L'influence du "gaming" à la littérature

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19/07/2015

Céline Landressie, Flétrissures, Rose Morte, tome 3

Le troisième tome du cycle de Rose Morte se déroule pendant cette effroyable période du XXe siècle: la Seconde Guerre mondiale. Effroyable ici, aussi bien pour l’humanité que pour les immortels. 

L’héritier des Arimaths, Artus de Janlys a eu vent d’un complot à son encontre. Pensant pouvoir le déjouer seulement avec l’aide de son frère Adelphe, il dissuade Rose de l’accompagner. Mais la suite de l’aventure prouvera qu’il a présumé de ses forces ou sous-estimé ses ennemis. En effet, un guet-apens les attend sur le chemin et lorsque Rose, grâce à ses dons divinatoires, prend conscience du danger, il est déjà trop tard. 

Aidée de son fidèle serviteur Vassili, elle fonce à tombeau ouvert jusqu’au lieu du piège mais n’y découvre que la voiture accidentée vide du comte. Aiguillonnée par une présence animale et invisible, la jeune femme s’engage dans une course effrénée à travers la forêt attenante à la route jusqu’à découvrir le vicomte adossé à un arbre. Ce dernier est encore vivant mais mortellement blessé. Néanmoins, Rose et Vassili n’auront pas le temps d’atermoyer qu’une bande de lamies leur tombe dessus. Un féroce combat s’engage qui se conclura par la victoire des Arimaths. Une lutte qui a permis à Rose de percer les souvenirs de ces engeances démoniaques et de découvrir l’enlèvement du comte, instigué par son pire ennemi, l’Erudit. 

Suite à cette terrible découverte, c’est dans une course contre la montre que Rose et Vassili vont s’engager. Il leur faut retrouver le comte coûte que coûte. Surtout que la vie d’Adelphe ne tient plus qu’à un fil car il lui faut absolument le sang d’Artus pour survivre. Et puis, si l’héritier venait à disparaître, c’est toute la dynastie des Arimath qui en pâtirait. 

Dans ce troisième opus, Rose va devoir mener une quête jusqu’aux confins de l’horreur. Sur fond de Troisième Reich, Céline Landressie nous emmène au cœur de la monstruosité nazie, à l’intérieur même de ces camps d’extermination dont l’existence nous font encore trembler. 

Flétrissures, c’est un roman d’uchronie de fantasy que nous livre Céline Landressie. A l’image de ces milliers de déportés, Rose, Vassili et Adelphe se retrouvent dans les wagons à bestiaux qui conduisaient les condamnés à leur destination finale. 

Ici, ce sera d’abord dans le camp de concentration autrichien de Mauthausen dirigé entre 1938 et mai 1945 par Franz Ziereis, que Rose espère retrouver le comte. Seulement arrivée là-bas, elle apprend que le pire l’attend, car le comte vient d’être transféré dans un endroit encore plus monstrueux: le château d’Hartheim, haut lieu d’extermination nazi.


C’est une belle réappropriation de cette funeste période de l’Histoire que nous propose ici Céline Landressie. Dans son roman, les camps de concentration sont des nids de lamies dans lesquels ils peuvent assouvir leur soif de sang sur les pauvres déportés. 

Céline Landressie a choisi pour son troisième roman un titre évocateur car elle n’y ménage ni ses héros ni ses lecteurs. On pourrait dire que notre cœur bat au rythme de celui de Rose quitte à manquer quelques battements au grès des aventures, enfin si Rose en avait possédé un. En fait lorsque l’on commence la lecture de Flétrissures, il est difficile, voire impossible de se détacher de ses lignes jusqu’au tout dernier mot. Et même refermé, la faim d'en apprendre davantage demeure...

Fantasy à la carte

12/07/2015

Cindy Van Wilder, Le Libérateur, Les Outrepasseurs, tome 3

Un terrible hiver s’abat sur Londres. La ville et ses habitants se retrouvent piéger dans la glace. La moindre tentative de sortie à l’extérieur est un suicide assuré. Ces bouleversements météorologiques ne sont pas naturels mais le résultat d’une puissante magie pervertie. En fait, c’est la marque de Snezhkaïa, l’élémentaire connue aussi sous le nom de la Reine des Neiges. Accompagnée de ses trois cavaliers, tout droit sortis de l’enfer, elle sème mort et destruction de l'Ecosse à l’Angleterre. Son but, détruire Londres et les Outrepasseurs afin de venger les siens, tombés sous le coup de ces derniers. 

La magie se meurt et la Reine des Neiges le sait. Ce sera son dernier coup d’éclat mais elle ne veut pas quitter ce monde sans en avoir entraîné un maximum avec elle dans la mort. 

Ce troisième et ultime tome marque le début d’une épidémie qui commence d’abord par décimer les fés, puis touche peu à peu les héritiers. Dans cette déchéance, certains s’affaiblissent, tombent gravement malades, tandis que d’autres perdent carrément le lien avec leur animal totem. C’est le cas de Peter qui perd la connexion avec son renard. 

Alors que le jeune homme pensait que le plus dur serait de retrouver le chasseur afin que ce dernier mette un terme à la malédiction, les choses vont largement se compliquer. En effet, avec la vengeance de Snezhkaïa et le danger que représente toujours Noble, Peter va avoir fort à faire pour survivre et sauver les siens. 

Un dernier opus qui nous plonge dans l’univers merveilleux et éternel de Blanche-Neige. Mais ici, Cindy Van Wilder s’attache à nous emmener de l’autre côté du miroir. Attention aux âmes les plus sensibles car cette réminiscence de notre enfance pourrait bien prendre une tournure des plus effrayantes. En proposant une fantasy urbaine aussi fabuleuse, Cindy Van Wilder apparaît immédiatement comme une auteure à suivre.


Fantasy à la carte

05/07/2015

Cindy Van Wilder, La Reine des Neiges, Les Outrepasseurs, tome 2

Après avoir réalisé toute l’ampleur de son héritage, Peter a beaucoup de mal à se faire à son nouveau statut d’Outrepasseur. En effet, être un Outrepasseur, c’est passer sa vie à traquer les fées afin de les empêcher de nuire aux humains. 

En tout cas, c’est pour cette noble cause que cette société secrète a été créée avec les premières victimes de la malédiction du chasseur. Bien entendu, appartenir à cette caste offre certains avantages comme de vivre à l’abri du besoin, sans se soucier de quelconque problème d’argent ou d’acquérir un certain pouvoir comme celui de la métamorphose. Mais même si de cette malédiction, ces hommes et ces femmes ainsi que leurs descendants ont réussi à en tirer des choses profitables, elle incombe également de lourdes contreparties. Celle d’avoir perdu une partie de son humanité en partageant son âme avec un animal totem. Ce qui reste le moindre mal car devenir un Outrepasseur, c’est surtout devenir un ravisseur, voire un assassin de créatures surnaturelles. C’est à se demander qui est la victime et qui est le bourreau dans cette histoire. 

Même si Peter excelle dans ses mises à l’épreuve tout au long de sa formation à devenir pleinement un Outrepasseur, il supporte de moins en moins la situation. Il ne veut pas de ce monstrueux leg. Tout son être se soulève contre la domination implacable de Noble, cet homme au visage torturé et à l’âme de lion qui les gouverne tous d’une main de fer. 

Après avoir tourné le problème dans tous les sens, Peter prend une grave décision aux conséquences qui risquent d’être retentissantes. En effet, il souhaite coûte que coûte retrouver le chasseur afin que tous soient libérés de cette terrible malédiction. 

En jouant avec les contes de Grimm, Cindy Van Wilder a fait un vrai travail de réappropriation du folklore merveilleux afin de livrer à son public une intrigue unique et étonnante dans un univers connu de tous. Les Outrepasseurs, c’est un pari judicieux et réussi d’une fantasy urbaine revisitée.


Fantasy à la carte