dans un univers hostile au sein duquel il devra affronter mille dangers pour triompher. La quête de survie est donc au cœur des enjeux de ce récit. Elle prend même le goût ferreux du sang au fur et à mesure des épreuves que doit traverser Faolan. 

Ce livre nous laisse d'ailleurs presque en tête en tête avec ce personnage, les autres protagonistes n'occupent finalement ici qu'une place secondaire. Ainsi, toute la puissance de ce récit réside dans Faolan Escalada, un garçon meurtri et cabossé. Tout au long de sa quête, l'autrice insiste sur son ambivalence, il est tantôt bon, tantôt mauvais. L'orientation de cette aventure dépend totalement de ses choix. De fait, celle-ci prend volontiers une tonalité tragique au et à mesure de son avancée. Faolan est un héros blessé autant dans sa chair que dans son esprit. Il est le souffre-douleur d'un autre garçon depuis de nombreuses années. Il a subi maintes sévices qui l'ont fragilisé. A travers lui, Aurélie Wellenstein explore la folie qui habite un homme qui, à force de s'enfermer en lui-même pour échapper à l'innommable, finit par perdre la raison. Ainsi, le jeune homme multiplie les hallucinations et les excès de violence. Dans Le Dieu Oiseau, il est beaucoup question de sa descente aux enfers. Elle nous brosse le portrait d'une victime qui va devenir bourreau. Entre folie et bonté, on ne résiste pas au charme de ce personnage. Il nous captive dès les premières lignes jusqu'au dénouement de cette histoire. A travers lui, on est totalement habité par ce roman comme l'autrice l'a sans doute été, elle-même, par son écriture. 

Comme dans tous les romans d'Aurélie Wellenstein, les animaux sont présents. En plus d'être les fidèles compagnons d'infortune de Faolan qui puise en eux la chaleur et l'affection que les humains lui refusent, on les côtoie aussi beaucoup à travers les oiseaux. N'oublions pas l'omniprésence du dieu Oiseau qui assure la pérennité et la prospérité du clan vainqueur. 

Dans Le Dieu Oiseau, l'autrice nous fait voyager dans une fantasy teintée de rudesse et de violence. Elle ne nous épargne donc pas avec ce texte qui écorne au passage bien volontiers notre sensibilité. Elle signe ici un univers inquiétant et assassin. La mort rôde entre ces lignes. Pourtant malgré toute la noirceur de ce livre, il nous passionne d'un bout à l'autre. 

Aurélie Wellenstein est une plume talentueuse. Elle donne vie à des récits qui nous habitent longtemps après avoir les avoir refermés. 

Fantasy à la Carte
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Aurélie Wellenstein
Le Dieu Oiseau
Pocket Imaginaire

18/08/2020

David S. Khara, Thunder, tome 1, collection Naos, éditions ActuSF

David S. Khara, Thunder, tome 1, collection Naos, éditions ActuSF

Avec Thunder, David S. Khara délaisse le polar pour se lancer dans l'écriture d'une trilogie de Young Adult. 

A tout juste 15 ans Ilya vient de perdre son père dans d'étranges circonstances. Rapatrié en urgence de Los Angeles où il passait ses vacances, le jeune Russe doit aller vivre à Londres chez sa grand-mère qu'il ne connait pas. Sur place, c'est le majordome qui l'accueille et non ladite grand-mère qui, elle, brille par son absence. Pour Ilya, c'est un nouveau chapitre de sa vie qui s'ouvre car il va devoir s'habituer à son nouveau foyer et prendre ses marques dans un nouveau lycée. Alors qu'il pensait se fondre dans le décor d'un établissement privé, ses premiers jours d'école lui promettent au contraire d'être mouvementés. En effet, il est attaqué avec quatre autres de ses camarades par une bande d'individus masqués. Sur les traces de leurs bourreaux, les adolescents vont mettre à jour de lourds secrets qu'ils ne soupçonnaient même pas. Pour eux, c'est le début d'une nouvelle aventure qui pourrait les changer à jamais, mais sont-ils seulement prêts ? 

Avec Thunder, David S. Khara revisite la figure du super-héros. Marqué par ses lectures de comics, il a eu envie, à son tour, de mettre en scène des héros aux capacités hors-normes. Quand on voit le succès des blockbusters adaptés des œuvres de Marvel, on se dit que cette idée est sans doute très séduisante pour plus d'un lecteur. Pour ma part, je vous avoue n'avoir aucun faible pour ses héros en collant lycra qui sauvent le monde à chacune de leurs sorties, néanmoins, j'ai adoré lire Thunder car David S. Khara y brosse le portrait de jeunes héros très humains, pétris de failles et de doutes. Comme quoi cet auteur pourrait bien me réconcilier avec ce genre de littérature. En tout cas, ce livre, c'est avant tout l'histoire de cinq adolescents mal dans leur peau qui se cherchent. Avec eux, on est en pleine quête d'identité et d'affirmation de soi. Même s'ils sont tous très brillants chacun dans leur genre, ils restent des héros en devenir. Ainsi, Ilya maîtrise des techniques de combat, Angela est une grande gymnaste, Jennifer a une ouïe surdéveloppée, Pad est un génie de l'informatique et Carri est une force de la nature. Voilà pour leurs capacités réciproques, mais pour le moment, ils manquent surtout d'assurance et d'entraînement. 

Dans ce premier tome, on sent que l'auteur ne fait qu'effleurer leurs personnalités. Bien des zones d'ombre demeurent pour chacun d'entre eux qui ne demandent qu'à être dévoilées. Mais en bon maître du suspense, David S. Khara garde encore dans sa manche quelques atouts pour mieux aiguiser notre curiosité. 

D'autre part, il donne à son récit une dimension mythologique en faisant référence à un projet scientifique top secret répondant au nom de code : Olympe et mené après la Seconde Guerre Mondiale. Celui-ci consiste à des recherches pratiquées sur des enfants, rebaptisés par les noms des dieux Grecs. C'est sa manière de faire un nouveau clin d’œil aux comics qu'il aime tant. Mais cela lui permet surtout d'expliquer le fantastique de son texte par la réalisation d'expériences scientifiques. Il arbore donc ici la casquette de chercheur fou qui nous embarque dans une histoire délirante qui prend racine dans l'Histoire européenne. Cette démarche donne une vraie crédibilité à ce récit le rendant par la même occasion très passionnant. 

L'auteur distille la juste dose de mystères pour capter l'attention. J'ai apprécié Thunder pour son savant mélange d'action et d'humour. Avec ce livre, je découvre une nouvelle plume de l'Imaginaire, je ne peux donc que remercier Jérôme Vincent pour l'envoi de ce service de presse qui enrichit mon palmarès de lectures d'un nouveau nom à suivre.

Fantasy à la Carte

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Informations

David S. Khara
Thunder
Tome 1
Collection Naos
240 pages
978-2-37686-244-4
Editions ActuSF