L'influence du "gaming" à la littérature

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25/09/2016

Pierre Pevel, L’Elixir d’Oubli, Le Paris des Merveilles, tome 2

Et si on retournait dans ce merveilleux Paris de la Belle Epoque que Pierre Pevel nous faisait découvrir avec Les Enchantements d’Ambremer.

Dans L’Elixir d’Oubli, on fait encore appel aux services spéciaux de Louis Denizart Hippolyte Griffont. Cela démarre comme une banale affaire de phénomènes étranges à élucider, se passant dans une vieille demeure. Accompagné d’un jeune confrère, tous deux se rendent dans ladite maison dans laquelle Louis comprend très vite qu’une communauté de minimets y a élu domicile. Rien de grave rassurez-vous, il suffit juste d’être généreux, de partager quelques provisions et le tour est joué. L’affaire aurait pu s’arrêter là si deux de ces minimets ne s'étaient pas volatilisés. Mais Griffont n’aura pas besoin de pousser bien loin ses investigations car les deux disparus réapparaissent très vite dans un triste état. Ainsi, même retrouvés, le mystère s’obscurcit un peu plus car l’un d’eux présente tous les symptômes d’un empoisonnement impliquant de la magie noire. En remontant la piste, Griffont découvre qu’un antiquaire a été lui aussi empoisonné mais avec moins de chance puisqu’il en est mort.  

Une enquête qui promet d’être dangereuse pour Griffont et sa complice de toujours la baronne de Saint-Gil.

En entremêlant deux récits de la Belle Epoque et de la Régence, Pierre Pevel lève le voile sur une partie du passé de nos deux héros. Ainsi on découvre enfin comment les deux tourtereaux se sont rencontrés. C’est l’occasion de replonger dans les complots qui se tramaient à la Cour. Au fur et à mesure de l’enquête, Griffont et Aurélia prennent conscience que leur présente affaire trouve son origine dans leur passé. Les enjeux vont donc bien au-delà d’une vengeance sur un antiquaire sans histoires.

Il est clair que si la magie noire est en cause, il y a de grandes chances que l’Outre-Monde y soit mêlé d’une manière ou d’une autre.

Avec le premier tome, on avait déjà goûté avec gourmandise à ce Paris des Merveilles car Pierre Pevel nous y offre un voyage dépaysant. Le second tome, lui, n’a pas à pâlir d’envie car L’Elixir d’Oubli ne manque pas de charmes. Pierre Pevel y essaime suffisamment de péripéties et de mystères pour avoir toute notre attention.  

Avec ce second tome, le célèbre auteur au béret tient donc toujours ses promesses de passer un bon moment de lecture en sa compagnie.

Fantasy à la carte

21/09/2016

Cidre & Dragon: un festival 100 % fantasy, 100 % Normandie!

Depuis quelques années, la Normandie se met aux couleurs de la fantasy. C’est à Merville-Franceville-Plage que se déroule le festival Cidre & Dragon. C’est une manifestation qui met à l’honneur la fantasy, la littérature et le jeu de rôle. Elle est organisée par Le Raid Tolkien, une association de passionnés de ces univers imaginaires et propose à chaque cession des animations variées.

La petite particularité de Cidre & Dragon est déjà d’être un festival scénarisé qui fait participer le public par l’intermédiaire d’un Jeu de Rôle Grandeur Nature. Mais offre également un panel varié d’activités comme un marché médiéval-fantastique sur lequel on retrouve de nombreuses échoppes de cuir, de créations de bijoux, de vêtements, d’armes… mais aussi des brasseurs de bières, d’hydromel, ou de cidre (Normandie oblige).

Le public a pu s’émerveiller devant les spectacles de rues que les participants n’ont pas manqué de dispenser. Tandis que certains ferraillaient dur le temps de duels épiques ou de joutes bruyantes. 

Plusieurs campements de reconstitution étaient dispersés dans la ville, laissant à chacun le loisir de choisir son époque de prédilection: fantasy, steampunk ou médiéval. Chacun d'entre eux proposaient des initiations pour les enfants comme du tir à l'arc, du travail de la forge, de la danse et même du combat.  

Des animations ludiques étaient aussi au programme comme la possibilité de participer à un match de Beach Trollball ou de Quidditch (pour les grands fans d’Harry Potter). Des espaces jeux de société étaient également dédiés pour accaparer petits et grands. 
Même les animaux occupaient une place de choix au sein de ce festival hors-norme avec la présence de fermes pédagogiques pour appréhender le monde animal auprès du public. Sans parler des nombreux chiens loups couchés ici ou là près des artisans. 

Plus classique un concours de costumes pour tous étaient aussi à l’honneur, et vu le nombre important de participants costumés qui rivalisaient d’audace, le choix a dû être ardu. Cette année, Le Trône de Fer de GRR Martin était mis en avant car beaucoup avaient choisi d'arborer fièrement les couleurs des familles Stark, Targaryen ou Bolton. Ainsi, Ramsay, Daenerys, Robb Stark, ou encore John Snow déambulaient dans les rues de Merravilla. Pour pousser plus loin la fan attitude, un trône de fer était même présent pour s'y faire photographier. Un Alastor Maugrey a été également aperçu parmi la foule d'elfes, de princesses, d'orques et de chevaliers. 

Quant à ceux qui désiraient se poser au calme tout en se cultivant : conférences, stages de magie ou atelier de chamanisme étaient proposés.

Cette édition 2016 a été spéciale puisque le festival a soufflé ses dix bougies d’existence. Pour l’occasion, les organisateurs avaient prévu pleins de surprises et notamment un grand concert pour mettre le feu à Merville-Franceville, devenue le temps d'un weekend Merravilla. Une grande soirée qui s’est ouverte avec le groupe Pagan Noz, poursuivi par Ouberet et conclut par le célèbre Naheulband. Que du beau monde pour danser jusqu’au bout de la nuit.

La fantasy selon Cidre & Dragon, c’est aussi faire une belle place à la littérature avec la participation de quelques figures du genre, à travers la présence d'auteurs et d'illustrateurs. Même si ce festival n'est pas en premier lieu littéraire, au vu du nombre croissant d'auteurs et d'illustrateurs présents, on peut dire qu'il s'impose peu à peu comme une référence en commençant par attirer des grands noms de la fantasy, à l'image de Nathalie Dau. 
Et c’était également l'occasion pour Fantasy à la carte de retrouver des auteurs français très prometteurs comme James Tollum et Valentin Frété et de pouvoir discuter tranquillement avec eux de littérature près de leurs stands qui arboraient d'ailleurs fièrement leur dernier roman paru. 

Contre vents et marées, le public a bravé les intempéries pour venir s'immerger dans le monde merveilleux de la fantasy au plus grand plaisir des exposants. Avec pas moins de 70 000 visiteurs sur 2 jours, il y avait moyen de se faire plaisir et d'oublier le quotidien.

Fantasy à la carte

17/09/2016

James Tollum, Djinn, le royaume d'Obrazim

Avec Djinn, le royaume d'Obrazim, James Tollum rempile pour une aventure inédite. Or, qui dit nouveau récit, dit nouveau décor et nouveaux héros. En effet, il a mis provisoirement de côté les elfes, les nains, les magiciens pour embarquer son lecteur dans un cadre des mille et unes nuits.

Djinn c'est une fantasy aux notes sucrées d'Orient où l'on côtoie tantôt la cour du roi d'Obrazim, tantôt la cour des miracles de Narfat, le roi de la guilde des voleurs. L'auteur oppose volontairement deux mondes, l'un riche, l'autre pauvre afin d'offrir à ses lecteurs un voyage dépaysant.

Ce nouveau livre raconte l'histoire de Taran, un jeune orphelin, apprenti-voleur appartenant à la guilde qui, en compagnie des membres de sa caste vont mettre tout en oeuvre pour impressionner leur chef afin d’accéder à la place qu'ils souhaitent. Et comment attirer l'attention des plus grands truands d'Obrazim ? Peut-être en enlevant la princesse du royaume en échange d'une rançon. Ingénieux ? Dans d'autres circonstances, c'est un stratagème qui aurait pu fonctionner sauf que ce roman est une grande épopée et James Tollum ne va pas manquer de leur mettre des bâtons dans les roues. Sinon ce ne serait pas drôle, n'est-ce pas ?

Avec ce nouveau roman, l'auteur ne fait que confirmer la grande qualité de sa plume. Un fait que l'on n'avait pas manqué de remarquer lors de la découverte de la trilogie de La prophétie des éléments. Personnellement, je n'ai pas été déçue, le récit est fluide, rocambolesque et aventureux à souhait. Il met à l'honneur des héros dignes des grands cycles de fantasy. La magie est toujours aussi présente pour ensorceler chacune des lignes de ce livre. Son fonctionnement est complexe et terriblement astucieux. Sans vous en révélez la teneur, sachez que les astres y auront un rôle à jouer. 

James Tollum a fait un vrai travail d'orfèvre sur ce texte en ne laissant rien au hasard pour passionner quiconque le lira. 

Avec Djinn, Le royaume d'Obrazim, James Tollum table fort car il se classe tout simplement en tête des romans de fantasy, coups de cœur de la rentrée. 

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James Tollum
Djinn, le royaume d'Obrazim
Les Editions du Net

11/09/2016

Amy Raby, L'Honneur de l'espion, tome 2

L’Honneur de l’espion s’insère dans le même univers que Le Jeu de l’assassin en donnant cette fois-ci la primeur à Rihanne, la cousine du futur empereur Lucien dont on avait fait connaissance dans le premier tome. 


Nièce de l’empereur Florian, la jeune Rihanne vit confinée au palais impérial comme le veut son oncle alors qu’elle ne rêve que de libertés. 


Comme à son habitude l’empire kjallan mène la vie dure à ses voisins et continue d’exercer son joug sur eux. Cette fois-ci, il pousse son hégémonie du côté de l’île de Mosar. Bien loin de ces stratégies militaires, Rihanne va pourtant se retrouver concernée par cette situation. Non pas qu’elle soit insensible au sort funeste des Mosaris qui se retrouvent asservis ou assassinés, mais seulement au vu de son statut de femme, elle n’a clairement pas son mot à dire. Mais les choses vont changer le jour où son oncle lui annonce qu’il souhaite la marier à l’un de ses généraux qui mène la conquête de Mosar. Pour Rihanne, c’est le coup de massue, épouser un militaire et s’exiler loin de Kjall, et de ses proches, c’en est trop. 

Elle se pose mille et une questions sur son prétendant. Quel âge a-t-il ? Sera-t-il séduisant ? Et surtout la traitera-t-il avec égards. Autant d’interrogations qui la taraudent. Mais alors qu’elle se détend dans les magnifiques jardins impériaux, elle y rencontre un esclave mosari dont l’esprit vif et la langue bien pendue attirent son attention. Cette rencontre lui donne l’idée d’apprendre la langue mosarie puisqu’elle est censée aller y vivre et comme cet esclave se dit avoir été un copiste avant la guerre, l’occasion est trop belle pour ne pas la saisir. Polyglotte, Janto va vite se montrer un merveilleux professeur pour la jeune femme.


De ces moments passés ensemble va naître une forte complicité entre eux au point que Rihanne se sente de plus en plus attirée par le jeune esclave. Seulement ressent-il la même attirance ? Et si oui où cela les mènera-t-il ?


L’avenir s’annonce compliqué d’autant que Janto dissimule un lourd secret qui pourrait bien anéantir cette récente idylle. Au-delà de la romance, il est surtout question du destin de plusieurs nations et de faire tout simplement les bons choix. 


Amy Raby est une fabuleuse narratrice qui nous entraîne dans son récit avec une telle puissance qu’on en perd pied avec la réalité. Plus qu’une histoire sentimentale, elle propose un récit de romantic fantasy dans lequel on côtoie mages de guerre et mages d’esprit qui s’affrontent au sein d’un univers baigné de magie. 


Il est à noter que ce tome se place chronologiquement avant Le Jeu de l’assassin qui pour l’anecdote fut lauréat de l’Emerald City Opener en 2010 et finaliste au Golden Heart en 2011. Néanmoins, l’histoire de chaque livre demeure indépendante et se lit librement.

Avant de conclure, je souhaite tout de même mettre en garde les insatiables dévoreurs de livres, vous pourriez être déçus par la fin qui nous laisse sur notre faim, tout en créant ce besoin d'urgence de lire la suite avec La Flamme du prince. Dans ce cas, il ne nous reste plus qu’à attendre la prochaine aventure...



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