L'influence du "gaming" à la littérature

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16/10/2016

Valentin Frété, Le fils du Tonnerre, Les chroniques du Nord, tome 4

Lors du dernier Cidre & Dragon, Valentin Frété dédicaçait en avant première son quatrième tome des Chroniques du Nord et il a profité de cette occasion pour me faire la surprise de me l'offrir. Belle attention de sa part, donc je commencerai cette chronique par le remercier. 

Après la lecture du Fils du Tonnerre, la première chose à souligner, c'est déjà la qualité de cette nouvelle aventure tant par ses péripéties que par ses révélations. 

Un titre très évocateur car rappelons la prépondérance de la mythologie nordique dans ces récits, et notamment ici la pleine référence à Thor, dieu du Tonnerre. Or, justement ce "fils du Tonnerre" ne désigne-t-il pas Torfa lui-même? Cela voudrait-il dire qu'il est un Dieu lui-aussi? C'est donc dans un fourmillement de questions que je me suis plongée dans la lecture de ce nouveau roman. 

Mais avant de vous parler de cette nouvelle épopée, je tenais à vous rappeler les derniers moments vécus par Torfa à la fin du troisième tome, et particulièrement l'instant où il quitte ses amis pour comprendre seul certaines choses. Dès lors, on sent que le quatrième roman sera un tournant dans l'histoire. Valentin Frété avait bien amorcé les choses pour annoncer le cataclysme de son prochain roman. 

Torfa a donc choisi de s'éloigner de ses amis, peut-être pour les protéger du danger. En effet, si lui cherche encore sa place au péril de sa vie, ses amis, eux, ont sans doute trouvé la leur. C'est pourquoi, il préfère continuer seul car son introspection personnelle n'est pas terminée. Seulement Ard, Raylias et Gin-Vin ne sont pas du même avis et sont bien déterminés à le lui prouver. 

Dessin de Torfa de Valentin Frété
De nouveau sur les routes, les héros de notre auteur Viking continuent de vendre leur épée au plus offrant comme tous bons héros d'heroic fantasy qui se respectent. Le hasard de l'aventure les mène en plein territoire Vösterlander où les conflits sévissent entre les natifs du coin et les Nordens. Cela va sans dire que Torfa, Ard & co vont se jeter dans la mêlée sans aucune hésitation. 

Les batailles feront rages et la fureur des guerriers sera poussée à l'extrême dans ce tome. Valentin Frété nous y fera d'ailleurs vivre les temps forts d'un siège. 

Pour Torfa, ce sera également un moment de grandes révélations, ce qui va nous permettre de comprendre où il va. 

L'auteur ménage à son récit quelques passages inattendus pour conserver l'attention de ses lecteurs. A travers ses lignes, il nous rappelle que c'est lui qui tient les rênes de son histoire en nous conduisant là où l'on ne s'y attend pas. 

Même si Le Fils du Tonerre redonne la primeur à Torfa, le récit tend de plus en plus vers de la high fantasy mettant en scène une communauté de personnages œuvrant pour le Bien. En effet, l'auteur a su enrichir ses héros au fil des livres afin que chacun trouve sa place dans cette quête de liberté. 

Finalement le dernier roman de Valentin Frété est une belle parenthèse de lecture, un beau voyage en territoire nordique.


Fantasy à la carte

12/10/2016

Les Halliennales: une édition 2016 très "Walking Dead"

Les Halliennales sont à Hallennes-lez-Hautbourdin, ce que les Imaginales sont à Epinal, c'est à dire un beau festival qui met les littératures de l’Imaginaire à l’honneur.

Cette année, 80 auteurs ont répondu présents pour venir échanger et dédicacer leurs plus belles œuvres le temps d’un samedi du mois d'octobre. Parmi eux de nombreuses plumes bien connues du milieu comme Pierre Pevel, Estelle Faye, Fabien Clavel, Cindy Van Wilder ou Georgia Caldera pour ne citer qu’eux. Qui dit belle plume, dit file d'attente, il fallait donc s'armer de patience pour obtenir le ou les livres dédicacés et discuter tout son soûl avec ledit auteur.

Pour célébrer dignement l’événement, un concours littéraire était organisé pour la troisième année consécutive mettant en lice cinq romans: I.R.L. d'Agnes Marot, Les enfants de Peakwood de Rod Marty, Zombiguité d'Aurélie Medonça, Cité 19 de Stéphane Michaka et Le gardien de la source de Vanessa Terral. Cinq livres qui assuraient ici bien leur rôle d'ambassadeur des différentes littératures de l'Imaginaire. Et c'est le livre Les enfants de Peakwood de Rod Marty qui a remporté cette année le prix des Halliennales

Fidèle à la tradition, le festival organisait également un concours de nouvelles ouvert à trois catégories d'âges: 9/10 ans, 11/15 ans et 16 ans et plus. Et c'est Fabien Clavel, invité d'honneur qui a parrainé cet événement. Les meilleures se sont donc vues attribuées une belle distinction. 

Plus que des rencontres littéraires, les Halliennales offrent également un moment convivial autour d'échoppes artisanales éphémères où l'on pouvait trouver vêtements, fanzines, goodies, bijoux, accessoires... ect.

Pour cette édition, c'est le thème du zombie qui a été plébiscité et qui a été longuement débattu autour d'une table ronde, animée par Paul Clément en présence de Fabien Clavel, d'Aurélie Mendoça, de Denis Labbé et de Giuseppe Manunta. Une thématique, on le notera, qui est à la mode depuis quelques années aussi bien du point de vue littéraire que télévisuel.

Bien entendu pour les passionnés, le costume était de rigueur et de nombreux zombies et autres squelettes ont envahi les allées de l'espace de Pierre de Courbetin afin de se mettre en concurrence pour un incontournable concours de cosplay zombie. 

Une cinquième édition qui montre un succès crescendo avec environ 4000 visiteurs qui n'ont pas hésité à passer les portes du complexe pour se laisser ensorceler par l'imaginaire des auteurs invités.  

Fantasy à la carte 

09/10/2016

Manon Fargetton, L'Héritage des Rois-Passeurs, tome 1

Lorsque Manon Fargetton s'initie à la fantasy, c'est une belle fusion entre chimère et réel qu'elle dédie à ses lecteurs. 

On débute le récit en suivant la triste destinée d'Enora. La jeune femme vient d'atteindre sa vingtième année et retrouve son jumeau et sa famille pour célébrer ça avec panache. Mais la petite fête tourne au drame lorsque des hommes masqués et armés débarquent et tuent tout le monde. Tétanisée, Enora souhaite plus que tout, rejoindre son frère qu'elle sait être dans sa chambre. Mais son ami d'enfance, Alex la retient le temps que les assassins quittent les lieux. C'est donc dans un état second qu'elle finit par s'avancer vers la maison passant de découverte macabre en horreur innommable. Alors qu'elle croyait avoir vu le pire, sa destination finale risque fort de lui laisser un terrible goût de cendre dans la bouche. 

Après ces abominations sans nom, comment continuer à vivre ? Comment seulement en avoir envie ? 

Un homme va lui donner une raison de vivre: la vengeance. Sauvée une seconde fois des tueurs à ses trousses, Enora fait la connaissance de Julian et Charly, deux frères et de leur père adoptif Hank. Ces derniers vont lui faire d'étonnantes révélations. Enora découvre ainsi son étrange héritage, elle est la dernière descendante des Rois-Passeurs, c'est à dire qu'elle a le pouvoir de passer d'un monde à l'autre. 

Dans l'univers fantasmagorique de Manon Fargetton, il existe deux mondes: Rive qui est en tous points semblables à notre propre monde et Ombre qui est son reflet magique. 

Même si Enora ne rêve que de décimer ces tueurs, elle doit d'abord comprendre et donc avant toute chose se mettre à l’abri. C'est donc vers Ombre qu'elle met le cap avec ses deux nouveaux amis: Julian et Charly.

Ombre, une terre de merveilles où la magie règne en maîtresse absolue. Mais c'est également un territoire où la religion se dispute le pouvoir avec le roi en place, qui avec la mort subite de sa femme voit son trône menacé. En effet, ici le pouvoir se transmet de femme en femme. C'est donc à la fille aînée que revient la couronne. Et justement cette dernière choisit ce moment précis pour revenir à Astria. Un retour qui ne se fera pas sans mal. Combat et sang risquent fort d'entacher l'avenir et le royaume. Avec L'Héritage des Rois-Passeurs, Manon Fargetton donne sa propre définition de la vengeance. Et croyez-moi, ce n'est pas un vain mot. 

C'est un premier roman de fantasy soigné. A travers ces lignes, on sent le temps que Manon Fargetton a passé pour élaborer son univers. Il y est aussi riche que complexe. Elle s'inspire de la société médiévale en l'agrémentant de magie pour créer Ombre. Quant à Rive, ne cherchez pas, c'est une terre que vous côtoyez chaque jour. Dépaysement garanti! L'intrigue y est ambitieuse puisqu'elle mène plusieurs histoires de front dont les fils, on s'en doute, vont se croiser à un moment donné. 

Un premier roman qui nous offre une belle excursion en territoire fantasy et dont le prix Imaginales du roman francophone est venu récompensé cette année, ce qui ne nous étonnera pas. 

Fantasy à la carte

02/10/2016

Keith Parkinson, l'illustrateur qui a donné vie aux plus grands héros de fantasy

Keith Parkinson est né en 1958 en Californie et nous a quittés précocement en 2005 des suites d’une leucémie. Cet article va donc être l’occasion de lui rendre hommage, de saluer le grand artiste fantasy qu’il était et de mettre à l’honneur la beauté de son travail.

Dans sa petite enfance, il est scolarisé à San Diego et plus tard obtient son baccalauréat dans le Michigan. Très jeune, Keith Parkinson s’intéresse à l’art et au dessin. Comme d’autres avant et après lui, il est fasciné par les œuvres de J.R.R. Tolkien, ce qui l’a conduit dès le lycée à peindre de vastes paysages peuplés ici ou là de créatures fantasmagoriques. En fait, Keith Parkinson se passionne par deux activités : le dessin et la musique puisqu’il sera aussi pendant quelques années batteur dans un groupe de rock.

Néanmoins, son rêve de devenir un musicien à succès s’envole et il se concentre plutôt sur son autre art en rentrant à la Kendall School of Design dont il ressort diplômé en 1980.

Pour son premier emploi, il intègre la société Advertising Posters qui est spécialisée dans la décoration des flippers et autres jeux d’arcade. Une première occasion pour lui de laisser son talent s’exprimer.

Il est également l’auteur des illustrations des pochettes d’albums de musique du groupe de métal Hyperion.

Ensuite, il travaille pendant cinq ans chez TSR, une célèbre société éditrice de jeu de rôle, notamment connue pour Donjons et Dragons. Là, il y illustre des magazines, des livres, des boîtes de jeux et même des calendriers. Il participe notamment à la mise en images des plus célèbres jeux qui ont marqué le début de l’industrie du jeu vidéo comme Dragonlance, Forgotten Realms, Gamma World et Amazing Stories. Des jeux dont on notera la forte influence avec les univers imaginaires fantasy et SF.

Après cette longue expérience, Keith Parkinson souhaite reprendre son indépendance afin de consacrer les sept années suivantes à la réalisation de couvertures pour de célèbres éditeurs de livres comme Random House, Bantman et Penguin Books. Et c’est même pour les plus grands noms de la fantasy qu’il va créer ses couvertures. Terry Goodking, David Eddings, Anne McCaffrey, Orson Scott Card, Margaret Weis, Tracy Hickman ou encore Terry Brooks sont autant de belles rencontres professionnelles pour Keith Parkinson qui vont lui permettre d’asseoir sa carrière. Il est clair que le fait de travailler pour des noms aussi prestigieux, cela  ne pouvait qu’être bénéfique pour lui. Période faste pour notre illustrateur qui sera récompensé par de nombreuses distinctions, dont le Chesley Awards pour la meilleure illustration de couvertures de livres en 1988 et 1989.

Parallèlement il cède les droits de ses œuvres pour des jeux vidéo, des puzzles ou encore des romans à l’étranger.

En 1995, il surfe sur la vague du succès des jeux de cartes à collectionner et créer Guardians financé et édité par FPG. Sa traduction en plusieurs langues : française, allemande, hollandaise et hongroise marque son indéniable réussite. Le but de ce jeu est un combat qui s’engage entre deux et plus "Vierkuns" ou Gardiens pour le contrôle de territoires. Pour gagner, il faut donc s’associer à des créatures afin de vaincre l’adversaire et/ou occuper toutes les terres d’un royaume. Le petit plus de ce jeu est la participation d’illustrateurs de renom qui vont dessiner les personnages inventés par Keith Parkinson. Ce qui vient renforcer la qualité du jeu et confirmer ainsi sa notoriété. 

Les dernières années de sa vie, il les a consacrées à la production d’illustrations pour des jeux en ligne tels EverQuest online ou Summoner.
Au vu de l’ensemble de son travail, il est évident que Keith Parkinson entretient une relation forte avec les univers merveilleux. Il nous propose des créations originales et réalistes. Prenons l’exemple des fameuses couvertures des romans de Terry Goodkind. Chacune d’entre elles retransmet bien l’essence des livres. Pour la plupart, on y retrouve de grandioses paysages avec tantôt des montagnes, tantôt des forêts en arrière-plan. Et souvent le couple de héros de Terry Goodkind, Richard Rahl et Kahlan Amnell sont  présents sur ces illustrations. Une manière pour Keith Parkinson de nous rappeler l'éternel combat de ce couple pour la survie de l'humanité contre les forces du Mal. Perdus dans cette immensité, on ressent bien le caractère épique sous-jacent propre aux grands récits fantasy

Comme certains de ses homologues, Keith Parkinson joue parfois dans ses dessins sur la clarté, et les contrastes. Il oriente ainsi la lumière pour éclairer tel ou tel détail. Son but ici est de mettre en valeur un élément fondamental au récit. Cela est très fort par exemple pour le sixième tome La Foi des Réprouvés qu'un puits de lumière vient mettre en valeur le couple de statuts taillées par Richard dans le roman. Il y a une telle puissance dans ce tableau qu'il a réussi à accéder à la demande de Terry Goodkind, à savoir faire transparaître le caractère héroïque de l'individu. Certains de ses dessins sont si réalistes que cela nous donnerait presque l’impression d’avoir à faire à un paysage existant. Keith Parkinson est un perfectionniste qui fait les choses à fond. Clairement il a lu chacun des romans avant de se mettre à la tâche. Cela est très flagrant notamment pour les romans où Richard est le plus malmené. Les couvertures y sont très évocatrices. Keith Parkinson a voulu y faire ressortir le réel danger que vivent les héros de Terry Goodkind. Pour illustrer ce propos, on peut citer L'Empire des Vaincus. On y retrouve d'abord Richard et Kahlan main dans la main pour signifier qu'ils font toujours front ensemble face au danger. Quoi d'autre sur cette couverture, une immense statue, enfin un ouvrage de pierre qui fut sans doute gigantesque par le passé mais qui semble à l'abandon à ce moment du récit, enraciné dans le sol. Un choix judicieux au vu du titre car cette statue représente un guerrier, épée à la main car prêt à pourfendre l'ennemi et à défendre l'empire mais le côté "délabré" prouve bien que cet empire a été vaincu. Or, Richard et sa compagne viennent s'y recueillir comme pour se rappeler le passé et y trouver la solution pour vaincre à nouveau. La brume couvrant la chaîne de montagnes derrière cet édifice fait penser au danger qu'ils vont devoir affronter. Les tableaux de Keith Parkinson demeurent très lumineux, très vivants. Le résultat y est juste bluffant. Par l'intermédiaire de ses illustrations, il a tout simplement cherché à faire ressortir l'essence même du roman. Rien qu'en y jetant un œil, si on est suffisamment attentif, on pressent déjà la grande aventure que l'on va trouver à l'intérieur. 

Même travail d'orfèvre pour certaines couvertures des romans de David Eddings comme pour celle de Ceux qui brillent, dans laquelle on se retrouve d'emblée projeté au cœur du combat. Le danger est réel puisque c'est une embuscade qui attend le héros sur cette illustration. La légende est d'ailleurs très éloquente Menace dans la brume. Un dessin qui n'est pas avare en détails à travers l'armure du chevalier, les tenues vestimentaires et les armes des Vikings sans parler de la nature environnante: les rochers, et une nature automnale.  

Avant de conclure ce court tour d'horizon des plus grandes réalisations de Keith Parkinson, il est sans doute important de parler de sa toute première couverture. Pour rappel, il a dessiné celle du premier tome des Royaumes oubliés de Douglas Niles, Le Coureur des Ténèbres. Petit aveu de l'illustrateur est de l'avoir réalisé dans ce qu'il qualifie de "période grise", et c'est bien l'impression que l'on a en admirant ce tableau. L'arrière-plan est gris et brumeux au point qu'on devine à peine la forteresse médiéval dans le fond du tableau. Un état d'esprit qui fut sans doute très utile à ce moment car il reflète bien le roman dont l'intitulé est très évocateur. Ce coureur sur son destrier blanc entouré par des créatures monstrueuses symbolise bien la lutte du Bien et du Mal typique des romans de fantasy

Face à de telles merveilles, il est clair que Keith Parkinson fut un grand artiste. En réalisant les couvertures de romans, il contribue au succès de ces derniers. Car au-delà de la lecture du résumé, ce qui favorise l'intérêt pour un livre, c’est aussi l'illustration qui orne la couverture. Il faut qu’elle attire l’œil car c’est la première chose qu’un lecteur remarque en se promenant entre les étals d’une librairie. Or, peu importe la couverture que l'on admire, elles sont toutes plus sublimes les unes que les autres. On y reconnaît parfaitement le graphisme particulier de la littérature fantasy. Celles-ci ne sont pas surchargées de détails magiques. Bien au contraire, Keith Parkinson y a fait les choses simplement mais parfaitement. Un travail qui n'est pas si aisé car comme il le dit lui même: "Le "vrai boulot" de l'illustrateur est de travailler de façon à faire vendre le produit, de satisfaire les acheteurs de ses dessins et de représenter le produit de façon fidèle, tout en réalisant une oeuvre d'art qu'il soit fier de signer" (propos extraits de l'Artbook qui lui est consacré publié aux éditions Milady en 2010). 

Malgré une disparition prématurée, Keith Parkinson laisse tout de même un héritage opulent. En effet, en travaillant sur de nombreux projets, il a largement démontré tout son talent en donnant une identité visuelle à sa fantasy reconnaissable entre mille. De nombreux tableaux qu'on aura jamais de cesse d'admirer; de véritables œuvres d'art qui invitent ou inviteront ceux qui ne connaissent pas encore à découvrir telle ou telle aventure vidéo ou littéraire où seule la fantasy sait nous emporter. 

Fantasy à la carte

25/09/2016

Pierre Pevel, L’Elixir d’Oubli, Le Paris des Merveilles, tome 2

Et si on retournait dans ce merveilleux Paris de la Belle Epoque que Pierre Pevel nous faisait découvrir avec Les Enchantements d’Ambremer.

Dans L’Elixir d’Oubli, on fait encore appel aux services spéciaux de Louis Denizart Hippolyte Griffont. Cela démarre comme une banale affaire de phénomènes étranges à élucider, se passant dans une vieille demeure. Accompagné d’un jeune confrère, tous deux se rendent dans ladite maison dans laquelle Louis comprend très vite qu’une communauté de minimets y a élu domicile. Rien de grave rassurez-vous, il suffit juste d’être généreux, de partager quelques provisions et le tour est joué. L’affaire aurait pu s’arrêter là si deux de ces minimets ne s'étaient pas volatilisés. Mais Griffont n’aura pas besoin de pousser bien loin ses investigations car les deux disparus réapparaissent très vite dans un triste état. Ainsi, même retrouvés, le mystère s’obscurcit un peu plus car l’un d’eux présente tous les symptômes d’un empoisonnement impliquant de la magie noire. En remontant la piste, Griffont découvre qu’un antiquaire a été lui aussi empoisonné mais avec moins de chance puisqu’il en est mort.  

Une enquête qui promet d’être dangereuse pour Griffont et sa complice de toujours la baronne de Saint-Gil.

En entremêlant deux récits de la Belle Epoque et de la Régence, Pierre Pevel lève le voile sur une partie du passé de nos deux héros. Ainsi on découvre enfin comment les deux tourtereaux se sont rencontrés. C’est l’occasion de replonger dans les complots qui se tramaient à la Cour. Au fur et à mesure de l’enquête, Griffont et Aurélia prennent conscience que leur présente affaire trouve son origine dans leur passé. Les enjeux vont donc bien au-delà d’une vengeance sur un antiquaire sans histoires.

Il est clair que si la magie noire est en cause, il y a de grandes chances que l’Outre-Monde y soit mêlé d’une manière ou d’une autre.

Avec le premier tome, on avait déjà goûté avec gourmandise à ce Paris des Merveilles car Pierre Pevel nous y offre un voyage dépaysant. Le second tome, lui, n’a pas à pâlir d’envie car L’Elixir d’Oubli ne manque pas de charmes. Pierre Pevel y essaime suffisamment de péripéties et de mystères pour avoir toute notre attention.  

Avec ce second tome, le célèbre auteur au béret tient donc toujours ses promesses de passer un bon moment de lecture en sa compagnie.

Fantasy à la carte