Née en 1965, dans l'Etat de New-York, Kristen Britain est une jeune auteure de fantasy. Elle s'est mise à l'écriture très tôt, dès l'âge de 9 ans. Et, à 13 ans elle publie son premier livre, un recueil illustré : Horse and Horsepeople. Elle a suivi des études de cinéma à l'université d'Ithaca et obtient son diplôme en 1987. Mais avant de se lancer dans l'écriture à plein temps, elle occupe le poste de garde-forestier pour les parcs nationaux. Puis, elle finit par s'installer dans une cabane en rondins dans le Maine où elle s'adonne à ses activités de prédilection : l'écriture, la lecture, le dessin, l'équitation, la guitare... Bien que novice, avec Cavalier Vert, elle signe un succès littéraire immédiat car remarqué dès 1999, en recevant le prix Locus du meilleur premier roman. Une distinction qui annonce donc un premier cycle de fantasy de haut-vol.
Ce cycle, c'est d'abord l'histoire d'une caste, d'un ordre de Cavaliers surnommés les Cavaliers Verts. En fait, ce sont des messagers du roi qui sont liés à ce dernier par une magie ancestrale. C'est également la destinée d'un royaume, celui de la Sacoridie dont la paix est bien souvent mise en péril par toutes sortes de menaces. Enfin Cavalier Vert nous conte les aventures d'une héroïne, la jeune Karigan G'ladheon. Alors qu'elle est renvoyée de son école pour avoir battu en duel le fils du gouverneur, elle rencontre sur le chemin du retour un Cavalier Vert mortellement blessé qui la charge de remettre un message au roi. Bien que réticente au début, elle finit par accéder à la demande du mourant. Mais son parcours ne sera pas une promenade de santé. Au contraire, la jeune fille va devoir affronter de nombreuses créatures maléfiques et autres bipèdes aux intentions douteuses qui mettront tout en œuvre pour l'empêcher d'atteindre sa destination.
Pour sa saga, Kristen Britain a imaginé un monde fabuleux dans lequel évoluent ses personnages. L'essentiel de l'action se déroule dans le royaume de Sacoridie qui s'étend de la mer Orientale à la baie d'Ullem à l'ouest. Cette vaste contrée est gouvernée par le roi Zacharie Basseterre. Elle est ceinturée au sud par le mur d'Yer qui constitue une barrière magique le protégeant du Voile Noir. Il y a plus de mille ans, l'héritier d'Arcosie, Allessandros del Mornhavon projetait d'envahir la Sacoridie pour y aspirer toute la magie. Son expédition en terre sacoridienne se solda par une guerre qui dura près de cent ans. Les Elétiens et les Sacoridiens durent unir leurs forces pour mettre un terme à la Longue Guerre et exiler Allessandros et ses engeances maléfiques dans le Voile Noir. Or, à l'origine la forêt de ce Voile Noir appartenait au royaume des Elétiens, connu sous le nom d'Argenthyne. Aujourd'hui ce peuple mystérieux à l'allure elfique s'est réfugié au nord de la Sacoridie, dans le Bois d'Elt. Ces êtres immortels sont doués de magie et certains ont parfois le don de divination. Existent aussi des Mages dont l'esprit subsiste dans chaque tour du mur d'Yer afin de le préserver des attaques du Voile Noir et d'assurer la continuité du chant magique des âmes piégées dans l'enceinte. La musique apparaît donc ici comme une arme puissante empêchant le Mal de s'infiltrer, enfin jusqu'à la fausse note. Quant aux Arcosiens qui ont survécu, ils se sont transmis leurs héritages de génération en génération et forment une société secrète se faisant appeler le Second Empire. Leur but ultime, précipiter la chute du mur d'Yer et permettre le retour de Mornhavon.
Pour contrecarrer ces plans maléfiques, entrent en scène les Cavaliers Verts, ces messagers du roi très spéciaux. Mais attention ne devient pas Cavalier, qui veut. En fait, il faut avoir l'aptitude d'entendre l'Appel. C'est une magie à laquelle on ne peut résister bien longtemps. Les personnes concernées y répondent tôt ou tard. Leur quartier général s'appelle le Drôme. Il est situé près du roi, dans la Cité de Sacor. Autre particularité de ces hommes et ces femmes, c'est le pouvoir magique et personnel qu'ils possèdent, et dont ils peuvent se servir à leur grée par l'intermédiaire de broches ensorcelées. Ces artefacts magiques sont dissimulés par un sort, et ne peuvent être reconnus que par les mages ou les Cavaliers eux-mêmes. A dire vrai, ce sont elles qui choisissent ces messagers hors norme. Enfin, dernière spécificité, la relation fusionnelle que les Cavaliers entretiennent avec leur monture. Des montures aux capacités étonnantes, d'ailleurs.
Le récit de Kristen Britain est donc clairement empreint de magie qui se manifeste aussi bien à travers les objets, les lieux que les personnes douées de pouvoirs.
Dans ce cycle, il est aussi question du Bien et du Mal qui s'affrontent continuellement. Bien évidemment, le Voile Noire est le territoire malfaisant par excellence. Y règnent Mornhavon et ses disciples depuis leur exil. Mais la Sacoridie est de plus en plus infiltrée par le malin. Il se manifeste sous la forme du Second Empire qui met tout en œuvre pour anéantir ce royaume et son peuple. Autre être pernicieux est le personnage de l'homme gris dont l'identité est encore tenue secrète mais dont le rôle risque d'être considérable au fur et à mesure de l'aventure. N'oublions pas qu'il est à l'origine de la brèche dans le mur d'Yer. Mais d'autres formes de maléfices existent, ce sont par exemple les nombreux complots que le roi et ses proches doivent déjouer. Le pouvoir et le trône suscitent bien des convoitises. Il faudra que le souverain garde son sang-froid à toute épreuve pour tenir son trône. Quant au Bien, il se caractérise dans le récit par le roi Zacharie, l'ordre des Cavaliers Verts, et celui des Boucliers Noirs (ces Armes chargées d'assurer sa sécurité). Tous ces protagonistes œuvrent pour le bien du royaume et des peuples, ainsi que pour la paix.
Petite touche personnelle de l'auteure qui propose une fantasy plus féminine en
donnant dans son texte la prépondérance à une jeune femme. Ici, il conviendra donc de parler de romantic fantasy. Ce courant qui met à l'honneur des guerrières ou des magiciennes connaissant guerres et luttes pour le pouvoir, et une vie d'aventurière ne leur interdisant pas de mener à bien des quêtes sentimentales ou de vivre des tragédies. Ce sous-genre, largement écrit par des femmes, explose au moment du mouvement féministe et développe des récits dans lesquels les femmes ne subissent pas le joug des hommes. C'est bien entendu le cas de Karigan G'ladheon qui mène sa vie à sa guise, sous-entendant qu'elle ne dépend pas d'un homme. Elle prône liberté et indépendance. Même si c'est malgré elle, sa vie n'est faite que d'aventures. En fait, en devenant Cavalière, elle vend ses services au roi et n'agit que dans l'intérêt du royaume. Ses quêtes sont donc multiples car chaque mission royale en devient une à part entière. Karigan apparaît comme la « clé de voûte » dans cette lutte du Bien et du Mal car elle est celle qui peut faire basculer les choses. Elle est la personne qui fera la différence entre victoire et défaite. Même si elle noue des liens sentimentaux avec différents protagonistes de l'histoire, elle n'en demeure pas moins condamner à ne pouvoir vivre son grand Amour. Celui-ci lui est refusé car impossible. Ce sera sans doute sa plus grande tragédie car une vie solitaire s'ouvre devant elle si elle n'est pas prête à trahir son cœur. N'oublions pas que la romantic fantasy est le pendant féminin de l'heroic fantasy. D'où l'aspect de guerrière solitaire mis en avant ici.
donnant dans son texte la prépondérance à une jeune femme. Ici, il conviendra donc de parler de romantic fantasy. Ce courant qui met à l'honneur des guerrières ou des magiciennes connaissant guerres et luttes pour le pouvoir, et une vie d'aventurière ne leur interdisant pas de mener à bien des quêtes sentimentales ou de vivre des tragédies. Ce sous-genre, largement écrit par des femmes, explose au moment du mouvement féministe et développe des récits dans lesquels les femmes ne subissent pas le joug des hommes. C'est bien entendu le cas de Karigan G'ladheon qui mène sa vie à sa guise, sous-entendant qu'elle ne dépend pas d'un homme. Elle prône liberté et indépendance. Même si c'est malgré elle, sa vie n'est faite que d'aventures. En fait, en devenant Cavalière, elle vend ses services au roi et n'agit que dans l'intérêt du royaume. Ses quêtes sont donc multiples car chaque mission royale en devient une à part entière. Karigan apparaît comme la « clé de voûte » dans cette lutte du Bien et du Mal car elle est celle qui peut faire basculer les choses. Elle est la personne qui fera la différence entre victoire et défaite. Même si elle noue des liens sentimentaux avec différents protagonistes de l'histoire, elle n'en demeure pas moins condamner à ne pouvoir vivre son grand Amour. Celui-ci lui est refusé car impossible. Ce sera sans doute sa plus grande tragédie car une vie solitaire s'ouvre devant elle si elle n'est pas prête à trahir son cœur. N'oublions pas que la romantic fantasy est le pendant féminin de l'heroic fantasy. D'où l'aspect de guerrière solitaire mis en avant ici.
Cavalier Vert est un premier cycle de fantasy réussi. Kristen Britain y mêle tous les éléments essentiels au genre : magie, guerre, créatures maléfiques, artefacts, mystères, complots. Un récit si bien écrit que l'on ne s'ennuie pas le moindre instant. On peut le dire Kristen est une magicienne des mots car le charme opère à peine le livre entamé. Un cycle prometteur d'une auteure à découvrir au plus vite.
Fantasy à la carte