Après une première incursion réussie dans l'univers ténébreux de Victor Dixen, me voici de retour à Vampyria pour y continuer mon exploration et tenter d'y percer tous les mystères.
Résumé :
Depuis sa victoire à la compétition de la Gorgée du Roy, Jeanne Froidelac alias Diane de Gastefriche est devenue écuyère du Roy. La voici donc au plus près du pouvoir pour assurer son rôle d'agent de renseignement pour la fronde. Seulement, elle est envoyée à Paris avec deux de ses homologues pour débusquer celle qui se fait appeler la Dame des Miracles et menace le Roy de faire déferler ses goules sur le royaume s'il ne la fait pas Reyne de Paris. Pour ce monarque absolu, le chantage est inacceptable alors son ordre est simple, arrêter cette impostrice qui rêve d'éclipser le soleil pour qu'elle lui révèle tous ses secrets. Mais pour Jeanne, il est hors de question de permettre au Roy d'acquérir davantage de pouvoir, il lui faudra donc éliminer la menace. Mais toute rusée qu'elle est, pourra-t-elle réellement faire le poids face à toutes ces forces en présence ?
Mon avis :
La Cour des Miracles s'ouvre sur ce même récit entraînant auquel Victor Dixen nous a habitué dans son premier volet. En effet, le rythme y est toujours aussi soutenu avec une succession de rebondissements auxquels on ne s'attend absolument pas.
Dans ce tome 2, la plume de Victor Dixen nous entraîne à perdre haleine dans le dédale de ce Paris revisité aux quartiers renommés, à l'image de Saint-Michel, Saint-Supplice ou Saint-Lazare devenus respectivement Sang-Michel, Sang-Supplice et Sang-Lazare. Mais quoi d'étonnant quand le pouvoir est entre les canines des vampires que les lieux soient rebaptisés à leur image, n'est-ce pas ! Aussi, sous le regard attristé de Jeanne, on découvre une ville crasseuse peuplée d'âmes résignées. Comprimé entre l'autorité implacable de Louis XIV imposant des règles liberticides et mortifères et la folie impérialiste d'une femme se rêvant reine, le peuple de Paris est épuisé et désespéré de se voir sacrifier sur l'autel de l'ambition.
C'est un décorum qui sert parfaitement les desseins de Victor Dixen car il y voit là l'occasion de mettre en lumière les excès poussant à la mégalomanie et au despotisme. En effet, il se plaît à explorer les méandres de la psychologie qui poussent une âme, même pourvue initialement des meilleures intentions, à dériver et se parjurer.