L'influence du "gaming" à la littérature

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05/01/2022

Jasmine Sahiri, Sigillum Dei, tome 1, Le Marteau des Sorcières, éditions L'Alchimiste

Jasmine Sahiri, Sigillum Dei, tome 1, Le Marteau des Sorcières
éditions L'Alchimiste

Chez Fantasy à la Carte, on commence l'année avec une nouvelle voix de l'Imaginaire qui signe avec Le Marteau des Sorcières, son premier cycle destiné à la jeunesse. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions L'Alchimiste, je remercie Lionel Cruzille pour l'envoi de ce service presse. 

Dans ce premier tome, intitulé Sigillum Dei, on fait la connaissance d'une aristocrate, âgée de 11 ans, qui se prénomme Helena. Délaissée par sa mère, qui lui préfère les mondanités et par son père, souvent aux abonnés absents, car parti en expéditions archéologiques, Helena ne rêve que d'évasion et de grande aventure que lui procurent toutes ses lectures. Invitée à passer Noël chez sa grand-mère paternelle qu'elle ne connait pas, elle est totalement enchantée par ce voyage dans le Kent. Accompagnée de sa femme de chambre et de son meilleur ami, Tim, elle découvre l'étrange manoir de Worcester et surtout le mystérieux village de Pluckley, riche en histoires effrayantes. Voilà de quoi alimenter l'imagination débordante d'Helena, d'autant qu'elle n'a pas oublié l'étonnante demande de cette vieille dame rencontrée sur le quai de la gare : retrouver le Sigillum Dei, littéralement le sceau de dieu. Or, en trouvant, dans la bibliothèque de sa grand-mère, un exemplaire du brûlant et controversé Malleus Maleficarum de l'inquisiteur Henri Institoris, sa curiosité s'est éveillée. Pour elle, cela ne peut pas être le fruit du hasard, alors elle décide d'approfondir la question en menant l'enquête. Une investigation qui va l'emmener à emprunter des chemins tortueux car elle devra affronter bien des dangers, y compris se frotter à celui que l'on appelle le Mage noir. Pour Helena, plus le temps de reculer car des vies sont en jeu mais du haut de son jeune âge, sera-t-elle réellement capable de triompher du Mal ? 

Le Marteau des Sorcières est un récit captivant à la confluence des genres car il mêle le fantastique à l'Histoire tout en empruntant des éléments au roman policier. 

L'autrice nous attache aux pas d'une jeune héroïne qui s'est lancée dans la quête d'un artefact magique, le Sigillum Dei, censé ouvrir la porte du royaume des anges. Or, pour l'aider dans ses investigations, elle dispose du Malleus Maleficarum qui la conduit sur les traces du très inquiétant inquisiteur qui en est l'auteur, ainsi qu'à celles de ses victimes, notamment une en particulier qui, en lui échappant, lui a inspiré cet ouvrage infâme afin que cela ne se reproduise plus jamais. 

Pour donner un cadre d'action idéal, Jasmine Sahiri a eu l'ingénieuse idée de faire se dérouler l'essentiel de ce premier roman à Pluckley, un petit village anglais qui a la sympathique réputation d'être le lieu le plus hanté d'Angleterre. En effet, cette charmante bourgade abriterait officiellement au moins douze fantômes même si la rumeur en compte bien davantage. D'ailleurs, l'autrice intègre à son intrigue certains de ces célèbres fantômes comme la dame en rouge qui est toujours à la recherche de son bébé en continuant à hanter le cimetière local ou encore celui d'un instituteur qui se serait mystérieusement pendu pour des raisons inconnues. Dans ce roman, l'atmosphère est lourde, propice aux frissons mais dans la limite du raisonnable au vu du jeune public visé. 

Dans Le Marteau des Sorcières, on plonge donc dans un univers ésotérique bien construit car il donne envie d'en savoir plus sur les figures historiques citées et offre à la jeune génération une belle porte d'entrée à l'Imaginaire et à l'Histoire. 

De même que le duo formé par Helena et Tim est un tandem agréable à suivre. Complices, ils n'en demeurent pas moins aux antipodes l'un de l'autre. Si Helena est plutôt frondeuse, Tim, lui, est davantage timoré. Effrayé par toutes ces apparitions d'outre-tombe, il rêve bien souvent de rentrer à Londres avant l'heure. Néanmoins, comme il voue un véritable attachement à la jeune Helena qu'il fait, au final, fi de ses peurs pour affronter les dangers à ses côtés. Téméraire et intelligente, la jeune fille, elle, ne s'en laisse pas compter, et prend l'aventure à bras le corps pour mener ses investigations jusqu'au bout. 

Sigillum Dei nous plonge dans une aventure avec un grand A qui s'avère aussi passionnante que mystérieuse. Tous les ingrédients sont là pour nous faire apprécier ce premier roman qui inaugure un cycle très prometteur.

Fantasy à la Carte

Informations

Jasmine Sahiri
Sigillum Dei
Tome 1
Le Marteau des Sorcières
9782379661198
308 pages
Editions L'Alchimiste 

Lien vers le site

24/05/2021

Claude Diologent, Les Chemins de L'Alchimiste, Les éditions L'Alchimiste

Claude Diologent, Les Chemins de L'Alchimiste, éditions L'Alchimiste

Les éditions L'Alchimiste s'y entendent pour faire connaître de nouvelles voix de l'Imaginaire. D'ailleurs, chaque nouveauté qui vient enrichir leur catalogue est souvent synonyme de belle découverte. Aujourd'hui ne fera pas exception à hier puisque je m'en viens vous parler de l'un de leurs nouveaux romans, Les Chemins de L'Alchimiste de Claude Diologent, paru récemment. 

Mais avant de rentrer dans les détails, il est temps de remercier Lionel Cruzille et les éditions L'Alchimiste pour ce nouveau partenariat. 

Rouen, 1560, Martin est apprenti chez un apothicaire réputé. Il y apprend les vertus des simples et leurs différents usages pour confectionner baumes, sirops, élixirs et autres remèdes censés soigner les maux du quotidien. Discipliné et de nature curieuse, le maître apothicaire voit en Martin des qualités pour faire de grandes choses. C'est pourquoi, il concède à l'initier aux bases de l'alchimie, un savoir secret et ancestral à ne pas mettre entre toutes les mains. Alors que des heurts entre catholiques et huguenots éclatent ici ou là à Rouen et ailleurs en France, Martin doit prendre la route pour accomplir son destin. Enfin, si l'Histoire lui permet, évidemment, car dans un monde au bord du gouffre, rien n'est moins sûr !

Avec Les Chemins de L'Alchimiste, Claude Diologent signe un roman mêlant ésotérisme, spiritualité et Histoire. Il insère son récit dans le cadre rude et violent des guerres de religion. Une période historique sombre qui a ouvert la porte à toutes les exactions en leur donnant une normalité. Ainsi, la menace de la vengeance huguenote d'un côté et les représailles catholiques de l'autre pèsent continuellement sur les pas de Martin. En fonction de quelle tutelle tombe la ville où il réside dépend finalement son salut. Or, son statut d'apothicaire ne le protège en rien car la suspicion règne et la délation s'infiltre partout. D'autant que l'existence des alchimistes est admise et il est de notoriété qu'une apothicairerie est un lieu idéal pour ce genre de pratiques. Ainsi, mêler quête ésotérique et conflits religieux contribuent fortement à donner à ce texte sa dimension cabalistique. Le récit est d'autant plus captivant, délayant ainsi ses mystères au compte goutte. 

En plus de ce passé historique chargé, l'auteur met également en exergue la quête spirituelle que mène le héros. Sur les chemins de l'alchimie, savoir et divin se croisent pour faire émerger le pouvoir suprême. Pour trouver sa voie, Martin se nourrit autant des conseils de ses maîtres que de ses lectures des savants et médecins renommés tels Ambroise Paré et Paracelse. Le but n'est pas des moindres puisqu'il s'agit d'atteindre la pierre philosophale et à travers elle, l'immortalité. Objet de toutes les convoitises qui le mettra en danger plus souvent qu'il ne l'aurait souhaité tout en donnant à sa vie un soupçon d'aventure et de frissons.

Même si l'auteur dissémine ici ou là quelques bonnes scènes d'action, l'ensemble de son récit dégage une vraie sérénité car la quête que Martin réalise avec son âme sœur tient davantage de la foi et de la connaissance. La rationalité se mêle à l'inexplicable pour nous plonger dans une aventure teintées d'un léger fantastique. 

Les Chemins de L'Alchimiste nous raconte aussi la destinée de deux êtres : Martin et Norine liés par un amour puissant qui va les conduire à l'impossible. Cette quête de l'immortalité n'est donc point solitaire et passe par la connaissance de l'autre et la fusion du masculin et du féminin. L'amour et l'amitié transcendent ce texte pour nous offrir également une histoire débordante de nobles sentiments et d'émotions. 

Ici, la douce Norine s'impose en personnage fort qui porte son mari en lui donnant la force nécessaire pour accomplir son destin. Point d'héroïne effacée entre ces lignes mais une femme charismatique au caractère affirmé. Quant à Martin, on le voit devenir un homme au fil des pages. A travers la mission qu'il s'est fixée, il s'affirme et prend de la maturité au fur et à mesure des chapitres. Entre doute et assurance, Martin est un personnage crédible et attachant que l'on apprécie de suivre dans ses pérégrinations.

Les Chemins de L'Alchimiste nous conduisent sur les chemins dérobés d'une magie secrète, transmise d'initié en initié.

Avec une belle fluidité, Claude Diologent nous relate finalement une histoire pavée de nombreux mystères. 

Fantasy à la Carte

Informations

Claude Diologent
Les Chemins de L'Alchimiste
978-2-37966-091-7
310 pages
Editions L'Alchimiste

27/10/2020

H. Laymore & M. Laneret, Les Sentes Rouges, préquel, Lyon des Cendres, éditions L'Alchimiste

H. Laymore & M. Laneret, Les Sentes Rouges, Préquel, Lyon des Cendres
éditions L'Alchimiste

Avant que le troisième volet de Lyon des Cendres paraisse, je voulais vous parler des Sentes Rouges qui fait office de préquel à ce cycle ésotérique.

Mais avant d'aller plus loin, j'adresse mes remerciements à Lionel des éditions L'Alchimiste pour ce nouveau partenariat.

Juin 1792, alors que la France est en pleine guerre contre la Prusse, une série de meurtres sanglants est perpétrée du côté de l'Alsace. Même si la mort est légion en ces temps troublés, le modus operandi de celui que l'on surnomme "Klingemann" est suffisamment odieux pour déranger Paris. C'est Lucia Schwantsein, chasseuse de profession, qui est mandatée pour le traquer, voir le tuer si une arrestation n'est pas possible. Alsacienne de naissance, elle connait bien les lieux et le patois local, cela lui sera sans doute utile pour mener à bien sa dangereuse mission. Mais n'est-ce pas folie que de s'engager seule et si peu armée dans cette traque mortelle ? 

Dans Les Sentes Rouges, on en apprend plus sur cette société d'alchimistes qui est à l'oeuvre dans Lyon des Cendres. H. Laymore s'est associé à M. Laneret pour lever le voile sur cet étrange savoir que ces magiciens manipulent. Mélange de magie et de science qui leur permet de relever les morts. En traquant un criminel, l'héroïne de ce récit nous met sur la piste de celui qui agit dans l'ombre et à force de recherches, a trouvé le moyen de tromper la mort. Sans le savoir, Lucia va permettre à un agent de cette secte cabalistique d'apporter le chaînon manquant afin que ces derniers accomplissent leur grande oeuvre que l'on découvre dans Lyon des Cendres. En outre, la guerre que mène la France contre la Prusse et l'Autriche est le paravent idéal pour notamment ramasser des montures tombées au combat et mener à bien leur chasse aux sorcières afin de débusquer celle qui fut une grande alchimiste pour lui extorquer le fruit de ses recherches. Seulement l'immortalité a un prix, elle n'est ici ni belle ni bienheureuse. Dans cette fantasy uchronique, la magie est donc étroitement liée à la mort et à travers elle, à la quête d'immortalité. Elle se drape donc de notes sombres et effrayantes car la mort est douloureuse et cruelle comme va en faire les frais celle qui pensait la vaincre. C'est donc une histoire qui s'écrit avec des larmes de sang et donne le ton à l'imaginaire de H. Laymore. 

Plus qu'une chasse à l'homme, c'est bien dans une chasse aux sorcières que nos deux écrivains nous entraînent. Toujours d'actualité en 1792, elle colore ce récit d'un soupçon d'hystérie collective avec ces paysans qui se laissent convaincre du bien fondé d'un bûcher afin de mettre fin aux exactions survenues dans leur région. 

La sorcellerie est bien au cœur de ce préquel d'autant que H. Laymore et M. Laneret ont même choisi pour héroïne une sorcière. Issue d'une lignée de magiciennes, elle goûte peu à cette traque dont ses homologues sont encore les victimes. C'est donc grâce à son don, cet œil magique qu'elle dissimule à la vue de tous, qu'elle peut remonter la piste de ce criminel et comprendre d'ailleurs que la magie se cache derrières ses meurtres. Lucia est une héroïne solitaire. Femme forte et déterminée, elle trace sa route sans jamais se laisser corrompre ni se détourner de son but. Endurcie par la vie et isolée par son héritage ésotérique, elle mène sa quête tambour battant ne nous laissant finalement aucun répit dans la lecture de ce livre.

Avec Les Sentes Rouges, on renoue avec l'univers que H. Laymore a bâti dans Lyon des CendresAvec M. Laneret, ils signent une intrigue riche, surprenante et sans temps mort. 

Fantasy à la Carte

A lire aussi sur le blog mes avis sur Le Serment du Corbeau et Les Chants de la Sombre

H. Laymore & M. Laneret
Les Sentes Rouges
Préquel
Lyon des Cendres
Editions L'Alchimiste

09/10/2020

Florian Paret, Le Maître Horloger, tome 1, La Complainte des Ombres, éditions L'Alchimiste

Florian Paret, Le Maître Horloger, tome 1,
  La Complainte des Ombres, éditions L'Alchimiste

En ce Mois de l'Imaginaire, les éditions L'Alchimiste accueillent dans leur catalogue une nouvelle plume française de fantasyAvec La Complainte des Ombres, Florian Paret signe un premier récit très prometteur. 

D'une nouvelle, ce récit est devenu un diptyque dont le premier volet paraît le 13 octobre prochain. Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions L'Alchimiste, je remercie Lionel Cruzille pour l'envoi de ce nouveau service de presse. 

On y suit les tribulations d'un jeune garçon répondant au nom d'Elvin Rivière. Fils d'horloger, Elvin est un être solitaire qui souffre de la disparition prématurée de sa mère et vit mal sa scolarisation tardive. Il ne s'intègre pas avec les autres enfants qui lui font bien ressentir sa différence. Mais tout change avec l'arrivée d'un nouvel élève, et la seconde ombre qu'il possède y est sans doute pour quelque chose. Cela fait de lui un être à part comme Elvin l'est lui-même dans le regard des autres. En tout cas, une amitié se noue très vite entre ces deux-là qui deviennent inséparables. Ce n'est qu'en grandissant qu'Elvin apprend que son père n'est pas un simple horloger. En effet, il est détenteur d'une magie qui se transmet de père en fils. A lui maintenant d'accepter ou non son étrange héritage.

Avec La Complainte des OmbresFlorian Paret se fait l'auteur d'un récit sombre et merveilleux qui met en lumière un univers teinté de fantasy. La magie existe même si peu d'élus y ont accès. Les maîtres horlogers, par exemple, possèdent la magie du temps. Grâce à des mots de pouvoir, ils peuvent ainsi remonter le temps pour revivre des souvenirs. Mais comme toute magie, elle a un prix et ne doit donc jamais servir à un usage personnel, mais seulement être utilisé pour le bien d'autrui.  En outre, l'auteur s'est également réapproprié ici l’archétype de la sorcière puisque l'on rencontre aussi des femmes qui mettent leurs connaissances des plantes au service du soin. Elles disposent également de pouvoirs dont elles se servent lors de la fabrication de potions et autres onguents. L'autre forme de magie que l'on croise entre ces lignes est celle des ombres, dont on ne sait finalement que peu de choses, et pour cause : elle est l'un des enjeux de ce roman comme l'atteste son titre. D'ailleurs, le meilleur ami d'Elvin est lui-même un tailleur d'ombres comme son père le fut avant lui. A la demande de clients fortunés, il leur coud donc une ombre qu'il a préalablement taillé. Cette ombre devient ainsi un compagnon et un protecteur, fidèle jusque dans la mort de son maître. On prend vite conscience que cette magie est puissante et dangereuse même si ses dangers restent encore méconnus pour la plupart des gens. 

Relaté à la première personne, ce récit nous attache aux pas d'Elvin Rivière. C'est un garçon fragile, marquée par la vie et la mort. On l'apprécie dès les premiers chapitres. Malmené par les autres, il s'épanouit aux côtés d'amis rares et précieux. On plonge à pieds joints dans son histoire jusqu'à partager ses joies et sa détresse. Elvin, c'est le portrait de monsieur tout le monde. Il n'y a rien d'héroïque dans sa personnalité mais c'est un garçon déterminé qui se laisse submerger par ses émotions au point qu'elles vont l'entraîner à sa perte. Mais peut-on réellement influer sur son destin ? 

A travers lui, l'auteur introduit un élément narratif récurrent des livres de fantasy : la quête initiatique. Si dans un premier temps, il s'agit surtout pour Elvin de trouver sa place dans la société, cette quête prend un sens plus grave par la suite car c'est sur un chemin tortueux qu'il s'engage. Dépassé par ses pouvoirs, aveuglé par le chagrin, il cherche à atteindre l'immortalité, mais à ce jeu-là, il pourrait surtout s'y brûler les ailes. Si le début du roman est surtout consacré à faire connaissance avec cet étonnant héros, l'auteur accélère le rythme dans la seconde moitié du livre pour nous laisser sur un final presque insoutenable.

Pour un premier récit, Florian Paret s'avère être un bon conteur. On se laisse facilement charmer par sa fantasy. Maintenant que l'intrigue est posée, je dois avouer que je suis impatiente de lire la suite et de découvrir son dénouement. Affaire à suivre. 

Fantasy à la Carte

Florian Paret
Le Maître Horloger
Tome 1
La Complainte des Ombres
Editions L'Alchimiste

18/09/2020

Lionel Cruzille, Le Concile de Merlin, intégrale, éditions L'Alchimiste

Lionel Cruzille, Le Concile de Merlin, Intégrale, éditions L'Alchimiste

Avec la réédition du Concile de Merlin de Lionel Cruzille, les éditions L'Alchimiste inaugurent leur nouvelle collection d'intégrales illustrées. Après un financement participatif réussi, le voici qui débarque dans leur catalogue. Je dois vous avouer que j'étais très impatiente de l'avoir entre les mains. En tant qu'amatrice de fantasy arthurienne, j'avais, depuis longtemps, envie de lire ce cycle. Sa réédition en beau-livre m'a donc offert une belle occasion de m'y plonger. Je remercie au passage Lionel Cruzille de l'intérêt qu'il porte à Fantasy à la Carte, ainsi que pour l'envoi de ce superbe ouvrage. 

Le Secret

Après la mort d'Arthur à la bataille de Calann, Merlin est contraint de fuir l'île de Bretagne pour se réfugier au cœur de la forêt de Brech El Lean. Face à la montée grandissante du christianisme, il convoque dans le plus grand secret sa fille, Gwendaëlle, ainsi que quelques druides et moines influents. Il souhaite un rapprochement avec l'Eglise afin de sauvegarder l'héritage de l'ancienne religion. Alors pour montrer sa bonne foi, il est prêt à dévoiler l'existence de manuscrits araméens traitant de la vie du Christ. Seulement, ce trésor inestimable pourrait lui coûter cher et mettre bien d'autres vies en péril. Ainsi, c'est dans une course contre la montre qu'il entraîne sa fille qui devra aussi bien échapper à la surveillance de l'Eglise que déjouer les plans diaboliques de druides renégats. 

Les Pèlerins du Temps

Dans ce second volet, on retrouve Gwendaëlle, Gildas et Iloan qui parcourent le monde en quête de tous les manuscrits. Face à la menace grandissante de l'Eglise, ils n'ont pas d'autres choix que de les rassembler pour les mettre en sûreté. Au fur et à mesure de leurs pérégrinations, ils vont de découverte en découverte. Tandis que Gildas s'emploie à les traduire pour mieux comprendre cet étonnant héritage, Gwendaëlle, elle, en apprend plus sur le passé de son célèbre père, ainsi que sur elle-même. Tous deux prennent consciences qu'ils mènent une mission peu ordinaire, ils sont comme d'autres avant eux des Pèlerins du Temps, autrement dit les gardiens d'un savoir qui dérange et qui risque même d'ébranler toute la chrétienté. 

Graal

Graal conclut cette trilogie en apothéose de révélations. Alors que Gwendaëlle et Gildas tentent de poursuivre l'oeuvre initiée par Merlin et ses amis afin de préserver ce prodigieux héritage, l'Ombre est de nouveau à leurs trousses. La confrontation semble inévitable. Sauront-ils la mettre une nouvelle fois en échec et faire face à la pluie de secrets qu'elle ne va pas manquer de mettre à jour ? 

Le mythe arthurien est une porte ouverte sur un imaginaire infini. Beaucoup d'auteurs sont fascinés par ces légendes au point d'insérer leurs propres récits au cœur de ce précieux patrimoine. Avec Le Concile de Merlin, Lionel Cruzille suit l'exemple de ses homologues. Seulement, il est l'un des rares à avoir voulu explorer les événements après la mort d'Arthur, tué par Mordred à la bataille de Calann. Ainsi, son histoire prend corps en pleine montée du christianisme faisant reculer, puis disparaître le paganisme. En outre, la disparition d'Arthur sonne le glas de l'unité des Bretons et le royaume tombe aux mains des Angles, des Saxes et des Pictes. Ce contexte est donc propice à l'émergence d'une intrigue nourrie de complots. Ainsi, les protagonistes de Lionel Cruzille, qu'ils soient réels ou fictifs, se retrouvent immerger dans une chasse aux sorcières menée, aussi bien par l'Eglise corrompue que par des druides traîtres. Les enjeux sont donc multiples. Il s'agit autant de protéger des manuscrits renfermant des vérités oubliées de la chrétienté que de sauvegarder le savoir ancestral des druides. Secrets et mensonges sont les maîtres-mots de cette aventure, et donnent à ce texte sa dimension passionnante. En effet, une véritable aura de mystère plane sur cette trilogie. 

Avec Le Concile de Merlin, l'auteur fait une autre lecture du christianisme. Il établit des ponts entre l'ancienne et la nouvelle religion qui éclairent sous un nouveau jour les textes sacrés. Très bien documenté, son récit tient la route et s'inscrit parfaitement dans les grandes heures de l'Histoire. C'est pourquoi, on croise entre ces lignes des personnalités qui ont marqué leur époque comme Benoît de Nursie qui a inventé la fameuse règle monastique des Bénédictins ou Gildas le sage, un ecclésiastique rendu célèbre par son sermon De Excidio et Conquestu Britanniae, une source majeure de l'histoire de Grande-Bretagne des Ve et VIe siècle. D'autre part, les ombres d'Arthur et de Merlin planent également sur cette trilogie. Ici, Lionel Cruzille a pris la liberté de donner une fille à Merlin. C'est à travers ses yeux que l'on prend connaissance de cette histoire. Même si son père s'est volatilisé, il lui a laissé des journaux et un héritage à préserver. A travers eux, un lien ténu subsiste avec ce personnage mythique des légendes arthuriennes. L'auteur nous dévoile une autre facette de ce héros et lève le voile sur certains de ses hauts-faits, ainsi que sur ceux de son disciple, Arthur. Il n'y a donc pas que Myrdhin Emrys qui disposaient de pouvoirs à caractère magique, Arthur ainsi que de nombreux druides et moines qui leur sont contemporains en avaient également. Tous sont des mages, certains sont devins, d'autres guérisseurs ou combattants. A travers eux, Lionel Cruzille donne à sa trilogie son caractère fantasy. Les miracles deviennent donc ici une simple manifestation de ces pouvoirs. On est enchanté de fouler à nouveau des lieux mythiques comme Brech El Lean, l'éternelle Brocéliande. Il nous entraîne dans un voyage aux quatre coins du monde à la recherche de secrets à découvrir. Le dépaysement est donc garanti ! 

Même si on rencontre de nombreux hommes légendaires, l'auteur a choisi une figure féminine pour nous transmettre cette incroyable histoire. Gwendaëlle est une guérisseuse et une guerrière. Femme forte, elle surmonte toutes les épreuves et fait face au danger. Courageuse et intrépide, elle porte un regard critique sur les événements qui ont fait basculer l'Histoire. En choisissant un personnage féminin comme narratrice de ses livres, Lionel Cruzille rappelle l'importance des femmes dans la société celtique et le rôle qu'elles y ont joué. D'ailleurs, d'autres ont marqué leur époque comme Boudicca au Ier siècle. 

Le Concile de Merlin prend place dans un bel écrin merveilleusement illustré par le talentueux DartGarry. Ce qui ne gâche en rien le plaisir de le lire. 

Avec ce cycle, Lionel Cruzille redonne vie à un monde enchanteur qui a traversé le temps sans jamais lasser les lecteurs et les historiens. D'ailleurs, tous n'ont de cesse de se régaler de ces légendes qui ont encore tant à nous dire. 

Fantasy à la Carte

Lionel Cruzille
Le Concile de Merlin
Editions L'Alchimiste

24/03/2020

Jean-Daniel Doutreligne, Ombruscus, éditions L'Alchimiste

Les éditions L'Alchimiste accueillent régulièrement dans leur catalogue des nouvelles plumes qui vont marquer l'imaginaire de demain. Après vous avoir parlé des deux premiers tomes de Lyon des Cendres de H.A. Laymore, je vous propose aujourd'hui de découvrir Ombruscus de Jean-Daniel Doutreligne. Avec lui, la fantasy compte une nouvelle voix qui semble porteuse de tout ce que l'on apprécie dans ce genre. Je remercie d'ailleurs Lionel Cruzille pour m'avoir offert cette lecture en avant-première.

Ombruscus nous propulse sur une étrange île où les habitants sont comme prisonniers. En effet, chaque nuit ils doivent revêtir un masque pour échapper au Cauchemar. Son port est donc obligatoire sous peine de perdre la vie. Tout le monde le sait : alors pourquoi maître Val s'est laissé surprendre en pleine rue au coucher du soleil ? Tim, son apprenti, est abasourdi d'apprendre sa mort. Sur le point de devenir lui-même Missionnaire, il est contraint, pour achever sa formation, d'accompagner l’irascible Ver-de-Cendre afin de le seconder dans son enquête sur le meurtre d'un confectionneur de masques. Tous deux seront rejoints par la célèbre kalligraphe Axelle de Montbrune dont l'aide ne sera pas de trop au vu des dangers que cette mission implique. L'affaire pourrait bien se compliquer et entraîner des révélations qui en ébranleront plus d'un.  

Ombruscus est un roman qui se lit comme un jeu de pistes. Jean-Daniel Doutreligne y enchaîne les énigmes lui insufflant ainsi une bonne dose de suspense qui nous tient en haleine. L'univers dépeint est sombre et mystérieux. Des meurtres sont commis et des manipulations sont mis à jour. Un roman qui réserve finalement son lot de surprises presque à chaque chapitre. On accroche sans mal à cette intrigue très rythmée bien construite.  

De plus, la fantasy y est très marquée. L'auteur a imaginé un monde onirique où la magie s'exprime pleinement. En plus des nombreuses créatures que l'on rencontre, certains êtres maîtrisent la kalligraphie, une science occulte, qui par la représentation de symboles, donne du pouvoir. Les artefacts magiques occupent également une place importante. Ils sont d'ailleurs au centre des enjeux de ce récit. Ce sont des objets de puissance qui soulèvent toutes les convoitises. Or, qui dit grand pouvoir, dit avidité. Dans l'univers inventé par Jean-Daniel Doutreligne, le mal rôde et noircit de nombreuses âmes. Ainsi, certains pervertissent leur art magique et deviennent des Nécrographes. Ils en tirent un pouvoir plus grand qui leur sert même à tuer si nécessaire. Un roman qui joue beaucoup sur la thématique de la lutte du Bien et du Mal que l'on retrouve souvent en fantasy

Les personnages ne manquent pas dans ce livre. Jean-Daniel Doutreligne revisite toutes les figures archétypales des héros de fantasy. Le plus bel exemple reste celui de Tim qui arrive au terme de son apprentissage. Il a encore des épreuves à passer, d'autant plus qu'il rêve en secret de devenir kalligraphe. Courageux et touchant, on se plaît en sa compagnie, surtout qu'il appartient aux héros typiques de ce genre littéraire. Ver-de-Cendre, quant à lui, est un magicien puissant mais soupe au lait. Souvent cruel, il est intransigeant et exigeant avec les autres et notamment avec Tim qu'il a pris sous son aile. A contrario, Ver-de-Cendre représente ce que l'on déteste. Secret, il a plus d'un tour dans son sac pour nous surprendre.  Axelle de Montbrune est une kalligraphe mercenaire qui vend ses services au plus offrant. Pour le coup, elle casse les codes habituels et démontre qu'une femme peut également marcher sur les plates-bandes des hommes

Tous ces personnages, avec leur personnalité forte, donnent à cette histoire son caractère addictif. Attachants ou horripilants, drôles ou ridicules, on passe facilement du rire aux larmes en leur compagnie.

Complots, ésotérisme, suspense : rien ne manque à ce récit pour plaire aux amateurs de bonne fantasy

Fantasy à la Carte

Jean-Daniel Doutreligne
Ombruscus
Editions L'Alchimiste

07/06/2019

H. Laymore, Les Chants de La Sombre, Lyon des cendres, tome 2, éditions L'Alchimiste

Avec Les Chants de La Sombre, on revisite l'univers mystique et inquiétant de Lyon des cendres. Ayant eu un vrai coup de cœur pour le premier volet, j'ai été heureuse que les éditions L'Alchimiste me proposent de lire et de chroniquer la suite. Il va sans dire que je ne me suis pas du tout fait prier pour accepter. H. Laymore a semé bien trop de mystères pour que le lecteur du premier tome puisse résister à l'envie de lever le voile sur eux. Je remercie la maison d'édition pour la réception de ce service de presse. 

Dans Les Chants de La Sombre, on retrouve Laurent d'Orléac, toujours accompagné de son Cauchemar, Caracalla qui poursuit son enquête sur la disparition de son ami Grignet tout en cherchant à en savoir plus sur la mort de son père. Seulement ses investigations piétinent. Sa seule certitude est que des forces occultes sont à l'oeuvre sans qu'il puisse réellement évaluer leur degré d'implication. Parallèlement à cela, il prépare un putsch avec le soutien des autres Hussards de la Mort contre Joseph Fouché, en représailles à l'arrestation arbitraire de l'un de leur général. Au vu des enjeux, il lui faudra se choisir de précieux alliés pour s'assurer une chance de réussite. Face à ces nombreuses menaces, sera-t-il pour autant à même de tirer le bon grain de l'ivraie afin de rester un soldat irréprochable, citoyen d'une République qu'il souhaite triomphante ? 

Dans ce second tome de Lyon des cendres, on s'enfonce toujours plus profondément dans les ombres d'une ville à l'agonie. Mis à sac, dépouillé de son humanité, Lyon est recouvert de cendres. Bien sûr, la capitale des Gaules est le théâtre d'une Histoire sanglante, les Royalistes et les Républicains s'y disputent le pouvoir. Mais pour les héros de H. Laymore, elle est un enjeu encore plus grand. Elle dissimule de sombres secrets qui enflamment autant les communautés religieuses et fanatiques que surnaturelles qui y sont présents. Toutes s'y intéressent de très près. Leur intérêt n'est pas des moindres. On parle ici de quête d'immortalité. Qu'ils en aient conscience ou non, la plupart des protagonistes de l'auteur se sont lancés dans une chasse à l’artefact magique. Voici les chimères après lesquelles courent les héros de l'auteur. 

Derrière son récit uchronique, on sent une profonde réflexion de la part de l'auteur sur ce qui agite l'humanité depuis la nuit des temps. Que l'on n'use de magie ou de science, serait-il bon pour l'Homme de vivre éternellement ? Et si les morts pouvaient se relever sèmeraient-ils le chaos ? ou le pouvoir de repousser les frontières entre la vie et la mort serait-il pas plutôt la promesse d'un avenir sans peine, un remède à la souffrance et à la maladie ? 

Avec la même écriture soignée, H. Laymore nous entraîne avec une certaine frénésie dans les dédales de l'Histoire pour vivre une aventure mêlant fantastique et réalité historique avec une belle virtuosité. 

Fantasy à la carte

A lire aussi Le Serment du Corbeau, Lyon des cendres, tome 1, éditions L'Alchimiste. 

H. Laymore
Les Chants de La Sombre
Lyon des cendres
Tome 2
Editions L'Alchimiste

04/03/2019

H.A. Laymore, Le Serment du Corbeau, Lyon des Cendres, tome 1, éditions L'Alchimiste

Fraîchement débarquée dans le paysage éditorial des littératures de l'Imaginaire, les éditions L'Alchimiste m'ont proposé de découvrir le premier roman fantasy de leur poulain : H.A. Laymore. Qui se cache derrière un tel nom de plume aux consonances si mystérieuses ? Un artiste autodidacte aux multiples casquettes tantôt photographe, plasticien, tantôt écrivain. Mais intéressons-nous plutôt à l'auteur. Ce Lyonnais a la vocation d'écrire une oeuvre aussi magistrale qu’audacieuse. Retenez bien ce nom, j'ai le pressentiment qu'il va marquer le genre. Il faut dire que le premier volet de "Lyon des Cendres" accumule les ingrédients forts d'un récit ensorcelant. Histoire, espionnage, alchimie, complot, manipulation, tout est là pour en faire un grand succès auprès des lecteurs avides de renouveau. 

H.A. Laymore nous fait virevolter entre ses nombreux personnages dont les destins vont s'entremêler pour venir tisser une intrigue complexe et cabalistique. L'auteur nous met en relation à tour de rôle avec un Hussard de la Mort affecté aux affaires occultes chargé ici d'enquêter sur la disparition d'un camarade, avec une mère et sa fille aristocrates luttant pour rétablir une monarchie déchue, avec une sœur missionnée pour récupérer une certaine partition, précieux artefact qui fait s'agiter la société secrète des alchimistes, ou encore avec des personnalités politiques qui ont influencé l'avenir de Lyon sous la Convention nationale comme Joseph Fouché et Jean-Marie Collot d'Herbois. Chacun nous raconte son histoire sans connaître l'existence des autres, mais tous sont les pions d'une force supérieure. Car des forces occultes sont à l'oeuvre les réduisant à de simples marionnettes qui s'ignorent, pour accomplir un dessein qui les dépasse. 

En inscrivant son récit dans une période très troublée de l'Histoire de France, et notamment de la ville de Lyon, H.A. Laymore s'affirme d'ores et déjà comme l'auteur d'une uchronie de fantasy ambitieuse. Qui dit désordre, révolte populaire, dit violence, conspiration, cabale, autrement dit un contexte propice à introduire des éléments fantastiques, telle une société secrète d’alchimistes œuvrant dans l'ombre des pouvoirs en place. 

1793, Lyon est le théâtre d'affrontements sanglants. La ville est dépossédée de son nom, ses murailles sont abattues, les maisons bourgeoises sont détruites. La cité est en ruines, les Lyonnais sont affamés et des centaines d'opposants aux Républicains sont fusillés ou guillotinés. Des massacres que l'on doit surtout à Collot d'Herbois et à Fouché nommés en remplacement de Couthon par la commission Parein. C'est d'ailleurs autour de ces tristes figures de l'Histoire que l'auteur va composer son intrigue. Le chaos règne à l'époque. Or, c'est un élément dont se nourrit régulièrement la fantasy pour construire ses histoires. On comprend d'office le choix d'un tel cadre.  

Mais au-delà d'une réalité sombre, H.A. Laymore dessine un univers onirique généreux. L'introduction d'alchimistes suscite chez bon nombre de lecteurs de fantasy une certaine fascination pour ce monde occulte côtoyant ici un fanatisme religieux et la pratique d'une magie par l'intermédiaire de la musique. En effet, c'est la manière de produire les notes qui donne le pouvoir au musicien de relever les morts provoquant ainsi une perturbation dans l'équilibre. Les croyances en sont donc bouleversées. 

H.A. Laymore signe un premier roman remarquable avec une trame solide. Derrière son écriture on sent de belles références littéraires  comme ce rapport à la musique qu'il semble partager avec Mathieu Gaborit que l'on retrouve dans son cycle des Royaumes Crépusculaires ou encore cette envie de se lancer dans la fantasy par le biais de l'uchronie à l'image de Pierre Pevel

Intrigante et envoûtante, la plume de ce nouvel auteur n'a pas fini de nous faire voyager. 

Fantasy à la carte

H.A. Laymore
Le Serment du Corbeau
Lyon des Cendres
Tome 1
Editions L'Alchimiste