Féministe engagée, Louise Mey est surtout connue pour ses thrillers et ses romans noirs. En 2022 elle publie L'orage qui vient, un roman de science-fiction et témoigne ainsi de son désir d'explorer d'autres Imaginaire.
Depuis mars, ce roman est de retour sur les étals des libraires avec la sortie du format poche.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse.
Résumé :
Mila vit avec sa mère au sein d'une petite communauté peuplée de femmes depuis la Rétractation du monde. La vie y est paisible jusqu'à l'arrivée soudaine d'un homme prénommé Nathan se portant volontaire pour les aider. Mila est la seule à se méfier de cet étranger, sentant des mauvaises ondes émanées de lui. Arrivera-t-elle à se faire entendre des siens avant qu'il ne soit trop tard?
Mon avis :
Dans L'orage qui vient, Louise Mey nous plonge dans un univers postapocalyptique où le monde est soumis à ce que l'on appelle la Rétractation. L'ultra consumérisme, l'économie de marché ont eu raison de la société. Celle-ci a implosé dispersant les humains en îlot de survie ici ou là. Ils tentent de survivre en communauté. Certains y parviennent mieux que d'autres, à l'image de celle de Mila. Leur petite nombre, leur sororité, leur concertation collective pour tous sujets sont autant d'éléments favorables à leur bon fonctionnement. En outre, elles disposent d'une source naturelle miraculeuse qui leur donne un avantage certain mais a la contrepartie d'éveiller la convoitise.
L'existence de cette Eau si particulière donne au récit son caractère surnaturel. En effet, Louise Mey a choisi de mélanger les genres pour donner à son texte une saveur très particulière. D'autant que les notes ésotériques ne s'arrêtent pas à cette forme de magie puisque l'ombre de créatures fantastiques plane également sur ce récit.
La force de ce texte est de laisser le doute peser quant aux intentions maléfiques ou protectrices de cette présence fabuleuse.
L'orage qui vient est un récit court et entraînant. L'autrice y balaie de nombreuses thématiques toutes plus intéressantes les unes que les autres.
Déjà, elle a choisi de mettre en lumière des portraits de femmes qui se sont libérées par choix ou par accident de la vie de la tutelle des hommes. Ainsi, elles assument leur destin et l'affrontement avec force et courage sans un quelconque commandement masculin. Et lorsqu'elles recroisent la route d'un homme, elles finissent par y voir clair et retrouver leur unité.
A travers la créature du loup-garou, Louise Mey revisite la figure du monstre. Celle-ci est trompeuse comme peuvent l'être souvent les apparences. Ici, le prédateur prend bien des visages et le plus dangereux n'est pas forcément celui que l'on pense au premier abord.
Louise Mey met l'âme humaine à nu dans son récit en explorant ses réflexions tortueuses et ses sentiments parfois destructeurs.
Cette histoire est à la fois sombre et belle. L'ambiance y est plutôt clair-obscur car l'autrice flirte avec les codes de l'horrifique et donne ainsi à son texte une atmosphère lourde et troublante. Le mystère est là, diffus et captivant.
Les protagonistes sont quant à eux fort intéressants surtout cette jeune Mila qui se dévoile à nous que lentement. Complexe, entière et passionnée, elle est ici autant en quête d'elle-même qu'animée par la volonté farouche de protéger les siens. Natan, lui, incarne l'étranger. Il se présente comme un homme de bonne volonté mais dissimule des désirs plus dérangeants. Tous sont intrigants et se lancent dans une danse dont eux seuls comprennent le rythme.
Pour conclure :
Avec L'orage qui vient, Louise Mey signe une première incursion en Imaginaire fort réussie. Alors à quand la prochaine ?
Fantasy à la Carte
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