Richard Cowper est l'un des deux pseudonymes qu'utilise John Middleton Murry, Jr pour signer ses romans.
Auteur britannique d'une quinzaine de romans et de nombreuses nouvelles, Richard Cowper s'est consacré exclusivement à l'écriture dans les années 70.
Après avoir réédité Le Crépuscule de Briareus en 2021, les éditions Argyll viennent de s'attaquer à une autre de ses œuvres, la trilogie de L'Oiseau blanc de la fraternité.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Argyll, je les remercie pour l'envoi de ce service de presse.
Résumé :
A l'aube du troisième millénaire, un jeune joueur de pipeau accompagné d'un vieil homme sont porteurs d'un message d'espoir sous la forme d'une histoire : celle d'un oiseau blanc qui apporterait la paix et la fraternité pour ce monde déclinant. De cette histoire, un culte est né et il n'est pas au goût de tous, particulièrement des Pères Gris de l'Eglise qui ont décidé de faire la chasse à ces adorateurs. Or, c'est dans cette ambiance périlleuse que le Frère Thomas s'engage sur la route pour apporter le testament de Morfedd au sanctuaire de Corlay afin que cette précieuse relique y soit protégée. Il sera notamment épaulé dans sa quête par une jeune fille au don divinatoire. Ensemble, arriveront-ils à déjouer les chausses-trappe que va leur réserver le destin ?
Mon avis :
L'Oiseau blanc de la fraternité est un cycle qui nous propulse dans un futur post apocalyptique où la montée des eaux a eu lieu noyant bien des lieux et emportant une grande partie de la population. Ce cataclysme a donc rebattu les cartes en modifiant profondément le monde renvoyant la société à un temps moyenâgeux. Ainsi, l'auteur a choisi la figure du barde pour porter cette histoire et donner vie au mythe de l'oiseau blanc de la Fraternité. L'ambiance était donc propice pour permettre à l'auteur d'y distiller une forme de magie qui prend corps dans le pouvoir divinatoire, qualifié ici de huesch, de quelques protagonistes, ainsi qu'à travers un certain pipeau qui donne au musicien la capacité d'ensorceler les gens et les animaux. Or, ce puissant artefact est l'enjeu narratif principal de ce cycle car il confère de grands pouvoirs et une grande responsabilité à son détenteur tout en constituant une menace pour l'ordre établi. En suivant la destinée de cet instrument de musique et de ses différents porteurs, on plonge dans la quête d'un avenir meilleur nourri par le fol espoir de voir la paix s'installer durablement dans ce nouveau monde.
Néanmoins, cette épopée ne va pas se dérouler sans heurts puisque Richard Cowper s'est largement inspiré de la lutte opposant l'Eglise catholique à l'Eglise réformée en rejouant cette même partition avec les Pères Gris de l'Eglise et les frères de la Fraternité. Aussi, ces derniers sont décrétés hérétiques et à ce titre, sont traqués et assassinés par des religieux chargés des basses œuvres que l'on appelle les Faucons et les Corbeaux.
On est happés par ce texte qui réserve mille dangers à ses personnages en les entraînant au cœur des intrigues conspirationnistes d'un pouvoir qui cherche à les éliminer par tous les moyens.
La plume délicate de Richard Cowper nous entraîne finalement à cent à l'heure dans les 631 pages qui composent ce récit.