L'influence du "gaming" à la littérature

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02/10/2016

Keith Parkinson, l'illustrateur qui a donné vie aux plus grands héros de fantasy

Keith Parkinson est né en 1958 en Californie et nous a quittés précocement en 2005 des suites d’une leucémie. Cet article va donc être l’occasion de lui rendre hommage, de saluer le grand artiste fantasy qu’il était et de mettre à l’honneur la beauté de son travail.

Dans sa petite enfance, il est scolarisé à San Diego et plus tard obtient son baccalauréat dans le Michigan. Très jeune, Keith Parkinson s’intéresse à l’art et au dessin. Comme d’autres avant et après lui, il est fasciné par les œuvres de J.R.R. Tolkien, ce qui l’a conduit dès le lycée à peindre de vastes paysages peuplés ici ou là de créatures fantasmagoriques. En fait, Keith Parkinson se passionne par deux activités : le dessin et la musique puisqu’il sera aussi pendant quelques années batteur dans un groupe de rock.

Néanmoins, son rêve de devenir un musicien à succès s’envole et il se concentre plutôt sur son autre art en rentrant à la Kendall School of Design dont il ressort diplômé en 1980.

Pour son premier emploi, il intègre la société Advertising Posters qui est spécialisée dans la décoration des flippers et autres jeux d’arcade. Une première occasion pour lui de laisser son talent s’exprimer.

Il est également l’auteur des illustrations des pochettes d’albums de musique du groupe de métal Hyperion.

Ensuite, il travaille pendant cinq ans chez TSR, une célèbre société éditrice de jeu de rôle, notamment connue pour Donjons et Dragons. Là, il y illustre des magazines, des livres, des boîtes de jeux et même des calendriers. Il participe notamment à la mise en images des plus célèbres jeux qui ont marqué le début de l’industrie du jeu vidéo comme Dragonlance, Forgotten Realms, Gamma World et Amazing Stories. Des jeux dont on notera la forte influence avec les univers imaginaires fantasy et SF.

Après cette longue expérience, Keith Parkinson souhaite reprendre son indépendance afin de consacrer les sept années suivantes à la réalisation de couvertures pour de célèbres éditeurs de livres comme Random House, Bantman et Penguin Books. Et c’est même pour les plus grands noms de la fantasy qu’il va créer ses couvertures. Terry Goodking, David Eddings, Anne McCaffrey, Orson Scott Card, Margaret Weis, Tracy Hickman ou encore Terry Brooks sont autant de belles rencontres professionnelles pour Keith Parkinson qui vont lui permettre d’asseoir sa carrière. Il est clair que le fait de travailler pour des noms aussi prestigieux, cela  ne pouvait qu’être bénéfique pour lui. Période faste pour notre illustrateur qui sera récompensé par de nombreuses distinctions, dont le Chesley Awards pour la meilleure illustration de couvertures de livres en 1988 et 1989.

Parallèlement il cède les droits de ses œuvres pour des jeux vidéo, des puzzles ou encore des romans à l’étranger.

En 1995, il surfe sur la vague du succès des jeux de cartes à collectionner et créer Guardians financé et édité par FPG. Sa traduction en plusieurs langues : française, allemande, hollandaise et hongroise marque son indéniable réussite. Le but de ce jeu est un combat qui s’engage entre deux et plus "Vierkuns" ou Gardiens pour le contrôle de territoires. Pour gagner, il faut donc s’associer à des créatures afin de vaincre l’adversaire et/ou occuper toutes les terres d’un royaume. Le petit plus de ce jeu est la participation d’illustrateurs de renom qui vont dessiner les personnages inventés par Keith Parkinson. Ce qui vient renforcer la qualité du jeu et confirmer ainsi sa notoriété. 

Les dernières années de sa vie, il les a consacrées à la production d’illustrations pour des jeux en ligne tels EverQuest online ou Summoner.
Au vu de l’ensemble de son travail, il est évident que Keith Parkinson entretient une relation forte avec les univers merveilleux. Il nous propose des créations originales et réalistes. Prenons l’exemple des fameuses couvertures des romans de Terry Goodkind. Chacune d’entre elles retransmet bien l’essence des livres. Pour la plupart, on y retrouve de grandioses paysages avec tantôt des montagnes, tantôt des forêts en arrière-plan. Et souvent le couple de héros de Terry Goodkind, Richard Rahl et Kahlan Amnell sont  présents sur ces illustrations. Une manière pour Keith Parkinson de nous rappeler l'éternel combat de ce couple pour la survie de l'humanité contre les forces du Mal. Perdus dans cette immensité, on ressent bien le caractère épique sous-jacent propre aux grands récits fantasy

Comme certains de ses homologues, Keith Parkinson joue parfois dans ses dessins sur la clarté, et les contrastes. Il oriente ainsi la lumière pour éclairer tel ou tel détail. Son but ici est de mettre en valeur un élément fondamental au récit. Cela est très fort par exemple pour le sixième tome La Foi des Réprouvés qu'un puits de lumière vient mettre en valeur le couple de statuts taillées par Richard dans le roman. Il y a une telle puissance dans ce tableau qu'il a réussi à accéder à la demande de Terry Goodkind, à savoir faire transparaître le caractère héroïque de l'individu. Certains de ses dessins sont si réalistes que cela nous donnerait presque l’impression d’avoir à faire à un paysage existant. Keith Parkinson est un perfectionniste qui fait les choses à fond. Clairement il a lu chacun des romans avant de se mettre à la tâche. Cela est très flagrant notamment pour les romans où Richard est le plus malmené. Les couvertures y sont très évocatrices. Keith Parkinson a voulu y faire ressortir le réel danger que vivent les héros de Terry Goodkind. Pour illustrer ce propos, on peut citer L'Empire des Vaincus. On y retrouve d'abord Richard et Kahlan main dans la main pour signifier qu'ils font toujours front ensemble face au danger. Quoi d'autre sur cette couverture, une immense statue, enfin un ouvrage de pierre qui fut sans doute gigantesque par le passé mais qui semble à l'abandon à ce moment du récit, enraciné dans le sol. Un choix judicieux au vu du titre car cette statue représente un guerrier, épée à la main car prêt à pourfendre l'ennemi et à défendre l'empire mais le côté "délabré" prouve bien que cet empire a été vaincu. Or, Richard et sa compagne viennent s'y recueillir comme pour se rappeler le passé et y trouver la solution pour vaincre à nouveau. La brume couvrant la chaîne de montagnes derrière cet édifice fait penser au danger qu'ils vont devoir affronter. Les tableaux de Keith Parkinson demeurent très lumineux, très vivants. Le résultat y est juste bluffant. Par l'intermédiaire de ses illustrations, il a tout simplement cherché à faire ressortir l'essence même du roman. Rien qu'en y jetant un œil, si on est suffisamment attentif, on pressent déjà la grande aventure que l'on va trouver à l'intérieur. 

Même travail d'orfèvre pour certaines couvertures des romans de David Eddings comme pour celle de Ceux qui brillent, dans laquelle on se retrouve d'emblée projeté au cœur du combat. Le danger est réel puisque c'est une embuscade qui attend le héros sur cette illustration. La légende est d'ailleurs très éloquente Menace dans la brume. Un dessin qui n'est pas avare en détails à travers l'armure du chevalier, les tenues vestimentaires et les armes des Vikings sans parler de la nature environnante: les rochers, et une nature automnale.  

Avant de conclure ce court tour d'horizon des plus grandes réalisations de Keith Parkinson, il est sans doute important de parler de sa toute première couverture. Pour rappel, il a dessiné celle du premier tome des Royaumes oubliés de Douglas Niles, Le Coureur des Ténèbres. Petit aveu de l'illustrateur est de l'avoir réalisé dans ce qu'il qualifie de "période grise", et c'est bien l'impression que l'on a en admirant ce tableau. L'arrière-plan est gris et brumeux au point qu'on devine à peine la forteresse médiéval dans le fond du tableau. Un état d'esprit qui fut sans doute très utile à ce moment car il reflète bien le roman dont l'intitulé est très évocateur. Ce coureur sur son destrier blanc entouré par des créatures monstrueuses symbolise bien la lutte du Bien et du Mal typique des romans de fantasy

Face à de telles merveilles, il est clair que Keith Parkinson fut un grand artiste. En réalisant les couvertures de romans, il contribue au succès de ces derniers. Car au-delà de la lecture du résumé, ce qui favorise l'intérêt pour un livre, c’est aussi l'illustration qui orne la couverture. Il faut qu’elle attire l’œil car c’est la première chose qu’un lecteur remarque en se promenant entre les étals d’une librairie. Or, peu importe la couverture que l'on admire, elles sont toutes plus sublimes les unes que les autres. On y reconnaît parfaitement le graphisme particulier de la littérature fantasy. Celles-ci ne sont pas surchargées de détails magiques. Bien au contraire, Keith Parkinson y a fait les choses simplement mais parfaitement. Un travail qui n'est pas si aisé car comme il le dit lui même: "Le "vrai boulot" de l'illustrateur est de travailler de façon à faire vendre le produit, de satisfaire les acheteurs de ses dessins et de représenter le produit de façon fidèle, tout en réalisant une oeuvre d'art qu'il soit fier de signer" (propos extraits de l'Artbook qui lui est consacré publié aux éditions Milady en 2010). 

Malgré une disparition prématurée, Keith Parkinson laisse tout de même un héritage opulent. En effet, en travaillant sur de nombreux projets, il a largement démontré tout son talent en donnant une identité visuelle à sa fantasy reconnaissable entre mille. De nombreux tableaux qu'on aura jamais de cesse d'admirer; de véritables œuvres d'art qui invitent ou inviteront ceux qui ne connaissent pas encore à découvrir telle ou telle aventure vidéo ou littéraire où seule la fantasy sait nous emporter. 

Fantasy à la carte

25/09/2016

Pierre Pevel, L’Elixir d’Oubli, Le Paris des Merveilles, tome 2

Et si on retournait dans ce merveilleux Paris de la Belle Epoque que Pierre Pevel nous faisait découvrir avec Les Enchantements d’Ambremer.

Dans L’Elixir d’Oubli, on fait encore appel aux services spéciaux de Louis Denizart Hippolyte Griffont. Cela démarre comme une banale affaire de phénomènes étranges à élucider, se passant dans une vieille demeure. Accompagné d’un jeune confrère, tous deux se rendent dans ladite maison dans laquelle Louis comprend très vite qu’une communauté de minimets y a élu domicile. Rien de grave rassurez-vous, il suffit juste d’être généreux, de partager quelques provisions et le tour est joué. L’affaire aurait pu s’arrêter là si deux de ces minimets ne s'étaient pas volatilisés. Mais Griffont n’aura pas besoin de pousser bien loin ses investigations car les deux disparus réapparaissent très vite dans un triste état. Ainsi, même retrouvés, le mystère s’obscurcit un peu plus car l’un d’eux présente tous les symptômes d’un empoisonnement impliquant de la magie noire. En remontant la piste, Griffont découvre qu’un antiquaire a été lui aussi empoisonné mais avec moins de chance puisqu’il en est mort.  

Une enquête qui promet d’être dangereuse pour Griffont et sa complice de toujours la baronne de Saint-Gil.

En entremêlant deux récits de la Belle Epoque et de la Régence, Pierre Pevel lève le voile sur une partie du passé de nos deux héros. Ainsi on découvre enfin comment les deux tourtereaux se sont rencontrés. C’est l’occasion de replonger dans les complots qui se tramaient à la Cour. Au fur et à mesure de l’enquête, Griffont et Aurélia prennent conscience que leur présente affaire trouve son origine dans leur passé. Les enjeux vont donc bien au-delà d’une vengeance sur un antiquaire sans histoires.

Il est clair que si la magie noire est en cause, il y a de grandes chances que l’Outre-Monde y soit mêlé d’une manière ou d’une autre.

Avec le premier tome, on avait déjà goûté avec gourmandise à ce Paris des Merveilles car Pierre Pevel nous y offre un voyage dépaysant. Le second tome, lui, n’a pas à pâlir d’envie car L’Elixir d’Oubli ne manque pas de charmes. Pierre Pevel y essaime suffisamment de péripéties et de mystères pour avoir toute notre attention.  

Avec ce second tome, le célèbre auteur au béret tient donc toujours ses promesses de passer un bon moment de lecture en sa compagnie.

Fantasy à la carte

21/09/2016

Cidre & Dragon: un festival 100 % fantasy, 100 % Normandie!

Depuis quelques années, la Normandie se met aux couleurs de la fantasy. C’est à Merville-Franceville-Plage que se déroule le festival Cidre & Dragon. C’est une manifestation qui met à l’honneur la fantasy, la littérature et le jeu de rôle. Elle est organisée par Le Raid Tolkien, une association de passionnés de ces univers imaginaires et propose à chaque cession des animations variées.

La petite particularité de Cidre & Dragon est déjà d’être un festival scénarisé qui fait participer le public par l’intermédiaire d’un Jeu de Rôle Grandeur Nature. Mais offre également un panel varié d’activités comme un marché médiéval-fantastique sur lequel on retrouve de nombreuses échoppes de cuir, de créations de bijoux, de vêtements, d’armes… mais aussi des brasseurs de bières, d’hydromel, ou de cidre (Normandie oblige).

Le public a pu s’émerveiller devant les spectacles de rues que les participants n’ont pas manqué de dispenser. Tandis que certains ferraillaient dur le temps de duels épiques ou de joutes bruyantes. 

Plusieurs campements de reconstitution étaient dispersés dans la ville, laissant à chacun le loisir de choisir son époque de prédilection: fantasy, steampunk ou médiéval. Chacun d'entre eux proposaient des initiations pour les enfants comme du tir à l'arc, du travail de la forge, de la danse et même du combat.  

Des animations ludiques étaient aussi au programme comme la possibilité de participer à un match de Beach Trollball ou de Quidditch (pour les grands fans d’Harry Potter). Des espaces jeux de société étaient également dédiés pour accaparer petits et grands. 
Même les animaux occupaient une place de choix au sein de ce festival hors-norme avec la présence de fermes pédagogiques pour appréhender le monde animal auprès du public. Sans parler des nombreux chiens loups couchés ici ou là près des artisans. 

Plus classique un concours de costumes pour tous étaient aussi à l’honneur, et vu le nombre important de participants costumés qui rivalisaient d’audace, le choix a dû être ardu. Cette année, Le Trône de Fer de GRR Martin était mis en avant car beaucoup avaient choisi d'arborer fièrement les couleurs des familles Stark, Targaryen ou Bolton. Ainsi, Ramsay, Daenerys, Robb Stark, ou encore John Snow déambulaient dans les rues de Merravilla. Pour pousser plus loin la fan attitude, un trône de fer était même présent pour s'y faire photographier. Un Alastor Maugrey a été également aperçu parmi la foule d'elfes, de princesses, d'orques et de chevaliers. 

Quant à ceux qui désiraient se poser au calme tout en se cultivant : conférences, stages de magie ou atelier de chamanisme étaient proposés.

Cette édition 2016 a été spéciale puisque le festival a soufflé ses dix bougies d’existence. Pour l’occasion, les organisateurs avaient prévu pleins de surprises et notamment un grand concert pour mettre le feu à Merville-Franceville, devenue le temps d'un weekend Merravilla. Une grande soirée qui s’est ouverte avec le groupe Pagan Noz, poursuivi par Ouberet et conclut par le célèbre Naheulband. Que du beau monde pour danser jusqu’au bout de la nuit.

La fantasy selon Cidre & Dragon, c’est aussi faire une belle place à la littérature avec la participation de quelques figures du genre, à travers la présence d'auteurs et d'illustrateurs. Même si ce festival n'est pas en premier lieu littéraire, au vu du nombre croissant d'auteurs et d'illustrateurs présents, on peut dire qu'il s'impose peu à peu comme une référence en commençant par attirer des grands noms de la fantasy, à l'image de Nathalie Dau. 
Et c’était également l'occasion pour Fantasy à la carte de retrouver des auteurs français très prometteurs comme James Tollum et Valentin Frété et de pouvoir discuter tranquillement avec eux de littérature près de leurs stands qui arboraient d'ailleurs fièrement leur dernier roman paru. 

Contre vents et marées, le public a bravé les intempéries pour venir s'immerger dans le monde merveilleux de la fantasy au plus grand plaisir des exposants. Avec pas moins de 70 000 visiteurs sur 2 jours, il y avait moyen de se faire plaisir et d'oublier le quotidien.

Fantasy à la carte

17/09/2016

James Tollum, Djinn, le royaume d'Obrazim

Avec Djinn, le royaume d'Obrazim, James Tollum rempile pour une aventure inédite. Or, qui dit nouveau récit, dit nouveau décor et nouveaux héros. En effet, il a mis provisoirement de côté les elfes, les nains, les magiciens pour embarquer son lecteur dans un cadre des mille et unes nuits.

Djinn c'est une fantasy aux notes sucrées d'Orient où l'on côtoie tantôt la cour du roi d'Obrazim, tantôt la cour des miracles de Narfat, le roi de la guilde des voleurs. L'auteur oppose volontairement deux mondes, l'un riche, l'autre pauvre afin d'offrir à ses lecteurs un voyage dépaysant.

Ce nouveau livre raconte l'histoire de Taran, un jeune orphelin, apprenti-voleur appartenant à la guilde qui, en compagnie des membres de sa caste vont mettre tout en oeuvre pour impressionner leur chef afin d’accéder à la place qu'ils souhaitent. Et comment attirer l'attention des plus grands truands d'Obrazim ? Peut-être en enlevant la princesse du royaume en échange d'une rançon. Ingénieux ? Dans d'autres circonstances, c'est un stratagème qui aurait pu fonctionner sauf que ce roman est une grande épopée et James Tollum ne va pas manquer de leur mettre des bâtons dans les roues. Sinon ce ne serait pas drôle, n'est-ce pas ?

Avec ce nouveau roman, l'auteur ne fait que confirmer la grande qualité de sa plume. Un fait que l'on n'avait pas manqué de remarquer lors de la découverte de la trilogie de La prophétie des éléments. Personnellement, je n'ai pas été déçue, le récit est fluide, rocambolesque et aventureux à souhait. Il met à l'honneur des héros dignes des grands cycles de fantasy. La magie est toujours aussi présente pour ensorceler chacune des lignes de ce livre. Son fonctionnement est complexe et terriblement astucieux. Sans vous en révélez la teneur, sachez que les astres y auront un rôle à jouer. 

James Tollum a fait un vrai travail d'orfèvre sur ce texte en ne laissant rien au hasard pour passionner quiconque le lira. 

Avec Djinn, Le royaume d'Obrazim, James Tollum table fort car il se classe tout simplement en tête des romans de fantasy, coups de cœur de la rentrée. 

Fantasy à la carte

James Tollum
Djinn, le royaume d'Obrazim
Les Editions du Net