L'influence du "gaming" à la littérature

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20/11/2020

David Eddings, La Belgariade, intégrale 1, Pocket Imaginaire

David Eddings, La Belgariade, Intégrale 1, Pocket Imaginaire

Il y a tout juste trente ans, les éditions Pocket publiaient La Belgariade pour la première fois. Or, pour fêter l'événement, ils ont décidé de rééditer ce célèbre cycle sous la forme de deux intégrales. C'est clairement une parution événement car David Eddings est un auteur phare autant pour leur catalogue que pour le genre en général. 

Pour rappel, le premier intégrale est sorti en septembre. Or, j'ai eu la surprise de le recevoir en service de presse, il y a quelques semaines, je les remercie de leur confiance car je suis véritablement enchantée de découvrir enfin cette saga. Pour avoir lu, il y a quelques années, La Trilogie des Joyaux, je connais déjà la richesse de cet extraordinaire imaginaire. 

Dans ce premier intégrale, on retrouve donc les trois premiers volets de ce cycle. 

Le Pion blanc des présages

Dans ce premier tome, on rencontre le jeune Garion, simple valet de ferme qui vit paisiblement avec sa tante Pol. Le retour du vieux ménestrel Sire Loup va bouleverser sa vie et le conduire sur les routes en sa compagnie, ainsi que celle de sa tante et de deux étranges gaillards rencontrés chemin faisant. Tenu dans l'ignorance, Garion est ballotté à la suite de cette folle équipée mais cela ne l'empêche pas de comprendre que Sire Loup piste quelqu'un qui détiendrait quelque chose de très important. Voici donc le début de l'aventure pour notre jeune héros qui se découvre un esprit téméraire. Mais attention au danger qui rôde...

La reine des sortilèges 

Les royaumes du ponant sont à nouveau menacés. Les signes du réveil imminent du dieu Torak se multiplient. Belgarath et Polgara sont toujours sur la piste du disciple du dieu aveugle qui a volé l'orbe. Garion a enfin compris les enjeux de cette quête même s'il s'interroge encore sur ses origines. De plus, il commence à entrevoir ses capacités surnaturelles car lui aussi dispose de grands pouvoirs même s'il n'a pas encore pleinement conscience de sa puissance et qu'il la rejette même. Le compte à rebours a donc commencé pour notre communauté de héros car les ennemis grouillent de partout et ils sont autant d'obstacles pour les empêcher d'atteindre leur but. Alors arriveront-ils à temps ? Récupéreront-ils cet artefact ? Et est-ce que Garion acceptera pleinement son héritage ? 

Le Gambit du magicien

L'orbe est tombé entre les mains de Ctuchik et Belgarath le sait. Mais avant d'aller le reprendre à son vieil ennemi, le sorcier entraîne Garion & co à sa suite pour faire un crochet par le val d'Aldur. C'est là que l'attend son maître et dieu afin d'y recevoir ses dernières directives avant que s'accomplisse la prophétie. Alors que les pions se mettent en place, ils finissent donc de réunir tous les éléments pour être fin prêts quand le moment du réveil de Torak sera venu. 

La Belgariade nous immerge dans une grande épopée de fantasy. David Eddings y a réuni tous les éléments qui ont fait la noblesse du genre : la prophétie, l'élu, la lutte manichéenne, la mythologie et l'univers cartographié. 

Dans cette saga, il nous attache aux pas d'un jeune garçon du nom de Garion qui ignore complètement sa destinée d'élu. Il se pense même être un garçon ordinaire. Curieux de nature, il s'intéresse à tout et interroge beaucoup son entourage sur toutes sortes de choses. En ce début d'aventure, Garion babille énormément mais il ne manque pas non plus de courage face au danger. Clairement, il est un héros très attachant. Sa naïveté et sa curiosité permanente en font un personnage rafraîchissant. Sa qualité d'élu lui vaut de se voir attribuer des compagnons de voyage qui vont lui servir de mentors. Il y a bien évidemment sa tante Pol qu'il découvre être une puissante sorcière prénommée Polgara. Tantôt indulgente, tantôt sévère à son égard, elle est sa protectrice. C'est la fille de Belgarath, un célèbre sorcier qui vient occuper ici la place de grand-père pour Garion et incarne d'ailleurs la figure du sage. Il est celui qui sait. Avec Polgara, ils ont mis tout en oeuvre pour que la prophétie s'accomplisse. Avec sa fille, ils sont donc les sorciers de cette compagnie. Par le Pouvoir et le Verbe, ils disposent d'une magie puissante qui leur permet d'affronter leurs ennemis. Parmi les autres membres de cette communauté, il y a Mandorallen. C'est le chevalier de la bande. Avec ses manières et son parler moyenâgeux, il est un combattant émérite, parfois irréfléchi et sans doute un peu trop frondeur. Enfin, alors que Silk est l'esprit rusé de cette compagnie, le géant Barak, lui, en est la force brute. Voilà qui nous éclaire sur les membres hétéroclites de cette aventure. 

Dans ce récit, on retrouve, bien évidemment, l'enjeu de la quête. Pour ce début d'aventure, elle est d'ailleurs multiple. En effet, il y a d'un côté la quête initiatique que mène Garion pour connaître ses origines et appréhender son héritage : comprendre qui il est et accepter sa destinée d'élu. Et de l'autre côté, il y a la quête menée par tous pour récupérer un objet magique afin de contrer le retour du mal incarné. David Eddings a donc multiplié les enjeux pour rendre son cycle encore plus palpitant. 

A cela s'ajoute un univers riche dans lequel cette histoire prend corps. Comme d'autres avant lui, David Eddings a construit sa fantasy autour d'un monde imaginaire très précis. Ainsi, on peut facilement suivre les pérégrinations de ses héros grâce aux nombreuses cartes disposées au début de chacun des tomes. A cette géographie détaillée, il a également élaboré une mythologie qui explique la genèse de ce monde. Il existe donc un panthéon des dieux qui ont façonné les hommes, les animaux et la nature. Or, la trahison de l'un d'eux a fracturé ce monde les obligeant à se retirer de la vie des humains. Ainsi, avec La Belgariade, David Eddings se fait le bâtisseur d'un monde cohérent et magique et nous entraîne à perdre haleine dans une aventure au long court qui nous captive dès les premières lignes.

Après la lecture de ces trois premiers tomes, je ne demande qu'à découvrir comment Garion va affronter le terrible Torak afin de sauver les royaumes du ponant de la destruction. 

Avec La Belgariade et La Mallorée, David Eddings s'est hissé aux côtés des grands noms de la fantasy. Ses œuvres sont devenues des classiques et son nom demeure incontournable pour le genre. 

Fantasy à la Carte

David Eddings
La Belgariade
Intégrale 1
Pocket Imaginaire

17/11/2020

Objectif lune pour Stereotypical Working Class

Célestopol, Stereotypical Working Class

Parfois l'Imaginaire nous ouvre des portes inattendues. On peut même retrouver la fantasy, là où on ne l'attend absolument pas comme c'est le cas avec le groupe de rock français Stereotypical Working Class qui y fait une incursion avec le premier titre de leur prochain album.

Depuis 1999, ce groupe enchaîne les albums avec des textes tantôt écrits en français, tantôt en anglais qui lui ont valu quelques succès, à l'instar d'Illusions (2003), Sans repères (2006), ou encore Day After Day (2009). 

2020 marque pour eux la sortie de leur nouvel EP, Célestopol. Un choix qui n'est pas le fruit du hasard car il rend hommage au livre éponyme qui a motivé cette chanson. Car, c'est bien de l'univers rêvé et imaginé par Emmanuel Chastellière dont on parle ici. 

Pour rappel, Célestopol, c'est quinze nouvelles qui nous transportent au cœur d'une cité construite sur la lune. 

"XXème siècle. Dans la course pour la conquête de l'espace, l'empire de Russie a remporté la première manche. En effet, les Russes ont réussi le tour de force d'annexer la lune en y édifiant une majestueuse cité abritée sous un dôme, pourvu en oxygène permettant ainsi aux habitants d'y vivre comme s'ils étaient sur la terre. Cette folie des grandeurs, on la doit au duc Nikolaï, un homme un poil mégalomane, qui s'est retrouvé exilé ici par la Tsarine.  Pour lui, c'est surtout une opportunité pour asseoir sa soif de domination et marquer l'Histoire."

C'est donc un bel hommage que le groupe de rock alternatif Stereotypical Working Class fait à Emmanuel Chastellière. D'ailleurs, quand on regarde de plus près les paroles de la chanson, on retrouve toute l'essence du livre : la grandeur des lieux, la folie ou les doutes de ses personnages et même son ambiance quelque-peu irréelle. Le morceau est très beau à l'écoute, les guitares, tour à tour étincelantes et rageuses donnent à ce titre long (plus de six minutes, tout de même) la facture d'un morceau influencé par le rock psychédélique. Ce titre n'est pas non plus sans rappeler le son du groupe R.E.M. 

I’ve worked to build the future from my inner world
I’ve made all sort of plans and it finally works
If I’m telling you my story would you really care?
I’ve built a city on the moon , I’ve made things that no one dare

I must confess what I’ve done I tried to hold the line
I see beauty in the difference , not a modern state of mind
Something in me is undone, I tried to hold the line
all of this mess is undone …

I’m living in this new world but it ‘s full of ghosts
They’re in the walls of buildings and in the regrets of their hosts
If you look upon your poor head you will see no blue sky
Only stars and no one cares about these clouds in your mind

I must confess what i’ve done
All off this mess is undone

Am I something for you
Will you ever try to find, why
I’ve made it all?
Who I really am now

And I’m waiting for who
Will just bring the light
There’s no heat around me now
Stars are cold and all around

If you walk around the city you will understand
There’s so much to learn from difference and we all must learn
You ‘ll meet a bear who’s talking, mechanical men
You may even fall in love and put your heart in iron hands
I will confess what i’ve done I choose to cross the line
My secret is Selenium, it’s no so easy to find…

Am I something for you
Will you ever try to find, why
I’ve made it all?
Who I really am now

And I’m waiting for who
Will just bring the light
There’s no heat around me now
Stars are cold and all around

No one will hear my story
No one would ever try
I’ve tried to build the future and I have crossed the line
But I see beauty in difference
Not an ordinary life
I’ll see the beauty of that will come
Won’t you open up
Won’t you open your eyes

Am I something for you
Will you ever try to find, why
I’ve made it all?
Who i really am now

And I’m waiting for who
Will just bring the light
There’s no heat around me now
All these stars around me…

J'avoue qu'en attendant la sortie prochaine de Célestopol 2, je pense que je vais souvent réécouter ce titre. Et vous, n'avez-vous pas envie d'acheter votre billet pour un embarquement immédiat ? 

Fantasy à la Carte

A lire sur le blog mon avis sur Célestopol d'Emmanuel Chastellière. 

Célestopol
Stereotypical Working Class
2020

13/11/2020

Florent Bainier, Sargania, tome 2, Le Cycle des Acmènes

Florent Bainier, Sargania, Tome 2, Le Cycle des Acmènes

En 2018, je vous faisais découvrir, Namathée, premier volet du Cycle des Acmènes de Florent Bainier. Je vous propose aujourd'hui de découvrir, Sargania, la suite qui met un point final à ce récit d'heroic fantasy. 

Mais avant de commencer je tiens à remercier l'auteur pour l'intérêt qu'il porte à Fantasy à la Carte, ainsi que pour l'envoi de ce service de presse. 

Après avoir sauvé Namathée, Arcan en est devenu le souverain. En outre, pour renforcer sa position, il a même épousé Thalestris malgré ses sentiments à l'égard de Forourgh. Il a donc préféré privilégier ses intérêts plutôt que son amour car il compte sur le soutien des Namathéens pour reconquérir Sargania et son trône usurpé par Endor. Mais arrivera-t-il a ses fins surtout qu'il ne manque pas d’ennemis même dans son propre camp ? 

Dans Sargania, on retrouve le héros de Florent Bainier. Avec lui, il se réapproprie complètement la figure du guerrier car Arcan est avant tout un combattant et un stratège. Il représente le parfait chef des armées. D'ailleurs, à travers lui, on retrouve un peu de Jules César car comme lui, il enchaîne les conquêtes territoriales qu'il obtient soit par la guerre, soit par union comme ce dernier l'a fait, à l'époque, avec Cléopâtre pour annexer l'Egypte. 

La civilisation romaine semble avoir beaucoup inspirée l'auteur pour nourrir son récit, notamment dans ses descriptions des scènes de combats et des tactiques militaires employées pour mener cette reconquête. Cela contribue à légitimer ce roman en lui donnant de la crédibilité. Sargania est donc un récit de conquête où la guerre est omniprésente. Voilà qui donne le ton au récit. 

En outre, Florent Bainier a construit son univers autour de différents peuples et de leurs croyances. A travers les yeux d'Arcan, on fait donc la connaissance de certains d'entre eux. L'auteur nous immerge dans leurs us et leurs coutumes avec moult détails. Les cultes y ont une place prépondérante. C'est d'ailleurs à travers les dieux de chacun que la magie s'épanouie dans ce cycle. Ils ont des divinités qui symbolisent chacune des saisons.  Mais l'auteur met en exergue surtout la rivalité entre deux cultes, celui de Vasicha et celui d'Ahita. Une opposition qui va lui permettre d'introduire un intrigant qui espère se servir de la déesse de l'eau pour s'emparer du pouvoir. Ainsi, à l'image de ce personnage comploteur, il y a dans ce cycle des représentants de ces divinités. Or, en tant qu'élus des dieux, ils disposent d'un grand savoir comme c'est le cas avec Forourgh, la prêtresse du Temps. Elle tire ainsi son pouvoir de visions que lui transmet Vasicha. C'est comme cela qu'elle a pu prédire la venue d'Arcan à Namathée et lui révéler sa destinée. La magie que Florent Bainier distille ici se rapproche beaucoup du chamanisme puisque les héros doivent rentrer presque en transe dans leur sommeil pour que les dieux leur révèlent leurs futurs. 

Il est à noter que dans ce second volet, l'auteur entremêle à son récit un chassé-croisé amoureux pour son personnage principal. Arcan n'est donc plus un simple guerrier assoiffé de pouvoir mais il est aussi capable d'exprimer des sentiments plus profonds et être à son tour tourmenté par les affres de l'amour. Pris entre deux femmes, il risque d'avoir bien du mal à écouter sa raison plutôt que son cœur. Ainsi, l'auteur explore une nouvelle facette de son personnage, ce qui vient adoucir sa saga. 

Avec le Cycle des Acmènes, Florent Bainier nous offre une grande fresque épique. C'est une plume qui nous fait un peu retrouver l'ambiance des sagas héroïques qui ont fait les beaux jours du genre. 

Fantasy à la Carte

A lire aussi mon avis sur Namathée de Florent Bainier. 

Florent Bainier
Sargania
Tome 2
Le Cycle des Acmènes