L'influence du "gaming" à la littérature

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15/05/2021

Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois, tome 7, éditions L'Atalante

Régis Goddyn, Le Sang des 7 Rois, tome 7, éditions L'Atalante

Depuis quelques semaines, le dernier tome de la grande saga de fantasy de Régis Goddyn est disponible en poche dans toutes les librairies. Une excellente nouvelle pour les lecteurs de seconde main qui, comme moi, attendait cette sortie avec impatience pour enfin connaître le fin mot de cette histoire. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions L'Atalante, je remercie Emma pour l'envoi de ce service de presse.

Dans ce septième tome, on retrouve tous les personnages de Régis Goddyn en fâcheuse posture, chacun placé face à son propre combat à mener. Ainsi, Aldemond est retourné auprès d'Armine et de ses deux filles afin de défendre le Goulet au péril de sa vie. Rosa a également débarqué sur l'île avec Delwynn, le temps qu'Orville s’acquitte d'une mission importante, à savoir rapporter quelques précieux objets du trésor de Lucius Never qui pourraient servir à l'ultime bataille. De son côté, Fanette, lassée de l'indifférence de Jahrod, a repris la route et espère bien porter secours aux réfugiés qui s'acheminent vers la forteresse de Hauterre. Chemin faisant, elle recroise, d'ailleurs, Rouault et l'aide à se mettre à l'abris. Quant à Jahrod, il apporte les dernières touches à son plan car il sait que la confrontation avec son pire ennemi, Maddox est imminente. Mais réussira-t-il à sauver les dernières vies qui subsistent à la surface de cette planète face à l'aveuglement et la folie d'un homme ? 

Avec ce septième tome, Régis Goddyn achève son cycle en apothéose car il nous y narre la fameuse confrontation à laquelle on s'attendait, au vu des enjeux dévoilés au fur et à mesure des livres. En outre, ce dernier volet nous fait prendre la pleine mesure de cet univers mêlant fantasy, science-fiction et apocalypse. En le lisant, on prend conscience que l'auteur nous a bien baladé depuis le début. En effet, alors qu'à la lecture du premier tome, on était campés sur nos certitudes de lire une saga de fantasy pure, les éléments anachroniques au genre, disséminés ici ou là par l'auteur nous a vite détrompés. Tout cela pour en arriver à ce tome final qui nous révèle finalement une toute autre histoire, et nous propose un univers qui a bien évolué.

En fait, Régis Goddyn nous emmène sur une planète où le pilote Jahrod a trouvé refuge depuis des siècles pour échapper au redoutable Maddox, qui souhaite s'emparer de la technologie mise au point par celui-ci afin de dominer le cosmos. Or, il s'avère que cette terre où Jahrod a élu domicile est ancrée au Moyen-Âge. Cela laisse le loisir à l'auteur de nous proposer un récit médiéval où la technologie a soigné ses entrées. Voilà de quoi teinter cet univers d'une certaine singularité qui n'est pas sans rappeler d'autres cycles de fantasy comme Les Dieux Sauvages de Lionel Davoust, même si le métissage des genres est abordé de manière différente. De plus, la magie qui imprègne ses lignes trouve ses origines dans cette puissante technologie ramenée par ces envahisseurs, même si les mages ont presque tous oubliés leur passé. Ensuite, il est à noter l'existence d'un peuple dont on ne sait que peu de choses si ce n'est qu'il dispose de certains pouvoirs (la lévitation) et d'une immortalité : les draks. Néanmoins, leur présence donne bien à ce texte toute sa dimension onirique.

En outre, dans ce dernier volet, Régis Goddyn colore son récit de quelques notes d'apocalypse. En effet, la menace de ce Maddox marque la fin d'un monde. En envoyant ses légions capables de se régénérer à l'infini et en bombardant cette terre à tout-va, il ne laisse que peu de chance à l'humanité en place de survivre. C'est donc un roman marqué par des batailles qui ne cherchent qu'à faire place nette et donne à ce final une sensation de fin du monde.

En lisant ce tome 7, on apprend également tout ce qu'il y a à savoir sur chacun de ses personnages. Ainsi, on cerne mieux ceux qui demeuraient encore mystérieux et surtout on connait maintenant le sort que l'auteur leur a réservé. 

En passant rapidement de l'un à l'autre, Régis Goddyn a su garder, tout au long de ces sept romans, un bon rythme d'écriture. 

Clairement avec cette saga du Sang des 7 Rois, l'auteur signe un premier cycle ambitieux et réussi qui propose un récit à la croisée des genres très novateur. 

Ainsi, en floutant les frontières, il démontre que l'Imaginaire français sait se renouveler avec talent. 

Fantasy à la Carte

A lire aussi sur le blog mes avis sur les tomes : 1, 2, 3, 4, 5 et 6

Informations

Régis Goddyn
Le Sang des 7 Rois
Tome 7
9791036000751
508 pages
Editions L'Atalante
 

11/05/2021

Fabien Clavel, Feuillets de Cuivre, collection Les 3 Souhaits, éditions ActuSF

Fabien Clavel, Feuillets de Cuivre, collection Les 3 Souhaits, 
éditions ActuSF

A l'occasion de la sortie du roman inspiré du jeu de rôle éponyme, Les Héritiers de Fabien Clavel, les éditions ActuSF en ont profité pour rééditer Feuillets de Cuivre. Par soucis de cohérence éditoriale, les deux romans, parus récemment, partagent ainsi le même graphisme des couvertures, signées par le talentueux Zariel

Reçu en service de presse, je remercie Jérôme Vincent pour ce nouveau partenariat. 

Dans Feuillets de Cuivre, on retrouve un personnage familier de Fabien Clavel. Il s'agit de l'inspecteur, Ragon. Héros atypique dont le physique imposant n’éclipse nullement son immense érudition. Ici, il nous entraîne dans les dédales d'un Paris de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, à la poursuite de dangereux criminels dont il va goûter la folie et l'esprit retors. En se creusant les méninges et en faisant appel à ses connaissances illimitées, il ne devrait avoir aucun mal à les arrêter, à moins qu'il ne rencontre plus fort que lui. Qui sait !

Fabien Clavel est un auteur de fantasy très prolifique. Il en a déjà exploré tous les recoins en proposant aussi bien de la fantasy urbaine avec Nephilim, parodique avec Les Légions dangereuses, mythologique avec La Dernière Odyssée, historique avec Le Châtiment des Flèches que de la fantasy arthurienne avec L'Apprentie de Merlin. Mais, il a également prouvé qu'il se plaisait à sortir de sa zone de confort en s'intéressant aux autres littératures de l'Imaginaire comme le space opera avec L'Océan des Etoiles, le fantastique avec Homo Vampiris et bien entendu, le steampunk avec Feuillets de Cuivre

Justement, parlons-en de ce roman. Ecrit à la manière du roman-feuilleton, dont la publication est faite par épisodes dans un journal et est très populaire au XIXe siècle, Feuillets de Cuivre reprend ce même modèle pour nous immerger dans onze enquêtes, menées par Ragon. Pour chacune d'entre elles, ce dernier doit mobiliser sa culture littéraire afin de décrypter les indices qui font souvent référence à des grandes œuvres de la littérature classique et démasquer ainsi le ou les coupables.

Appelé sur des scènes de crime où l'étrange se dispute à l'horreur, Ragon résonne toujours avec beaucoup de pondération afin de résoudre les mystères qui se présentent devant lui. Ainsi, Feuillets de Cuivre nous immerge dans un univers uchronique où le polar se teinte bien volontiers d'ésotérisme. Il faut dire que ce roman steampunk emprunte autant aux romans policiers de Sir Arthur Conan Doyle qu'aux romans d'aventure de Jules Verne. Les inventions ne manquent pas et les savants fous qui les imaginent, non plus. Entre automates insolites et machines diaboliques, tout devient possible dans l'imaginaire de Fabien Clavel. Il insuffle également à son récit une dimension horrifique car il faut bien reconnaître la petite note dérangeante qui se dégage de certaines de ces enquêtes. 

09/05/2021

Jean-Laurent Del Socorro, Du Roi Je Serai L'Assassin, éditions ActuSF

Jean-Laurent Del Socorro, Du Roi Je Serai L'Assassin, éditions ActuSF

Du Roi Je Serai L'Assassin s'inscrit dans l'univers de Royaume de Vent et de Colères qui a reçu le prix Elbakin.net en 2015. On y croise donc des personnages familiers, on en rencontre des nouveaux et surtout on en apprend plus sur certains. 

Avec ce roman, Jean-Laurent Del Socorro donne la parole à une figure emblématique de la guilde des assassins mais qui est également un personnage discret déjà croisé entre les lignes de ses précédents récits. 

Lu dans le cadre d'un partenariat, je remercie Jérôme Vincent et les éditions ActuSF pour l'envoi de ce service de presse. 

Dans Du Roi Je Serai L'Assassin, on recroise donc la route de Silas, le chef de la guilde des assassins de Marseille dans ses jeunes années lorsqu'il n'était encore que Sinan. Né à Grenade, Sinan est un Morisque qui grandit, avec ses deux sœurs, sous le joug d'un père autoritaire et la menace permanente de l'inquisition. A force de coups et de violence et guidé par les troubles politico-religieux sanglants, Sinan va se forger un destin tourmenté. Entre l'Andalousie et le Languedoc, ce roman nous transporte dans l'histoire incroyable d'un homme qui s'est écrite à l'encre de sang. 

Du Roi Je Serai L'Assassin s'insère dans une longue période de persécutions religieuses. Le récit s'ouvre à Grenade quarante-huit ans après la Reconquista espagnole par les rois très catholiques, Isabelle Ie de Castille et Ferdinand II d'Aragon. Ils y ont mené une politique implacable en imposant à tout le royaume la foi chrétienne, poussant ainsi les musulmans non convertis à l'exil et désignant les nouveaux convertis comme des Morisques. C'est dans cette ambiance teintée de suspicion des catholiques et de nostalgie de l'Al-Andalus des convertis de force que grandit Sinan. Puis, l'action se déplace à Montpellier lorsque Sinan part y faire des études de médecine sous le nom de Simon. Place forte du protestantisme pendant cinquante ans, la ville est frappée de plein fouet par les troubles des guerres de religion. Elle est attaquée pour la première fois en 1577 et subit de nombreux sièges, ainsi que la destruction de la plupart de ses édifices religieux qui ont duré jusqu'en 1622. 

Avec ce nouveau roman, Jean-Laurent Del Socorro nous propose encore un récit intense, rehaussé par une atmosphère pesante et inquiétante. L'ombre de l'inquisition plane tout au long de ce livre lui donnant son caractère troublant. Or, ce contexte marquant modèle littéralement le héros de Jean-Laurent Del Socorro. En effet, Sinan subit déjà les frustrations de son père qui se traduisent par des violences physiques et des humiliations. Puis, plus tard ses autres rencontres vont le conduire à prendre part aux guerres de religion pour venger tous ces destins sacrifiés au nom d'un dieu. 

De chagrin en désespoir, Jean-Laurent Del Socorro nous brosse le portrait d'un petit garçon meurtri qui va devenir un assassin impitoyable. Poussé par les événements tragiques qui vont jalonner son enfance, puis sa vie d'adulte, Sinan va prendre différentes identités pour s'adapter aux situations qui se présentent à lui. Il incarne, tour à tour, tous ces visages qui se nourrissent de son passé et de ses expériences pour forger la personnalité qu'il adopte, par la suite, définitivement, celle de Silas. Fruit des larmes, de la révolte, de la peur et de l'injustice, il est devenu une arme aiguisée et sans pitié.

07/05/2021

Aurélie Wellenstein, Mers Mortes, éditions Pocket Imaginaire

Aurélie Wellenstein, Mers Mortes, éditions Pocket Imaginaire

Autrice incontournable des littératures de l'Imaginaire, Aurélie Wellenstein qui totalise déjà 10 titres dans sa bibliographie, a su s'attacher, au fil des années, un lectorat fidèle. La plupart de ses livres se sont déjà distingués en recevant de nombreux prix. C'est d'ailleurs le cas de Mers Mortes qui a reçu, en 2020, à l'unanimité le prix Imaginales des bibliothécaires, ainsi que le PLIB

Je profite de sa réédition chez Pocket Imaginaire pour m'y intéresser. Lu dans le cadre d'un partenariat, je remercie très chaleureusement Laure Peduzzi pour l'envoi de ce nouveau service de presse. 

Dans Mers Mortes, les océans ont disparu et la terre n'est plus qu'une vaste étendue désertique où les humains se sont réfugiés par petits groupes dans des bastions et autres forteresses. C'est dans l'un de ces refuges de fortune que l'on rencontre Oural, un exorciste. Avec des rêves d'évasion plein la tête, le jeune homme est chargé de protéger les réfugiés du déferlement des marées fantômes car bien que morte, à chaque marée, la mer monte entraînant dans son sillage une armée d'animaux marins défunts, venus se venger des hommes en quêtant leurs âmes. Tout bascule lorsque Oural est enlevé par des pirates qui l'embarquent sur leur navire fantôme, capable de voguer sur cette étrange mer. Pour lui, c'est le début d'une aventure au goût du sang et dont la finalité demeure plus qu'incertaine. 

Versée plutôt dans la dark fantasy, Aurélie Wellenstein rompt avec ses habitudes d'écriture pour nous proposer avec Mers Mortes, un récit mêlant le climate-fiction et le post-apocalypse à quelques notes de fantastique. Engagé et militant, ce livre se lit comme un appel au réveil des consciences. Avec Mers Mortes, Aurélie Wellenstein se fait l'autrice d'un roman puissant qui nous hante longtemps après avoir refermé le livre. Véritable claque littéraire, on ne va pas se mentir, on ne sort pas indemne de cette lecture "électrochoc". 

La force de ce texte réside dans plusieurs éléments. Déjà, Mers Mortes nous dessine les contours d'un monde post-apocalyptique proche de nous. Ce futur sans océans est déjà annoncé, en tout cas, la disparition des espèces marines est bien réelle et elle ne peut être que le signal de départ d'une réaction en chaîne catastrophique pour l'homme. C'est ce que l'autrice met en lumière ici avec ces hommes et ces femmes qui deviennent à leur tour les proies de cette nature saccagée. Je trouve particulièrement ingénieux d'avoir imaginé la vengeance de toutes ces espèces marines sacrifiées par ignorance ou cruauté. On se laisse totalement happer par ces scènes où la marée monte entraînant avec elle toutes ces attaques. C'est très visuel et même spectaculaire surtout avec cet effrayant bateau dont les voiles sont constituées de peaux humaines et la coque recouverte d'ongles, qui chevauche littéralement ces mers fantômes. Cela ancre, bien évidemment, le récit dans le fantastique tout en lui donnant sa dimension critique avec cette tension qui monte crescendo. 

En plus d'un univers immersif, naît sous la plume d'Aurélie Wellenstein, une communauté de héros meurtris extrêmement touchants. Il y a déjà le duo que forment Oural et Bengale. Leur relation d'attraction et de répulsion égrène les pages de ce livre. Au fil des chapitres, le regard que porte Oural sur ses ravisseurs change. Ainsi, Bengale n'est pas que le capitaine cruel et fou de ce navire mortifère. Personnage complexe, il est hanté par son passé et par la mission qu'il s'est donnée. Derrière son arrogance se cache un cœur avide d'espoir. C'est un personnage très ambigu car si Oural n'éprouve à son égard qu'une haine féroce pour l'avoir arraché avec violence aux siens et à ses repères, les autres membres de l'équipage, eux, lui vouent presque un culte. Tantôt solaire, tantôt ténébreux, Bengale demeure une énigme à résoudre autant pour Oural que pour nous les lecteurs. Il en va de même pour le reste de l'équipage dont on découvre le douloureux passé au fur et à mesure des confidences qu'ils font à Oural. Victimes comme lui, certains sont même encore plus meurtris dans leur chair et dans leur esprit. A force de les côtoyer, Oural en arrive à remettre en question ses propres certitudes et à s'interroger sur sa place et son rôle. Finalement, il est sans doute le personnage qui évolue le plus dans ce roman.

Ensemble, ils portent une histoire glaçante. Que ce soit le destin de chacun des personnages mis en scène ici ou cette destruction de la faune et la flore, on ne reste pas indifférent à la détresse mise en lumière dans ce roman. 

Mers Mortes est le récit d'une fin du monde que l'on ne veut pas. Par le prisme de son imaginaire, Aurélie Wellenstein continue d'alerter sur ce futur qui nous attend si l'on ne fait rien. 

Déjà sensibilisée à la cause animale, je ne peux qu'adhérer aux valeurs véhiculées par ce roman et j'incite sincèrement chacun d'entre vous à y réfléchir.

Avec Mers Mortes, Aurélie Wellenstein met sa fabuleuse imagination au service d'une écologie en péril. Il en ressort une lecture coup de cœur que je vous invite à lire à votre tour.  

Fantasy à la Carte

Sur le blog, vous pouvez lire mon avis sur Le Dieu Oiseau

Informations

D'autres avis sont à lire sur la blogosphère : Les Portes du Multivers, Le Bibliocosme, Au Pays des Cave Trolls

Aurélie Wellenstein
Mers Mortes
9782266310864
432 pages
Editions Pocket Imaginaire

03/05/2021

Sylvie Kaufhold, Les Magiciennes, tome 1, Royaumes Ennemis, Les éditions du 38

Sylvie Kaufhold, Les Magiciennes, tome 1,
Royaumes Ennemis, Les éditions du 38

Avec Royaumes Ennemis, Sylvie Kaufhold entame un nouveau cycle de fantasy épique, dont le premier tome, Les Magiciennes est sorti depuis peu aux éditions du 38. Elle m'a fait l'honneur de m'envoyer son livre en service de presse, je la remercie ainsi que la maison d'édition pour cette belle surprise. 

Dans Les Magiciennes, on suit à tour de rôle un guerrier, une rêveuse, un peuple ailé vivant dans une ruche ou encore une reine qui avance ses pions dans l'ombre. Alors que certains ne rêvent que de conquêtes ou d'unification, d'autres pensent seulement à la survie. La lutte pour le pouvoir est en marche, qui va-t-elle broyer sur son passage ? 

Avec Royaumes Ennemis, Sylvie Kaufhold signe un univers âpre où l'ombre de la guerre plane. Son monde est essentiellement constitué de royaumes rivaux qui cherchent perpétuellement à se conquérir. Si certains, à l'image de Tsetlaeg souhaite une unification des territoires pour mettre fin aux conflits permanents, d'autres comme Araklaeg ou Méri ne visent qu'à étendre leur influence, au mépris des peuples voisins. Qu'elle passe par la violence ou l'union diplomatique, la conquête est bien le fil directeur de ce récit. On ne s'étonne donc pas d'y lire des scènes de combats ou de meurtres d'une rare violence car au jeu du pouvoir, tous les moyens sont bons pour gagner. Chacun des personnages de Sylvie Kaufhold use de ses propres armes, la violence ou la séduction, pour remporter la partie. 

A travers de grandes chevauchés, on découvre également un monde étonnant, rempli de magie. Il y a, bien évidemment, celle qui s'épanouit dans les forêts boréales. Elle prend sa source dans les rêves conférant à ses détentrices de grands pouvoirs télépathiques. Le merveilleux se cristallise également autour d'un peuple ailé, ressemblant aux papillons et vivant dans une ruche géante. Ici, on fait la rencontre d'une société très hiérarchisée, aux coutumes surprenantes et qui dispose d'une certaine maîtrise de la technologie. 

Oscillant entre ombre et lumière, Sylvie Kaufhold nous dessine les contours d'un univers impitoyable et dépaysant.